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VII- CAVITÉ PELVIENNE ET ORGANES GÉNITAUX
La cavité pelvienne qui communique avec la cavité abdominale loge la portion
terminale du tractus digestif, une partie des organes génitaux, l’urètre pelvien, des
vaisseaux et des nerfs, ainsi que la réflexion du péritoine abdominal qui forme entre
les viscères des culs-de-sac.
Cette cavité, située entre les deux os coxaux, a dorsalement pour base osseuse le
sacrum et les premières vertèbres coccygiennes. Ventralement, sa paroi osseuse est
formée de chaque côté par le pubis et l’ischium qui s’articulent sur le plan médian par
la symphyse pelvienne. Chez le chien, chaque paroi latérale est formée par la portion
ilioischiatique du coxal et par des muscles. Un cordon fibreux étendu entre le sacrum
et la tubérosité ischiatique constitue le ligament sacrotubéral. L’entrée de la cavité
pelvienne ou du bassin est entièrement circonscrite par des éléments osseux, de sorte
que ses dimensions sont constantes. La sortie de la cavité est plus étroite mais est
toutefois plus dilatable, puisqu’elle est surtout limitée de chaque coté par le
ligament sacrotubéral et une paire de muscles qui sont les mm. coccygien et élévateur
de l’anus.
Le m. coccygien prend origine sur l’ischium et se termine sur les premières vertèbres
coccygiennes. Il est séparé latéralement du m. fessier superficiel par le ligament
sacrotubéral. Son action bilatérale fléchit la queue et la presse contre l’anus.
Le m. élévateur de l’anus est situé médialement au muscle précédent. C’est un
muscle large et mince constitué de deux faisceaux qui prennent origine sur la face
interne du coxal et qui convergent pour se terminer sur les premières vertèbres
coccygiennes. Il échange des fibres avec le m. sphincter externe de l’anus. Le n.
obturateur destiné aux mm. adducteurs de la cuisse passe entre les deux faisceaux du
muscle. L’action bilatérale du muscle est essentiellement la compression de la queue
contre l’anus.
Le périnée ou région périnéale est la région caudale entourant l’anus et les organes
génitaux externes.
1. Nerfs dans la cavité
Le plexus pelvien constitue un réseau pair de fibres nerveuses sympathiques
() et parasympathiques (P) appliqué de chaque côté du rectum. Il renferne de
petits ganglions P qui sont occasionnellement visibles. L’innervation
provient du n. hypogastrique et l’innervation P du n. pelvien. Les fibres du
plexus se distribuent aux viscères pelviens.
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Les nn. hypogastriques droit et gauche renferment des axones postsynaptiques
. Chaque nerf fait le lien entre le plexus mésentérique caudal impair et le
plexus pelvien.
Les nn. pelviens droit et gauche contiennent des axones présynaptiques P qui
quittent les branches ventrales des trois nerfs rachidiens sacrés et qui rejoignent
le plexus pelvien correspondant.
Le n. honteux est un nerf pair somatique issu des nerfs rachidiens sacrés. Dans
la cavité pelvienne, il est parallèle à l’a. honteuse interne. À sa sortie de la
cavité, il se distribue à la région du périnée, incluant le scrotum ou la vulve. Il
donne également une branche au m. sphincter externe de l’anus. La principale
branche extrapelvienne du n. honteux est toutefois le n. dorsal du pénis ou du
clitoris. Celui-ci est en fait le prolongement du n. honteux à partir de l’arcade
ischiatique jusqu'à l’extrémité distale du pénis.
Le n. obturateur provient des branches ventrales des derniers nerfs lombaires.
Il longe la face médiale de l’ilium, traverse le m. élévateur de l’anus et quitte la
cavité pelvienne par le trou obturé. Il se distribue aux muscles adducteurs du
membre pelvien et au m. obturateur externe.
Le trajet intrapelvien du n. sciatique est très court. Le nerf quitte la cavité
pelvienne pour se distribuer aux muscles du membre pelvien.
2. Vaisseaux dans la cavi
Les aa. iliaques externes et internes constituent avec l’a. sacrée médiane les
branches terminales de l’aorte abdominale.
L’a. sacrée médiane est impaire et se situe dans le prolongement caudal de
l’aorte. Elle passe au plafond de la cavité pelvienne pour se continuer sur la
face ventrale de la queue elle prend le nom d’a. caudale ou coccygienne
médiane.
Les deux aa. iliaques externes passent ventrocaudalement et deviennent les aa.
fémorales destinées aux membres pelviens.
Les deux aa. iliaques internes passent de chaque côté dans la cavité pelvienne.
Tout près de l’origine, chaque a. iliaque interne donne une très petite a.
ombilicale, puis après un court trajet, se termine en donnant l’a. fessière caudale
et l’a. honteuse interne. L’a. fessière caudale sort de la cavité pelvienne et se
distribue aux muscles fessiers et aux muscles de la région caudale de la cuisse.
L’a. honteuse interne prolonge caudalement l’a. iliaque interne dans la cavité.
Elle vascularise les organes pelviens.
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Chez le fœtus, l’a. ombilicale constitue le vaisseau qui transporte le sang de l’a.
iliaque interne jusqu’au placenta maternel en formant une composante
importante du cordon ombilical. À la naissance, le vaisseau s’oblitère et devient
chez l’adulte le ligament rond de la vessie qui se rend à l’apex vésical dans le
bord crânial du ligament latéral de la vessie. Chez certains spécimens, l’a.
ombilicale demeure fonctionnelle jusqu’à la vessie qu’elle vascularise par des
branches vésicales puis, distalement à la vessie, le vaisseau s’oblitère.
L’a. honteuse interne est la moins volumineuse des deux branches terminales
de l’a. iliaque interne. Très tôt après son origine, elle donne une artère vaginale
chez la femelle ou une artère prostatique chez le mâle. L’a. vaginale ou
prostatique irrigue le vagin ou la prostate et donne plusieurs branches aux
organes pelviens tels la vessie, l’urètre, l’uretère, le rectum, l’utérus chez la
femelle, grâce à l’a. utérine ou le canal déférent chez le mâle, grâce à l’a.
déférentielle. La. utérine longe le bord mésométrial du corps et de la corne de
l’utérus et s’anastomose crânialement avec la branche utérine de l’a. ovarienne
provenant de l’aorte abdominale. L’a. déférentielle longe le canal déférent
qu’elle vascularise. Elle est homologue à l’a. utérine de la femelle. L’a.
honteuse interne quitte la cavité pelvienne et donne des branches à la région
périnéale. Au niveau de l’arcade ischiatique l’artère se prolonge par la. du
pénis ou du clitoris.
3. Urètre pelvien
L’urètre est un conduit par lequel l’urine est expulsée de la vessie. Il
commence au col de la vessie par l’orifice urétral interne et se termine à
l’orifice urétral externe ou méat urinaire. L’urètre a une fonction
exclusivement urinaire chez la femelle, son orifice externe s’ouvre sur le
plancher du tractus génital, à la jonction du vagin et du vestibule. Chez le mâle,
l’urètre participe aux fonctions urinaire et reproductrice. Il comprend une
partie pelvienne à l’intérieur du pelvis et une partie spongieuse située dans le
pénis.
L’urètre pelvien reçoit les ouvertures des glandes génitales accessoires. La
prostate entoure la portion initiale de l’urètre. Cette portion de l’urètre est
désignée sous le vocable d’urètre prostatique. La crête urétrale est un repli
muqueux médian très peu marqué sur la paroi dorsale de l’urètre prostatique.
Les petites ouvertures des conduits de la prostate sont situées de chaque côté de
la crête. Le m. urétral est un muscle strié qui entoure l’urètre pelvien et qui
agit comme sphincter volontaire pour l’urine. Il est innervé par le n. honteux (n.
somatique efférent). Des fibres musculaires lisses sont situées au niveau du col
de la vessie et agissent comme sphincter physiologique. Ce sphincter est si mal
délimité qu’on ne reconnaît pas habituellement de sphincter macroscopique à la
vessie.
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4. Organes génitaux femelles de la chienne
Les organes génitaux de la femelle comprennent en ordre crâniocaudal : les
ovaires, les oviductes, l’utérus, le vagin, le vestibule, le clitoris et la vulve. Les
ligaments larges de l’utérus rattachent les ovaires, les oviductes et l’utérus
aux parois dorsolatérales des cavités abdominale et pelvienne (voir cavité
abdominale).
Ovaires :
Complètement à l’intérieur des bourses ovariques, les ovaires forment deux
petites masses grisâtres situées au plafond abdominal, caudalement aux reins.
L’ovaire droit est ainsi placé un peu plus crânialement que l’ovaire gauche. Un
très court ligament fibreux, le ligament propre de l’ovaire rattache chaque
ovaire à l’extrémité crâniale de la corne utérine correspondante.
Oviductes :
Les oviductes ou trompes utérines forment deux petits tubes de diamètre à
peu près constant qui passent dans la paroi de la bourse ovarique (mésosalpinx)
en route vers les cornes utérines. L’extrémité ovarienne de chaque oviducte est
évasée en forme d’entonnoir, c’est l’infundibulum ou pavillon de l’oviducte
qui reçoit les ovules libérés par l’ovaire. La paroi de l’infundibulum est plissée,
formant ainsi des franges ou fimbriae de l’infundibulum. La majorité des
fimbriae font légèrement protrusion de l’orifice de la bourse ovarique et sont
visibles à son pourtour. L’extrémité utérine caudale de chaque oviducte
communique avec la corne utérine par une ouverture étroite, c’est l’orifice
utérin de l’oviducte.
Utérus :
L’utérus est un organe creux qui comprend deux cornes, un corps et un col. Il a
la forme d’un Y et sa cavité communique crânialement avec les oviductes et
caudalement avec le vagin. Ses dimensions varient considérablement selon la
race, l’âge et l’état physiologique (gravide ou non, multipare, nullipare) de
l’animal.
Cornes de l’utérus :
Les deux cornes utérines, allongées et cylindroïdes, sont rattachées à la
paroi abdominale par les mésométriums. Divergeantes crânialement,
elles convergent caudalement sur le corps utérin.
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Corps de l’utérus :
Le corps utérin est très court et situé presqu’entièrement dans la cavité
abdominale. Il a aussi une forme cylindroïde.
Col de l’utérus :
Le col de l’utérus est court et fait suite caudalement au corps. La paroi
est légèrement plus épaisse que celle du corps qui le précède et le vagin
qui le suit. Il est en position pelvienne, ventralement au rectum et
dorsalement au col de la vessie. Le canal cervical est étroit et oblique en
direction ventrocaudale, occupant une position presque verticale. Ainsi
l’orifice utérin interne qui s’ouvre dans le corps est en position dorsale,
alors que l’orifice utérin externe qui débouche dans le vagin est en
position ventrale.
Vagin :
Le vagin fait suite au col de l’utérus. Il est relativement long, faisant 10 à 15
cm sur un animal de taille moyenne. Tout comme le vestibule qui lui est caudal,
la région caudale du vagin est rétropéritonéale et est oblique
caudoventralement. Grâce aux longs plis transverses et longitudinaux de sa
muqueuse, le vagin est grandement dilatable. La partie la plus crâniale de la
cavité vaginale forme un cul-de-sac, peu profond ventralement et absent
dorsalement au col de l’utérus. Ce cul-de-sac est le fornix du vagin. À la
jonction du plancher du vagin et du vestibule, sur le plan médian, un relief
longitudinal marqué y fait protrusion. Ce relief est le tubercule (crête) urétral
sur lequel s’ouvre à son extrémité caudale l’orifice externe de l’urètre (méat
urinaire). L’urètre femelle achemine l’urine du col de la vessie dans le
vestibule. Chez une chienne de taille moyenne, l’orifice urétral externe est situé
à environ 5 cm crânialement à la commissure ventrale de la vulve.
Vestibule :
Le vestibule est la cavité orientée caudoventralement qui s’étend du vagin à la
vulve. Sa paroi renferme deux petites masses de tissu érectile, les bulbes du
vestibule.
Clitoris :
Le clitoris (homologue du pénis chez le mâle) est une petite structure impaire
formée par du tissu érectile. Il est situé dans une petite dépression du plancher
vestibulaire, la fosse du clitoris, tout juste crânialement à la commissure
ventrale de la vulve.
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