Dans l'école la plus distinguée de notre empire gaulois, on se met à enseigner les
chants des différentes peuplades, qui se sont installées sur le territoire de la
Gaule. Ainsi, on enseigne les chants gothiques, burgondes ou vandales. Un
jeune professeur organise une session pour apprendre ces chants barbares
proférés dans la langue wisigothe, la langue des diablottes d'au-delà de la grande
mer.
Comment expliquez-vous ce phénomène ?
L’élite de l’Empire semble avoir perdu pied face à l'inflitration des peuples
barbares. Elle veut apprivoiser ces nouveaux arrivants en adoptant son langage
et sa manière de parler sur des rythmes heurtés et brutaux. L'élite a renoncé à
contrôler les passages sur le Rhin et le Danube, pour mieux pouvoir confier à
des peuples venus d'ailleurs les travaux les plus rudes et même la défense de
l'Empire. Elle se retrouve donc amenée à adopter non seulement des peuples,
mais aussi leurs manières rudes et sauvages.
Pourtant, à Lutèce, il y a aussi des chants que l’on n’aime pas...
Dans la ville de l'empereur Julien et de sainte Geneviève, la régie des transports
lutétiens par chariots et navires n’a pas accepté des affiches en faveur d’un
concert de prêtres et de chantres du culte chrétien, qui sort de plusieurs siècles
de persécutions. C’est en effet ce qu’a annoncé l’évêque de l'importante cité
alpine d’Embrun, dans un mandement adressé à tous les fidèles. L’évêque
constate laconiquement le refus de la régie lutétienne de cette réclame qui
annonçait un concert aux arènes de Lutèce. Ce concert doit soutenir les chrétiens
de Mésopotamie, durement persécutés, dont certains ont même quitté Babylone.
Cette régie avait pourtant accepté sans difficulté des affiches en faveur des
sacrifices de poulets offerts à Mithra, le dieu unique venu d'Orient.
Comment expliquez-vous cela ?
Les élites de l’Empire n’ont pas le même degré d’accommodement selon les
religions et les cultures. Certains ont encore du mal à comprendre cette religion
fondée par un charpentier victime d’un supplice, qui a pourtant connu un grand
succès dans l’Empire. On fait mémoire d’ailleurs, cette semaine, du supplice du
fondateur de cette religion.
Manu le trembleur passe un mauvais quart d’heure
La guerre des chefs fait rage dans le clan des solfériniens après leur cuisante
défaite électorale. Manu le trembleur est contesté. Y a plus de sièges et le grisbi