les universités qui se développaient en Europe – la France en comptait dix-neuf au 13e
siècle – a déclenché la renaissance médicale en Occident, parce que la connaissance
des Arabes était plus développée que celle des Européens. Montpellier était le centre
de la France où beaucoup de ces textes étaient lus, commentés et complétés.
Le fait que le contenu des textes fut parfois contradictoire et le fait que le
contenu ne fut pas contrôlé par des expériences personnelles, n’était pas un problème.
Il y a une grande quantité de textes publiés de cette façon, mais la plupart des parties
du contenu n’était que des répétitions et présentait peu de choses nouvelles. Les
théologiens ont joué un rôle important dans cet état de choses: par la prohibition de
dissections, ils ont fait obstacle aux possibilités de vérifier les textes.
Cependant un développement dans le domaine médical s’est mis en train. Un
développement qui ne pouvait pas été réprimé, même pas par les théologiens, bien
qu’ils eussent la voix prépondérante dans certaines questions et pas les médecins.
En effet, à la fin du 13e siècle, les premières dissections de corps masculins
ont eu lieu à Bologne et au début du 14e siècle les premiers corps féminins ont été
disséqués. Ainsi a continué le développement de la gynécologie, (le terme était
introduit au 17e siècle par Lotichius, médecin de Francfort
) la médecine féminine,
dont les philosophes classiques nommés ci-dessus, mais surtout Soranus, l’ancien
élève fameux de l’école gréco-alexandrine et obstétricien à Rome, ont mis la base.
Cependant il manquait parfois d’entrain – la femme est inférieure à l’homme, n’est-ce
pas?
Malgré ce progrès, beaucoup de choses sont restées cachées pour l’homme,
des choses qui étaient dans ce cas déclarées par la superstition, ce qui n’était pas un
problème, parce qu’il n’y avait pas une vraie séparation entre les vérités médicales et
la superstition populaire.
De plus, pour la plupart des gens la superstition était plus
facile à accepter et à comprendre qu’un compte rendu compliqué sur la physiologie.
2: Les idées médiévales sur la sexualité et sur la conception
Un domaine avec beaucoup d’imprécisions et plus encore de spéculations était
Dumont, M. & Morel, P., Histoire de l’obstétrique et de la gynécologie, Lyon, Simep Éditions,
1968, p. 49
Jacquart, D. & Thomasset, C., Sexuality and Medicine in the Middle Ages, Cambridge, Polity
Press, 1985, p. 76