Les postures extatiques, avant l’éclosion de l’œuf, sont le fait du seul mâle. La femelle ne
les adopte qu’après l’éclosion de l’œuf.
L’oiseau tend la tête et le bec vers le ciel et, avec des mouvements rythmés des ailerons, vide sa poitrine et
émet des vocalises ku-ku-ku-ku qui ressemblent au bruit d’un tonneau qui roule. Les yeux roulent et
regardent vers l’arrière, la crête occipitale est dressée et les ailerons battent la mesure énergiquement.
La principale utilité de cette posture est la séduction en vue de la formation d’un couple. La femelle peut
être attirée de relativement loin et sa réponse est usuellement une inclinaison de tête. Cette posture est
également vue lors de la construction du nid ou encore immédiatement avant et après copulation. La tête et
le cou s’arquent vers l’avant, les ailerons sont tenus très près du corps et légèrement en arrière et le bec
pointe vers le sol.
Une variante consiste à pencher le corps à 45° tandis que les ailerons bougent en avant et en arrière et la
tête est secouée vers la droite et vers la gauche.
Le manchot Adélie est le plus agressif des manchots. Les femelles sont plus timides et
laissent le soin au mâle de défendre le nid. Cette défense est d’autant plus agressive que
l’œuf est sur le point d’éclore ou que des poussins sont nés. Attitude agressive envers un
manchot intrus, ou contre un adversaire plus grand que le manchot, tel le skua. L’oiseau
pointe le bec vers l’étranger, la crête occipitale dressée, les flippers levés, les yeux
roulant et la gorge émettant des vocalises menaçantes. Le manchot peut même attaquer
l’opposant en se dressant sur les pointes des pieds, lui donnant des coups de bec, faisant
tournoyer et frappant avec ses flippers et émettant un grondement.
Quand l’adversaire est un manchot, le gagnant est celui qui fait tomber l’autre par terre.
La vainqueur pose son bec sur la nuque du vaincu et lui flanque une rossée avec ses
flippers, puis le chasse de son territoire. Quand le manchot doit rester sur son nid, il se
contente de donner des coups de bec. Cette technique est aussi utilisée pour chasser des
intrus qui veulent voler du matériau pour construire le nid. Les batailles avec les oiseaux
qui n’élèvent pas de poussin sont fréquentes, ceux qui en élèvent défendant leur
territoire avec énergie.
A la naissance, le poussin est recouvert d’un léger duvet gris et a la tête noire.
Rapidement, le duvet devient gris brun très foncé. Les premiers signes de mue et donc
l’apparition du premier plumage intervient en cinquième semaine.
Le mâle et la femelle couvent et élèvent ensemble les poussins, échangeant la garde tous
les jours voire deux fois par jour. Les poussins nouveaux-nés par un parent tandis que
l’autre va pêcher, les changements intervenant tous les un à trois jours. Cette phase de
garde dure 22 jours. Durant la première semaine, les poussins sont complètement
couverts par les parents. La seconde semaine, ils sont seulement penchés sur le poussin
qui est largement couvert. La troisième semaine, le poussin est assez fort pour se tenir
debout mais reste près des parents, et ne commence à explorer les alentours du nid qu’à
la quatrième semaine, au cours de laquelle il découvre l’usage de ses ailerons. Le poussin
est nourri alors tous les deux jours en moyenne.
La phase de garde est suivie d’une phase de crèche pendant laquelle les deux parents
pêchent. Les jeunes se rassemblent en groupes de 3 à 20 individus, réduisant les risques
de prédation et se protégeant contre le mauvais temps. Pendant cette phase de la
crèche, les visites pour nourrir le poussin s’espacent. Pendant la première semaine de
crèche, les poussins retournent souvent au nid dans l’attente du retour des parents. Avec
le temps, il apprend à retourner à la crèche après avoir été nourri puis, en sixième
semaine, à être nourri hors du nid et à l’écart de la crèche.
Quand la crèche est formée, le parent de retour de mer appelle son petit à distance de la
crèche pour le nourrir. Le poussin accoure, est nourri puis prié de retourner à la crèche
mais il préfère suivre ses parents vers la mer et les appelle. Ceux-ci se retournent, le
nourrissent encore un peu puis repartent. Le poussin insiste ; les parents finissent par lui
donner des coups jusqu’à ce qu’il accepte de laisser les parents partir et regagner la
crèche.
La crèche ne dure pas plus de trois semaines. Ensuite, les poussins se rassemblent en
petits groupes près de la mer et passent de longs moments à regarder les parents aller
et venir, et finissent par se jeter eux-mêmes à l’eau.
Les poussins sont nourris par régurgitation de krill. Le poussin demande à être nourri par
des mouvements de son bec contre les mandibules ou le bec de son parent. La nourriture