Introduction
Tout examen clinique commence par une bonne anamnèse (=interrogatoire) qui repose sur des
qualités relationnelles et cliniques que sont la capacité d’écoute, la capacité d’entretien et
surtout l’organisation.
La relation médecin / malade n’a pas la même caractéristique aux urgences que dans un
contexte différent de l’hôpital et encore plus en ville.
Question du prof : Quel est d’après vous le premier obstacle aux urgences ?
Réponse d’un étudiant : La langue
Explication du prof : Oui c’est pas faux, vous savez que 47% des gens qui passent aux
urgences à BICHAT (moyenne nationale 36%) sont en situation de précarité (pas de sécurité
sociale, ne parle pas français…)
Mais un autre grand obstacle c’est que votre généraliste vous l’avez choisi alors que quand
vous arrivez aux urgences vous tombez un peu sur n’importe qui donc ça crée une relation
médecin malade un peu biaisée parce qu’on a pas le choix de son médecin et c’est un élément
à prendre en compte. Cela parait évident mais il faut donc quand on entre examiner le patient
se présenter car on peut être le chef de service, le médecin de garde, l’interne ou même la
femme de ménage pour le patient. C’est un élément de base dans la dynamique de l’entretien
avec le patient et ce même dans le cas d’un patient avec des troubles de la conscience.
Deuxième question du prof : Quelqu’un à une idée de ce que j’ai voulu dire par organisation
+++ ?? Quel est la première chose qui vous frappe quand vous êtes en train d’examiner un
patient dans un service ? (blague du prof : Je parle pas de la première chose qui frappe les
étrangers quand ils arrivent en France, on sait que c’est la police).
C’est le fait qu’on es interrompu par des coups de téléphone, des appels urgents, des
infirmières qui entrent…
Il faut savoir qu’en moyenne un médecin urgentiste est dérangé toutes les 7 minutes donc
c’est assez dur dans ces conditions de faire un examen complet.
Normalement on doit faire un examen et un interrogatoire complet en sémiologie, mais dans
certains cas on doit faire une anamnèse ciblée et un examen ciblé et chercher les éléments qui
semblent importants dans notre démarche sans pour autant négliger les aspects importants
mais on évitera de poser des questions sur l’âge des premières dents où la durée d’allaitement
à un petit qui vient pour des céphalées.
Autre particularité aux urgences, l’interrogatoire n’es pas que celui du patient (ex
interrogatoire de la maman en pédiatrie : si la maman ramène le petit parce qu’il pleure mais
vous lui dites mais attendez tous les mioches pleurent, et qu’elle réponds mais docteur il ne
pleure pas comme d’habitude vous pouvez croire la maman.
Lorsque le patient ne peut pas donner les renseignements il est essentiel d’interroger
l’entourage, la famille, les pré hospitaliers c’est essentiel. Par exemple lors des intoxications
médicamenteuses volontaires (suicides) ce sont les pompiers qui vont dire qu’ils ont trouvé à
côté du patient 20 plaquettes de Lexomil vides. Souvent ceci est noté sur la feuille
« pompiers » (petite fiche jaune) et si on ne la lit pas, qu’on interroge pas les pompiers on
aura pas cette information qui est essentielle. C’est aussi important lors des accidents de la
route, les témoins, la police, le SAMU va vous dire s’il a perdu connaissance ou pas de façon
transitoire car parfois le patient ne se souvient pas, à quelle vitesse à eu lieu l’accident (critère
de gravité + de 50 km/h) ou s’il a fait une crise d’épilepsie.