Eléments de corrosion métallique Mécanismes de corrosion La plupart des métaux subissent au contact de l’atmosphère ambiante, des liquides ou autres métaux des phénomènes d’oxydation. La cinétique de cetee corrosion peut etre importante et mettre en péril le métal, il faut donc dans ce cas imaginer des procédés de protection du métal. Généralement le mécanisme de corrosion trouve son origine dans la formation de micropiles dites piles de corrosion et la différence de potentiel électrique qui s’établit peut résulter du contact de deux métaux différents en présence d’un électrolyte, on parlera alors de pile galvanique. La corrosion peut résulter aussi de concentration locale d’oxygène différente pour un même métal servant d’électrodes, il s’agira alors d’une pile à aération différentielle. Piles galvaniques Il s’agit par exemple de la corrosion d’une tuyauterie en acier galvanisé au contact une tuyauterie en laiton, c'est-à-dire le cas dues couples Zn et Cu au contacct d’une solution conductrice contenant de l’oxygène dissous. En circuit ouvert on peut considérer la formation de deux interfaces métal/solution aux caractéristiques électrochimiques propres. Zn→ Zn2+ + 2e 2 OH-← O2+ 2e E Zn E Cu Cu→ Cu2+ + 2e 2 OH-← O2 + 2e Chacun des deux métaux adopte un potentiel EZn et ECu dit potentiel d’abandon, à ce potentiel d ‘abandon la densité de courant d’oxydation du métal est égale à celle de la densité de courant de réduction de l’oxygène et l’on a ECu>EZn compte tenu des potentiels normaux des deux métaux. Définitions Potentiel d’abandon: c’est le potentiel pris par une électrode au contact d’une solution d’électrolyte, si l’électrolyte est constitué par l’ion métallique, c’est un potentiel d’équilibre donné par la loi de Nernst.. Si l’électrolyte ne contient pas l’ion du métal c’est un potentiel mixte qui n’a rien à voir avec un potentiel d’équilibre. Dans les deux cas si le potentiel appliqué est supérieur au potentiel d’abandon, la vitesse de corrosion croit, si il est inférieur, elle décroit. 1 Remarque : au potentiel d’abandon, la vitesse de corrosion est nulle dans le 1er cas car l’oxydation du métal est compensée par la réduction de son cation ; par contre elle est non nulle dans le second cas. En effet le courant d’oxydation du métal est exactement égal à celui de la réduction de l’oxygène par exemple. Cu→ Cu2+ + 2e E Cu Cu→ Cu2+ + 2e Cu→ Cu2+ + 2e E mixte 2 OH-← O2 + 2e La tension d’abandon est aussi appelée potentiel de corrosion. Si le circuit électrique peut être fermé, il se créée une pile, le métal le plus noble (le cuivre) est protégé tandis que le moins noble (le zinc) est oxydé. I oxydation Zn→ Zn2+ + 2e E Zn Cu→ Cu2+ + 2e I réduction 2 OH-← O2+ 2e E Cu 2 OH-← O2 + 2e Il ne peut en être autrement car si c’était le cas, le Cu2+ produit oxyderait le métal zinc pour redonner du cuivre et des ions Zn2+. Dans ces conditions, on voit que le potentiel adopté par le cuivre est inférieur à son potentiel d’abandon et celui adopté par le zinc au contraire lui est supérieur. Le zinc est donc traversé par une courant d’oxydation et le cuivre par un courant de réduction. 2 Diagramme d’Evans On peut prévoir les phénomènes en faisant appel aux diagrammes d’Evans en portant en fonction du log de l’intensité la valeur du potentiel appliqué et non pas de la surtension car ce sont des systèmes électrochimiques différents. Cu →Cu2+ Cu →Cu2+ ECu Zn →Zn2+ Zn →Zn2+ Red O2 sur Cu Red O2 sur Cu ECor ECu Red O2 sur Zn Red O2 sur Zn Log ICu Log IZn Log Icor Apres mise en contact, le zinc a tendance à s’oxyder et par conséquent le courant d’oxydation augmente tandis que la réduction de l’oxygène sur le cuivre s’effectue, finalement un état d’équilibre est atteint avec une intensité de corrosion Icor qui traverse le circuit, celle-ci est plus grande que lorsque le circuit était ouvert ; le potentiel vers lequel tendent les deux systèmes étant Ecor si la résistance est nulle. Dans le cas ou la résistance est non nulle ce point ne peut être atteint et il existe une différence de potentiel entre les deux métaux, le courant de corrosion est alors plus faible et la vitesse de corrosion plus lente. Piles d’aération différentielle Ces piles résultent de différences de concentration en oxygène, en fait ce sont des piles de concentration. Par exemple pour deux électrodes de cuivre plongeant dans des solutions de concentration en Cu2+ différentes, il y a passage d’un courant conformément à l’allure des courbes courant tension. Cu→ Cu2+ + 2e Iox E Cu1 Cu→ Cu2+ + 2e Cu← Cu2+ + 2e E Cu2 E Cu← Cu2+ + 2e Ired 3 dans ces conditions le cuivre s’oxyde à gauche tandis que l’in Cu2+ est réduit à droite, lorsque les potentiels des deux électrodes deviennent égaux, la réaction cesse.Ce phénomène st transposable à d’autres systèmes, par exemple le cas d’électrodes de fer plongeant dans des solutions de concentration en oxygène différentes. Fe→ Fe2+ + 2e Iox1 Iox2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Ired2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Ired1 Dans ces conditions l’électrode de fer au contact de la concentration la plus élevée en oxygène adoptera un potentiel d’abandon plus élevée et celle ou la concentration en oxygène est la plus faible un potentiel d’abandon plus faible, par conséquent on assistera à la réduction de l’oxygène sur l’électrode de fer plongeant dans la solution la plus riche en oxygène et à l’oxydation du fer plongeant dans la solution la plus pauvre en oxygène. Ceci explique pourquoi les ouvrages métalliques immergés se corrodent d’autant plus que la profondeur d’immersion est grande (concentration en O2 faible). Ces phénomènes peuvent se produire également à la surface de pièces métalliques au contact de l’eau ou au fond de rayures. Excès O2 O2→ OHEau Excès O2 Excès O2 Fe→ Fe2+ + 2e métal Fe O2 métal Fe Fe→ Fe2+ + 2e Déficit en O2 Déficit en O2 4 De la même façon les diagrammes d’Evans peuvent permettre une prévision quantitative de phénomènes mis en jeu. Protection contre la corrosion. Dans le cas de la protection contre la corrosion, on peut utiliserdes peintures, des revêtements chimiques (oxyde, métal) . On peut aussi porter le métal à un potentiel électrique soit plus réducteur pour l’amener dans son domaine d’immunité, c’est ce qu’on appelle la protection cathodique, elle peut etre acquise par : L’utilisation d’anode sacrificielle constituée d’un métal plus facilement oxydable que le métal à protéger Zn→ Zn2+ + 2e Iox1 Fe→ Fe2+ + 2e Iox2 Ired2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Ired1 Utilisation d’une anode sacrificielle en Zn Dans l’exemple précédent c’est le zinc qui s’oxydera préférentiellement au fer tandis que l’oxygène sera réduit sur le fer. Ce procédé est utilisé couramment pour la protection des coques de navires ainsi que des conduites souterraines. On peut aussi utiliser un courant électrique continu et porter le métal à protéger à un potentiel très inférieur à son potentiel de corrosion. Généralement on utilise encore une anode en métal facilement oxydable pour réaliser le circuit de protection. On peut également protéger un métal par traitement anodique, il s’agit ici d’atteindre la zone de passivation du métal, généralement ce traitement va amener un dépôt d’oxyde non conducteur et imperméable aux agents chimiques. La protection contre la corrosion peut également s’effectuer en utilisant un inhibiteur de corrosion dont le rôle est d’empêcher ou de ralentir celle ci, on distingue des inhibiteurs anodique, cathodique et mixte. 5 Fe→ Fe2+ + 2e Ecor E1 Iox Ired 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Application d’un potentiel « négatif » empêchant le métal de s’oxyder Fe→ Fe2+ + 2e Fe→ Fe2+ + 2e Iox2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Ired2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Log j cor avec inhi Log j cor sans inhi Cas d’un inhibiteur cathodique L’utilisation d’un inhibiteur cathodique vise à rendre la réduction de l’eau plus difficile, ce qui correspond à une valeur de Log jo plus faible au potentiel de corrosion qui se trouve alors abaissé. 6 Fe→ Fe2+ + 2e Fe→ Fe2+ + 2e (avec passivation) Fe→ Fe2+ + 2e Iox2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Ired2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Log j cor avec inhi Log j cor sans inhi Cas d’un inhibiteur anodique Dans le cas de l’utilisation d’un inhibiteur de corrosion anodique, cela se traduit par une plus difficile oxydation du métal avec une valeur de Log jo abaissée ainsi qu’une augmentation du potentiel de corrosion observée. Exemple : corrosion des coques de navire Un navire peut être assimilé à une coque en fer avec des hélices en cuivre au contact d’un milieu contenant de l’oxygène et des ions Cl-. Compte tenu de la cinétique de réduction de O2 plus rapide sur le Cu que sur le Fe, les courbes j=( E) présentent l’allure suivante. Cu → Cu2+ + 2e Zn→ Zn2+ + 2e Fe→ Fe2+ + 2e Iox2 Ired2 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e Sur Fe Sur Cu 4 OH-← O2 + 2 H2O + 4e On voit alors que c’est le zinc qui s’oxyde préférentiellement tandis que O2 se réduit sur le Cu, le fer de la coque se trouve ainsi protégé. 7 Le diagramme d’Evans correspond à la situation suivante : Cu →Cu2+ Cu →Cu2+ ECu Zn →Zn2+ Zn →Zn2+ Red O2 sur Cu Red O2 sur Cu ECor ECu Red O2 sur Zn Red O2 sur Zn Log ICu Log IZn Log Icor 8