Croissance, développement, changement social

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1. La Croissance économique
Introduction
Preuve de ce que la croissance est devenu le centre du débat économique, on parle de « la croissance » sans même indiquer la
croissance de quoi – tout le monde sait que c’est la croissance de l’activité économique mesurée par le PIB.
Le débat économique est de plus en plus centré sur la croissance - on discute du taux de croissance annuel de l’activité
économique comme s’il s’agissait de l’objectif ultime de toute politique, voire comme du but de la vie.
Objectif du chapitre :
définir la croissance et discuter de sa mesure (à partir du PIB)
étudier les liens entre croissance, bien être, développement
étudier les sources de la croissance à long terme
étudier les variations de la croissance à CT.
Livre : p.16 à 66
• Chapitres I et II
I) Les sources de la croissance économique
A) Qu’est-ce que la Croissance ?
1) Définition
La « croissance économique » est en fait la croissance de la production d’une économie. La moins mauvaise mesure de la
production étant le Produit Intérieur Brut, ce que l’on appelle « Croissance économique » est la variation annuelle du PIB. Pour
mesurer la croissance du niveau de vie, on prend en compte le PIB/habitant.
• Croissance
• Expansion
• Développement
• Progrès
Croissance et expansion sont synonymes. Plutôt expansion pour CT, croissance pour LT.
Le développement introduit un jugement qualitatif. Le développement suppose la croissance, mais aussi des évolutions
structurelles (sociales, politiques, économiques) qui lui sont liées.
Dans « progrès », il y a un jugement de valeur. On sous entend que les évolutions sont « bonnes ». L’idée commune est que
croissance et développement sont « bons », mais elle peut être discutée. Débat sur le « mal développement » et le
développement durable, effets écologiques de la croissance…
doc 1. p18
À quoi voit-on la Croissance ? À quoi voit-on le développement ?
2) Tendances historiques
Jusqu’au XVIIIème siècle, la croissance économique était extrêmement lente, et celle du PIB / habitant presque nulle.
Situation identique d’une génération à l’autre.
Révolution industrielle => forte croissance des pays européens, puis du reste du monde.
Croissance très forte dans les pays riches durant les 30 Glorieuses (1945-75), environ 5% par an.
Depuis, la croissance s’est ralentie, tandis que celle des pays «émergents» s’est accélérée. Phénomène de «rattrapage».
3) La mesure de la croissance
a) PIB et niveau de vie
Constant / Courant
On mesure généralement la croissance par l’augmentation du PIB. Le « taux de croissance » est le taux de variation annuel du
PIB. / habitant.
Le PIB est un flux : estimation de la valeur de l’ensemble des biens et services produits sur le territoire national sur une période
donnée. Distinction PIB (territoire) / PNB (nationalité).
Niveau de vie = PIB / habitant
doc.2 p.18
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Terminales
La Croissance
1
Q.1, 2, 3, 4
Retour sur les indices
Q 4 : PIB / habitants : prendre en compte la population. PIB / h augmente si PIB augmente plus que pop.
Niveau de vie de qui ? Doit-on prendre en compte la répartition ?
b) Mesures en valeur et en volume
Constant / Courant
En € de 2010 / en € courants
Volume / Valeur
Réel / Nominal
c) Mesurer le développement ?
L’ONU encourage l’utilisation de l’IDH, plutôt que du PNB/habitant, pour mesurer le développement.
L’IDH est un indicateur synthétique qui prend en compte :
• 1/3 : espérance de vie à la naissance
• 1/3 : Taux d’alphabétisation des adultes et taux de scolarisation
• 1/3 : PIB réel / habitant
Le résultat est compris entre 1 (valeurs maximales dans tous les domaines) et 0 (valeurs minimales dans tous les domaines).
Pourquoi ces critères ?
Parce que santé (longévité), savoir (alphabétisation) et richesse (PIB / habitant) sont bien des facteurs augmentant « les
possibilités offertes à l’homme ».
doc 4. p.19
Q 1, 2, 3, 4, 5
Limites de la Q 3 (taux de change)
Pourquoi la question 4 est-elle idiote ? (manque des données sur l’évolution)
Tableau classant un certain nombre de pays selon le PIB/habitant et l’IDH ;
Le classement est-il le même ?
En gros, oui ; logique (avec de l’argent, on construit des hopitaux, des écoles…)
Mais avec des nuances (on peut aussi le placer en Suisse…)
Bien sûr, l’IDH peut être critiqué: il ne prend pas en compte les inégalités de richesse, les droits de l’homme, les inégalités entre
sexes… Il reste que c’est un progrès sensible par rapport au PNB / habitant, et qu’il tient compte des aspects les moins discutés
du développement - ce qui a permis d’ailleurs son adoption par l’ONU.
d) Les limites de la mesure du PIB (et donc de la croissance)
• la prise en compte approximative de la production des administrations
• La non prise en compte des autres activités non marchandes
• secteur informel = activités « familiales », amicales doc 1 p.20, 4 p.21
• économie souterraine =
• activités légales non déclarées (travail au noir)
• activités illégales (trafics…)
=> si les pays pauvres ont une économie souterraine plus importante que les pays riches, ce qui semble plausible, les
écarts de PNB « réels » sont moins importants que les écarts mesurés.
doc 2 p.20
• Un progrès technique permettant une baisse du prix d’un produit se traduit par une baisse de PIB. Comment prendre en compte
les produits nouveaux ? L’amélioration de la qualité ?
• Pourquoi PI Brut et pas PI Net (PIB – amortissements = PI Net) ?
=>impossibilité de mesurer les amortissements.
Effets pervers de la croissance. Problématique du dvt durable.
• Taux de change => comparaisons fluctuantes.
Quand l’€ est passé, en deux ans, de 1$ à 1,5$, le PIB / habitant européen, mesuré en $, a augmenté de 50% !
On peut choisir une année de base et raisonner à taux de change constants, mais la base est arbitraire, et les évolutions
de taux de change recouvrent en partie des évolutions réelles. Le FMI tente de comparer les PIB en utilisant un taux de
change arbitraire censé refléter les « parités de pouvoir d’achat ».
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B) Les facteurs de la croissance
1) Travail et capital
a) Travail et capital : la fonction de production
La production utilise des facteurs de production.
Pour simplifier, on considère deux facteurs de production principaux, Travail et Capital.
Production : des travailleurs (travail) sur des machines et dans des locaux (capital)
On appelle Fonction de production la formule permettant de calculer la production à partir de la quantité de travail et de capital
utilisés.
Travail et capital peuvent ou non être substituables. Quand ils le sont, le coût des facteurs entraîne la préférence pour l’un ou
pour l’autre (exemple des robots dans l’automobile). Quand ils ne le sont pas, le coût des facteurs a juste un effet sur les prix et
les quantités produites (exemple du chauffeur de taxi).
b) La productivité globale des facteurs
Rappel : productivité : production / quantité de facteur de production utilisée = efficacité d’un facteur de production (travail ou
capital).
La mesure la plus courante de la productivité consiste à diviser le PIB par le nombre d’heures de travail, pour obtenir la
productivité horaire du travail. Contrairement à ce que laisse penser son nom, celle-ci ne dépend pas que de l’efficacité du travail,
mais aussi de facteurs extérieurs. C’est pourquoi on parle de productivité « apparente » du travail.
Si à travail équivalent et à capital (équipements) équivalent, la production augmente, on ne sait pas si ce sont les travailleurs qui
travaillent mieux ou les machines qui sont meilleures. On parle donc d’augmentation de la « productivité globale des facteurs ».
tableau.3 p.23
Q1, 2, 3,
La croissance de la productivité horaire n’est pas tout à fait égal à la croissance du PIB, car le nombre d’heures de travail évolue.
Sur les 5,2% de croissance annuelle de la productivité apparente du travail pendant les 30 glorieuses, 1,2% s’expliquent par
l’augmentation de la valeur du capital. Il reste 4% de croissance annuelle «inexpliquée».
On considère que ces 4 points de pourcentage sont dus à ce que le capital (les machines, les équipements) et le travail sont plus
efficaces, que leur productivité s’est amélioré. On appelle cela la « productivité globale des facteurs » car on est incapable de faire
la part du travail et du capital.
Cette productivité globale des facteurs est une croissance « exogène », essentiellement par le progrès technique, mais aussi par
la formation ou la motivation des travailleurs, etc…
Les sources des gains de productivité
• Qualification des travailleurs
• Motivation des travailleurs
• Organisation du travail (DIT, division du travail)
• Progrès technique
• Économies d’échelle
Impossible de « trier » entre productivité du travail et du capital
Productivité et emploi : le déversement
Les critiques de la productivité partent souvent de son effet sur l’emploi. Cet effet est très discutable.
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Gains de
produc tiv ité
Augmentat°
des salaires
Augmentat°
des profits
Augmentat°
inv es t.
Bais se des
prix
Augmentat°
div idendes
Augmentation de
la demande
Augmentation de
la product°
Suppres sion d'emplois
Créations d'emplois
(à product ° égale)
c) Croissance extensive ou intensive
Extensif : par l’augmentation de la quantité de travail et de capital utilisé. Exemple soviétique.
Intensif : Croissance par les gains de productivité. Exemple japonais.
Paralèle avec agriculture
d) Comment la productivité affecte la croissance
Doc. 4 p.23
Q 1, 2, 3
Q 3 : Problème de l’emploi
2) Innovation et progrès technique
a) vocabulaire
Invention et innovation :
Le progrès scientifique se traduit souvent par des innovations, mais il ne faut pas confondre l'invention et l'innovation.
Invention = découverte scientifique
Innovation = idée nouvelle qui se traduit par des applications dans le processus de production. Une invention qui n'est pas
commercialisée, qui ne se traduit pas par une réalité économique, n'est pas une innovation.
Beaucoup d'innovations sont la conséquence d'un progrès technique (nouveaux produits, nouvelles méthodes de
production) mais certaines sont purement commerciales (grands magasins, forfaits téléphoniques…)
Il peut s'écouler une longue période entre invention et innovation (ex. du néon).
Toute innovation n’est pas un progrès technique : exemple du container
Changement ou progrès
Le terme « progrès technique » est idéologiquement connoté : il sous entend que les changements technologiques sont un
« progrès », c’est à dire sont positifs pour l’économie et, de manière plus générale, pour la société.
D’un point de vue strictement économique, les choses peuvent sembler simples : le progrès technique se traduit par une
augmentation de la productivité, qui est bien un « progrès », puisqu’elle permet de produire plus avec la même quantité de
travail et de capital.
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Cette thèse, qui reste dominante, est aujourd’hui discutée. Cf. le débat sur le réchauffement climatique, le nucléaire…
b) Dépasser la rentabilité décroissante du capital
Ricardo : Rentabilité décroissante du capital.
Exemple des terres. On exploite d’abord les meilleures, puis la pression de la demande liée à la démographie pousse à exploiter
des terres aux rendements moindre. Tant que le coût d’exploitation des nouvelles parcelles reste inférieur au rendement, la
production augmente. Ensuite, elle stagne.
Le même raisonnement peut être appliqué aux machines : si j’achète un ordinateur, la productivité de mon travail augmente
fortement. Si j’en achète un deuxième, comme je n’ai qu’un cerveau et deux mains, ce deuxième ordinateur augmente peu ma
productivité.
Problème : Ricardo écrit au début de la révolution industrielle. Selon son schéma, la croissance doit ralentir, puis stopper et
l’économie devenir stationnaire.
La croissance exogène
Robert Solow
Les néo-classiques modernes considèrent le progrès technique comme un facteur exogène qui améliore la "qualité" et donc la
productivité du capital.
Il permet donc d'échapper à la loi de la rentabilité décroissante du capital.
Exogène = tombé du ciel !
Concrètement, on attribue au progrès technique tous les gains de productivité qui ne s’expliquent pas par l’augmentation des
volumes de facteurs de production utilisés. C’est exactement ce que l’on a fait dans le chapitre précédent, avec la productivité
globale des facteurs.
La croissance endogène
Pour les théoriciens de la croissance endogène, le progrès technique est incorporé aux facteurs de production (learning by doing).
C’est donc la croissance de la production qui, en générant tension, émulation, curiosité, entraîne le progrès technique
c) Innovation et imitation : la frontière technologique
Texte 4 p.25
Q1, 2, 3
d) Les formes de l’innovation : l’analyse de Schumpeter
Joseph Aloys Schumpeter, dans les années 30-50, économiste autrichien réfugié aux US, travaille à essayer d'expliquer les
mécanismes de la croissance. Pour lui, c’est l’innovation, et l’existence d’entrepreneurs innovateurs, qui permet la croissance
économique.
Les types d’innovation pour Schumpeter :
Nouveau bien : automobile, téléphone portable
Nouvelle méthode de production (fordisme, flux tendus) ou de distribution (grands magasins, vente online)
Nouveaux débouchés : embourgeoisement des campagnes, ouverture des anciens pays socialistes
Nouvelle source de matière première : découvertes pétrolières, développement du nucléaire
Nouvelle organisation de la production : grandes opérations de concentration
Aujourd’hui, on se limite le plus souvent à distinguer innovations de produit et de procédé.
doc.1 p.24
Q1, 2, 3
3:
• L’innovation de produit a pour but d’améliorer la « compétitivité produit » ou compétitivité hors prix.
 L’innovation de procédé améliore la productivité, donc diminue les coûts de production, ce qui améliore la compétitivité prix
Idée de destruction créatrice
doc. 1 p.28
Q1, 2
3) Investissement et croissance économique à long terme
a) Investissement, progrès technique et croissance
L’investissement est l’accumulation de capital (FBCF) pour augmenter la production future.
Idée du «détour de production» . Exemple de Robinson
Longtemps, on ne mesurait que l’investissement matériel, achat d’équipements ou de locaux par les entreprises.
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Aujourd’hui, on essaie de prendre en compte tout ce qui permet d’accroître durablement les capacités de production, donc aussi
l’investissement immatériel (recherche et développement, etc...).
doc. 3 p.27
Q1, 2, 3, 4
b) Capital technique et capital humain
doc.2 p.26
Q1, 2, 3
4) Les facteurs institutionnels
Il ne suffit pas qu’il y ait les moyens techniques et la quantité de travail nécessaires pour qu’il y ait croissance économique. On
peut dépenser des fortunes, et des millions d’heures de travail, pour construire des pyramides.
Pour qu’il y ait croissance économique - et plus encore développement - il faut que le cadre dans lequel se déroule l’activité
économique y soit favorable.
Institution = contrainte artificielle structurant l’activité humaine. Il y a des institutions formelles (lois...) et des institutions
informelles (habitudes, traditions…).
Les institutions créent un cadre favorable, ou défavorable, à la croissance économique de oong terme.
a) Le système de valeurs
C’est le « désenchantement du monde » (Max Weber) qui permet la croissance et le développement en changeant le rapport de
l’homme à la nature. La nature devient explicable, compréhensible et l’homme peut la transformer. Cela est lié au recul des
pensées religieuses.
Rationalisation: évolution historique due à une recherche croissante d’efficacité. Selon Weber, c’est dans cette volonté de
rationalisation que se trouve l’origine de l’état moderne, du développement économique et du capitalisme.
Weber - éthique protestante et esprit du capitalisme
Débat contemporain: certains systèmes de valeurs non occidentaux sont-ils plus ou moins favorables au développement ? Monde
arabe, Afrique noire, monde chinois (discipline, obéissance à l’autorité), monde hindou (réincarnation, système des castes). À
l’inverse, on peut penser que lorsque le développement s’enclenche, les valeurs évoluent et les systèmes idéologiques
(religieux…) se réforment.
b) Le cadre légal et institutionnel
La difficulté de l’activité économique, et notamment de l’investissement, est dans la prévision à moyen et long terme. Or prévoir
est nécessaire au calcul économique - même s’il y a toujours une dose de pari dans un investissement. Le fait que l’impôt
devienne régulier et prévisible, que la législation soit stable et la propriété protégée, rend possible l’investissement et donc la
croissance économique.
L’arbitraire royal, avec des taxes imprévisibles, rendait difficile tout investissement. Le légalisme républicain rassure les acteurs
économiques et permet le raisonnement à long terme.
Exemple contemporain :
Les difficultés de certains anciens pays communistes, et notamment de la Russie, à attirer les investisseurs viennent de
l’insécurité économique. L’impôt est aléatoire, les évolutions politiques imprévisibles, les systèmes mafieux rendent les coûts
imprévisibles. C’est la loi de la jungle, dans laquelle on peut faire du « biznes », à court terme, de la spéculation, mais pas
d’investissement et de calculs à long terme.
• Protection des innovations
Pour encourager la recherche privée, il faut la rendre rentable, ce qui est obtenu grâce aux brevets, qui ont pour effet pervers de
ralentir la diffusion des innovations.
Il faut donc qu’un brevet soit valable suffisamment longtemps pour encourager l’innovation, et pas trop pour qu’elle puisse
finalement se répandre…
En principe, la durée d’un brevet est de 20 ans.
doc.1 p.30
Qu’est-ce que le modèle Grameen ?allèle avec le débat actuel sur les droits d’auteur et le piratage de films et de musique.
c) Intervention de l’état et externalités positives
Docs 1 et 2 p.32
Externalité positive : effet positif de l’action d’un agent économique (état, entreprise, individu) sur la collectivité, sans que les
mécanismes de marché permettent à cet agent d’obtenir une rémunération.
Exemple : routes, phares, éducation
(Il existe aussi des externalités négatives : effet négatif de l’action d’un agent économique (état, entreprise, individu) sur la
collectivité, sans que les mécanismes de marché permettent de lui en faire payer le coût pour la collectivité. On en reparlera dans
les limites de la croissance.)
• Recherche publique
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L’état finance la recherche car les bénéfices de la recherche publique se diffusent plus rapidement s'ils sont accessibles à tous, ce
qui n'est pas le cas lorsque les découvertes sont issues de recherches privées. En outre, la recherche fondamentale est à la fois
très coûteuse et très aléatoire - quand on cherche, on n'est pas sûr de trouver - ce qui rend souvent le financement privé difficile.
L’état peut aussi aider la recherche privée (subventions…)
II) Instabilité et fragilité de l’expansion économique
le I traitait du long terme. Le II portera plus sur le court et moyen terme.
On emploie parfois plus Croissance pour le LT et Expansion pour le CT, mais pas systématique.
A) Les variations de la croissance
1) Croissance constatée et croissance potentielle
Croissance potentielle = taux de croissance de la production qui serait possible sans augmentation de l’inflation = taux de
croissance de la production permise par une utilisation optimale des facteurs de production (travail et capital). La croissance
potentielle dépend de la population active, du stock de capital, de la productivité globale des facteurs.
La croissance potentielle est une croissance de l’offre possible sur l’ensemble des marchés.
La croissance réelle dépend aussi de la demande. Lorsque la demande est insuffisante, une partie des facteurs de production
reste inutilisée.
Taux d’utilisation des capacités de production <100%
Chômage > au chômage frictionnel, chômage d’équilibre
doc. 3 p.45
Q 1, 2
En règle générale, depuis les années 70, la croissance effective (constatée) est inférieure à la croissance potentielle
=> Il existe un «potentiel de croissance» inutilisé : tous les chômeurs qui seraient prêts à travailler au niveau de salaire courant,
tous les équipements inutilisés.
2) Trend et fluctuations
a) trend = tendance de long terme
le trend correspond généralement à la croissance potentielle, relativement stable.
On peut le retrouver à partir d’une série statistique en calculant une droite de régression (moindres carrés)
doc 1 p.46
b) cycles ou fluctuations ?
Idée de cycle :
cycle de 50 ans (Kondratieff), de dix ans (Juglar). Résultats discutables et, en tout cas, purement statistiques. Aucune explication
«mathématique» à l’existence de cycles économiques. Tentative d’explication logique : Schumpeter, les révolutions industrielles
et la destruction créatrice.
doc 1 p.46 - cycle court (Kitchin) ?
pas évident. Il y a des fluctuations, parallèles entre la France et l’Allemagne (mais on retrouverait à peu près la même chose avec
les autres pays européens), mais il n’est pas évident qu’il y ait un rythme fixe.
=>Il vaut mieux parler de fluctuations économiques, ou de variations de l’activité
c) le cercle vertueux de la croissance des 30 glorieuses
doc 3 p.47
Q 1 (Trente glorieuses!)
3% par entre 1950 et 1973 => doublement. Comment retrouve-t-on ce résultat ?
1,03 ^23 = 1,97
=> remarque sur le tcam
Q 3 Inflation si la demande augmente plus vite que l’offre
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d) Récession et dépression
Récession = quelques mois de baisse de l’activité.
Dépression = longue période de baisse de l’activité, de chômage, d’appauvrissement. The Great Depression
doc.4 p.47
Q1 ↘ PIB, ↘ revenu
Q2 ↘ (capital non renouvelé), ↗ chômage (moins de travail utilisé)
Q3 ↘ PIB => ↗ chômage => ↘ revenus => ↘ consommation
cercle vicieux récessif :
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Voir aussi p.55, doc.4
3) Les chocs de demande
À court terme, le cadre institutionnel est donné, et la productivité évolue peu. On étudie donc plutôt les facteurs de la croissance
de la demande qui s’adresse aux entreprises, et détermine leur production.
Les trois composantes de la demande
• Consommation (des ménages essentiellement)
• Investissements des entreprises
• Dépenses publiques
• Exportations
Keynes : C + I + G = Y (cf video)
Si l’on veut être complet, C + I + G + X – M = Y
=> Il y a des fuites dans le circuit keynésien
doc.3 p.49
Q1 : PIB x 10, X x 30
Q2 : Non
Q3 : Augmentation des exportations = > augmentation de la demande adressée aux entreprises
Face au ralentissement de la croissance mondiale, et aux tensions sociales, le gouvernement chinois tente aujourd’hui de
«réorienter» la croissance vers la demande intérieure, en lançant des investissements et en en encourageant les hausses de
salaires.
doc.4 p.49
Q1 : Non. Elle a baissé en 2009. Lecture d’une courbe de taux de croissance.
Q2 : Oui. Variation de l’investissement supérieure aux variations de l’activité = mécanisme de l’accélérateur.
4) Les chocs d’offre
La croissance dépend de la demande, mais aussi de l’offre. Si les coûts de production diminuent, c’est un choc d’offre positif,
favorable à la croissance par la baisse des prix ou l’augmentation des profits. À l’inverse, si les coûts de production augmentent,
les entreprises doivent doit soit augmenter leurs prix (baisse de la demande), soit baisser leurs profits (baisse de
l’investissement). C’est un choc d’offre négatif.
a) Innovations majeures et chocs d’offre positifs - Schumpeter
(cf plus haut, Kondratief)
Informatique, internet
biotechnologies
Charbon, acier, textile
Pétrole, chimie, automobile
Les innovations majeures (progrès technique, découvertes de ressources naturelles, organisation du travail) entrainent une forte
baisse des coûts de production et l’apparition de nouveaux produits => choc d’offre positif
doc 2 p.50
Les méthodes tayloriennes (OST) et fordistes (travail à la chaîne) ne sont pas des progrès technique, mais des innovations
organisationnelles qui permettent des gains de productivité, et donc une baisse des coût de production. Ce sont des innovations
au sens de Schumpeter.
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b) Un choc d’offre négatif : le choc pétrolier
4) Crise financière et économie réelle
a) bulle spéculative et effet de levier
On achète (actions, maisons...) parce que l’on pense que les prix vont augmenter. Comme tout le monde achète, les prix
augmentent : prophétie autoréalisatrice.
Effet de levier : on emprunte pour spéculer. Tant que la spéculation rapporte plus que les taux d’intérêt, cela fonctionne.
Ce sont les mécanismes de la bulle spéculative. Ça marche... tant que ça marche, c’est à dire tant que les prix des actions, des
maisons, augmentent. Dès que certains commencent à se dire que les prix sont surévalués et veulent revendre «avant que ça
baisse», tout s’effondre => krach boursier.
a) Krach boursier, choc d’offre et choc de demande
doc. 3 p.53
Q1, 2, 3
Pourquoi le krach boursier entraîne-t-il aussi un choc d’offre négatif ?
Faillites d’entreprise => l’offre diminue
B) Les politiques macroéconomiques et la croissance
On distingue deux niveaux de politiques, conjoncturelle et structurelle.
Politique conjoncturelle : Intervention économique de l'état à CT en vue d'atteindre un taux de croissance et un niveau
d'emploi maximum compatibles avec le maintien de la stabilité des prix et de l'équilibre extérieur.
=> 2 types de politique, relance ou rigueur.
La Relance a pour objectif de sortir d’une récession et de réduire le chômage.
La Rigueur (ou politique de stabilisation, ou politique des grands équilibres) vise à réduire l’inflation et le déficit extérieur.
1) Le carré magique, une vision de la situation économique d’un pays :
On distingue deux niveaux de politiques, conjoncturelle et structurelle.
Politique conjoncturelle : Intervention économique de l'état à CT en vue d'atteindre un taux de croissance et un niveau
d'emploi maximum compatibles avec le maintien de la stabilité des prix et de l'équilibre extérieur.
=> 2 types de politique, relance ou rigueur.
La Relance a pour objectif de sortir d’une récession et de réduire le chômage.
La Rigueur (ou politique de stabilisation, ou politique des grands équilibres) vise à réduire l’inflation et le déficit extérieur.
Présentation du carré magique.
Ce n'est pas un outil de la politique, ni une théorie, mais juste une astuce de présentation graphique de la situation économique
d'un pays.
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En 2008, la croissance est plus faible qu'en 1970, ce qui peut expliquer en partie la plus faible inflation, les échanges
excédentaires et surtout le fort chômage.
Critique du carré magique:
- les objectifs peuvent être discutés. Une inflation nulle n'est sans doute pas souhaitable, car un peu de hausse des prix entretient
la consommation et encourage l'activité. La croissance du PIB est-elle un objectif? Débat sur croissance et développement
- on compare des pommes et des tomates. En choisissant une échelle, on décide que "5 points de croissance valent 7,5 points de
chômage". Ca se discute…. Et ça dépend pour qui.
Le carré magique est-il neutre? Est-ce neutre de donner la même importance à la stabilité des prix et à l'équilibre extérieur qu'à
la croissance et au plein emploi?
2) Les politiques budgétaires
On considère traditionnellement qu’il y a deux outils fondamentaux de la politique conjoncturelle : la politique budgétaire et la
politique monétaire.
Avec le passage à l’euro, la plupart des pays de la communauté ont abandonné leur autonomie monétaire. Il ne reste donc
comme outil de politique conjoncturelle que la politique budgétaire.
a) Les principes de la relance keynésienne
En période de ralentissement, le déficit budgétaire peut permettre de relancer l’activité économique, quitte à s’endetter. Si la
elance est efficace, elle génère des rentrées fiscales qui permettent de baisser le déficit.
En période de croissance, les excédents budgétaires permettent de rembourser la dette, ou d’épargner.
C’est le principe de la régulation keynésienne.
Multiplicateur keynésien.
Appliqué dans les années 30 pour sortir de la crise économique. Plus difficile aujourd’hui du fait du fort endettement de nombreux
états, notamment en Europe.
b) Les limites des politiques de relance
Dérive inflationniste
doc 1. p.58
Q1, 2, 3
d) L’impossible politique budgétaire européenne
Les politiques d’inspiration keynésienne sont devenues peu efficaces au niveau national, du fait de l’ouverture importante des
économies. Les keynésiens préconisent alors de passer au niveau supérieur, en l’occurrence européen, pour mener une politique
de relance. En l’état actuel, c’est très difficile.
Texte 2 p.58
Q1, 2, 3, 4
La faiblesse du budget européen
Le budget européen représente environ 1% du PIB européen, soit trente fois moins que les budgets nationaux. Il ne peut donc
pas jouer le rôle de régulateur conjoncturel keynésien, ce qui interdit toute politique budgétaire européenne commune, et
notamment toute relance de type keynésien.
Les débats sur le budget européen (dont près de la moitiés va à la PAC) sont difficiles car les états ne veulent pas renoncer à
leurs prérogatives, et car chacun veut équilibrer ce qu’il paie et reçoit, ce qui empêche également les fonds structurels de jouer
leur rôle en redistribuant des pays les plus riches vers les plus pauvres.
L’encadrement des politiques budgétaires
Maastricht, puis règle d’or (1%)
une harmonisation difficile
À défaut, la seule solution envisageable est une harmonisation des politiques budgétaires nationales.
3) La politique monétaire
a) Les principes d’une relance monétaire
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b) Les limites
- divergences conjoncturelles en Europe : la politique monétaire européenne ne peut pas être favorable à tous les pays.
doc.4 p.59
Q1, 2, 3, 4
- effet inflationniste. MV = PT.
Conclusion
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