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Le citoyen
I. Un statut lié à la filiation
1. Définition
Le politès : un mâle adulte qui appartient à la polis, participe au pouvoir. Des politai
Dèmos est terme qui signe ensemble des citoyens. Trad. par peuple est trompeuse puisque seul les hommes sont
citoyens.
Définition du citoyen : individu mâle d’un père citoyen et âgé d’au moins 18 ans. Citoyenneté s’acquiert par la
naissance, par la filiation. Les octrois de citoyenneté sont extrêmement rares (contrairement à pratique romaine). A vu
Clisthène, nouveaux citoyens.
-A Athènes, citoyenneté liée avec Solon à l’habitat en Attique : sont citoyens ceux qui sont nés de parents ayant habité
l’Attique et parlant langue attique (dialecte).
Formulation floue qui repose en partie sur définition territoriale de la citoyenneté. Ces gens-là, ceux qui vivent en
Attique, à partir de Solon, sont désignés comme des hommes libres. Interdiction d’esclavage (pour dettes). De ce vivier
descendent les citoyens athéniens, statut acquis par filiation patrilinéaire, excepté ouverture de Clisthène.
-Inscription sur le registre du dème : Ne suffit pas de naître de père ou père et mère citoyens, faut faire reconnaître par
cité cette naissance. A Athènes, inscription nécessaire sur le registre du dème, le lexiarchikon grammateion à 18 ans.
Jeune homme présenté par son père (adoptif ou naturel) aux membres du dème. Double vote : sur l’âge, sur sa
légitimité. Enquêtes orales.
Sur âge, faut rappeler sa naissance qui a donné lieu à un banquet avec la parentèle, donc témoins.
Légitimité : fils de citoyen et fille de citoyen. Cf banquet de naissance et surtout celui du mariage de ses parents.
Témoignages oraux fondamentaux.
Ensuite est inscrit dans la trittye de son dème et dans tribu de son dème. Garde son démotique.
Suggestion de 30 000-40000 citoyens à Athènes à époque classique même si a eu des variations importantes avec
guerres.
2. La réforme de Périclès
Grande réforme en 451. Sous Périclès, loi restreint les critères de citoyenneté : individu mâle doit avoir un père citoyen
et une mère fille de citoyen. Prive ainsi du droit de cité les enfants de couple dont la mère est étrangère à la cité..
Connaît pas bien raisons de cette loi (vise grandes familles ? Augmentation du nombre de citoyens ?..).
Souligne souci de préserver le corps des citoyens et éviter les usurpations de citoyenneté :
Révision périodiques des listes de citoyens. En 445-444, cette révision aboutit à la vente comme esclaves de près de
5000 personnes accusées d’avoir usurpé le droit de cité. Et on l’a dit pas d’octroi (une dizaine pour tout le 5èm). Sauf
octroi symbolique pour communauté entière : cf au 5è, en 427 Platées est rasée en Béotie (par Thèbes). Refuge à
Athènes et obtiennent droit de cité. A fin guerre Péloponnèse (403), décret accorde droit de cité aux Samiens qui sont
restés fidèles à Athènes jusqu’au bout. A eu aussi et inversement des tentatives pour limiter le nombre des citoyens, en
411 et 404.
3. L’originalité spartiate de la fonction guerrière des citoyens
A Sparte, citoyens n’a jamais été notion territoriale, mais statut acquis par filiation à l’intérieur d’un groupe, les
Homoioi. Ce groupe se distingue non par sa langue, mais par sa fonction : ce sont des guerriers, propriétaires terriens
mais non paysans. Différence radicale et essentielle avec Athènes. Sont donc très fortement distingués des cultivateurs,
ceux qui travaillent la terre et qui ont aussi habités le territoire de Sparte depuis fort longtemps sinon « toujours ».
Laconiens ne sont pas tous des citoyens.
II. Le privilège du pouvoir
Aristote définit les citoyens comme ceux qui ont part ou peuvent avoir part au pouvoir : Politique, III, 1.
1. Participation à l’assemblée :
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Ecclesia : regroupement de tous les citoyens athéniens, à partir de 20 ans (après service éphébique au 4ème). Pour en
faire partie suffit donc d’être citoyen. Assemblée générale des citoyens. Pas de délégation de pouvoir comme nous.
Peut en théorie regrouper 30 000 personnes si retient ce chiffre pour ombre de citoyens athéniens. Très théorique, tous
ne viennent pas. Connaît qu’un quorum, pour ostracisme, 6000 personnes. Devait être grande assemblée.
Se réunit sur la Pnyx, colline en face de l’Acropole, du lever au coucher du soleil. Citoyens assis par terre sur les
pentes de la colline. A une tribune pour les orateurs et autel pour les sacrifices. Au 5ème se réunit 10 fois par an, une fois
par prytanie ; au 4ème, 40 fois par an, 4 fois par prytanie et une de ces 4 assemblées est dite assemblée principale.
Son rôle est de voter les lois. N’importe quel citoyen peut présenter un texte de décret mais en est responsable et peut
ensuite se faite attaquer en justice par quiconque si considère que sa proposition est illégale (au : graphè para
nomon). Orateur s’avance à tribune coiffé d’une couronne de myrte signe de sa fonction sacrée. Vote à mains levées
(cheirotonia) sauf exceptions comme pour l’ostracisme. Prytanes sont chargés de compter les voix. Une fois le décret
voté (pséphisma), est transcrit sur des tablettes ou des papyrus conservés dans les archives de la cité, et éventuellement
gravé sur stèle de pierre érigée ensuite dans endroit public.
Au 4ème sait que ordre du jour des assemblée est très érigé : assemblée principale confirme les magistrats, délibère sur
els approvisionnements en grains et la défense, sur accusations de haute trahison.. A sixième prytanie, vote
d’ostracisme, à 7ème, élection des magistrats.
Faut que exposé soient très clair et que très convaincant, rôle de plus en plus important des orateurs dans la vie
publique (au 4è), les rhéteurs. Et rôle très important de assemblée qui peut prendre une décision un jour et une autre le
lendemain.
2. Aux fonctions judiciaires
Héliée est le tribunal populaire, 6000 citoyens de plus de 30 ans, les héliastes. Tirés au sort à raison de 600 par tribu
parmi des volontaires, prêtent serment. Leur jugement souverain, pas d’appel. Siègent près agora dans bâtiment appelé
l’Héliée, environ deux cent jours de l’année. Forment en fait plusieurs tribunaux ou dicasteria, aux compétences
différentes. Toujours débats contradictoire pour les procès. Vote au moyen de jetons.
Procès politique aussi devant Héliée, notamment la fameuse graphè para nomon (à partir de 415).
Importance grandissante à époque classique, cf les héliastes sont les premiers à bénéficier de la création du misthos,
indemnité pour service rendu à la collectivité civique, vers 450. Montant de deux puis 3 oboles.
Existe aussi Aréopage, crime de sang, Palladion (les métèques)
Ephialte vers 462-461, a fait voter lois contre pouvoirs de Aréopage, ancien conseil d’Athènes, sur colline d’Arès.
Frein vers participation de tous au pouvoir, car constitué de anciens archontes sortis de charge (pentacosiomédimnes
et hippeis). Lois d’Ephialte transfère ses pouvoirs, à l’exception des pouvoirs religieux vers Héliée et Boulè. Boulè fait
examen des magistrats en début et sortie de charges (reddition des comptes). Aussi fait que désormais archontes
recrutés aussi parmi zeugites et thètes. Sait que fut assassiné. A retiré à l’ancien conseil la justice politique.
3. aux magistratures.
La Boulè : depuis Clisthène, 500 membres, recrutés par tirage au sort sur des listes établies dans les dèmes, de citoyens
de plus de 30 ans.
50 bouleutes par tribu. Tout citoyen peut être bouleute et la charge est annuelle.
Cf prépare les lois soumises à assemblée, ce qu’appelle la fonction probouleumatique (le probouleuma est l’avant-
projet). Surveille application des lois. Est chargée de la dokimasie de certains magistrats et c’est devant elle que les
magistrats rendent leur comtes (reddition des comptes) à partir de loi d’Ephialte qui transfère cette compétence de
l’Aréopage à la Boulè. S’occupent de l’administration de la cité, constructions publiques, approvisionnement en blé,
mise en chantier de trières, voirie…Reçoit les ambassades (théories) venues d’ailleurs.
Les 50 membres de chaque tribu représentent la cité de façon permanente pendant un dixième
de l’année, ils sont dans cette fonction désignés comme des prytanes. Cette portion de l’année s’appelle une prytanie.
L’ordre du tour de rôle entre les tribus est tiré au sort. Chaque jour, on tire au sort le nom d’un prytane qui sera un jour
l’épistate des prytanes, soit le président du conseil. A partir de 487 il préside également les séances de l’assemblée. A
clés du trésor et des archives.
Les 50 prytanes sont la cité représentée en permanence, donc ne rentrent pas chez eux ; pendant la prytanie vivent
ensemble et dorment pour une partie d’entre eux dans le bâtiment rond de la tholos construit en bordure de l’agora.
Boulè est organe législatif, exécutif et judiciaire.
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Avant d’exercer cette fonction subit examen pour voir si est bien citoyen. La dokimasie, connue pour les bouleutes
notamment. Vérifie sa citoyenneté (inscription dans le registre du dème), âge, respect des parents, des cultes familiaux,
absence de condamnation…)
Sont magistrats : Tous ceux qui ont un pouvoir d’exécution. Peut-être 700 à époque classique, élus ou tirés au sort.
Souvent regroupés en collège de dix pour respecter égalité entre les tribus. Soumis à dokimasie et reddition de
comptes.
Archontes, 9 plus un secrétaire (=10), basileus, polémarque, éponyme, six thesmothètes (vérifient les lois) et
secrétaire des thesmothètes.
Stratèges. Elus, rééligibles, les plus riches. Au 4ème sont élus sans tenir compte de leur tribu et fonction très grandes.
En même temps au 4è les spécialise : stratège du Pirée, des symmories, des hoplites, du territoire (Aristote).
Thémistocle, Aristide, Périclès (15 ans), Nicias, Alcibiade, Cléon, Timothée, Iphicrate, Phocion, Chabrias,
stratèges.
Tous ces magistrats bénévoles au IVème sauf archontes bouleutes et prytanes (qui ont misthos depuis Vème).
Petits magistrats (spécialisés) comme les polètes chargés des ventes des biens confisqués, des locations de terres
sacrées.. les astynomes chargés de surveillance des marchés, les métronomes, surveillent poids et mesures, les
trésoriers d’Athéna, etc.
Texte qui montre comment fonctionne démo : tirage au sort et rotation des charges (normalement pas deux années de
suite), pour tous exercent pouvoir ; et contrôle du peuple : dokimasie, reddition de comptes, graphè para nomon.
III. Les pratiques de la citoyenneté
1. Se montrer entre soi
A Athènes, importance des associations de parentèle dont a déjà parlé, phratries notamment, car en leur sein que se
fabrique le citoyen : faut validation.
Cf naissance, rituels de purifications accomplis par les femmes, puis le père reconnaît le nouveau-né en le prenant dans
ses bras et cérémonies des Amphidromies : l’enfant est porté autour du foyer (hestia, placé sous protection de divinité
Hestia) et déposé auprès du foyer. Reconnaissance qui vaut naissance sociale, relayant naissance biologique.
Intégration dans une famille, c'est-à-dire dans un oikos, une maisonnée, un lignage. Fête a lieu qqs jours après la
naissance, divers rites entre 5ème, 7ème et 10ème jour. Donne lieu à sacrifice et repas pris en commun par les membres de
l’oikos.
Un peu plus tard fête du 10ème jour) ouverte aux parents (suggeneis), familiers (oikeioi) et relations ou amis (philoi).
C’est alors qu’un nom est donné au nouveau-né. Sacrifice et repas également.
A l’occasion de procès en citoyenneté voit apparaître membre du génos, oikos, qui témoignent légitimité, citoyenneté
de individu incriminé, mais aussi des phratères. Phratries se retrouvent à l’occasion des Apatouries, fête qui se
lèbre chaque année dans monde ionien. Phratries rassemblent des individus autour dun culte commun et se
reconnaissent ainsi comme « frère », phratères. Au mois de Pyanopsion (oct/nov), cette fête est placée, à Athènes, sous
signe d’Apollon Patrôos, Ancestral. Sacrifices de chèvres et moutons pour célébrer inscriptions sur les registres de la
communauté des enfants nés dans l’année, et aussi pour annoncer mariage d’un phratère (offrande de la gamelia).
A 16 ans, âge de la puberté légale, présentation du garçon par son père devant la phratrie. Jure que le jeune est bien
athénien, fils d’un citoyen athénien, par naissance ou adoption. Intégration qui donne occasion sacrifice (le koureion) et
offrande de la chevelure du garçon aux dieux. Admis dans la phratrie à l’occasion d’un vote, participe au banquet
commun qui marque son intégration à la communauté adulte (ainsi est comme son père, son égal).
Ensemble des banquets, dans dèmes, phratries construit cette solidarité et communauté.
2. Sparte et ses banquets
-Particulièrement visible à Sparte : cf système de l’agôgê et des syssities, fondamental. Enfants rassemblés pour
éducation commune et obligatoire dès âge de 7 ans, par classe d’âge, sous autorité d’un magistrat (pédonome) et
apprentissage des valeurs civiques (courage, endurance, discipline, obéissance, bonne tenue aidôs)). Chaque groupe
d’enfants a son chef. Pas exempt de relations pédérastiques qui est aussi conçu comme manière d’apprentissage et de
devoir civique. Crée relations de fidélité, de dette entre individus. Couronnement est la kryptie, sorte d’épreuve
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d’initiation réservée sans doute aux meilleurs des jeunes Spartiates. Vivre caché pendant un an et se nourrir par ruse et
sorties de nuit, possible que cette élite de jeunes ait profité pour des opération de terrorisme sur les hilotes des
campagnes, ou que ait servi de base de recrutement de élite guerrière de Sparte, police du territoire.
Syssities, repas communs, permet de poursuivre ce système, non plus des classes d’âges, mais de la communauté de
pratique, car banquets journaliers en groupes de citoyens. Syssities acceptent collectivement leurs membres. Repas
simple où chacun apporte sa quote-part son écot. Est sans doute base de armée aussi. Parle parfois d’andreion, pour le
local, montrer que lieu de formation de la masculinité (andreia, anêr). Lieu d’échanges et de transmission des valeurs
communes, rôle des vieux et présence silencieuse de quelques enfants qui servent les adultes. Riches et bons chasseurs
se distinguaient en apportant des suppléments de nourriture (pain blanc, produits agricole ou gibier), manifeste
différenciation à l’intérieur de ce qui passe parfois pour lieu par excellence de l’égalité austère des Homoioi.
3. Exclusions
A des exclus : à Athènes, atimie, privation droits politiques, pour les lâches à la guerre, les prostitués (hommes), les
débiteurs de la cité, ceux qui maltraitent leurs parents, qui ont dilapidé patrimoine familial, les traîtres, auteurs de
propositions contraires à la loi. Donc des gens qui certainement n’avaient pas envie de s’embêter avec les règles et qui
vivaient par exemple en prostitués, est citoyen mais dénigré, n’exerce surtout pas ses droits politiques.
A Sparte, exclusion lorsque peut plus participer au syssition (éco), ou que propos subversifs, ou lâcheté à la guerre.
Ccl : Intériorisation de normes civique ?
Difficile de répondre car pas de journaux intimes et de introspection. Société du contrôle de soi par les autres en
permanence.
-par contenu au théâtre poésie, mythe : véhicule idéologique, sans dire propagande car plus subtil, est mis en
discussion, à distance.
-par serments :
Cf serment des héliastes : « Je voterai conformément aux lois et aux décrets du peuple athénien et de la boulè des Cinq-
Cents et je ne donnerai ma voix ni à un tyran ni à l’oligarchie. Si quelqu’un renverse la démocratie athénienne, ou fait
une proposition ou soumet un décret dans ce sens, je ne le suivrai pas. Je ne voterai pas non plus l’abolition des dettes
privées, ni le partage des terres et des maisons des Athéniens. Je ne rappellerai ni les exilés ni les condamnés à mort. Je
ne chasserai pas ceux qui habitent ce pays conformément aux lois et aux décrets du peuple athénien et de la boulè, je ne
le ferai pas moi-même et je ne permettrai pas que quelqu’un d’autre le fasse. Je ne donnerai pas le droit d’exercer la
magistrature pour laquelle il aura été désigné à quelqu’un qui n’aura pas rendu ses comptes d’une autre magistrature…
Je ne confierai pas deux fois la même magistrature à un même homme, ni deux magistratures à un seul citoyen pur la
même année. Je n’accepterai pas de présent en tant qu’héliaste… Je n’ai pas moins de 30 ans et j’écouterai avec égale
attention l’accusateur et l’accusé, et je me déciderai uniquement sur l’affaire elle-même. »
-par crainte des dieux : piété est quotidienne et rituelle. N’échappe pas à cette emprise du divin, monde surnaturel qui
entoure quotidien de individu.
-par regard des autres, surtout : tous se connaissent. Aspect très normatif et contraignant. A voir.
Etre citoyen en Grèce
Le grec distingue clairement les termes "στς" (astos) et "πολτης" (politès) . Nous traduisons facilement le second par "citoyen"
mais nous ne disposons pas de l'équivalent exact du premier. Bien que στυ" (astu) signifie la ville par opposition à πλις
(polis, la cité-État), traduire "astos" par "citadin" serait inexact, car on pouvait être "στς" et résider dans un dème rural situé à
des heures de marche de l'Acropole. Par ailleurs les droits et les devoirs de l' "στς" et du "πολτης" sont tous deux définis par la
cité. Les deux termes ont donc à voir avec la politeia.
Pour en donner une définition précise, nous pouvons dire que l' στς est le citoyen qui ne jouit que de droits civils alors que le
πολτης dispose en plus de droits et de devoirs politiques
Il est d'ailleurs significatif que l'emploi du terme στ (astè, féminin de στς) soit beaucoup plus fréquent que celui de
πολτις (politis, féminin rare de πολτης) et que la loi de 451 subordonne clairement la citoyenneté de naissance à la descendance
de deux "στον" (astoin) et non de deux "πολιταν" (politain) .
Pour le reste, bien que, dans la pratique du régime politique, on n'observât pas les lois avec autant de respect que par le passé, on
n'avait pourtant pas touché à l'élection des neuf archontes : ce n'est que cinq ans après la mort d'Éphialte que l'on décida que les
zeugites, eux aussi, pourraient être désignés par une élection préalable pour tirer au sort les charges des neuf archontes. Le premier
zeugite qui fut archonte fut Mnésitheidès.
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Jusqu'alors, tous les archontes avaient été pris parmi les pentacosiomédimnes et les cavaliers : les zeugites ne remplissaient que
les charges inférieures, à moins que quelque infraction aux lois ne fût commise par les dèmes.
Quatre ans après, sous l'archontat de Lysicratès, on institua de nouveau les trente juges, appelés juges des dèmes, et deux ans plus
tard, sous l'archontat d'Antidotos, en considération du nombre croissant des citoyens et sur la proposition de Périclès, il fut décidé
que,nul ne jouira des droits politiques, s'il n'est pas né de père et de mère athéniens.
Aristote. Constitution d'Athènes, traduite par B. Haussoullier,... Paris : E. Bouillon, 1891
A Athènes, l'exercice de la πολιτεα (politeia) au sens de "vie de la polis" est l'affaire de tous les στο (et même dans une certaine
mesure des étrangers et des esclaves) mais l'exercice des droits politiques est réservée aux seuls πολται. La démocratie n'est pas le
pouvoir de tous mais la souveraineté de ceux qui constituent le demos, le peuple citoyen. La citoyenneté se définit donc d'abord
par l'exclusion de nombre d'individus vivant dans les limites territoriales de la cité d'Athènes. Cela ne signifie nullement qu'ils ne
jouissaient d'aucun droit ou même qu'il n'avaient aucune activité politique. Mais ils n'avaient aucun pouvoir de décision.
Pour être citoyen à Athènes entre le V° et le IV° siècle, il fallait être :
de sexe masculin,
libre,
de père athénien, et, à partir de la loi de Périclès de 451, de père ET de mère athéniens unis par un mariage légitime,
majeur : l'accession à la majorité civique était fixée à vingt ans.
Un citoyen était désigné par un nom tripartite qui indiquait tout à la fois son identité, son ascendance familiale et son lieu
d'enregistrement :
l'onoma (τ νομα) : son nom personnel
le patronymikon (τ πατρωνυμικν) : le nom de son père
le demotikon (τ δημοτικν) : le nom de son dème
Exemple : " Δημοσθνης το Δημοσθνους Παιανιες, Démosthène, fils de Démosthène, du dème de Paiania".
1. La citoyenneté de naissance
La citoyenneté se définit principalement par l'origine : on naît citoyen. Toutefois, elle s'acquiert par étapes et fait l'objet de
contrôles :
Quelque temps après sa naissance, vers l'âge de quatre ou cinq ans, tout enfant mâle susceptible d'être un jour citoyen est
d'abord présenté à la phratrie ( φρατρα). Cette structure, héritée de la période pré-démocratique, est un groupement de familles.
A l'occasion de la cérémonie, l'enfant reçoit une triple reconnaissance car son père lui transmet publiquement ses futurs droits en
termes privés (héritage), civils (appartenance à un dème et à une phratrie) et civiques (la cité l'accueille comme un futur membre
du demos).
A l'âge de 18 ans, le jeune homme doit être inscrit sur le registre de son dème : le ληξιαρχικν γραμματεον (lexiarchikon
grammateion) .
L'assemblée des démotes se réunit une fois par an pour valider les droits à la citoyenneté de tous les jeunes garçons ayant atteint
l'âge requis dans l'année. La vérification porte sur deux points : l'âge du nouveau citoyen et son appartenance à une famille lui
donnant droit à la citoyenneté.
Les démotes procédent à un vote pour chaque candidat. La décision prête naturellement de temps à autre à contestation et Aristote
nous montre que la constitution tenait compte de ces litiges, tant en termes de sanctions que de possibilités d'appel.
Après l'enregistrement sur les registres et pour éviter toute fraude ou tentative de corruption à l'intérieur des dèmes, les
nouveaux citoyens (ο νεοπολται, neopolitai) de toutes les tribus doivent se présenter au Bouleuterion devant le Conseil des Cinq-
Cents qui vérifie de nouveau leurs droits à la citoyenneté au cours d'un examen de docimasie.
A ce stade, les nouveaux citoyens ne jouissent pas encore de tous leurs droits. Il leur faut au préalable accomplir une période
d'initiation civique à caractère essentiellement militaire : l'éphébie. A l'issue de cette période, ils seront complètement citoyens
(πτιμοι, epitimoi ) et le resteront à vie, sauf en cas d'atimie. Toutefois, les fonctions d'héliaste et de bouleute, ainsi que certaines
magistratures ne leur seront accessibles qu'à partir de l'âge de trente ans.
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