EDITO Pour ouvrir ce journal, j’aimerais partager avec vous quelques pensées glanées ici et là lors du Congrès Mondial des Infirmières francophones organisé à Montpellier en mai dernier (cf Alter Ego précédant). Elles sont à digérer lentement, tout au long de l’été . Etre « infirmier », c’est devenir « affirmier » : c’est aider l’autre à se mettre debout, à s’affirmer. Le défi consiste à cesser de se méfier de soi, de l’autre et du monde : ne pas faire fi de l’humain qui est en moi ! C’est entrer en intelligence avec l’autre, tisser des liens : l’autre a toujours un mystère. C’est lui dire MERCI chaque fois que je le rencontre. J’allais oublier l’éphémère beauté de compter jusqu’à 1 pour celui qui n’a rien. Et puis…… visez la lune ; même si vous la ratez, vous atterrirez dans les étoiles ! Bonnes vacances à chacune et à chacun, Claire MATTER, secrétaire adjointe L’UNITÉ DE SOINS POUR TRAUMATISÉS CRÂNIENS GRAVES Le traumatisme crânien est une pathologie complexe qui nécessite une prise en charge spécifique de longue durée. En effet, les atteintes traumatiques cérébrales graves se caractérisent principalement par 3 types de troubles : • les troubles neurologiques par atteinte motrice et perceptive • les atteintes cognitives telle que : amnésie, troubles des fonctions exécutives, désorientation temporospatiale, apraxie et troubles du langage • et surtout les troubles comportementaux, comme l’agressivité, la désinhibition ou parfois les fugues qui expliquent la complexité de la rééducation de ces blessés. Objectifs et moyens Nous avons engagé une réflexion, il y a 6 ans, autour de la prise en charge de ces patients qui ne nous paraissait pas relever uniquement d’une rééducation traditionnelle. Après une visite à Château Rozé à Cenac dans le service de Madame Richer, nous avons mis en place des groupes d’éveil, 3 fois par semaine, qui fonctionnaient déjà avec une équipe pluridisciplinaire soignant-rééducateur. Mais la difficulté à rester cohérents, les problèmes d’organisation et d’emploi du temps, nous ont conduit de nouveau à modifier notre prise en charge. Nous avons alors souhaité, pour permettre la meilleure prise en compte de tous les troubles évoqués précédemment, regrouper nos patients dans un secteur qui leur serait exclusivement réservé : ce qui nous a conduit à créer une unité de soins spécifiques de 10 lits. Elle est située dans une aile nouvellement construite de notre établissement qui nous offre en plus un accès de plain-pied vers l’extérieur. Cette unité est un lieu de vie dans lequel interviennent les différents acteurs de l’équipe interdisciplinaire : • 3 IDE et 4 AS qui assurent par roulement le service de jour • 1 kinésithérapeute et 1 ergothérapeute à temps complet • 1 orthophoniste à mi-temps • 1 médecin, • la psychologue et l’assistante sociale qui interviennent ponctuellement ainsi que le professeur d’EPS et l’animateur. Nous avons pu de cette façon et cela, très rapidement, améliorer : • l’évaluation de l’ensemble des troubles • la cohérence des actions. • et la circulation des informations. Nous retrouvons ici certains critères de la charte de l’interdisciplinarité qui guide notre pratique. Et nous avons mis en place des activités de rééducation pluri-quotidiennes, réalisées en groupe, qui sollicitent l’attention du patient pour lui permettre de se redécouvrir et découvrir les autres. Le rôle du soignant et du rééducateur dans cette unité, se répartit entre plusieurs pôles d’action. A. Les Soins Infirmiers La finalité de cette prise en charge : c’est l’éveil du patient et dès que possible, une orientation vers l’autonomie dans les AVJ. Une partie du rôle de l’infirmière est identique à celui d’autres services, c’est-à-dire : • distribution des médicaments • prise de sang, auxquels s’ajoutent des soins plus spécifiques : • soins de trachéo • aspiration • soins de sonde de gastronomie que l’on retrouve plus fréquemment chez des personnes sortant de réanimation. Les soins de nursing qui sont réalisés en collaboration • avec les A.S présentent déjà un caractère particulier : ils sont effectués en fonction du rythme biologique du patient : fatigabilité, capacité de réception • ils s’accompagnent systématiquement de stimulations sensorielles : avec une verbalisation de toutes les actions, le rappel des notions de droite, gauche, de schéma corporel, par l’utilisation également des éléments personnels confiés par les familles (Eau de Toilette, photos...) Les repas ne sont pas standardisés, ils répondent également à la nécessité pour nos blessés d’être acteurs de leur rééducation et de pouvoir exprimer leur choix. Le petit déjeuner, par exemple, n’est pas servi à heure fixe, mais nous tenons compte du rythme de la personne ou de sa demande. Nous respectons les goûts de chacun (céréales, jus d’orange...). Le déjeuner est pris en commun dans la rotonde. C’est un moment de convivialité. Le plateau repas est remplacé par un service à l’assiette, effectué par l’équipe pluridisciplinaire. Le mode de distribution permet aux patients de choisir, et aux intervenants d’être attentifs aux besoins de chacun. C’est un temps fort, où les échanges sont riches et parfois surprenants. La spontanéité de chacun s’exprime librement dans le respect des autres. Mais l’originalité du rôle des soignants dans cette unité tient dans le fait qu’ils participent aux activités de rééducation proprement dites. B. La Rééducation. Au sein du service, les patients bénéficient de séances de rééducation individuelles en kinésithérapie, ergothérapie ou orthophonie qui sont prescrites par le médecin et réalisées par les rééducateurs. Il y a également des activités de rééducation cognitives. Dans le cadre de ces activités effectuées en groupe, et ciblées sur les troubles cognitifs et la socialisation, toute l’équipe, soignants et rééducateurs, intervient 2 fois par jour dans le service. Toutes les séances sont préparées avec l’ensemble des intervenants afin de choisir les supports et de fixer des objectifs précis par rapport à chaque patient. Exemples : • lecture d’un texte (conte, poème...) : qui permet d’aborder les troubles de compréhension, d’expression, d’analyse ou de mémoire • les jeux de société qui stimulent les capacités stratégiques, la mémoire également, et socialisent les patients dans le respect de l’autre. • les activités graphiques pour l’habileté gestuelle et la créativité, la reconnaissance des couleurs • les activités sensorielles qui permettent parfois de détecter des troubles spécifiques tels que l’anosmie ou les baisses de l’acuité auditive. Cette liste n’est pas exhaustive, car il nous arrive aussi de faire des sorties à thème (marché de Noël, exposition...), des activités de plein-air, et d’autres encore... Tous nos blessés, quelles que soient leurs capacités, participent aux différentes séances. Ils sont, soit en autonomie, soit guidés. Dans certains cas lorsqu’il n’en est pas capable lui-même, un intervenant répond à la place du patient, devenant ainsi son joker. C’est un des éléments qui permet à nos traumatisés crâniens, quel que soit leur degré d’éveil, d’être impliqués dans les activités. Toutes ces différentes activités seront illustrées par un film. La balnéothérapie. Dans cet espace spécifique de rééducation motrice, les soignants interviennent également avec la kinésithérapeute. C’est un lieu privilégié et facilitateur pour nos patients souvent en grandes difficultés. Espace détente, de relaxation, de jeux, il offre une relation soignant-soigné tout à fait privilégiée. C. Evaluation et Formation Une fois par semaine, l’ensemble de l’équipe consacre une demi-journée pour effectuer les évaluations des patients, assister à ces formations et préparer le programme d’activités de la semaine suivante. Pour les évaluations, nous utilisons essentiellement deux outils : tout d’abord la WHIM (Wessex Head Injury Mesure) qui est une échelle spécifique d’évaluation des patients cérébro-lésés en phase d’éveil et également la MIF (Mesure d’Indépendance Fonctionnelle) qui apprécie le degré d’autonomie de la personne dans les actes de la vie journalière. Nous réalisons pour chacun de nos blessés une "trajectoire" qui représente son histoire et fixe les objectifs de rééducation et un projet de vie dès que possible. Une réunion mensuelle de formation, interne à l’unité et réalisée par le médecin, nous permet de renforcer et d’actualiser notre connaissance de traumatisme crânien. D. La relation avec les familles Dans notre service, les visites sont autorisées à partir de 17 heures, à la fin de la journée de rééducation. Les infirmières et les aides soignantes deviennent alors les interlocuteurs privilégiés des familles. Malgré des entretiens réguliers avec le médecin et l’aide psychologique qui leur est proposée, la souffrance de ces familles se traduit parfois par de l’agressivité, de l’insatisfaction et une non reconnaissance des soins prodigués à leur proche. L’équipe interdisciplinaire a alors un rôle important d’écoute, de soutien et d’accompagnement, qui nécessite une totale cohérence des actions et des propos. C’est un des aspects les plus difficiles de notre rôle. Conclusion : La qualité de la relation soignant-soigné, la cohésion d’équipe et la dynamique de fonctionnement sont enrichissants pour tous les intervenants. La diversité des activités est un des facteurs passionnants de notre pratique. Même si nous ne pouvons pas objectiver les progrès de nos patients par rapport à d’autres méthodes, nous sommes sûres de contribuer à l’optimisation de leurs acquis par cette prise en charge originale. L’ouverture de cette unité ne signifie pas pour autant que la réflexion est terminée. Nous sommes toujours susceptibles d’évoluer, d’autres idées sont déjà à l’ordre du jour. Pour terminer : nous pensons vraiment que la satisfaction de nos patients, la considération apportée aux idées et à la personnalité de chacun, ainsi que la bonne humeur qui règne dans le service, sont les meilleurs indicateurs de la validité de notre projet. S. DESCHAMPS - M. BAUMANN Unité des traumatisés crâniens du Centre de Réadaptation Fonctionnelle Breteigner - HERICOURT Diplôme d’Université : SOINS INFIRMIERS EN RÉÉDUCATION-RÉADAPTATION A MULHOUSE - SESSION 2004 – 2005 Objectif Permettre aux stagiaires d’acquérir des connaissances spécifiques pour une approche globale de personnes en situation de handicap. Valider les acquis Public La formation s’adresse à : - des titulaires du Diplôme d’Etat Français d’Infirmier(e) - des titulaires d’un diplôme d’infirmier(e) de certains pays étrangers (cf arrêté du 5/2/91 JO du 21/2/91), ayant une année d’expérience professionnelle.) Admission Les dossiers de demande d’admission sont examinés par un jury désigné par le Président de l’Université de Haute-Alsace. Contenu Le programme ne traite en aucun cas de techniques de kinésithérapie 1. enseignement théorique d’une durée de 112 h réparties sur 4 semaines, à raison de 4 journées de 7 h par semaine (du mardi au vendredi). Il est dispensé durant la première année et comprend 7 modules (6 x 2 jours + 1 x 4 jours). Il se déroule à Mulhouse. Semaine 1 : du 20 au 23 janvier 2004 Module 1 : (2 journées de 7 heures) Santé et développement en rééducation et réadaptation. Concepts de handicap : déficience, incapacités, désavantages, la dépendance et ses outils d’évaluation. Notion épidémiologique du handicap, démographie. Module 2 : (2 journées de 7 heures) Concept de soin infirmier en rééducation. Perspective santé ou non-maladie ? Historique de la médecine scientifique et impact sur la pratique soignante – Prendre soin : une rencontre et un accompagnement – Le soin infirmier et la réadaptation – Les mots essentiels de la pratique soignante – Implication pour l’organisation et la formation. Semaine 2 : du 16 au 19 mars 2004 Module 3 : (2 Journées de 7 heures) Processus de rééducation de la phase de réadaptation . Les soins infirmiers et les troubles du langage et de la parole, les troubles gnosiques, praxiques et organisation visuospatiale – Les soins infirmiers et la douleur, la spasticité, la schlérose en plaque – Aspects spécifiques : enfants, personnes âgées. Module 4 : (2 journées de 7 heures) Approche de la personne en situation de handicap. Quelles démarches de soins en fonction de certaines pathologies : accidents vasculaires cérébraux, traumatisés crâniens, amputés, appareillages, blessés médullaires – Rééducation respiratoire – Rééducation vésico-sphinctérienne. Semaine 3 : du 1er au 4 juin 2004 Module 5 : (4 journées de 7 heures) Psychologie et comportement Sciences humaines : Psychologie et comportement, attachement, séparation, deuil. Une réalité quotidienne des soignants. Les différents courants psycho-sociologiques. Handicap et environnement : aspects psychologiques. Méthodes et outils d’une pratique de soins réfléchie : diagnostic infirmier et dossier ciblé. PMSI et SIPPS. Accréditation des systèmes de santé. Psychologie et communication au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Semaine 4 : du 5 au 8 octobre 2004 Module 6 : (2 journées de 7 heures) Actions sociales pour les personnes en situation de handicap. Droits sociaux – Réinsertion sociale et professionnelle - Evaluation du handicap et adaptation de l'environnement, outils. Module 7 : (2 journées de 7 heures) Communication scientifique et initiation à la recherche clinique. Le projet de recherche - La recherche et le traitement de l’information - Les méthodes de recherches en sciences sociales - Présentation de la recherche... 2. stage pratique 2 semaines dans un centre ou service hospitalier agréé par la Commission pédagogique (en première et/ou en deuxième année), le cas échéant dans le centre ou service d’affectation. 3. Mémoire de recherche Une recherche personnelle sur un thème agréé est validée par la soutenance d’un mémoire en deux ans maximum à partir du début de la formation. Le thème du mémoire est choisi en accord avec le stagiaire et la commission pédagogique. Un enseignement à la méthodologie sera dispensé en plus de la formation théorique. Délivrance du diplôme Un diplôme d’université de l’Université de Haute-Alsace est délivré à la fin de la formation aux candidats qui ont satisfait aux contrôles continus des connaissances, au stage pratique et à la soutenance du mémoire. Les candidats qui n’ont pas la moyenne aux contrôles continus peuvent se présenter à la session suivante en s’inscrivant à un ou plusieurs modules de l’enseignement théorique et/ou à l’enseignement pratique, les autres notes restant acquises si elles sont supérieures à 10/20. Les personnes intéressées par la formation mais ne souhaitant pas la valider par un diplôme peuvent néanmoins suivre la partie théorique. Une attestation de formation leur sera délivrée. Modalités pratiques Durée Formation théorique : 28 h x 4 semaines = 112 heures (minimum) Stage pratique dans un centre ou service de rééducation ou réadaptation : 2 semaines : 70 heures Travail de Recherche et de rédaction du mémoire : 100 heures environ La durée totale de la formation est au maximum de deux années : la soutenance du mémoire devra être effectuée avant la mi-décembre 2005. dates Semaine 1 : du 20 au 23 janvier 2004 Semaine 2 : du 16 au 19 mars 2004 Semaine 3 : du 1er au 4 juin 2004 Semaine 4 : du 5 au 8 octobre 2004 Stage pratique : dates à convenir avec les établissements d’accueil. prix Les droits d’inscription à la formation complète sont de 2475 Euros Nos prix sont nets, le SERFA n’étant pas assujetti à la TVA. Possibilité de suivre tout ou partie de la formation théorique après inscription au SERFA. Tarif d’inscription à 4 semaines de formation théorique : 1 975 euros Tarif d’inscription à une semaine de formation : 675 Euros Tarif d’inscription à un module de 2 jours : 340 Euros RESPONSABILITE PEDAGOGIQUE M. Jean SENGLER, Médecin-Chef du Service de Rééducation fonctionnelle du Centre Hospitalier de Mulhouse, Président d’ALISTER. Mme Suzanne AGRAM, Consultante, Ex-Chef de Service des Equipes paramédicales du Centre de Réadaptation de Mulhouse. Mme Michelle Eckenschwiller, Maître de Conférences à l’Université de Haute Alsace. M. Walter HESBEEN, Institut La Source Paris, Unité de Recherche et Développement, Ecole La Source - Lausanne, Suisse. Melle Claire MATTER, membre du l’AIRR Arnaud HAERINGER, directeur du SERFA RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION SERFA - Formation continue de l’Université de Mulhouse. 18 rue des Frères Lumière - 68093 MULHOUSE Cedex Tél. 03 89 33 65 00 - Fax 03 89 33 65 33 e-mail : catherine [email protected] site : www.serfa.fr Date limite d’inscription : 5 décembre 2003. PLACE DE L ’INFIRMIERE DANS L ’EQUIPE DE READAPTATION LE CENTRE MEDICAL DE L ’ARGENTIERE LES DIMENSIONS ET LES EXIGENCES DES SOINS INFIRMIERS EN READAPTATION L ’INFIRMIÈRE DE COORDINATION EN HDJ CONCLUSION LE CENTRE MÉDICAL DE L ’ARGENTIÈRE Nos centres de responsabilité : CR de traumatologie cranio-encéphalique CR Rééducation des brûlés et appareillage CR de soins de suite médicalisés et de rééducation polyvalente CR Réadaptation et hospitalisation de jour DEFINITION « La réadaptation est une discipline scientifique pluridisciplinaire. Elle a pour but d ’assurer à la personne infirme ou invalide ainsi qu’à ses proches, différentes actions permettant de supprimer, d ’atténuer, de surmonter les obstacles générateurs de handicaps. Elle se pratique au sein d ’équipes spécialisées qui utilisent au mieux les ressources offertes par les moyens de la rééducation fonctionnelle, de la réinsertion sociale et du reclassement professionnel ou scolaire. » W. HESBEEN SPECIFICITES ET EXIGENCES DES SOINS INFIRMIERS EN READAPTATION Cette démarche adaptée aux soins infirmiers comporte les étapes suivantes : La collecte des données L’analyse et l ’interprétation des données La planification de l ’intervention L ’exécution de l ’intervention L ’évaluation Mise en place du P3I. LES DOMAINES D ’APPLICATION DU SOIN INFIRMIER EN RÉADAPTATION ÉDUCATIF ET PRÉVENTIF RÉHABILITATION RELATIONNEL UNE ATTITUDE PROFESSIONNELLE PARTICULIÈRE L L L L ’humilité ’authenticité ’humour ’empathie La chaleur L ’écoute La disponibilité La simplicité AU CENTRE MEDICAL DE L ’ARGENTIERE DEFINITION « Dans cette dynamique vers la réadaptation, vers une découverte de son corps différent, le rôle de médiation de l ’infirmière vis à vis de tous les intervenants auprès des patients lui fait jouer un rôle central dans la relation.Dans ce discours à deux où les gestes du patient se fondent sur ceux du corps soignant qui s ’autonomisent, l ’infirmière est proche de la réalité et des dimensions de vie essentielles. Au sein de cette équipe de réadaptation qui prépare l ’avenir, l ’infirmière est aussi celle qui sait ce que demain sera. » W HESBEEN