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repérables dans le microcontexte, dans un énoncé relativement court,
sont isolables, on peut les réduire à un mot. Ex : « Je n’aime pas les
maisons neuves, leur visage est indifférent » (Sully-Prudhomme). On
reconnaît d’emblée la figure dans le mot visage, car les maisons ne
peuvent pas en avoir. Les figures microstructurales incluent les figures
d’élocution, de construction et les tropes.
Les figures macroctructurales ne se signalent pas
immédiatement, pour les repérer on a besoin du macrocontexte ; elles
ne peuvent pas être réduites à un mot, tout l’énoncé y est entraîné.
Comme exemple, on peut analyser la suite du poème de Sully-
Prudhomme :
Je n’aime pas les maisons neuves
Leur visage est indifférent ;
Les anciennes ont l’air de veuves
Qui se souviennent en pleurant.
Seul, le macrocontexte permet d’interpréter l’énoncé comme une
personnification, les maisons sont représentées comme des êtres
vivants, ayant une physionomie, des sentiments, pouvant pleurer, se
souvenir, etc. Nous voyons que les figures macrostructurales peuvent
avoir pour support les figures microstructurales, dans notre exemple
nous relevons une comparaison «ont l’air de veuves qui... » et deux
métaphores «visage », «indifférent ». Les figures macrostructurales
incluent les figures de pensée et les lieux, «stéréotypes logico-
discursifs », (voir G. Molinié, Dictionnaire de la rhétorique).
Les figures de diction ont été brièvement présentées dans le
chapitre consacré à la phonostylistique.
2. Les tropes (figures de sens)
2a. Le mécanisme du sens figuré. Fonctions et types de tropes
Le même référent peut être désigné directement, par le mot au
sens propre et indirectement, par son indice secondaire : une femme –
une panthère. L’appellation panthère est détournée, et le sens
supplémentaire qui apparaît, c'est le sens imagé ou figuré. «Le sens
imagé, c’est la vision cumulée de deux images » (V.G. Gak).