« Un ministre de l’Evangile doit mépriser ses propres intérêts, pour ne
chercher que ceux de Jésus-Christ, dont il a l’honneur d’être le ministre et
l’ambassadeur… Celui qui doit annoncer l’Evangile, doit pratiquer l’Evangile… »
(écrits spirituels, 1830)
Pratiquer l’Evangile : c’est tous les jours et dans tous les détails !
« Nous devons réformer et corriger en nous toute superfluité, et nous efforcer
d’acquérir le véritable esprit intérieur … A une Fille de Notre Dame de Charité, rien
ne doit sembler difficile, aucune mortification ne doit paraître amère, dès qu’il s’agit
de procurer la gloire de Dieu et le salut des âmes, puisqu’elle ne doit vivre et
respirer que pour cette fin, qui est l’unique fin de la Congrégation. » (Vie, p. 275)
Pour vivre cela, j’ai toujours cru que nous avions un modèle et une force : le Cœur
de Jésus et celui de sa Mère.
« Demeurer dans l’amour de Jésus n’est autre chose que d’habiter dans son Cœur
adorable… Et le Cœur de Marie, notre Mère et notre modèle ! Modèle de foi,
d’humilité, de constance au pied de la croix, de patience, de douceur et surtout de
soumission et d’abandon à toutes les volontés divines ! » (Lettre à Sr M. Dominique
Bigot, à Marseille, le 1er mai 1838)
Elan missionnaire
J’ai souvent médité sur notre mission, que nous sommes appelées à vivre à la
suite de Jésus : « Les missionnaires sont les enfants du Verbe, les enfants de son
Cœur, les héritiers de son zèle, chargés de le propager jusqu’à la fin des temps …
comme lui, ils doivent se nourrir continuellement de la volonté du Père céleste, et
travailler à l’accomplissement de son œuvre, la conversion et le salut des âmes … il
les envoie comme des agneaux au milieu des loups, pour y exercer un ministère de
paix et d’amour, de miséricorde et de salut… » (Ecrits spirituels, 1830)
Notre Seigneur m’a donné la passion des âmes, et lorsque nous avons reçu des
appels pour des fondations à faire ou à soutenir, j’ai mis en œuvre tout ce qui était
dans mes possibilités pour répondre à ces appels, tout en m’efforçant de tenir
compte de quelques points fondamentaux, que j’ai appuyés sur ce que dit notre
Coutumier à propos des Fondations : (Vie, p. 274-280)
« D’abord, bien sûr, ne chercher la propagation de notre Institut que pour procurer
la gloire de Dieu, sans retour sur nous-mêmes.
Puis, pour nous rendre dignes des desseins de Dieu, nous y disposer par la pratique
fervente de nos saintes Règles et observances, et par un renouvellement intérieur. »
J’ai toujours senti qu’il était essentiel, pour qu’une œuvre réussisse, qu’elle soit en
conformité avec la volonté de Dieu, non avec mes désirs, et c’est cela que j’ai
cherché à mettre en œuvre, partout où le Seigneur m’a donné d’intervenir.
Je vous assure que « J’aurais mieux aimé ne m’occuper, toute ma vie, qu’à gratter la
terre, par l’Esprit de Dieu et en faisant sa volonté, que d’opérer des prodiges et
d’élever à Dieu des temples par tout l’univers, contre son bon plaisir…. Je n’ai pas
voulu user de la moindre duplicité, du moindre détour, afin de faire tomber dans
mon sentiment ceux aux sentiments desquels je devais me rendre, selon l’ordre de
Dieu et pour accomplir sa volonté ».