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Terminales La Croissance 1
1. La Croissance économique
Introduction
Preuve de ce que la croissance est devenu le centre du débat économique, on parle de « la croissance » sans même indiquer la
croissance de quoi tout le monde sait que c’est la croissance de l’activité économique mesurée par le PIB.
Le débat économique est de plus en plus centré sur la croissance - on discute du taux de croissance annuel de l’activité
économique comme s’il s’agissait de l’objectif ultime de toute politique, voire comme du but de la vie.
Objectif du chapitre :
définir la croissance et discuter de sa mesure (à partir du PIB)
étudier les liens entre croissance, bien être, développement
étudier les sources de la croissance à long terme
étudier les variations de la croissance à CT.
Livre : p.16 à 66
• Chapitres I et II
I) Les sources de la croissance économique
A) Qu’est-ce que la Croissance ?
1) Définition
La « croissance économique » est en fait la croissance de la production d’une économie. La moins mauvaise mesure de la
production étant le Produit Intérieur Brut, ce que l’on appelle « Croissance économique » est la variation annuelle du PIB. Pour
mesurer la croissance du niveau de vie, on prend en compte le PIB/habitant.
• Croissance
• Expansion
• Développement
• Progrès
Croissance et expansion sont synonymes. Plutôt expansion pour CT, croissance pour LT.
Le développement introduit un jugement qualitatif. Le développement suppose la croissance, mais aussi des évolutions
structurelles (sociales, politiques, économiques) qui lui sont liées.
Dans « progrès », il y a un jugement de valeur. On sous entend que les évolutions sont « bonnes ». L’idée commune est que
croissance et développement sont « bons », mais elle peut être discutée. Débat sur le « mal développement » et le
développement durable, effets écologiques de la croissance
doc 1. p18
À quoi voit-on la Croissance ? À quoi voit-on le développement ?
2) Tendances historiques
Jusqu’au XVIIIème siècle, la croissance économique était extrêmement lente, et celle du PIB / habitant presque nulle.
Situation identique d’une génération à l’autre.
Révolution industrielle => forte croissance des pays européens, puis du reste du monde.
Croissance très forte dans les pays riches durant les 30 Glorieuses (1945-75), environ 5% par an.
Depuis, la croissance s’est ralentie, tandis que celle des pays «émergents» s’est accélérée. Phénomène de «rattrapage».
3) La mesure de la croissance
a) PIB et niveau de vie
Constant / Courant
On mesure généralement la croissance par l’augmentation du PIB. Le « taux de croissance » est le taux de variation annuel du
PIB. / habitant.
Le PIB est un flux : estimation de la valeur de l’ensemble des biens et services produits sur le territoire national sur une période
donnée. Distinction PIB (territoire) / PNB (nationalité).
Niveau de vie = PIB / habitant
doc.2 p.18
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Terminales La Croissance 2
Q.1, 2, 3, 4
Retour sur les indices
Q 4 : PIB / habitants : prendre en compte la population. PIB / h augmente si PIB augmente plus que pop.
Niveau de vie de qui ? Doit-on prendre en compte la répartition ?
b) Mesures en valeur et en volume
Constant / Courant
En € de 2010 / en € courants
Volume / Valeur
Réel / Nominal
c) Mesurer le développement ?
L’ONU encourage l’utilisation de l’IDH, plutôt que du PNB/habitant, pour mesurer le développement.
L’IDH est un indicateur synthétique qui prend en compte :
• 1/3 : espérance de vie à la naissance
• 1/3 : Taux d’alphabétisation des adultes et taux de scolarisation
• 1/3 : PIB réel / habitant
Le résultat est compris entre 1 (valeurs maximales dans tous les domaines) et 0 (valeurs minimales dans tous les domaines).
Pourquoi ces critères ?
Parce que santé (longévité), savoir (alphabétisation) et richesse (PIB / habitant) sont bien des facteurs augmentant « les
possibilités offertes à l’homme ».
doc 4. p.19
Q 1, 2, 3, 4, 5
Limites de la Q 3 (taux de change)
Pourquoi la question 4 est-elle idiote ? (manque des données sur l’évolution)
Tableau classant un certain nombre de pays selon le PIB/habitant et l’IDH ;
Le classement est-il le même ?
En gros, oui ; logique (avec de l’argent, on construit des hopitaux, des écoles…)
Mais avec des nuances (on peut aussi le placer en Suisse…)
Bien sûr, l’IDH peut être critiqué: il ne prend pas en compte les inégalités de richesse, les droits de l’homme, les inégalités entre
sexes… Il reste que c’est un progrès sensible par rapport au PNB / habitant, et qu’il tient compte des aspects les moins discutés
du développement - ce qui a permis d’ailleurs son adoption par l’ONU.
d) Les limites de la mesure du PIB (et donc de la croissance)
• la prise en compte approximative de la production des administrations
• La non prise en compte des autres activités non marchandes
• secteur informel = activités « familiales », amicales doc 1 p.20, 4 p.21
• économie souterraine =
• activités légales non déclarées (travail au noir)
• activités illégales (trafics…)
=> si les pays pauvres ont une économie souterraine plus importante que les pays riches, ce qui semble plausible, les
écarts de PNB « réels » sont moins importants que les écarts mesurés.
doc 2 p.20
• Un progrès technique permettant une baisse du prix d’un produit se traduit par une baisse de PIB. Comment prendre en compte
les produits nouveaux ? L’amélioration de la qualité ?
• Pourquoi PI Brut et pas PI Net (PIB amortissements = PI Net) ?
=>impossibilité de mesurer les amortissements.
Effets pervers de la croissance. Problématique du dvt durable.
• Taux de change => comparaisons fluctuantes.
Quand l’€ est passé, en deux ans, de 1$ à 1,5$, le PIB / habitant européen, mesuré en $, a augmenté de 50% !
On peut choisir une année de base et raisonner à taux de change constants, mais la base est arbitraire, et les évolutions
de taux de change recouvrent en partie des évolutions réelles. Le FMI tente de comparer les PIB en utilisant un taux de
change arbitraire censé refléter les « parités de pouvoir d’achat ».
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Terminales La Croissance 3
B) Les facteurs de la croissance
1) Travail et capital
a) Travail et capital : la fonction de production
La production utilise des facteurs de production.
Pour simplifier, on considère deux facteurs de production principaux, Travail et Capital.
Production : des travailleurs (travail) sur des machines et dans des locaux (capital)
On appelle Fonction de production la formule permettant de calculer la production à partir de la quantité de travail et de capital
utilisés.
Travail et capital peuvent ou non être substituables. Quand ils le sont, le coût des facteurs entraîne la préférence pour l’un ou
pour l’autre (exemple des robots dans l’automobile). Quand ils ne le sont pas, le coût des facteurs a juste un effet sur les prix et
les quantités produites (exemple du chauffeur de taxi).
b) La productivité globale des facteurs
Rappel : productivité : production / quantité de facteur de production utilisée = efficacité d’un facteur de production (travail ou
capital).
La mesure la plus courante de la productivité consiste à diviser le PIB par le nombre d’heures de travail, pour obtenir la
productivité horaire du travail. Contrairement à ce que laisse penser son nom, celle-ci ne dépend pas que de l’efficacité du travail,
mais aussi de facteurs extérieurs. C’est pourquoi on parle de productivité « apparente » du travail.
Si à travail équivalent et à capital (équipements) équivalent, la production augmente, on ne sait pas si ce sont les travailleurs qui
travaillent mieux ou les machines qui sont meilleures. On parle donc d’augmentation de la « productivité globale des facteurs ».
tableau.3 p.23
Q1, 2, 3,
La croissance de la productivité horaire n’est pas tout à fait égal à la croissance du PIB, car le nombre d’heures de travail évolue.
Sur les 5,2% de croissance annuelle de la productivité apparente du travail pendant les 30 glorieuses, 1,2% s’expliquent par
l’augmentation de la valeur du capital. Il reste 4% de croissance annuelle «inexpliquée».
On considère que ces 4 points de pourcentage sont dus à ce que le capital (les machines, les équipements) et le travail sont plus
efficaces, que leur productivité s’est amélioré. On appelle cela la « productivité globale des facteurs » car on est incapable de faire
la part du travail et du capital.
Cette productivité globale des facteurs est une croissance « exogène », essentiellement par le progrès technique, mais aussi par
la formation ou la motivation des travailleurs, etc…
Les sources des gains de productivi
• Qualification des travailleurs
• Motivation des travailleurs
• Organisation du travail (DIT, division du travail)
• Progrès technique
• Économies d’échelle
Impossible de « trier » entre productivité du travail et du capital
Productivité et emploi : le déversement
Les critiques de la productivité partent souvent de son effet sur l’emploi. Cet effet est très discutable.
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Terminales La Croissance 4
c) Croissance extensive ou intensive
Extensif : par l’augmentation de la quantité de travail et de capital utilisé. Exemple soviétique.
Intensif : Croissance par les gains de productivité. Exemple japonais.
Paralèle avec agriculture
d) Comment la productivité affecte la croissance
Doc. 4 p.23
Q 1, 2, 3
Q 3 : Problème de l’emploi
2) Innovation et progrès technique
a) vocabulaire
Invention et innovation :
Le progrès scientifique se traduit souvent par des innovations, mais il ne faut pas confondre l'invention et l'innovation.
Invention = découverte scientifique
Innovation = idée nouvelle qui se traduit par des applications dans le processus de production. Une invention qui n'est pas
commercialisée, qui ne se traduit pas par une réalité économique, n'est pas une innovation.
Beaucoup d'innovations sont la conséquence d'un progrès technique (nouveaux produits, nouvelles méthodes de
production) mais certaines sont purement commerciales (grands magasins, forfaits téléphoniques…)
Il peut s'écouler une longue période entre invention et innovation (ex. du néon).
Toute innovation n’est pas un progrès technique : exemple du container
Changement ou progrès
Le terme « progrès technique » est idéologiquement connoté : il sous entend que les changements technologiques sont un
« progrès », c’est à dire sont positifs pour l’économie et, de manière plus générale, pour la société.
D’un point de vue strictement économique, les choses peuvent sembler simples : le progrès technique se traduit par une
augmentation de la productivité, qui est bien un « progrès », puisqu’elle permet de produire plus avec la même quantité de
travail et de capital.
aa
Gains de
productivité
Suppression d'emplois
(à product° égale)
Augmenta
des salaires Augmenta
des profits Baisse des
prix
Augmenta
invest. Augmenta
dividendes
Augmentation de
la demande
Augmentation de
la product°
Créations d'emplois
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Terminales La Croissance 5
Cette thèse, qui reste dominante, est aujourd’hui discutée. Cf. le débat sur le réchauffement climatique, le nucléaire…
b) Dépasser la rentabilité décroissante du capital
Ricardo : Rentabilité décroissante du capital.
Exemple des terres. On exploite d’abord les meilleures, puis la pression de la demande liée à la démographie pousse à exploiter
des terres aux rendements moindre. Tant que le coût d’exploitation des nouvelles parcelles reste inférieur au rendement, la
production augmente. Ensuite, elle stagne.
Le même raisonnement peut être appliqué aux machines : si j’achète un ordinateur, la productivité de mon travail augmente
fortement. Si j’en achète un deuxième, comme je n’ai qu’un cerveau et deux mains, ce deuxième ordinateur augmente peu ma
productivité.
Problème : Ricardo écrit au début de la révolution industrielle. Selon son schéma, la croissance doit ralentir, puis stopper et
l’économie devenir stationnaire.
La croissance exogène
Robert Solow
Les néo-classiques modernes considèrent le progrès technique comme un facteur exogène qui améliore la "qualité" et donc la
productivité du capital.
Il permet donc d'échapper à la loi de la rentabilité décroissante du capital.
Exogène = tombé du ciel !
Concrètement, on attribue au progrès technique tous les gains de productivité qui ne s’expliquent pas par l’augmentation des
volumes de facteurs de production utilisés. C’est exactement ce que l’on a fait dans le chapitre précédent, avec la productivité
globale des facteurs.
La croissance endogène
Pour les théoriciens de la croissance endogène, le progrès technique est incorporé aux facteurs de production (learning by doing).
C’est donc la croissance de la production qui, en générant tension, émulation, curiosité, entraîne le progrès technique
c) Innovation et imitation : la frontière technologique
Texte 4 p.25
Q1, 2, 3
d) Les formes de l’innovation : l’analyse de Schumpeter
Joseph Aloys Schumpeter, dans les années 30-50, économiste autrichien réfugié aux US, travaille à essayer d'expliquer les
mécanismes de la croissance. Pour lui, c’est l’innovation, et l’existence d’entrepreneurs innovateurs, qui permet la croissance
économique.
Les types d’innovation pour Schumpeter :
Nouveau bien : automobile, téléphone portable
Nouvelle méthode de production (fordisme, flux tendus) ou de distribution (grands magasins, vente online)
Nouveaux débouchés : embourgeoisement des campagnes, ouverture des anciens pays socialistes
Nouvelle source de matière première : découvertes pétrolières, développement du nucléaire
Nouvelle organisation de la production : grandes opérations de concentration
Aujourd’hui, on se limite le plus souvent à distinguer innovations de produit et de procédé.
doc.1 p.24
Q1, 2, 3
3 :
L’innovation de produit a pour but d’améliorer la « compétitivité produit » ou compétitivité hors prix.
L’innovation de procédé améliore la productivité, donc diminue les coûts de production, ce qui améliore la compétitivité prix
Idée de destruction créatrice
doc. 1 p.28
Q1, 2
3) Investissement et croissance économique à long terme
a) Investissement, progrès technique et croissance
L’investissement est l’accumulation de capital (FBCF) pour augmenter la production future.
Idée du «détour de production» . Exemple de Robinson
Longtemps, on ne mesurait que l’investissement matériel, achat d’équipements ou de locaux par les entreprises.
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