soins infirmiers a une personne porteuse d`un catheter

MODULE UROLOGIE NEPHRO.
SOINS INFIRMIERS A UNE PERSONNE PORTEUSE D’UN CATHETER
VESICAL SUS-PUBIEN.
MAI 2006.
I) DEFINITION.
Drainage de la vessie, temporaire ou définitive par la pose d'un cathéter Trans pariétal et
Trans vésicale et cela au-dessus de la région sus-pubienne.
II) LEGISLATION.
Geste médical, l'infirmière intervient lors de la pose, pour aider le médecin.
Elle surveille ensuite l'élimination et les suites du geste :
o décret du 29 juillet 2004, code de la santé publique relatif à l'exercice de la
profession d'infirmier :
article R. 4311. 5 : « dans le cadre de son rôle propre...
Surveillance de l'élimination intestinale et urinaire...
Surveillance des cathéters, sondes et drains »
III) INDICATIONS.
La nécessité de drainage des urines par cathétérisme sus-pubien ne peut être posée que sur
une vessie en rétention urinaire pour ne pas risquer de léser les structures voisines, en
particulier l'intestin.
Présence d'un globe vésical : masse hypogastrique tendue, pouvant remonter parfois jusqu'à
l'ombilic, convexe en haut, mate à la palpation est douloureuse. La palpation augmente le
besoin d'uriner.
Cette méthode est obligatoirement préférée au sondage lors de :
o suspicion ou traumatisme avéré de l'urètre, pour éviter une rupture complète.
o Chirurgie ou tumeur de l'urètre.
o Infection de l'urètre, prostatite ou épididymite, pour éviter une infection ascendante.
Elle est aussi employée lorsqu'un sondage est impossible en cas de :
o sténose de l'urètre.
o Adénome de prostate volumineux.
o Cancer de la prostate également volumineux.
Elle peut être employée d'emblée selon les chirurgiens, lors d'une rétention vésicale
chronique, de préférence à la sonde vésicale car :
o elle présenterait moins de risque d'infection vésicale.
o Elle permet la mesure du volume résiduel.
o Elle est moins désagréable pour le patient : ne donne pas d'irritation urétrale et
accorde une meilleure mobilité.
De façon générale, elle est aussi mieux tolérée et draine efficacement.
Mais le cathéter de petit calibre ne permet pas de lavage en cas de caillot dans la vessie.
IV) CONTRE-INDICATIONS.
Le caractère invasif fait que cette méthode ne sera pas choisie en cas de :
o troubles de l'hémostase.
o Traitement par anticoagulant (AVK).
o Hématurie d'origine vésicale avérée.
Le fait de perforer la peau au niveau sus-pubien ainsi que la vessie explique que la méthode
est proscrite aussi en cas de :
o cicatrice sus-pubienne (antécédents d'intervention), surtout pontage fémoral croisé
(rétro pubien).
o Lors d'une grossesse.
o Tumeurs de la vessie.
V) POSE DU CATHETER.
A) Recommandations.
Réalisation sur un plan dur, de préférence au bloc opératoire ou en salle d'examen.
Au lit du patient dans des cas exceptionnels, comme la présence d'un globe vésical
douloureux.
Les conditions d'asepsie doivent être rigoureusement observées.
La préparation cutanée, la dépilation doivent être faite selon les mêmes principes définis
pour la préparation d'une intervention chirurgicale.
B) Préparation de la personne.
Expliquer le but du drainage et le soulagement immédiat ressenti après la ponction.
Expliquer la technique sous anesthésie locale.
Installation décubitus dorsale, les mains sous la tête.
Hygiène cutanée : préparation préopératoire.
Épilation de l'ombilic jusqu'au pubis.
Antisepsie cutanée.
C) Préparation du matériel.
Cathéter vésical sus-pubien, en général présenté sous forme de kit comprenant le trocart de
ponction et le cathéter (taille de 10 à 15 Ch).
Guide pour le cathéter (dépend de l'opérateur).
Champ troué, compresses et gants stériles.
Bistouri.
Fil serti de cathéter n'est pas à ballonnet.
Collecteur d'urine stérile, vidangeable, avec valve anti reflux, site de prélèvement et système
de fixation.
Nécessaire pour l'antisepsie + pince montée stérile avec compresse.
Anesthésie locale : seringue de 20 ml, aiguille IM ou à PL ; xylocaïne*à 2 % selon prescription
médicale.
Matériel pour pansement stérile + sparadrap.
D) Technique.
Rappel : asepsie rigoureuse.
Hygiène des mains : chirurgical pour l'opérateur, antiseptique pour l'infirmier.
Gants stériles.
Désinfection cutanée avec la pince montée.
Repérage du point de ponction (2 cm au-dessus du pubis) sur la ligne médiane de la vessie.
Installation du champ troué.
Anesthésie locale.
Connexions du sa collecteur et du cathéter : respect du système clos.
Incision punctiforme de la peau au bistouri.
Introduction de l'ensemble trocart cathéter par perforation de la paroi vésicale.
Retrait du trocart, par écartement en maintenant le cathéter bien en place.
Fixation du cathéter à la peau par un fil (si cathéter sans ballonnet) ou gonflage du ballonnet
avec de l'eau stérile (respecter la capacité indiquée).
Pansement stérile occlusif (éviter de couder le cathéter).
Fixation du cathéter avec du sparadrap.
Installation en position déclive du collecteur urines.
Vérification du bon écoulement de l'urine.
VI) SURVEILLANCE.
A) Identification des risques :
syndrome de levée d'obstacle ou d'hémorragie à vacuo par évacuation trop rapide d'un globe
vésical, d'une hématurie ou d'un caillotage.
Infection urinaire : fièvre, urines troubles ou malodorantes (à confirmer par un ECBU sur
prescription médicale).
Infections cutanées par défaut d'asepsie au moment de la pose ou du pansement.
Obstruction du cathéter sus-pubien.
Traumatisme par arrachage du cathéter.
B) Surveillance immédiate du drainage (idem sondage vésical) :
risque de syndrome de levée d'obstacle ou d'hémorragie vésicale à vacuo :
o vidange progressive de la vessie selon avis médical (surtout en cas de rétention
complète), en général : 200 ml.
o Puis clampage du tuyau de la poche (et non du cathéter) pendant 20 à 30 minutes
environ.
o Puis reprise de l'évacuation de l'urine selon le même principe.
C) Surveillance à moyen terme :
1) Prévention et surveillance du risque infectieux :
boissons abondantes 2 à 3 l par jour (éventuellement, compensation hydro électrolytique,
sur prescription médicale).
Manipulations aseptiques.
Surveillance des urines :
o limpidité : si trouble = risque d'infection (faire une bandelette urinaire) et
d'obstruction du cathéter.
o Dépôts : si dépôts, aspect de sable = risque de lithiase sur cathéter.
o Coloration : si hématurie = risque de caillots (l'aspect rosée des urines est normal
dans les 2 jours consécutifs à la pose).
o Diurèse journalière : risque d'obstruction du cathéter (penser aussi à la vidange
régulière du collecteur d'urines).
Surveillance de la température : 2 fois par jour = absence d'hyperthermie.
2) Prévention et surveillance du point de ponction :
réfection du pansement, stérile et occlusif, à renouveler selon la propreté et l'état du point
de ponction, généralement 2 à 3 fois par semaine.
Rinçage et séchage minutieux.
Surveillance du point de ponction : absence de rougeur, de suppuration, de douleur (risque
d'abcès, de phlegmon dans l'espace de Retzius).
Retzius : espace prévésical situé en avant de la loge viscérale, entre l'aponévrose prévésicale
et la symphyse pubienne, qui livre passage à des branches des artères obturatrices et
honteuses internes.
3) Surveillance de la bonne élimination :
vérifier la position correcte du cathéter.
Vérifier l'absence de courbures ou pliures sur l'ensemble du dispositif : cathéter, sac
collecteur et leurs connexions.
Vérifier l'absence de traction et de compressions sur le cathéter :
o cathéter fixé sur l'abdomen avec du sparadrap.
o Collecteur en position déclive, fixé sur la jambe.
Exceptionnellement et si nécessaire et sur prescription médicale, une bonne perméabili
peut être assurée par des lavages vésicaux (injection de 15 à 20 ml d'eau stérile, laisser
revenir le liquide, réaspirer si besoin). Le geste doit être effectué avec du matériel stérile et
une aseptie rigoureuse.
Si le sac collecteur est muni d'un site de prélèvement, le lavage se fera à cet endroit, avec
une aiguille et une seringue stériles afin de ne pas interrompre le système clos.
4) Changement du cathéter vésical sus-pubien :
toutes les 4 à 6 semaines, en fonction des protocoles de services.
Généralement réalisé en ambulatoire.
5) Transmissions :
tout élément de surveillance, geste, incident ou accident doit être noté dans le dossier de
soins, le carnet de liaisons ville hôpital. Si celui-ci fait défaut, il est important d'établir une
fiche de liaisons entre infirmiers.
6) Cas particuliers :
il existe des collecteurs de jour stériles, munis d'un site permettant de connecter une poche
de nuit.
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