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VOLTAIRE
LETTRES PHILOSOPHIQUES (AMSTERDAM 1734) : 139-153
TRANSCRIBED & TRANSLATED BY DR ROBERT A. HATCH©
Letter XIV : On Descartes & Newton
French & English Texts
QUATORZIEME
LETTRE
SUR DESCARTES
ET NEWTON.
Un Français qui arrive à Londres trouve les choses bien changés en Philosophie
comme dans tout le reste. Il a laisse le monde plein ; il le trouve vide ; à Paris, on
voit l'univers compose de tourbillons de matière subtile ; à Londres, on ne voit
rien de cela. Chez nous, c'est la pression de la lune qui cause le de la mer ; chez les
Anglais, c'est la mer qui gravite vers la lune, de façon que, quand vous croyez que
la lune devrait nous [140] donner marée haute, ces Messieurs croient qu'on doit
avoir marée basse ; ce qui malheureusement ne peut se vérifier, car il aurait fallu,
pour s'en éclaircir, examiner la lune et les au premier instant de la création.
Vous remarquerez encore que le soleil, qui en France n'entre pour rien dans cette
affaire, y contribue ici environ pour son quart. Chez vos Cartésiens, tout se fait par
une impulsion qu'on ne comprend guère; chez M. Newton, c'est par une attraction
dont on ne connoit pas mieux la cause ; à Paris, vous vous la terre faite comme un
melon ; à Londres, elle est aplatie des deux côtés. La lumière, pour un cartésien,
existe dans l'air ; pour un Newtonien, elle vient [141] du soleil en six minutes et
demie. Votre chimie fait toutes ses opérations avec des acides, des alcalis et de la
matière subtile ; l'attraction domine jusque la chimie anglaise.
L'essence même des choses a totalement changé. Vous ne vous accordez ni sur la
définition de l'Γme ni sur celle de la matière. Descartes assure que l'Γme est la
même chose que la pensée, et Locke lui prouve assez bien le contraire.
Descartes assure encore que l'étendue seule fait la matière ; Newton y ajoute la
solidité.
Voilà de furieuses contrariétés.
Non nostrum inter vos tantas
componere lites.
Ce fameux Newton, ce [142] destructeur du système cartésien, mourut au mois de
mars de l'an passé 1727. Il a vécu honoré de ses compatriotes, et a été enterré
comme un roi qui aurait fait du bien à ses sujets.
On a lû ici avec avidité et l'on a traduit en anglais l'éloge que M. de Fontenelle a
prononcé de M. Newton dans l'Académie des Sciences. On attendait en
Angleterre le jugement de M. de Fontenelle comme une déclaration solennelle de
la supériorité de la philosophie anglaise ; mais, quand on a vu qu'il Descartes à
Newton, toute la société royale de Londres s'est soulevée. Loin d'acquiescer au
jugement, on a critiqué ce discours. Plusieurs même (et ceux-là ne sont pas les plus
[143] Philosophes) ont été choqués de cette comparaison seulement parce que
Descartes était Français.
Il faut avouer que ces deux grands hommes ont été bien différents l'un de l'autre
dans leur conduite, dans leur fortune et dans leur Philosophie.
Descartes était né avec une imagination vive et forte, qui en fit un homme
singulier dans sa vie privée comme dans sa manière de raisonner. Cette
imagination ne put se cacher même dans ses ouvrages philosophiques, o l'on voit
à tout moment des comparaisons ingénieuses et brillantes. La nature en presque
fait un poète, et en effet il composa pour la reine de Suède un divertissement en
[144] vers que pour l'honneur de sa mémoire on n'a pas fait imprimer.
Il essaya quelque temps du métier de la guerre, et depuis étant devenu tout à fait
philosophe, il ne crut pas indigne de lui de faire l'amour. Il eut de sa maïtresse une
fille nommée Francine, qui mourut jeune et dont il regretta beaucoup la perte.
Ainsi il éprouva tout ce qui appartient à l'humanité.
Il crut longtemps qu'il était nécessaire de fuir les hommes, et surtout sa patrie,
pour philosopher en liberté. Il avait raison; les hommes de son temps n'en savaient
pas assez pour l'éclaircir, et n'étaient guère capables que de lui nuire.
Il quitta la France parce [145] qu'il cherchait la vérité, qui y était persécutée alors
par la misérable Philosophie de l'École; mais il ne trouva pas plus de raison dans
les universités de la Hollande, où il se retira. Car dans le temps qu'on condamnait
en France les seules propositions de sa philosophie qui vraies, il fut aussi
persécuté par les prétendus Philosophes de Hollande qui ne l'entendaient pas
mieux, et qui, voyant de plus près sa gloire, haïssaient davantage sa personne. Il
fut obligé de sortir d'Utrecht ; il essuya l'accusation d'athéisme, dernière ressource
des calomniateurs ; et lui qui avait employé toute la sagacité de son esprit à
chercher de nouvelles preuves de l'existence d'un Dieu, fut soupçonné de n'en
point reconnaître.
[146] Tant de persécutions supposaient un très grand mérite et une réputation
éclatante : aussi avait-il l'un et l'autre. La raison perça même un peu dans le
monde à travers les ténèbres de l'Ecole et les préjugés de la superstition populaire.
Son nom fit enfin tant de bruit qu'on voulut l'attirer en France par des
récompenses. On lui proposa une pension de mille écus ; il vint sur cette
espérance, paya les frais de la patente, qui se vendait alors, n'eut point la pension,
et s'en retourna philosopher dans sa solitude de Nord-Hollande, dans le temps
que le grand Galilée, à l'âge de quatre-vingt ans, gémissait dans les prisons de
l'Inquisition, pour avoir démontré le mouvement de la terre.
Enfin il mourut à Stockholm d'une mort prématurée et causée par un mauvais
régime, au milieu de quelques savants, ses ennemis, et entre les mains d'un
Médecin qui le haïssait.
La carrière du chevalier Newton a été toute différente. Il a vécu quatre-vingt-cinq
ans, toujours tranquille, heureux et honoré dans sa patrie.
Son grand bonheur a été non seulement d'être né dans un pays libre, mais dans un
temps o les impertinences scolastiques étant bannies, la raison seule était cultivée ;
et le monde ne pouvait être que son écolier, et non son ennemi.
Une opposition singulière dans laquelle il se trouve avec [148] Descartes, c'est que,
dans le cours d'une si longue vie, il n'a eu ni passion ni faiblesse ; il n'a jamais
approché d'aucune femme : c'est ce qui m'a été confirmé par le Médecin et le
Chirurgien entre les bras de qui il est mort. On peut admirer en cela mais il ne faut
pas blâmer Descartes.
L'opinion publique en Angleterre sur ces deux philosophes est que le premier était
un rêveur, et que l'autre était un sage.
Très peu de personnes à Londres lisent Descartes, dont effectivement les ouvrages
sont devenus inutiles ; très peu lisent aussi Newton, parce qu'il faut Être fort
savant pour le comprendre ; cependant, tout le monde parle d'eux ; on n'accorde
rien au Français et on [144] donne tout à l'Anglais. Quelques gens croient si on ne
s'en tient plus à l'horreur du Vuide, si on sait que l'air est pesant, si on se sert de
lunettes d'approche, on en a l'obligation à Newton. Il est ici l'Hercule de la fable, à
qui les ignorants attribuaient tous les faits des autres Héros.
Dans une critique qu'on a faite à Londres du discours de Monsieur de Fontenelle,
on a osé avancer que Descartes n'était pas un grand Géomètre. Ceux qui parlent
ainsi peuvent se reprocher de battre leur nourrice ; Descartes a fait un aussi grand
chemin, du point où il a trouvé la Géométrie jusqu'au point où il l'a poussée, que
Newton en a fait après lui: il est le premier qui ait trouvé la manière de donner les
[150] Equations algébriques des courbes. Sa Géométrie, grâce à lui devenue
aujourd'hui commune, était de son temps si profonde qu'aucun professeur n'osa
entreprendre du l'expliquer, et qu'il n'y avait en Hollande Schooten & en France
que Fermat qui l'entendissent.
Il porta cet esprit de géométrie & d'invention dans la dioptrique, qui devint entre
ses mains un art tout nouveau ; et s'il s'y trompa en quelque chose, c'est qu'un
homme qui découvre de nouvelles terres ne peut tout d'un coup en connaïtre
toutes les propriétés : ceux qui viennent après lui et qui rendent ces terres fertiles
lui ont au moins l'obligation de la découverte. Je ne nierai pas que tous les autres
ouvrages de Monsieur Descartes fourmillent d'erreurs.
[151] La Géométrie était un guide que lui-même avait en quelque façon formé, et
qui l'aurait conduit sûrement dans sa Physique ; cependant il abandonna à la fin ce
guide et se livra à l'esprit de système. Alors sa Philosophie ne fut plus qu'un
roman ingénieux, et tout au plus vraisemblable pour les ignorants. Il se trompa
sur la nature de l'ame, sur les preuves de l'existence de Dieu, sur la matière, sur les
lois du mouvement, sur la nature de la lumière : il admit les idées innées, il
inventa de nouveaux éléments, il créa un monde, il fit l'homme à sa mode, & on
dit avec raison que l'homme de Descartes n'est en effet que celui de Descartes, fort
éloigné de l'homme véritable.
[152] Il poussa ses erreurs métaphysiques jusqu'à prétendre que deux et deux ne
font quatre que parce que Dieu l'a voulu ainsi. Mais ce n'est point trop dire qu'il
était estimable même dans ses égarements. Il se trompa, mais ce fut au moins avec
méthode, et avec un esprit conséquent ; il détruisit les chimères absurdes dont on
infatuait la jeunesse depuis deux mille ans ; il apprit aux hommes de son temps à
raisonner et à se servir contre lui-même de ses armes. S'il n'a pas payé en bonne
monnaie, c'est beaucoup d'avoir décrié la fausse.
Je ne crois pas qu'on ose, à la vérité, comparer en rien sa philosophie avec celle de
Newton : la première est un essai, la seconde est un [153] chef-d'oeuvre. Mais celui
qui nous a mis sur la voie de la vérité vaut peut-être celui qui a été depuis au bout
de cette carrière.
Descartes donna la vue aux aveugles ; ils virent les fautes de l'Antiquité et les
siennes. La route qu'il ouvrit est, depuis lui, devenue immense. Le petit livre de
Rohaut a fait pendant quelque temps une physique complète ; aujourd'hui, tous
les recueils des Académies de l'Europe ne font pas même un de système : en
approfondissant cet abîme, il s'est trouvé infini. Il s'agit maintenant de voir ce que
Mr. Newton a creusé dans ce précipice.
ENGLISH TRANSLATION – DR Robert A. Hatch©
FOURTEENTH
LETTER
ON DESCARTES
AND NEWTON
A Frenchman who arrives in London will find things very much changed in
Philosophy, very much like everything else. He had left the world as a plenum,
now he finds it a void. In Paris, the universe is seen as composed of vortices of
subtle matter, in London, nothing of the kind is seen. In our country, it is the
pressure of the moon that causes tides in the sea; for the English, it is the sea that
gravitates toward the moon; so when you think the moon should [140] give us
high tide, these gentlemen imagine it should ebb; unfortunately this cannot be
verified, for in order to do this it is necessary that the moon and tides be studied
from the first instant of creation.
You will also note that the sun, which in France counts for nothing in the matter,
here accounts for nearly one-quarter of the assistance. For your Cartesians,
everything is undertaken by an impulsion, which one does not understand, while
for Mr Newton, it is an attraction, whose cause we understand no better. In Paris,
you figure the earth to be shaped like a melon, in London it is oblate. For a
Cartesian, light exists in the air; for a Newtonian it comes [141] from the sun in six
minutes and one-half. Your Chemistry performs all operations with Acids,
Alkalies, and subtle matter. Among the English, Attraction dominates even in
Chemistry.
The very essence of things has totally changed; you agree neither on the definition
of the soul nor on the nature of matter. Descartes claims the soul is the same thing
as thought; Locke gives him good evidence to the contrary.
Descartes further claims that extension alone constitutes matter; Newton adds
solidity.
These matters are furiously contradictory.
Non nostrum inter vos tantas
componere lites.
[Virgil: It is not for us to end such great disputes.]
This famous Newton, that [142] destroyer of the Cartesian system, died in March
of last year, 1727; he was honored by his countrymen during his lifetime and was
buried like a King who had pleased his Subjects.
With great satisfaction, one reads the Eulogy, translated into English, that Mr
Fontenelle delivered for Mr Newton at the Academy of Sciences. In England it
was expected that the judgment of Mr Fontenelle would offer a solemn declaration
of the superiority of the English Philosophy; but once he was seen comparing
Descartes to Newton, the entire Royal Society of London was incensed. Far from
acquiescing to his judgment, they criticized his discourse; several (these, however,
not the most able [143] philosophers) were offended at the sole comparison, this
because Descartes was French.
It must be admitted that these two great men differed greatly in their conduct,
fortune, and Philosophy.
Descartes was born with a brilliant and strong imagination, whence he became as
singular in private life as in his manner of reasoning; this imagination could not
conceal itself in his philosophical works, where one saw at each moment brilliant
and ingenious comparisons. Nature made him almost a Poet, and indeed he wrote
for the Queen of Sweden a poetic [144] verse which, for the honor of his memory,
has not been printed.
He embraced for some time a military life, later becoming entirely a Philosopher;
he did not think love beneath his character. From his mistress he had a daughter
named Francine, who died young, and was deeply mourned. Thus he experienced
all that befalls humankind.
He long believed it necessary to flee the society of his fellow men, and his native
land, in order to philosophize freely. He was correct; for the men of his time were
not sufficiently knowledgeable to further his understanding, capable only of
offering disquiet.
He left France [145] because he searched for truth, which was then persecuted by
the desolate Philosophy of the Schools. But he found no more reason in the
Universities of Holland, where he withdrew, as in his own country. At that time,
the French condemned the only propositions in his Philosophy that were true; but
he was also persecuted by the so-called Philosophers of Holland, who understood
him no better, and who, having a closer view of his glory, hated his person the
more. He was obliged to leave Utrecht, maliciously accused of Atheism, the last
refuge of scandal mongers. He who had employed all the sagacity of his mind in
search of new proofs for the existence of God was suspected of having no such
belief.
[145] These persecutions suggest great merit, as well as a distinguished
reputation. He possessed both. Reason at that time had cast a ray upon the world,
through the fog of the Schools and the prejudices of popular superstition. His
name spread so widely that there was hope of bringing him back to France
through rewards; an annual pension of a thousand crowns was proposed. He
came back with these hopes, paid the fees of his patent, which at that time was
sold, yet there was no pension. He then returned to his solitude in Northern
Holland, this when the great Galileo, age 80 years, was groaning in the prisons of
the Inquisition, this for demonstrating the motion of the earth.
[147] At last, Descartes died a premature death at Stockholm; owing to a bad
regimen, in the midst of some Scholars who were his enemies, and in the hands of
a physician who despised him.
The career of Sir Isaac Newton was entirely different. He lived 85 years, always
tranquil, happy, and honored in his native land.
His great good fortune was not only to be born in a free country, but in an age
when scholastic insolences were banished, reason alone was cultivated, and the
world would be only his pupil, not his enemy.
One singular difference found with [148] Descartes is that, in the course of a long
life, he had neither passion nor foible. He never had commerce with women; this
was confided to me by the Physician and Surgeon in whose arms he died. We
may admire Newton in this but not fault Descartes.
Public opinion in England concerning these two Philosophers is that the first was
a dreamer, and the other a sage.
Very few people in London read Descartes; in effect, his works are now useless.
Moreover, very few read Newton, as it is necessary to be very learned in order to
understand. Nevertheless, everyone speaks of them. Nothing is granted to the
Frenchman, [149] everything is credited to the Englishman. Some believe that if
one has ‘no fear of the void,’ that if one knows air is heavy, that there are
telescopes, then this is due to Newton. Here he is a mythic Hercules, to whom the
ignorant attribute all the feats, as with all other Heroes.
In a critique made at London of the discourse of Monsieur Fontenelle, the writer
presumed to assert that Descartes was not a great Geometrician. Those who thus
speak may be reproached as flying in the master’s face. Descartes extended the
limits of Geometry as far beyond the point he found Geometry to the point he
pressed it; just as Newton did after him. The former first found the method of
expressing [150] algebraic equations for curves. His Geometry, thanks to him, is
common today, but was so abstruse in his time that only a Professor would
undertake explaining it—it was only in Holland that Schotten, and in France that
Fermat, understood it.
He applied this inventive and geometrical spirit to Dioptrics, which in his hands
became a new art. And if he was mistaken in certain matters, it was from a man
who discovered new territory, who cannot learn all its properties at once. Those
who come after him, and make the lands abundant, are at least obliged for his
discovery. I will not deny that all the other works of Monsieur Descartes abound
with errors.
[151] Geometry was a guide he himself had in some measure charted, which
would have led him safely in his Physics; nevertheless, he at last abandoned this
guide, and gave himself entirely to the spirit of system. His Philosophy was thus
no more than a clever romance, all-too apparent [tout au plus vrai-semblable] to
ignorant. He was mistaken about the nature of the soul; about proofs for the
existence of a God; about matter; about the laws of motion; about the nature of
light. He introduced innate ideas; he invented new elements; he created a world;
he made man in his image. And it is justly said that man for Descartes is, in effect,
Descartes himself, very different from a real man.
[152] He pressed his metaphysical errors so far as to declare that two and two
make four because God wished it so. But it is not too much to say that he was
valuable even in his errors. He deceived himself, but at least with method and a
consistent mind. He destroyed all the absurd dreams which would infatuate
youth for two thousand years. He taught men of his age to reason, and he enabled
them to use those weapons against him. If Descartes did not pay in good coin, he
at least decried the base alloy [counterfeit].
I believe few will dare compare—in the truth—anything of his Philosophy with
that of Newton. The first is an essay, the second a [153] masterpiece. But the one
who first put us on the path of truth, perhaps that one is best appraised at the end
of the journey.
Descartes gave sight to the blind. They transferred the faults from Antiquity, and
from them, now to him. The path he opened has since become endless. The small
book by Rohault was for some years a complete system of physics. Today, all the
Transactions of the Academies in Europe combined do not create so much as the
beginning of a system. In fathoming this abyss no bottom has been found. It is
now a question of seeing what Mr Newton uncovered in this chasm.
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VOLTAIRE : PHILOSOPHICAL LETTERS
LETTER XIV : ON DESCARTES & NEWTON
French Transcription & English Translation
Lettres Philosophiques (Amsterdam 1734) : 139-153
Quatorzième Lettre : Sur Descartes & Newton
Transcribed & Translated by Dr Robert A. Hatch©
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