Programme Aux frontières du sans

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Programme de l’année 2015-2016
« Aux frontières du sans-abrisme. Quelles relations entre recherche et médias ? »
Séance 1/ 11 septembre 2015/ Lyon, ISH (salle André Frossard)
Titre de la séance : « Les formes de l’urgence sociale »
Matinée :
9h30 : accueil
10h-11h : « Pour une sociologie de l’urgence sociale : la construction d’une action
publique », Édouard Gardella, sociologue, chercheur associé à l’ISP-Cachan.
À partir de son travail de thèse récemment soutenu, Édouard Gardella reviendra sur la
construction de l’urgence sociale comme action publique en France. À partir d’une sociologie
des problèmes publics, il décomposera les étapes de la publicisation du problème public des
sans abri, en mettant en avant d’une part les différentes arènes de ce processus et d’autre part
les réponses apportées à ce problème.
11h-11h30: discussions
11h30-12h00 : « Vivre dans la rue au Brésil: un 'problème public' et les (ré)actions qu'il
provoque », Cristina Almeida Cunha Filgueiras, sociologue, chercheure invitée au Centre
Max Weber, Pontificia Universidade Catolica de Minas Gerais, Belo Horizonte, (Brésil).
Pour amener un contre point à l’analyse de la construction du problème public des sans abri
en France, Cristina Almeida Cunha Filgueiras proposera une synthèse concernant la politique
nationale du Brésil menée envers les populations sans abri. Elle reviendra sur les différents
acteurs qui participent et mettent en œuvre cette politique et discutera des actualités de ce
problème public concernant, entre autres, les effets provoqués par les travaux publics dans les
grandes villes brésiliennes pour recevoir des « megaventos » - la Coupe du Monde de Football
de 2014 et les Olympiades de 2016 à Rio.
12h00-12h30 : discussions
Après-midi : travail autour des objectifs du séminaire
Séance 2/16 octobre 2015 /Lyon, ISH (salle André Frossard)
Titre de la séance :
« La publicisation des
associations/observatoires »
travaux
scientifiques
des
Invitées: Annaïg Abjean, directrice de la Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion
(MRIE) ; Elodie Jouve, ethnologue, chargée de mission à la Mission Régionale
d’Information sur l’Exclusion ; Raquel Rico, anthropologue, Observatoire du Samusocial de
Paris
Résumé :
Les organismes considérés comme des observatoires (MRIE, FAP, Observatoire des
inégalités, etc.), produisent des connaissances par des collaborations entre professionnels,
acteurs publics, et chercheurs en sciences sociales, en épidémiologie, etc. Quels types
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d’enquêtes ces collaborations produisent-elles ? Et surtout quels sont les modes de
publicisation de ces données ? Envers quels publics ces analyses sont-elles médiatisées ? Et
en vue de quelles finalités ? Cette séance a pour objectif de rendre compte des pratiques de
publicisation des productions scientifiques des acteurs associatifs qui interviennent dans le
domaine du sans-abrisme ou proche de celui-ci.
Séance 3/ 29 janvier 2016/ Saint-Etienne/ Maison de l’université (salle des spectacles)
Séance organisée avec le Master MEP et l’équipe 4 du Centre Max Weber
Titre de la séance : « Documenter la vie dans les accueils de nuit »
Invités: Aline Dalbis et Emmanuel Gras, réalisateurs de 300 hommes ; Lucia Katz,
historienne
Matinée : 10h-13h « L’enquête et le documentaire cinématographique »
Projection du film 300 hommes d’Aline Dalbis et d’Emmanuel Gras.
Synopsis : « Entre ces murs, il y a trois cents hommes, et il y a l'urgence. Ils ont des noms
mais ils ont égaré leur histoire en route. Ils rient et se confrontent, ils refont le monde, celui
qu'ils ont perdu. Ils ont un lit, et là ils attendront le jour. C'est Forbin, un accueil de nuit à
Marseille ».
Après-midi : 14h-15h30 « L’enquête historique : l’émergence des asiles de nuit à Paris »,
Lucia Katz, historienne.
14h-16h30: « L’enquête historique : l’émergence des asiles de nuit à Paris », Lucia Katz,
historienne.
Résumé:
"J'ai jugé qu'ayant vécu longtemps au milieu des malheureux, comme malheureux d'abord [...]
Ensuite comme employé dans un asile en qualité de surveillant-secrétaire, j'ai jugé, dis-je,
qu'il était bon de fixer un peu tout le monde sur les agissements, la forme des asiles, etc.
et surtout du résultat obtenu. »
Ainsi s'exprime Charles Goujard après son séjour prolongé à l'asile de nuit. Son témoignage
s'avère sévère. Cependant, il fallait fonder ces refuges pour pouvoir y passer.
Avant 1872, il n'existe pas, en France, d'abris pour les plus pauvres. Quelques années après la
Commune, l'émergence des premières maisons d'hospitalité est encouragée. Bien que
l'inspiration soit catholique, bourgeoise et monarchiste, un maillage d'asiles de nuit privés,
puis publics, se met progressivement en place.
Comment et pourquoi l'hospitalité s'est-elle institutionnalisée ? Quels sont les présupposés et
les pratiques des administrateurs, au jour le jour, dans l'expérience effective des asiles de nuit
? Telles sont quelques unes des questions auxquelles Lucia Katz répondra lors de son
intervention.
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Séance 4/ 18 mars 2016/ 10h-16h/ Université Diderot Paris 7/ Bâtiment Olympe de Gouges/
salle M19/
Titre de la séance : « L’enquête de terrain : sociologie et journalisme »
Invités: Stéphane Beaud, professeur de sociologie à l’université Paris-Ouest Nanterre,
membre du Centre Maurice Halbwachs ; Joseph Confavreux, journaliste à Médiapart,
membre du comité de rédaction de la revue Vacarme et Jade Lindgaard journaliste à
Médiapart, membre du comité de rédaction de la revue Mouvements (sous réserve)
Résumé :
L’ouvrage La France invisible dirigé par Stéphane Beaud, Joseph Confavreux et Jade
Lindgaard est issu d’un travail collectif entre chercheurs et journalistes. À la différence de la
tradition sociologique américaine, les rapports entre sociologie et journalisme en France sont
plus distendus et conflictuels. Cet ouvrage constitue dans cette perspective une expérience
intéressante puisqu’elle interroge l’enquête de terrain et les rôles respectifs de chacun. Cette
séance aura donc pour objectif de saisir comment les différents modes d’approche du terrain,
entre l’enquête sociologique et l’enquête journalistique ont été travaillés. En cela, les
intervenants reviendront d’une part sur la genèse du projet et d’autre part sur le processus
même de l’enquête, ses étapes, et son organisation.
14h-16h : Michel Agier (sous réserve), Florence Bouillon, sociologue à l’université Paris 8 ;
Claudia Girola, anthropologue, LCSP, à l’université Diderot-Paris 7, Sabrina Kassa,
journaliste à Médiapart, Anne Claire Vallet (architecte et doctorante en anthropologieEHESS).
Résumé :
L’ouvrage Paris Refuge, habiter les interstices, dirigé par Michel Agier est également le fruit
d’une collaboration entre chercheur(e)s et journaliste. Les intervenantes développeront, à
partir de leur expérience personnelle, un regard réflexif sur ce type de collaboration entre
enquête journalistique et enquête scientifique. Ce sera l’occasion de faire dialoguer leur
propre expérience avec celles des protagonistes de La France invisible, d’interroger les
démarches, les écritures, autrement dit les pratiques de l’enquête.
Séance 5/ 20 mai 2016/ Lyon, ISH (salle André Frossard)
Titre de la séance : « Sociologie des médias et médiatisation de la recherche »
Invités : Jérôme Berthaut, sociologue, maître de conférences à l’université de Bourgogne,
membre du Cimeos; Cyril Lemieux, sociologue, directeur d’études à l’EHESS, membre de
l'Institut Marcel Mauss
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Résumé :
Pour saisir la construction des problèmes sociaux et leur publicisation, l’enquête sur le travail
journalistique constitue un terrain privilégié. En effet, par l’accès aux coulisses de ce monde
professionnel, le sociologue peut observer au plus près cette fabrication de l’information et
souvent les « représentations limitées » des phénomènes sociaux qui en découlent. Le travail
ethnographique de Jérôme Berthaut (2013) sur les pratiques des journalistes de France 2 dans
les quartiers populaires interroge au plus près cette fabrication de l’information et ses enjeux.
Pour autant, prendre pour objet le monde des médias, ne signifie pas en être extérieur. En
effet, de plus en plus, les chercheurs en sciences sociales sont amenés à publiciser leurs
travaux et à entrer en interactions avec les médias. Comment les sociologues interviennent-ils
dans les médias ? Sous quels formats ? Que rendent-ils public ? Cyril Lemieux, tant par son
analyse compréhensive du travail journalistique (2000) que par ses différentes interventions
dans les médias (2010), nous amènera à discuter des enjeux de la médiatisation de la
recherche et de la place du sociologue dans la publicisation de celle-ci.
Séance 6/ 3 juin 2016/Lyon, ISH, salle André Frossard
Titre de la séance : « L’outil photographique dans l’enquête sociologique. Usages
publics ? »
Invité : Gabriel Uribelarrea, sociologue, doctorant à l’université Jean Monnet de Saint
Etienne, membre du Centre Max Weber
Résumé :
Lors de cette séance Gabriel Uribelarrea nous proposera un récit réflexif à partir d'un projet
photographique mené dans le cadre d'une enquête ethnographique, conduite sur les LHSS
(Lits Halte Soins Santé) de Lyon. Durant plusieurs semaines, il a confié des appareils photos
jetables à des personnes sans abri « volontaires ». Il reviendra sur les différents temps de ce
projet (prise des photos ; entretien autour des photos ; organisation d'une exposition ;
déroulement de l'exposition), les enjeux et les questions qu'il soulève en termes de
médiatisation et de pratique d'enquête.
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