
1.2. Extraits du livre de Léonardo BOFF
: Eglise en genèse, les communautés de base
réinventent l’Eglise, Desclée, Paris 1978
Jésus-Christ a vécu une existence d’une telle profondeur qu’il a réconcilié les hommes avec Dieu. Il a
prêché l’amour, la renonciation à l’esprit de vengeance et de haine, la réconciliation universelle, y
compris avec les ennemis. Il a été un-être-pour-les-autres jusqu'à la fin.(...)
Il n’a pas seulement agi dans le domaine cultuel, mais dans le domaine de la vie totale : dans la vie des
masses qu’il a partagée, dans la prédication, dans la vie et dans la mort. Sa mort sur la croix, comme
conséquence de sa fidélité à la cause de Dieu qui était celle de l’amour et du pardon, est le meilleur
exemple du don et du sacrifice pour les autres, y compris pour les ennemis. Il en est de même de sa
résurrection qui perpétue sa présence réconciliatrice devant les hommes, pour toujours (p.126.) Le
chrétien est celui qui essaie de conduire sa vie à partir de la vie de Jésus-Christ et de la force qui s’est
manifestée en lui. (p .127) Dans l’Eglise, il existe donc une égalité fondamentale : tous forment dans
le
Christ un peuple saint, tous participent de son sacerdoce de réconciliation. Si par laïc nous entendons
un membre du Peuple ( Laos ) alors tous sont, dans l’Eglise, fondamentalement des « laïcs » : papes,
évêques, prêtres et simples fidèles, car tous sont membres du Peuple de Dieu.(p.127) Il y a dans
l’Eglise une diversité de charismes qui pour Paul sont synonymes de fonctions, « chacun reçoit de
Dieu son don particulier, l’un celui-ci, l’autre celui-là ( I Co 7,7 ), mais tous en vue du bien commun (
I Co 12, 7). Ces charismes ( fonctions ) font partie de l’essence de la structure de l’Eglise : une Eglise
sans charisme ne serait pas l’Eglise du Christ. A qui revient le soin de réaliser l’unité entre les
charismes ?
Le nouveau Testament parle de charisme de gouvernement et de direction ( I Co 12, 28 ) et de ceux
qui président la communauté ( I Tim 5, 12 ; Rm 12, 8 ; I Tim 5, 17 ). Les prêtres ( anciens ), les
évêques ( episkopoï ) et les diacres sont les porteurs du charisme de l’unité de la communauté ( p.130
et 131 )(En cas d’absence prolongée d’un prêtre) « on devrait donner la préférence à un rite mis au
point par la communauté, qui soit né de sa capacité créatrice, et à l’intérieur duquel serait célébrée la
Cène du Seigneur, dans le style, qui sait, de saint François d’Assise, qui ne se contentait pas de
célébrer la Crèche et les mystères de la Passion, mais célébrait quelquefois avec ses disciples la Cène
du Seigneur.
(...) Il resterait la certitude que le Seigneur qui est déjà présent dans le communauté par la foi, par la
Parole, par la réunion de la communauté en son nom ( « là où deux ou trois seront réunis en mon nom
je suis au milieu d’eux » ) rendrait encore plus dense sa présence par le rite sacré de la célébration de
sa dernière Cène.( p.100) ».
1.3. Monseigneur Marcel Lefebvre : Lettre ouvertes aux catholiques perplexes
Si l’on y regarde bien, c’est avec sa devise que la révolution ( française ) a pénétré dans l’Eglise de
Dieu. La liberté, c’est la liberté religieuse, qui donne droit à l’erreur.
L’égalité, c’est la collégialité, avec la destruction de l’autorité personnelle, de l’autorité de Dieu, du
pape, des évêques, la loi du nombre. La fraternité est représentée par l’oecuménisme. Par ces trois
mots, l’idéologie révolutionnaire de 1789 est devenue la Loi et les Prophètes. Les modernistes sont
arrivés à ce qu’ils voulaient. De l’union adultère entre l’Eglise et la Révolution ne peuvent venir que
des bâtards ... un rite bâtard, des sacrements bâtards, des prêtres bâtards... Il déclarait en 1985 : « Mon
idéal est un gouvernement qui appliquent les vrais principes catholiques, comme Franco et Salazar ».
1.4. Extraits du programme des C.C.S. ( comités chrétienté-solidarité) sur lequel
Léonardo Boff est un théologien brésilien ; il est partisan, défenseur et théologien des communautés de base ;
il s’inscrit dans la fameuse « théologie de la libération » qui prône l’engagement de l’Eglise en faveur des
pauvres. Ce courant réformateur est encore fort critiqué par le Vatican qui lui reproche, entre autres, d’utiliser
des grilles d’analyse marxiste et de réduire l’Evangile à une lutte des classes. Dom Helder Camara dont vous
avez probablement entendu parler fut un des évêques latino-américain qui soutenait ce courant réformateur.
Mgr M. Lefebvre : Lettre ouvertes aux catholiques perplexes A. Michel, 1985. Marcel Lefèbvre fut
excommunié parce qu’il avait consacré, sans l’accord du Vatican, 3 évêques intégristes.