certain, c’est que cette composition ne peut pas avoir été constante pendant très
longtemps. En effet, certaines considérations de nature chimique, liées à l’évolution
de gaz rares, tels que le néon, laissent à penser qu’il faut rechercher l’origine de
l'atmosphère à l’intérieur de la Terre. Autrement dit, quand une série de mélanges a
permis la formation du manteau et du noyau de la Terre, les éléments les plus
légers se seraient « échappés » des zones centrales pour se distribuer ensuite
autour de la Terre dans l’enveloppe gazeuse appelée atmosphère.
Quelle était la composition de cette enveloppe avant l’enrichissement en oxygène
qui l’a amenée à être ce qu’elle est actuellement ? Commençons par l’azote, un
gaz inerte qui ne se combine pas facilement avec d’autres éléments, et pour lequel
on ne connaît pas de mécanisme en mesure d’augmenter le pourcentage actuel
(près de 4/5). Sans doute, dès le début, l’azote existait-il déjà en grandes quantités.
En revanche, l’hydrogène et, surtout, le soufre, proviennent probablement des
volcans, tandis que les gaz rares tirent vraisemblablement leur origine de la
transmutation radioactive d’éléments comme le potassium. En outre, il y avait déjà
une grande quantité de gaz carbonique, comme en témoignent les grandes
quantités de carbone qui se sont déposées sur toute la surface de la Terre sous
des formes différentes (pétrole, carbone, roches calcaires). On peut même
supposer que la quantité de gaz carbonique était au moins 100 fois supérieure à la
quantité actuelle.
L’origine de l'oxygène
L’une des caractéristiques les plus particulières de l'atmosphère terrestre est la
présence d’oxygène. Nous ne savons pas pourquoi la composition de l'atmosphère
de la Terre est si différente de celles des autres planètes, mais l’on peut tout de
comprendre l’origine de l'oxygène atmosphérique. Tout d'abord, il n’y a pas de
raison de penser que l'atmosphère primitive était déjà si riche en oxygène. En effet,
les roches les plus anciennes, qui remontent à la période entre moins 3,5 et moins
2 milliards d’années, ne s’altéraient pas dans une atmosphère oxydante. Si cela
avait été le cas, elles auraient en effet dû présenter des minerais de fer « oxydés »,
c'est-à-dire altérés par suite du contact avec des quantités d’oxygène élevées. Or
ces minerais sont « réduits », c'est-à-dire qu’ils ont été altérés pratiquement en
l'absence d’oxygène.
De plus, même d’un point de vue théorique, la présence il y a environ 1,5 milliard
d’années de quantités élevées d’oxygène n’aurait pas été possible. En effet, cette
présence ne serait pas compatible avec l’origine de la vie sur Terre. Si étrange que
cela puisse paraître, alors que l'oxygène est absolument indispensable pour son
développement, il ne favorise pas la naissance de la vie et ne pouvait donc être
présent de façon significative dans l'atmosphère primitive.
Comment s’est donc accumulée une quantité si élevée d’oxygène ?
Théoriquement, deux processus peuvent permettre ce genre de résultat : la
dissociation de l’eau par les rayons ultraviolets (ondes électromagnétiques) et la
photosynthèse de la chlorophylle opérée par les plantes. Dans le premier cas,
l’action des rayons ultraviolets du Soleil divise effectivement l’eau en hydrogène et
en oxygène, mais ces deux éléments tendent à se recombiner immédiatement sans
« se libérer ». En réalité, ce processus crée une quantité limitée d’oxygène, si
limitée que des dizaines de milliards d’années auraient été nécessaires pour
obtenir la quantité actuelle d'oxygène. Or, la Terre n’a que 4,6 milliards d’années.
Dans le deuxième cas également, de l'oxygène libre se dégage de la réaction
effectuée par les plantes entre le gaz carbonique, l’eau et la lumière du Soleil. Dans