Le monde grec à l’époque géométrique (1200-750)
Et à l’époque archaïque (750-500)
I] Des palais mycéniens aux cités
1) Période géométrique : transition (1200-750)
Les états palatiaux mycéniens s’effondrent où suit une longue période de régression en Grèce. Cette période
connaît un déclin matériel avec aucune ville et aucun habitat, un déclin économique et commercial où les échanges
commerciaux entre la Grèce et l’autre partie du monde méditerranéen cessent. On suppose également un déclin culturel
où les grecs perdent l’usage de l’écriture (fin du système linéaire B), un déclin démographique entraînant une
désorganisation de la société. Les tombes deviennent extrêmement rares à cause d’une dépopulation massive du nombre
d’habitants. Ce recul global est appelé les âges obscures (le Moyen Age grec). On connaît de mieux en mieux cette période
grâce à l’archéologie, elle est nommée l’époque géométrique car les vases sont décorés par des motifs faciles à reconnaître.
Cette époque géométrique dure entre 1200 et 750 avant notre ère.
La Grèce connaît de grands mouvements de population. Les grecs partent en masse, traversent la mer Egée et
viennent en Asie Mineure. La migration ionienne (1200-900) accroît l’étendu helléniste. La Grèce balkanique connaît un
déclin général mais toutes les formes sociales ne sont pas disparues. Les grecs ont conservé certains traits de leur
civilisation dont la langue et la religion. Ils doivent essayer de réorganiser la société. On perçoit cette reconstruction au
bout de deux siècles (1000) dans la région de l’Eubée et en Adique (Athènes). On y a découvert des tombes recouvertes de
céramiques et d’objets importés du Proche-Orient. Par exemple, la tombe de Lefkandi est une tombe d’un chef où se
trouve aussi sa femme et ses quatre chevaux. Ce chef guerrier riche a dû recevoir des funérailles grandioses, c’est la trace
d’une société organisée où on trouve autour de cette tombe, un habitat. Cette société se structure comme un groupe
cohérent qui va devenir peu à peu la première cité.
2) Lente émergence des cités (750-500)
Au milieu du VIIIème siècle, on a une organisation de la société et une accumulation de matériel. Le VIIIème siècle
marque une nette remontée démographique (hausse du nombre de tombes et des habitats). La croissance économique est
due à la reprise définitive des échanges commerciaux avec le Proche-Orient. Les grecs prennent le même système de
l’écriture alphabétique à la Phénicie. Les premiers textes en grec datent du milieu du VIIIème siècle avant notre ère.
Dans chaque communauté locale se matérialisent des villes, des agglomérations urbaines avec des maisons, des
rues. La première ville grecque du Ier millénaire avant notre ère est Smyrne à la fin du VIIIème siècle, qui est une véritable
asty au sens grec. Cette ville nouvelle est rattachée à des terroirs agricoles, les communautés urbaines vont délimiter ces
terroirs donnant à des territoires o cette définition spatiale donnera à terme des conflits de frontières. La communauté
victorieuse montre sa domination avec l’apparition de sanctuaires ruraux assez loin des villes, aux confins du territoire
pour démarquer limites urbaines. La communauté y vit sa religion et balise par ces sanctuaires toute la zone territoriale.
Le phénomène de la mutation mentale a contribué au passage de la communauté à la cité. Les membres de la
communauté développent l’appartenance à un même groupe grâce à l’expérience de la guerre des frontières augmentant
le sentiment collectif, la cohésion (le combat des phalanges). L’appartenance à un groupe se fait sentir lorsqu’une
communauté se distingue au niveau religieux où elle se choisit des dieux, des héros. Chaque communauté élabore son
panthéon de divinité, son identité religieuse à travers des mythes et des légendes que chaque cité confectionne.
Chaque cité cherche à développer un art particulier comme le style corinthien (statue de bronze) ou le style argien,
d’Argos. La tendance générale au VIIIème siècle est que chaque communauté définit son territoire, sa religion, la solidarité
de ses habitants. Le monde des premières cités (une centaine au total) a vu naître une œuvre capitale, les poèmes
homériques. Ce sont les premières oeuvres écrites de la littérature grecque et européenne. Ces longs récits en vers
comprennent l’œuvre de la Guerre de Troie dans l’Iliade, et l’Odyssée (Ulysse), toutes écrites entre 750 et 700 dans une
cité de l’Asie Mineure. Les anciennes poésies représentent non pas un monde réel mais un monde imaginaire hétéroclite.
Les œuvres célèbres d‘Homère sont la référence majeure des grecs où les enfants apprennent à les lire et à les réciter.
Homère fixe la globalité de la religion grecque.
II] L’époque archaïque, l’expansion des cités
1) La guerre des frontières
Le premier grand acte de l’histoire de la cité est la colonisation, les colonies deviennent indépendantes de la
métropole et de nouvelles cités se retrouvent dans des zones extérieures à la mer Egée (Fini le temps où on s’empare
sauvagement des terres et où on les exploitait !). Avec l’extension territoriale, les grecs doivent être des marins actifs sur
les routes maritimes méditerranéenne. Les grecs font du commerce avec l’Orient (produit local, de luxe, l’alphabet)
notamment avec l’Egypte des pharaons pour le blé. En 620, les grecs obtiennent la fondation d’un comptoir égyptien à