1/ De nouvelles institutions
Nommé président du Conseil, de Gaulle obtient les pleins pouvoirs constitutionnels le 1er
juin 1958. Après le référendum du 28 septembre 1958, la Ve République est proclamée
le 4 octobre. La nouvelle constitution renforce le pouvoir du président de la République :
il détient les pouvoirs traditionnels de la fonction (chef de l’Etat, droit de dissolution…) ; il
nomme le Premier ministre, peut consulter le peuple par référendum (ce qui est craint
par les opposants comme Mitterrand car ils gardent de mauvais souvenirs de l’usage
qu’en a fait Napoléon III) et gouverner par ordonnances en cas de situation grave. Le
Parlement voit son pouvoir plus strictement limité à un rôle législatif. Ainsi, l’élection des
députés a changé, elle devient uninomale à 2 tours, dégageant ainsi des majorités. Ce
système favorise alors les grands partis et les majorités absolues.
2/ La personnalisation du pouvoir
En 1962, le général de Gaulle, au sommet de sa popularité après le règlement de la
question algérienne, fait adopter par référendum le projet d’élection du président de la
République au suffrage universel direct. Ainsi, il gagne la légitimité auprès du peuple et
la majorité absolue est souvent de son parti. De Gaulle utilise également tous les
moyens à sa disposition pour rechercher le contact direct avec le peuple : voyages en
provinces, discours et conférences de presse, utilisation de la télévision alors contrôlée
par l’Etat. Les partis politiques de gauche dénoncent ces pratiques, mais ils restent
divisés dans l’opposition.
3/ Une majorité assurée
En 1958 de Gaulle bénéficie d’une majorité parlementaire solide dominée par les
gaullistes. Ceci permet le retour à la stabilité gouvernementale : Georges Pompidou est
Premier ministre de 1962 à 1968. Toutefois, l’usure du pouvoir se fait sentir. En
décembre 1965, de Gaulle est mis en ballottage ( situation électorale dans laquelle
aucun candidat n’obtient la majorité absolue au premier tour d’un scrutin) par François
Mitterrand, candidat de la gauche, lors des premières élections du président au suffrage
universel direct. En mai 1968, un mouvement de protestation étudiante et une crise
sociale généralisée fragilisent le pouvoir. Mal remis de ces évènements, il perd le
référendum sur la régionalisation en avril 1969 et démissionne. Son successeur,
Georges Pompidou, s’appuie sur la même majorité, mais il décède en 1974.
La Ve République entre 1958 et 1974
1/ L’achèvement de la décolonisation
Le général de Gaulle fait du règlement de la guerre d’Algérie une priorité, mais il faudra
pourtant encore 4 ans pour résoudre le conflit. Il mène d’abord une politique
d’intervention militaire, puis il propose, en 1959, le droit à l’autodétermination pour
l’Algérie malgré l’opposition des défenseurs de l’Algérie française. Les négociations
avec le FLN aboutissent au cessez-le-feu par la signature des accords d’Evian le 19
mars 1962 et à l’indépendance de l’Algérie en juillet. Parallèlement, de Gaulle accepte
l’indépendance de l’Afrique noire en 1960. Il entame alors une politique de coopération