
Introduction à la notion d’information
2. Hybridation de la littérature et de la presse au XIX et autonomisation
progressive du journalisme
On considère que le journalisme est né en France de deux domaines d’origine : la littérature et
la politique.
> Ces deux univers professionnels présentent des caractéristiques communes : univers
où domine une parole considérée comme agissant sur l’espace public.
Au 19ème siècle, écrivains, journalistes et hommes politiques de considèrent comme des
rivaux : héritage de la Révolution.
Chez les penseurs des Lumières s’ébauche une réflexion sur le rôle de la parole dans l’espace
public qui est d’ordre communicationnel. Le principe de la « raison » domine à l’époque dans
la cité.
Le mélange entre journalise et littérature est issu de cette période est d’un phénomène
dominant qu’est la crise de l’édition et du livre issue de la Révolution.
Contexte :
Au 19ème, les écrivais ne cessent de connaître des difficultés pour publier leurs œuvres.
1er moment de difficulté : la Révolution française elle–même effondrement du marché du
livre + déstabilisation d’un équilibre intellectuel avec la déstabilisation du pouvoir
monarchique. Sous l’Ancien Régime le livre est soutenu et censuré par la monarchie. Le roi
délivre les privilèges d’édition.
> Apparition d’un concurrent au livre pendant la Révolution : le journal.
= Création de centaines de petits titres périodiques éphémères bon marché qui racontent les
événements quotidiens et sont faits pour être lus par des gens qui ne savent pas lire : sont faits
pour accompagner l’action.
Après la Révolution, les journalistes sont devenus des nouveaux acteurs qui s’imposent
dans l’ordre public et éditorial au détriment des écrivains.
= Période paradoxale : - d’un côté on assiste à une « révolution du lire » car la vie
politique se démocratise le besoin de lecture se fait sentir pour se tenir au courant de la
politique,
- de l’autre côté effondrement du livre : les anciens éditeurs
ont perdu leurs lectures, les imprimeurs n’impriment plu les livres mais les journaux.
- Vers 1830, la France connaît une 2ème révolution : les libraires qui ont essayé de se recréer
depuis la révolution ont fait faillite + la France connaît le mouvement culturel du Romantisme
dont les écrivains accompagnent le mouvement politique et culturel. Or les éditeurs à cette
époque publient très peu car pays instable et peu de prêts accordés.
> Les écrivains qui veulent vivre de leur plume n’ont que la solution d’écrire dans le
journal. C’est le cas de Balzac qui rencontre Girardin alors qu’il ramait. Va devenir
journaliste dès 1836.
- Un 3ème phénomène accentue cette tendance : naissance des intellos précaires à la fin du
XIXe (= masse de surdiplômés qui ne trouvent pas d’emploi qualifié).
// Tout au long du siècle, la France a connu un mouvement massif d’alphabétisation
> La France est devenue un pays de lecteurs.
- Alphabétisation liée à une série de lois. Elle va faire monter le niveau de culture
moyen avec une stagnation des métiers intellectuels et notamment une saturation du secteur
professionnel de l’enseignement.
De nombreux lettrés n’ont pas d’emplois et se retrouvent marginalisés
// ils vont constituer le mouvement des intellectuels qui vont soutenir Zola dans l’affaire
Dreyfus, qui souhaiterait que ce soit le savoir qui domine la société et non pas l’argent ou le
pouvoir politique républicain.
> On est dans une situation d’élitisme démocratique contradictoire :