ETRE CITOYEN A ATHENES AU 5ème SIECLE ? Problématique : qu’appelait-on démocratie et citoyenneté à Athènes au 5ème siècle avant notre ère ? ICOMMENT NAÎT ET S’IMPOSE L’IDEE DE DEMOCRATIE A ATHENES ? 1) Dans quel cadre géographique particulier naît la démocratie athénienne ? 2) Pourquoi arrive-t-elle à ce moment précis ? II- DANS QUELLE MESURE LA CITOYENNETE PRIVILEGE ? 1) Qui est citoyen ? 2) Quels sont les exclus de la citoyenneté ? 3) Comment sont éduqués les citoyens ? ATHENIENNE EST-ELLE UN III- COMMENT FONCTIONNE LA DEMOCRATIE ATHENIENNE ? 1) Quels sont les lieux et les outils de la démocratie à Athènes ? 2) En quoi la démocratie athénienne se présente-t-elle comme un modèle politique ? 3) Quel écart sépare la démocratie athénienne de la nôtre ? Notion à maîtriser : Atimie, citoyenneté, démocratie, isonomie, ostracisme Techniques à maîtriser -présenter un document (nature, auteur, contexte, destinataire, thème abordé) et tirer l’idée essentielle d’un texte -décrire un document iconographique -rédiger une réponse organisée avec un argument, un exemple, et en utilisant ses connaissances pour enrichir la réponse -localiser des événements et des Etats sur une carte, faire une petite légende Texte 1 : « Les nobles et le peuple furent en conflit pendant un long temps. En effet, le régime était oligarchique en tout ; et en particulier les pauvres, leurs femmes et leurs enfants étaient les esclaves des riches. Toute la terre était en un petit nombre de mains [...]. [Le peuple], pour ainsi dire. ne possédait aucun droit. » Aristote, Constitution d'Athènes, II, 1-3 Texte 2 : « Il arriva que les nobles et la foule furent en conflit pendant un long temps, En effet, le régime politique était aristocratique en tout. Les pauvres (. . .) étaient les esclaves des riches. (. . .) Toute la terre était dans un petit nombre de mains ; et si les paysans ne payaient pas leurs fermages, on pouvait les emmener en servitude, eux et leurs enfants ; car jusqu'à Solon, tous les prêts étaient gagés sur les personnes. Solon ramena à Athènes des hommes qui avaient été vendus. Il les fit libres. Il rédigea des règles, semblablement pour le méchant et pour le bon, adaptant à chacun une justice droite ». Solon (v. 640 - v. 558 av. J.C.), homme politique athénien, noble archonte en 594-593 (un des chefs de la cité), in Odes. Texte 3 :« Considérant qu'Evénor, le médecin, s'est toujours montré bienveillant à l'égard du peuple, qu'il a mis son art au service des citoyens et des autres habitants de la cité et que récemment, il a donné au Trésor public un talent d'argent, , le peuple a décidé de louer Evénor, Argien, et de lui décerner une couronne d'olivier pour prix de sa bienveillance à l'égard du peuple athénien. Il sera athénien, lui et tous ses descendants ; il pourra se faire inscrire dans la tribu, dans le dème et la phratrie qu'il voudra, conformément à la loi. Ainsi on votera sur son admission dans la prochaine réunion de l'assemblée. » D'après le Catalogue de inscriptions épigraphiques de langue grecque, Berlin 1877-1895 Texte 4 [22] (1) Dorénavant, même ses concitoyens, mus par l'envie, accueillaient avec plaisir ces calomnies, tandis que Thémistocle devenait forcément ennuyeux, à rappeler trop souvent ses hauts faits devant le peuple. Et de dire à ceux qui s'en irritaient: «Eh! quoi, cela vous gêne de vous trouver 1 fréquemment obligés par les mêmes personnes?» (2) Il déplut aussi au peuple en fondant le sanctuaire d'Artémis qu'il surnomma Aristoboulè pour suggérer qu'il avait lui-même donné d'excellents conseils à sa cité et aux Grecs; il établit ce sanctuaire près de sa maison, à Mélitè, là où les exécuteurs jettent aujourd'hui les corps des condamnés à mort et transportent les hardes et les cordes des pendus et des suicidés. (3) Il y avait -- et encore à notre époque --, dans le temple d'Aristoboulè une petite statue de Thémistocle: il a vraiment l'air de quelqu'un d'héroïque, non seulement d'âme, mais aussi d'apparence. (4) Cherchant à rabaisser sa valeur et sa supériorité, les Athéniens le frappèrent d'ostracisme: c'était leur habitude avec tous les hommes dont la puissance leur pesait et qui dépassaient, à leur avis, la mesure d'une égalité démocratique. (5) Car l'ostracisme n'était donc pas un châtiment: ce n'était au fond qu'un encouragement et un apaisement accordé à l'envie -- cette envie qui trouve plaisir à abaisser les hommes par trop éminents et qui exhale sa malveillance en leur infligeant cette marque d'indignité. Plutarque, Vie de Thémistocle Texte 5 : « A partir du VIè siècle, à Athènes puis dans le reste de la Grèce ( à l’exception de Sparte et de la Crète conservatrices), les préoccupations militaires passèrent au second plan dans l’éducation comme dans la vie – l’homoplachia (…), le « combat en armes » ne désigne plus que l’escrime. Pour nous, le terme éducation » évoque d’abord l’école, l’écriture et la lecture. Pour les Grecs, ce fut longtemps la palestre et le gymnase où l’enfant, puis l’adolescent, pratiquaient les sports. (…) D’abord réservée à une élite aristocratique, l’éducation sportive du gymnase fut progressivement ouverte à d’autres couches de la société, à mesure que la société évoluait vers la « démocratie ». Les femmes en étaient exclues bien entendu (la cité grecque était un club d’hommes ») encore que l’extension de l’éducation, et donc du sport, aux femmes se rencontra ici où là [ndlr, pas à Athènes]. L’éducation grecque (…) était aussi artistique, et d’abord musicale, avant d’être littéraire. (…)Le chant, surtout le chant choral à l’unisson, (…) faisaient partie intégrante de l’entraînement du jeune Grec à l’âge archaïque comme à l’âge classique. (…) La diffusion de l’alphabet eut bientôt pour conséquence l’introduction d’un troisième type d’enseignement, l’école telle que nous la connaissons aujourd’hui, où l’enfant, sous la conduite d’un maître (…) apprenait à lire où à écrire. (L’arithmétique est toujours restée marginale, confinée dans la pratique du calcul. » H.I.MARROU in M.FINLEY, l’Héritage de la Grèce, Texto, Tallandier, réédition 2009 Texte 6 : Avec Aristophane, dans l’Assemblée des femmes, les Athéniennes décident de prendre le pouvoir, lasse de l’incompétence et de la misogynie des hommes… Elles ne tardent pas à reproduire les mêmes erreurs…Le théâtre, loisir premier des Athéniens, est aussi l’occasion d’une réflexion politique et de l’ouverture d’un débat citoyen. « GAILLARDINE Tire toi de là aussi, et va t’asseoir là-bas! Avec notre permission, je décide que c’est moi-même qui mettrai la couronne et qui parlerai. [prenant le ton d’un discours solennel] Je supplie les dieux d’accorder à nos délibérations des suites salutaires! Moi qui ai place à part entière, tout comme vous, dans la communauté de ce pays, je suis ulcéré, accablé de notre conduite politique! Elle est gangrenée. Je constate qu’elle donne les leviers de commande à des malfaisants. S’il y en a un qui se comporte bien pendant un jour, pendant dix jours il entasse les méfaits. On passe les responsabilités à un autre? Il fait encore bien pire! Ah! Ce n’est pas facile de chapitrer les hommes aussi contrariants que vous! Ceux qui sont plein de bon vouloir à votre égard, vous les redoutez. Et ceux qui ne vous veulent pas de bien, à tout coup vous êtes à leurs genoux. L’Assemblée? Il fut un temps où nous la désertions totalement, mais du moins nous étions d’accord sur la canaillerie d’Agyrrhios (celui qui fit accorder une indemnité de 3 oboles pour assister à chaque séance de l’Assemblée)! A présent nous y venons. Mais celui qui touche l’allocation le porte aux nues, tandis que celui qui ne la touche pas crie : à mort les profiteurs d’Assemblée qui font la chasse aux allocations! » ARISTOPHANE, l’Assemblée des femmes, Théâtre complet II, Folio Classique, 1966, p 383. Texte 7 : Discours de Périclès rapporté par Thucydide à l’occasion de l’inhumation des premières victimes des guerres du Péloponnèse. « Notre constitution politique n’a rien à envier aux lois qui régissent nos voisins; loin d’imiter les autres, nous donnons l’exemple à suivre. Du fait que l’Etat, chez nous, est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie. En ce qui concerne les différends, l’égalité est assurée à tous par les lois; mais en ce qui concerne la participation à la vie publique, chacun obtient la considération en raison de son mérite, et la classe à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle; enfin nul n’est gêné par la pauvreté et par l’obscurité de sa condition sociale, s’il peut rendre des services à la cité (…) Nous savons concilier le goût du beau avec la simplicité et le goût des études avec l’énergie. Nous usons de la richesse pour l’action et non pour une vaine parade en paroles. (…) 2 En un mot, je l’affirme, notre cité dans son ensemble est l’école de la Grèce. » THUCYDIDE, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, tome 1, Garnier Flammarion, II 37 sq 3 I-COMMENT ATHENES ? NAÎT ET S’IMPOSE L’IDEE DE DEMOCRATIE A 1)Dans quel cadre géographique particulier naît la démocratie athénienne ? MA 30’ Cartes page 14-15 + phot page 13 +fond de carte de l’Attique et de la Grèce hellénistique Situer sur la carte : -Athènes et le Pirée, la mer Egée, la mer Ionienne -le Mont Olympe, le Pentélique ( marbre), le Laurion (cuivre) -les limites administratives de la cité Site particulier de l’acropole + climat méditerranéen propice au dialogue en plein air 2)Pourquoi arrive-t-elle à ce moment précis ? CD 15’ Carte page 15 : à quels ennemis Athènes doit-elle faire face ? Quelle est son attitude dans la victoire ? -les Perses dominant une grande partie de l’Asie Mineure ( actuelle Turquie) battus à Marathon et Salamine -Sparte et ses alliés au moment de la guerre du Péloponnèse (431-404) -fort impérialisme = ligue de Délos comme moyen d’assujettissement + affaire du trésor ramené de Délos à Athènes Sur le fond de carte, situer l’empire perse, Sparte, Salamine et Marathon MA 45’ Docs annexes + doc 4 page 19 Texte 1 : « Les nobles et le peuple furent en conflit pendant un long temps. En effet, le régime était oligarchique en tout ; et en particulier les pauvres, leurs femmes et leurs enfants étaient les esclaves des riches. Toute la terre était en un petit nombre de mains [...]. [Le peuple], pour ainsi dire. ne possédait aucun droit. » Aristote, Constitution d'Athènes, II, 1-3 4 Texte 2 : « Il arriva que les nobles et la foule furent en conflit pendant un long temps, En effet, le régime politique était aristocratique en tout. Les pauvres (. . .) étaient les esclaves des riches. (. . .) Toute la terre était dans un petit nombre de mains ; et si les paysans ne payaient pas leurs fermages, on pouvait les emmener en servitude, eux et leurs enfants ; car jusqu'à Solon, tous les prêts étaient gagés sur les personnes. Solon ramena à Athènes des hommes qui avaient été vendus. Il les fit libres. Il rédigea des règles, semblablement pour le méchant et pour le bon, adaptant à chacun une justice droite ». Solon (v. 640 - v. 558 av. J.C.), homme politique athénien, noble archonte en 594-593 (un des chefs de la cité). Document Texte 1 Texte 2 Carte du livre Inégalité ou problème pointé du doigt Politique = pas d’égalité devant la loi ni de représentants du peuple Sociale et juridique = esclave Economique = les pauvres (femmes, esclaves) sont les plus marginalisés Sociale et juridique = esclavage Politique = pouvoir aux biens nés, les aristocrates Economique = paysans endettés obligés de se vendre comme esclaves, concentration de la propriété foncière entre quelques riches possédants Manque de mixité sociale, trop fort repli sur soi des différentes communautés composant la population athénienne 5 Réforme envisagée Aucune Affranchissement des esclaves pour dettes Redécoupage administratif de la cité en 3 cantons : la ville (asty) sa côte ( paralie) et sa campagne intérieure (mésogée). Chaque canton est divisé en en dix dèmes (quartiers). Une trittye correspond à la réunion d’un dème de l’asty, un de la paralie, un de la mésogée. But = renforcer la participation à la vie politique et brasser davantage les populations, mettre chaque dème au contact des problèmes d’un autre canton LA CÔTE ou PARALIE INTERIEUR, la MESOGEE ATHENES, la Ville ou ASTY CM 30’ Compléter une petite chronologie MONARCHIE OLIGARCHIE HEREDITAIRE ARISTOCRATQUE Origines mythiques 662 (Homère, 9°-8°) réforme de Dracon TYRANNIE DEMOCRATIE 561 510 594 : réforme de Solon 508 : réforme de Clisthène Marathon Salamine 490 480 6 L’arrivée de la démocratie à Athènes est le fruit d’un lent processus visant à rendre impossible le retour à la tyrannie (après les deux coups d’Etat de Pisistrate) ou à la monarchie, à éviter les guerres de clan (la stasis). Athènes n’est pas la seule à se réformer : Lycurge à Sparte réforme les lois sur le partage des terres, et à Thèbes on instaure un contrôle des naissances pour éviter le morcellement à l’infini des propriétés. La cité a aussi patiemment tissé des liens de solidarité entre ses membres depuis le 7ème siècle, avec l’avènement d’une monnaie commune, la drachme, et d’autre part la réforme militaire instaurant la phalange hoplitique. Toute la législation se fait en réponse aux menaces militaires et aux crises économiques : les lois élaborées sont écrites sur des stèles tournantes dans la cité ou conservées sur l’agora. Mais la démocratie met du temps à se mettre en place, il fallut en passer par une tyrannie clairement dirigée vers la destruction des structures aristocratiques. La démocratie s’impose également par l’élimination des ennemis, d’abord les Perses lors les guerres médiques (490-479) puis les Lacédémoniens (Spartiates) lors des guerres du Péloponnèse (434-409). Athènes devient alors la ville majeure de la péninsule grecque, et prend la tête d’une ligue défensive l’année suivante (la Ligue de Délos) ; elle s’attire d’ailleurs les foudres de ses alliés en en détournant le trésor, pour construire des bâtiments monumentaux. L’âge d’or d’Athènes correspond au gouvernement de Périclès, réélu stratège 15 fois consécutivement : il engage sa cité dans la guerre du Péloponnèse, victorieuse mais coûteuse en vies humaines, et surtout embellit (excessivement ) sa cité pour en faire un modèle politique. Pour ce faire, il détourne à son profit le trésor de Délos, qu’il ramène à Athènes. Il s’attire les foudres de ses « alliés ». II-DANS QUELLE MESURE LA CITOYENNETE ATHENIENNE EST-ELLE UN PRIVILEGE ? 1)Qui est citoyen ? MA 30’ 7 Docs 1 et 2 page 18 : à quelles conditions est-on citoyen à Athènes ? -résider ou ester en justice ne suffit pas -être fils de citoyen et de fille de citoyen -exercer le pouvoir, participer à la vie politique -avoir fait son service militaire ( hoplitique) Doc 5 page 21 : un citoyen peut-il être pauvre ? En théorie oui grâce au principe d’isonomie ( égalité devant la loi) En réalité le citoyen qui prétend exercer des magistratures doit faire preuve de générosité et faire des dons pour construire des sanctuaires, financer des « liturgies », et les fêtes qui vont avec. Néanmoins, conscient que pour un citoyen pauvre un jour sans travail est un jour sans pain, les autorités athéniennes instaurent le misthos (indemnité pour dédommager) On peut devenir à cette dernière condition citoyen en étant au départ étranger, « métèque » ( texte d’Evenor). On parle d’évergésie. Considérant qu'Evénor, le médecin, s'est toujours montré bienveillant à l'égard du peuple, qu'il a mis son art au service des citoyens et des autres habitants de la cité et que récemment, il a donné au Trésor public un talent d'argent, , le peuple a décidé de louer Evénor, Argien, et de lui décerner une couronne d'olivier pour prix de sa bienveillance à l'égard du peuple athénien. Il sera athénien, lui et tous ses descendants ; il pourra se faire inscrire dans la tribu, dans le dème et la phratrie qu'il voudra, conformément à la loi. Ainsi on votera sur son admission dans la prochaine réunion de l'assemblée. D'après le Catalogue de inscriptions épigraphiques de langue grecque, Berlin 1877-1895 2)Quels sont les exclus de la cité ? MA 30’ Qui n’est pas citoyen ? Femmes, esclaves, métèques… Documents 1 et 3 page 36 2 page 36 Catégorie sociale représentée esclave Activités Rôle dans la vie politique Nul Tâches de domestique, bâtiment, travaux des champs, extraction minière Poissonnier Nul sauf qq cas (commerçant, rares d’évergésie artisan, armateur) ayant donné droit à la citoyenneté Métèque 8 4 et 5 page 37 femmes Tâches ménagères, l’oikos est son domaine, maternité et éducation des tous petits Nul On peut aussi ne plus être citoyen… [22] (1) Dorénavant, même ses concitoyens, mus par l'envie, accueillaient avec plaisir ces calomnies, tandis que Thémistocle devenait forcément ennuyeux, à rappeler trop souvent ses hauts faits devant le peuple. Et de dire à ceux qui s'en irritaient: «Eh! quoi, cela vous gêne de vous trouver fréquemment obligés par les mêmes personnes?» (2) Il déplut aussi au peuple en fondant le sanctuaire d'Artémis qu'il surnomma Aristoboulè pour suggérer qu'il avait lui-même donné d'excellents conseils à sa cité et aux Grecs; il établit ce sanctuaire près de sa maison, à Mélitè, là où les exécuteurs jettent aujourd'hui les corps des condamnés à mort et transportent les hardes et les cordes des pendus et des suicidés. (3) Il y avait -- et encore à notre époque --, dans le temple d'Aristoboulè une petite statue de Thémistocle: il a vraiment l'air de quelqu'un d'héroïque, non seulement d'âme, mais aussi d'apparence. (4) Cherchant à rabaisser sa valeur et sa supériorité, les Athéniens le frappèrent d'ostracisme: c'était leur habitude avec tous les hommes dont la puissance leur pesait et qui dépassaient, à leur avis, la mesure d'une égalité démocratique. (5) Car l'ostracisme n'était donc pas un châtiment: ce n'était au fond qu'un encouragement et un apaisement accordé à l'envie -- cette envie qui trouve plaisir à abaisser les hommes par trop éminents et qui exhale sa malveillance en leur infligeant cette marque d'indignité. Plutarque, Vie de Thémistocle définition de l’ostracisme et de l’atimie ostracon photo 5 page 19 3)Comment sont éduqués les citoyens ? CD 30’ ► texte de Marrou sur l’éducation protéiforme -éducation d’abord physique, de moins en moins tournée vers la guerre mais toujours tournée vers la culture du groupe -éducation artistique centrée sur la musique, mais toujours centrée sur le chœur donc le groupe -éducation « classique » surtout littéraire -notons que le sport a une place primordiale et quasi sacrée : les Jeux Olympiques, tous les 4 ans, font s’affronter les athlètes de l’ensemble du monde hellénistique ► la guerre : doc 2 page 18 et 4 page 21 9 les hoplites = devoir de faire son service militaire pendant deux ans, vie en communauté, apprentissage de la phalange ( technique qui participe à la victoire de Marathon où le bouclier du voisin vous protège pendant l’assaut) description de l’équipement hoplitique : le casque à plumeau, les cnémides, le javelot, le sabre, le cheval pour les plus fortunés ( on se paie son équipement) un citoyen de 20 à 60 ans peut être mobilisé pour défendre sa patrie. Chaque citoyen proportionnellement à ses revenus finance l’effort de guerre, les plus riches arment des navires, les trières. ► le théâtre, texte d’Aristophane -occasion de dénoncer les travers politiques de la société : corruption, sexisme, arrivisme, démagogie, danger du culte du pouvoir -toujours une occasion de réunir la communauté, de faire la fête, de débattre -dimension cathartique aussi ► la religion : la religion est partout. Le bon citoyen finance les liturgies et, au moment de prêter serment pour l’éphébie, a promis de ne pas déshonorer ses dieux et sa cité. Aucune décision importante n’est prise sans consulter les dieux, pour l’individu (mariage, naissance) comme pour le groupe ( pour livrer bataille). Souvent c’est l’occasion d’une grande fête avec un banquet, des sacrifices… La plus importante est la fête des Panathénées, qui se déroule tous les 4 ans, dure 6 jours au cœur de l’été (une fête dite des Petites Panathénées se déroule tous les ans) MA 30’ Doc 2 page 40 et plan page 44 : en l’honneur de qui se déroule cette fête ? Vous semble-t-elle exclusivement religieuse ? Docs 1,2 et 5 page 40-41, plan page 44 : comment hommes et femmes se partagent-ils les rôles ? Question de synthèse : quelle image les Grecs donnent-ils à voir aux étrangers à travers cette fête ? Tout ce qui concerne les préparatifs, le tissage du péplos, la remise par les Ergastines à la déesse, …appartient aux femmes, les hommes défilent et exaltent leur virilité militaire, sauf les prêtres qui président les liturgies. La fête est religieuse, en l’honneur de la déesse protectrice de la ville, Athéna, elle est aussi et surtout politique et culturelle : elle doit montrer aux étrangers 10 la cohésion du groupe, la participation de tous aux décisions du groupe, et la hiérarchie interne du groupe. Elle révèle aussi la puissance financière de la cité, à travers les banquets, les sacrifices … C’est une fête et un spectacle politique autant qu’une célébration religieuse et rituelle. Compléter avec diaporama III-COMMENT FONCTIONNE LA DEMOCRATIE ATHENIENNE ? 1)Quels sont les lieux et les outils de la démocratie à Athènes ? CD 1h Doc 3 page 22 : quel est le principe fondateur du régime politique athénien Egalité >>> isonomie (égalité devant la loi) et devant l’impôt 11 Ecclesia Boule Magistrat s lieu où se Fonctions tient cette de institution l’institution ou du lieu Pnyx Débat et ordre du jour Nb de citoyens dans cette institution 6000 actifs parmi 40000 citoyens Agora - Fait la loi et 500, 50 par Bouleuterion la fait tribu exécuter Acropole stratèges 10 Mode de désignation et conditions d’appartenance archontes Election puis tirage au sort Tirage au sort plus de 30 ans Tirés au sort Héliée Acropole Aéropage Acropole 9 puis 10 Tribunal 6000 populaire Héliastes Crime de Anciens sang, archontes incendie et thesmotète s 12 Etre citoyen (voir plus haut)- 40 réunions par an Tirage au sort – nb : une commission permanente, la prytanie Election Pour l’Héliée, évoquer le mode de désignation et les pratiques: les jetons, le kleroterion (manuel page 17) et la clepsydre ► une démocratie directe et représentative 2)En quoi la démocratie athénienne se présente-t-elle comme un modèle politique ? MA 30’ texte 5 page 30 (élargi) : après avoir présenté le document, vous répondrez à la question du titre. Essai historique intitulé Histoire de la guerre du Péloponnèse relatant un discours de Périclès, stratège réélu 14 fois. Un discours de propagande alors que la cité est en guerre contre Sparte et honore ses soldats morts. Thucydide est un noble athénien ayant eu une part active dans cette guerre, et qui a aussi assumé la fonction de stratège. Contemporain des faits donc, il fut ensuite exilé de sa ville. Il prend des libertés avec les propos des acteurs. Livre sans doute achevé en 411 à la fin de sa vie, 20 ans après le début de la guerre. Modèle à suivre qui n’est point une imitation : volonté d’inspirer d’autres constitutions chez les cités voisines : vante un modèle égalitaire et méritocratique, où chacun peut solliciter la justice. La pauvreté n’est pas discriminante selon Périclès, et le modèle est prospère. ► un modèle méritocratique et expansionniste, égalitaire, prosélyte « l’école de la Grèce » 3) Quel écart sépare la démocratie athénienne de la nôtre ? CD puis CM 30’ Texte 2 page 29 Seuls peuvent percer ceux qui sont bons orateurs et qui ont été formés pour cela, donc des citoyens plus fortunés ou héritiers des aristocrates. Les discours sont souvent plus importants que les actes : Isocrate pointe le risque de la démagogie. + impérialisme et parfois spoliation ( trésor de la ligue de Délos) 13 + exclusion de la majorité de la population de la vie politique (100 000 esclaves, 110 000 femmes et enfants, 40 000 étrangers) + faible participation à la vie démocratique pour des raisons pratiques ( perte d’argent, manque d’éducation politique) + éviction arbitraire de serviteurs de la cité prétendument tyranniques (Thémistocle) + religion d’Etat imposée ► une démocratie d’exclusion où le groupe prime l’individu et où la religion est omniprésente dans les actes civiques comme dans les actes quotidiens. 14