Les anticorps permettent donc de neutraliser les agresseurs en les « bloquant » dans un complexe
immun, et de stimuler leur élimination en stimulant les phagocytes.
C- L’induction de la sécrétion des anticorps
Les lymphocytes B sont responsables de la production des anticorps. Chacune de ces cellules exprime
sur sa membrane plasmique un anticorps, capable de reconnaître un antigène et un seul. Avant tout
contact avec les antigènes, l’organisme possède environ 108 lymphocytes B différents, caractérisés par
leur anticorps. Cette très grande variété d’anticorps constitue le répertoire immunitaire. Elle permet à
l’organisme de faire face à l’incroyable diversité des agresseurs potentiels.
Seuls quelques lymphocytes B parmi plusieurs dizaines de millions possèdent un anticorps capable de
reconnaître un antigène donné. L’introduction de ce dernier dans l’organisme conduit à la sélection de
ces quelques cellules, et déclenche, après quelques jours, la sécrétion d’anticorps spécifiques. Ce
processus de sélection dite clonale se traduit également par la sélection de lymphocytes B
reconnaissant de plus en plus efficacement l’antigène. Il prend place dans les organes lymphoïdes
secondaires (rate et ganglions lymphatiques). Il est déclenché par la fixation de l’antigène sur
l’anticorps membranaire, qui induit la multiplication (phase d’amplification) du lymphocyte B et le
rend réceptif aux nombreux signaux qui vont lui permettre de se différencier en lymphocyte B
sécréteur, ou plasmocyte, véritable usine à produire des anticorps.
Ceci implique une étroite coopération avec les lymphocytes T4 qui, stimulés par l’antigène, sécrètent
des interleukines, qui stimulent l’expansion clonale des lymphocytes B et leur différenciation en
plasmocytes.
III- La surveillance des populations cellulaires par les lymphocytes T cytotoxiques
A- Caractéristiques et rôle des lymphocytes T cytotoxiques
Les lymphocytes T cytotoxiques (ou lymphocytes T8) sont capables de détruire des cellules, après un
contact membranaire étroit. Ces cellules, comme les lymphocytes T4, reconnaissent des fragments
issus de la digestion d’antigènes protéiques, exprimés sur la membrane plasmique de cellules
anormales ou dangereuses (cellules infectées par un virus, cellules cancéreuses…). Chaque
lymphocyte T8 reconnaît grâce à un récepteur spécifique un seul fragment protéique issu de l’antigène.
La liaison entre récepteur du lymphocyte T8 et fragment antigénique déclenche l’exocytose de petites
vésicules de sécrétion fabriquées par l’appareil de Golgi. Elles libèrent les molécules de perforine, qui
s’insèrent dans la membrane de la cellule cible, formant un canal. De l’eau et des sels entrent alors par
se canal, et provoquent l’éclatement de la cellule. Ce canal permet également le passage d’enzymes
lytiques sécrétées par le lymphocyte T (protéases) qui détruisent certaines protéines de la cellule cible.
Les débris sont ensuite éliminés par les macrophages.
B- La production des lymphocytes T cytotoxiques
De nombreux lymphocytes T pré-cytotoxiques existent avant tout contact avec l’antigène. La fixation
du fragment antigénique sur le récepteur membranaire des quelques lymphocytes T qui le
reconnaissent spécifiquement permet la sélection de ces lymphocytes. Sous l’effet de la double
stimulation exercée par l’antigène et par les messagers chimiques (interleukines) produits par les
lymphocytes T4, les lymphocytes T pré-cytotoxiques se multiplient (phase d’amplification) et se
différencient en lymphocytes T cytotoxiques. Cette différenciation se traduit en particulier par la
synthèse de perforines et de protéases.