Envoyé par Stéphanie.
ETUDE DES EMPLOIS DE ON.
Tiré du cas sujet de homme (du latin homo, hominis), en AF, om, cet élément est classé par les
grammaires soit parmi les pronoms indéfinis, soit parmi les pronoms personnels.
Certains (J.Pinchon) préfèrent distinguer pour ce pronom « caméléon » (expression de
J.Cellard) un emploi de « proforme nominale » et un autre de substitut de pronom personnel.
Nous allons étudier successivement les propriétés morphosyntaxiques et la diversité des
valeurs référentielles de ce terme qui expliquent les flottements constatés de ce traitement dans
la tradition grammaticale, en nous appuyant sur les donnés du texte.
1°) PROPRIETES MORPHOSYNTAXIQUES.
On qui relève morphologiquement de la 3e personne du sg, est neutre du point de vue du
genre. Le mot est sporadiquement (du moins en registre soutenu) précédé de l’ (qui a
originellement un statut de déterminant article défini associé au N om de l’AF), pour des raisons
complexes.
On joue un rôle de pronom conjoint (il ne peut être séparé du verbe que par une particule
préverbale : négation ne et pronoms conjoints du type : me, te, le , en et y). Il ne peut recevoir
aucune expansion de ce fait et a toujours une fonction de sujet.
2°)VALEURS REFERENTIELLES.
On est référentiellement ambigu du fait que son SE tient à un seul trait [+ humain] ; il a
une valeur de base très floue, celle d’individus ou ensemble d’individus d’extension variable.
Neutre référentiellement du point de vue de la personne ( bien que marqué [3e personne] pour la
morphologie), il peut, selon les contextes, commuter avec des termes de 3ème , 2ème ou 1ère
personne (sg ou pl.).
ON : valeur de sg (= quelqu’un, emploi conforme au sens étymologique =un homme) ou de pl.
collectif (les gens, ils), excluant je et tu, dont l’identité peut être entièrement indéterminée :
On= l’homme en général, l’opinion commune (la doxa le plus souvent, ce que Heidegger appelle
précisément « le monde du on »). Mais elle est souvent récupérable dans la situation d’énonciation
ou en contexte.
Dans ses emplois les plus généraux (notamment dans les proverbes ou les aphorismes, on est
associé à un verbe au présent de vérité générale).
C’est à ces emplois que l’on donne la nom de « proforme nominale », c’est-à-dire de substitut
qui tient la place d’un SN « sans en avoir le contenu sémantique précis » selon J.Pinchon.
ON : =
tu, vous
dans des tours familiers, par ironie et/ou pour biaiser une situation
d’interlocution, on évite le pronom de 2ème personne.
ON incluant
je + il(s),
équivalents d’un nous forclusif, qui revient à une valeur génériques ( les
hommes, y compris le locuteur, le récepteur, en l’occurrence le lecteur)
CONCLUSION
On peut apprécier cette page où abondent les ON, la diversité de leurs valeurs énonciatives.
Le potentiel de sens dont dispose On et la marge d’incertitude à la fois sont commodes pour le
locuteur et embarrassante pour le locuteur et/ou le lecteur dont il charge l’énoncé. Le recours au
contexte évite toute réelle ambiguïté mais il se crée à la lecture, du fait du changement de référent,
de ligne en ligne, une impression de flou et une tension troublante entre le désir du lecteur
d’identifier clairement le référent de on et le brouillage qu’implique naturellement l’emploi de ce
mot « caméléon ».
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