QSTP N° 2, T 4

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QSTP en classe, 2 heures, 04/11/10, coeff 3
QSTP N° 2, T 4
SUJET : Vous montrerez que les modifications de l’investissement des entreprises françaises s’expliquent par la
faiblesse de la demande interne et la recherche de compétitivité.
Doc 1 :
Investissement dans les entreprises industrielles en France
(SESSI, 2009)
Doc 2 : Evolution de la FBCF et de la consommation finale en France (en %)
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
-2,0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
-4,0
-6,0
-8,0
(INSEE)
Dépenses de consommation finale des ménages
Formation brute de capital fixe
Doc 3 : Les services ont connu un essor important, parallèlement au déclin relatif des activités industrielles. Le secteur tertiaire
représente désormais 70% du produit intérieur brut (PIB) américain ou français. Dans les médias ou le conseil aux entreprises, ce
sont surtout les compétences des collaborateurs et le capital confiance accumulé auprès des clients qui sont les clés du succès.
Dans la banque ou l'assurance, la relation clientèle, la marque, l'efficacité de l'organisation et les systèmes informatiques sont
déterminants.
Les activités de services dépendent davantage de ces actifs immatériels que les secteurs industriels, à forte intensité capitalistique,
dans lesquels les usines, l'outillage et les machines ont longtemps mobilisé l'essentiel des moyens. Mais, même dans ces secteurs
industriels, ce sont désormais les activités de services qui prévalent : recherche et développement, marketing, service après vente,
personnalisation des offres.
(Alternatives Economiques, hors série N° 43, 1er trimestre 2000)
Doc 4 : Répartition de l’investissement dans l’industrie manufacturière française (en %)
2000
2008
Renouvellement d’équipement
21
29
Modernisation, rationalisation
24
22
Extension de la capacité de production
23
16
Introduction de nouveaux produits
15
14
Autres (*)
17
20
TOTAL
100
100
(*) sécurité, environnement…
(INSEE)
CORRIGE QSTP sur modifications de l’invest liées à la D et à la compétitivité
Notes :
- les expressions soulignées devaient montrer votre maîtrise du sujet en utilisant vos connaissances (notions, faits,
raisonnements)
- les passages en italiques (hormis la référence aux doc) ne doivent pas figurer sur la copie
- attention à lecture du doc 2 (taux de variation) et du doc 4 (parts en %)
Intro
- entrée en matière : récession en 2009 donc impact sur les invest des ent OU concurrence pays à bas salaires donc
ent françaises doivent lutter pour ne pas perdre de parts de marché OU cas de PSA qui a renoncé à un invest en
Slovaquie et plus utilisé ses capacités de P
- déf termes importants : invest ; compétitivité (garder la distinction pour II)
- pbmatique : ent cherchent à adapter la qualité et la quantité produite à la D de B et S, l’invest est donc une variable
qui leur permettra de le faire mais il faudra moduler le volume de l’invest (investir peu ou beaucoup) et les formes de
l’invest (matériel, immatériel…). L’économiste doit donc comprendre les facteurs qui ont poussé les ent à modifier
leurs invest depuis qques décennies
- annonce du plan : …
I/ Les entreprises françaises privilégient le renouvellement et délaissent les investissements de capacité …
- de 2000 à 2008, la part des I de renouvellement (amortissement) dans l’industrie manufacturière française n’a
quasiment pas cessé de croître en passant de 21 % de l’invest à 29 % (+ 8 pts) alors que celle des invest de capacité
est passée de 23 % de l’invest en 2000 à 16 % en 2009 (- 7 pts) (doc 4)
- les ent industrielles ont donc modifié la structure de leurs investissements
Expl :
- les ent essaient d’adapter la qté produite à la qté demandée de B et S mais il y a plusieurs facteurs qui poussent (ou
au contraire freinent) les ent dans leurs projets d’investissement (la D anticipée, la rentabilité, le coût relatif du
capital…), la D anticipée étant le principal :
- une ent doit anticiper la D de B et S puisqu’il y aura un délai (de quelques mois à quelques années) entre sa décision
d’investir, la mise ne route des équipements et la production à plein régime
- si la D augmente faiblement et que les capacités de P ne sont pas toutes employées, les ent se contenteront au mieux
de renouveler leurs équipements obsolètes et utiliseront les capacités existantes. C’est précisément ce qu’il se passe
depuis une dizaine d’années : le chômage important, la précarité des emplois et le travail à temps partiel en hausse
entraînaient déjà une croissance faible (2 % par an environ). A cela s’est ajoutée la récession de 2008
- la D de C des ménages augmente peu et les ent ne voient pas les débouchés internes croître (Doc 2). Par ex de 2000
à 2002, la hausse annuelle de la C est passée de 4 % à 2 % donc la FBCF qui augmentait encore de 7 % en 2000 voit
sa hausse ralentir en 2001 et elle diminue de 2 % en 2002. On retrouve le même phénomène de 2007 à 2009 où la D
de C augmente de 2,2 % en 2007 et de 0,5 % en 2009 donc FBCF passe d’une hausse de 6 % en 2007 à une baisse de
8 % en 2009.
- la D pourrait également venir des adm publiques mais elles limitent leurs dépenses en raison de leurs pbs
budgétaires donc les ent se tournent vers les marchés étrangers qu’elles essaient de conquérir par des IDE (à définir)
réalisés dans les PDEM
Concl I – transition : les ent vont tenter d’améliorer leur compétitivité
II/ …mais font de plus en plus d’investissement pour gagner en compétitivité.
*) - de 1996 à 2006, les invest immatériels ont augmenté de 41,8 % alors que l’invest matériel n’a augmenté que de
10,6 %
- dès 1996 l’invest immatériel dans les ent industrielles françaises était supérieur à l’invest matériel (29,9 milliards
d’€ contre 21,7 milliards d’€). C’est encore plus vrai en 2006 où il est 1,8 fois plus élevé (Doc 1)
- les composantes de l’invest immatériel n’ont pas toutes évolué de la même manière : ce sont les dépenses en R-D et
publicité qui en représentaient déjà les parts les plus importantes qui ont augmenté le plus (Doc 1)
- pour tenir compte de ces évolutions, l’INSEE intègre (depuis 2000) les logiciels dans la FBCF mais l’invest
immatériel reste assez mal mesuré
*) - la part des invest de pté (visant par ex une substitution K / W) dans l’invest total des ent industrielles est la
seconde en 2009 avec 22 % de l’invest total (Doc 4)
- la part des invest en nouveaux produits, même si elle reste faible de 1996 à 2009, stagne autour de 15 % de l’invest
total des ent industrielles (Doc 4)
Expl :
- dans une éco industrielle qui produit surtout des biens, l’invest est essentiellement matériel alors que dans une
économie tertiarisée comme celle de la France et des autres PDEM, l’invest devient surtout immatériel. Il s’agit de
fabriquer mais également de vendre les produits (Doc 3)
- les ent peuvent tenter d’améliorer leur compétitivité – prix en accroissant leur pté ce qui réduira les coûts de P, elles
pourront donc baisser leurs prix et vendre plus (cas des délocalisations vers les pays à bas salaires…même si elles
sont peu importantes)
- mais les ent recherchent de plus en plus une compétitivité hors prix qui les pousse à :
- former leur personnel (pour produire de la qualité, entretenir et réparer les machines)
- faire plus de publicité (pour imposer une marque par ex)
- intégrer des logiciels au processus de production (pour piloter les machines par ex)
- faire de la R-D (pour innover et essayer d’établir un monopole temporaire sur un produit par ex)
Concl gle :
Ouvertures possibles : rôle de l’Etat de relancer l’invest (po keynésienne) OU les ent doivent aussi trouver les moyens
de financer leurs invest OU capitalisme actionnarial avec exigence de rentabilité élevée des actionnaires qui freine
l’invest
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