- Histoire du Maghreb ottoman -
- Du début du XVI è siècle au début du XX è siècle -
Semestre 2 – Licence 2 Cours de civilisation de M. Oualdi
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dans les villes. Ce n’est pas un effondrement du pouvoir, amis c’est un recul, alors que pendant la période
médiéval il fut très puissant.
Maghreb central :
Région de Constantine : Cheikh de la dynastie Hafside mais autonome, indépendant de Tunis au début
du XVI è siècle.
Région d’Alger : al jazair vient du nom d’ensemble des îles. ‘Algérie’ : Les Ottomans définissent un
pays par la ville où est implanté le gouverneur, le pacha. Ville tenue par des marchands andalous s’appuyant sur
une tribu arabe installée dans la région de la Mitidja : tribu des Tha’aliba.
Région de Tlemcen : Sous l’empire des Espagnols depuis la prise d’Oran en 1509.
Maghreb occidental : Le pouvoir des Wattasisdes est affaibli par l’offensive portugaise, permettant
l’émergence d’une nouvelle dynastie de sultans : les Saadiens avec la prise de Fès en 1549/1554.
On retient une division profonde du Maghreb qui va favoriser l’intérêt des Espagnols, puis
Ottomans. Il n’y a pas de force homogène. C’est une division due à la force des tribus, à la force des
corsaires dans les ports, au développement des confréries religieuses, une faiblesse démographique, une
faiblesse de la marine (il n’y a plus de marine centrée comme à la période médiéval, la flotte est surtout
chrétienne).
Remarque : Quand on parle de ‘confréries religieuses’, ‘tribus’ et ‘forces corsaires’, on est dans une
interprétation de l’histoire consistant à dire ‘ ce qui est important ce sont les Etats : les Etats sont forts, les Etats
centraux,…il n’ y a point de salut à part l’Etat’. ‘Les forces tribales ne seraient pas organisées, sans vraiment
d’autorité’, c’est une vision coloniale.
L’Empire ottoman ne vient pas au Maghreb par l’Est ni par l’Ouest, mais par le centre. Ce n’est pas une
conquête volontaire, ce sont des aventuriers, des corsaires qui appellent à l’aide. C’est un élément déterminant de
la présence de l’Empire ottoman au Maghreb qui n’est pas une présence directe. C’est une marge de l’Empire
ottoman, ce n’est pas une marge centralement stratégique, c’est en périphérie de l’Empire ottoman. Ce sont des
corsaires qui appellent à l’aide et le Maghreb devient une place de la course (activité d’attaque des navires
ennemis) à partir du XVI è siècle jusqu’en 1820.
Jeudi 3 février
II- Les conquêtes ottomanes
1-Alger
Il n’y a pas d’Algérie, mais une province ou un territoire d’Alger. Cette conquête n’est pas voulue par
Istanbul, elle est liée à l’appel à l’aide des populations d’Alger et de leurs chefs de l’époque : les deux frères
corsaires Barberousse : ‘Aruj (celui qui garde la gloire éternel) et Khayra al-Din. Ces deux personnages
parviennent dans la région d’Alger en 1576. Ils sont originaires d’une île grecque (Lesbos). Ils prennent
possession d’Alger et ils doivent faire face à l’occupation espagnole de la forteresse de Pénon en face d’Alger.
Ils s’emparent de l’arrière pays d’Alger : la Mitidja, et plus au Sud : Ouarsenis.
Très vite Khayra al-Din s’impose puisque ‘Aruj meurt en 1518, quand il échoue à prendre la ville de
Tlemcen. Il faut savoir situer les villes maghrébines. Khayr al-Dine a un coup de génie, en s’isolant des
Espagnoles, en demandant la protection de sultans ottomans (Salim 1er) qui lui donne le titre de gouverneur :
beylerbey (le bey des beys, titre honorifique pour dire monsieur, sieur ; le dey : l’oncle). Il va aussi obtenir des
troupes ottomanes : un corps de janissaires d’environ 2000 soldats, qui sort de l’Empire ottoman pour l’aider.
Ces troupes lui permettent de conquérir une bonne part du territoire du Maghreb central. Il prend tardivement
Tlemcen à la fin des ‘1540. Oran reste espagnole jusqu’en 1708, puis 1792.
La conquête ottomane n’est pas volontaire, le Maghreb est un peu le mal aimé de l’Empire ottoman elle
est liée à la course : pirate (pour son compte) ≠ corsaire (pour un gouvernement). Khayr al-Din est un corsaire
pour l’autorité ottomane, contre l’Espagne. La conquête du Maghreb n’est pas volontaire mais quand elle est
possible, elle s’appuie sur les activités corsaires des Maghrébins. Khayr al-Din intéressait les Ottomans car il
avait une force maritime qui permettait de lutter contre les Espagnols. D’ailleurs il quitte Alger et est nommé en
1533 capitaine de la mer c'est-à-dire commandant suprême de la flotte ottomane, c’est une des flottes les plus
importantes.
En parallèle, des dates importantes à retenir :
1529 : Siège de la ville de Vienne par les Ottomans : échec car dans cette ville assiégée habite une partie
de la famille Habsbourg. Rappelons qu’à Madrid aussi règne cette famille, et l’Empire des Habsbourg a