Brevet de Technicien supérieur Commerce international 1ère année Economie générale – Le partage inégal des revenus et du patrimoine ------------------------------------------------------------------------Finalement, la seule question véritablement importante que pose l’Economie ne résume-t-elle pas à mesurer le niveau des richesses créées (Cf. le débat sur les indicateurs économiques) et à décrire les modalités de répartition de ces richesses ? Les économistes ont inventé la notion de valeur ajoutée qui mesure la richesse créée par l’activité de production marchande et non marchande. Elle constitue donc l’origine de tous les revenus distribués aux agents économiques. Le partage de la VA conduit les groupes sociaux à s’opposer. Un rapport de force préside les relations entre salariés et employeurs : - La croissance relative des salaires, pour une VA donnée, entraîne la diminution de la part des profits. - Les apporteurs de capitaux peuvent s’inquiéter d’une diminution des dividendes versés ou d’une réduction de la capacité d’autofinancement de l’entreprise. La grève constitue le moyen le plus classique de la revendication salariale. Mais l’issue de ce rapport de force reste largement déterminée par : le taux de croissance, le taux de chômage, les modes d’organisation de la négociation collective Les pouvoirs publics, depuis les années 80, encouragent d’autres formes de rapports : - L’association des salariés au profit des entreprises... - Le développement de l’actionnariat salarié... (Dont les stocks options) Selon les libéraux, la diminution de la part des profits dans la VA réduit l’incitation à investir et, donc, la croissance économique et l’emploi. Ils préconisent la mise en œuvre d’une politique de l’offre visant à la restauration des profits des entreprises. Les keynésiens affirment que la diminution de la part des salaires dans la VA peut entraîner une restriction des débouchés pour les entreprises. L’investissement se réduit par manque d’une demande suffisante. Les gains de productivité doivent absorber la hausse des salaires que préconisent les keynésiens, afin d’éviter une inflation trop importante. I – LA REPARTITION PRIMAIRE des REVENUS Elle rémunère les facteurs de production et l’ensemble des intervenants du circuit économique d’une société. A – La rémunération de l’ensemble des intervenants du circuit économique. Cf. schéma ci-joint. B - Le partage de la richesse, une question économique, politique et sociale centrale. Quelles sont les catégories qui bénéficient de la croissance ? La réponse reste complexe. Les revenus vont à deux grands ensembles: le capital et le travail. Si l'on considère 1982 comme point de départ, la diminution de la part des salaires est incontestable. Toutefois, cela est en partie dû au fait que la production est devenue plus "capitalistique", il faut davantage d'équipements pour produire, ce qui se traduit donc par un niveau plus important d'amortissements: une fois ces derniers retirés, les profits nets sont plutôt en baisse. Pourtant, les salariés ont eu le sentiment de perdre du terrain. D'abord parce qu'à l'intérieur de la rémunération des salariés, ce sont les cotisations sociales qui ont augmenté le plus. Lesquelles financent des revenus plus ou moins différés (retraites, chômage, arrêts maladie...). Ensuite parce qu'une bonne partie des emplois créés sont des emplois aidés ou à domicile, souvent mal rémunérés. 1 II – LA REPARTITION SECONDAIRE VISE à REDISTRIBUER les REVENUS La redistribution de revenus désigne donc la modification, par les administrations publiques, des revenus primaires versés aux ménages. Le poids économique, politique et social garde une place fondamentale dans les pays développés à économie de marché. - Mais des inégalités de revenu disponible et de patrimoine subsistent. - La croissance ne constitue donc pas une garantie de réduction des inégalités et de la pauvreté. A – Le mécanisme de redistribution Cf. schéma ci-joint B – Les modalités actuelles de la redistribution réduisent-elles vraiment les inégalités et la pauvreté ? - Cf. texte ci-joint - Cf. dossier III – L’INFLUENCE de la REPARTITION du PATRIMOINE sur les INEGALITES Les déterminants du montant du patrimoine Le patrimoine est très inégalement réparti dans la population. En 2004, les ménages français possèdent en moyenne 220 500 euros, mais seulement la moitié d’entre eux ont un patrimoine supérieur à 118 000 euros (patrimoine médian). Le rapport entre patrimoine moyen et patrimoine médian est de 1,9. 1 - Le revenu disponible conditionne directement les capacités d’épargne des ménages. - Plus les revenus sont élevés, plus le niveau du patrimoine augmente. - Le quart des ménages qui perçoit les revenus les plus bas (premier quartile) détient en moyenne 97 300 euros de patrimoine, contre 437 700 euros pour les ménages du dernier quartile. 2 - L’âge est également un déterminant majeur du patrimoine. - D’une part, les décisions d’épargne ou de désépargne évoluent au cours du cycle de vie (un ménage s’endette plutôt au début de la vie, puis il épargne en vue de la retraite). - D’autre part, ce profil d’accumulation patrimoniale se combine avec des effets générationnels, les jeunes générations étant plutôt moins riches que leurs aînées au même âge. Les montants de patrimoine médian augmentent jusqu’à 50-60 ans et diminuent ensuite : la moitié des ménages dont la personne de référence a moins de trente ans disposent de moins de 12 000 euros, contre 185 500 euros pour les ménages de quinquagénaires et 116 100 euros pour les ménages dont la personne de référence a atteint 70 ans. 3 – Le statut professionnel. - Pour un indépendant sur deux (artisan, commerçant ou chef d’entreprise), le patrimoine est supérieur à 233 300 euros, et pour un sur dix, il dépasse le million d’euros. Le patrimoine résulte de l’accumulation chez les indépendants de biens indispensables à leur activité : leur patrimoine professionnel représente en moyenne 31 % de leur patrimoine total, mais les différences en leur sein sont importantes puisque 40 % des ménages dont la personne de référence exerce une profession indépendante ne possèdent pas de patrimoine professionnel. - Parmi les salariés, seuls les cadres disposent d’un patrimoine d’importance comparable, tout en étant moins nombreux à atteindre les montants de capital les plus élevés : un cadre sur dix possède un patrimoine supérieur à 832 300 euros. 4 – La situation géographique. Les zones rurales et les communes de moins de 20 000 habitants accueillent une part plus élevée d’indépendants que les communes plus importantes, exploitants agricoles en particulier. Les ménages habitant ces zones géographiques ont donc des patrimoines médians qui sont entre 1,3 et 1,7 fois plus importants que les ménages résidant dans les communes de plus de 20 000 habitants. Ce sont cependant les ménages parisiens qui possèdent en moyenne les patrimoines les plus élevés. Ceci s’explique par les fortes disparités qui caractérisent Paris : cette ville accueille à la fois des ménages très fortunés (10 % possèdent plus de 871 000 euros) et des ménages très modestes (10 % possèdent moins de 1 500 euros). Patrimoine : il s’agit ici du patrimoine brut car l’endettement du ménage n’est pas déduit ; ce patrimoine brut inclut la résidence principale, la résidence secondaire, l’immobilier de rapport – c’est-à-dire rapportant un revenu foncier, les actifs financiers du ménage, et les actifs professionnels lorsque le ménage a une activité d’indépendant à titre principal ou secondaire. Il n’inclut ni les biens durables, ni les bijoux, ni les œuvres d’art. Les montants de patrimoine de l’enquête Patrimoine réalisée par l’Insee ont été recalés sur les montants de la Comptabilité nationale. Les enquêtes réalisées auprès des ménages n’appréhendent en effet que partiellement les montants de patrimoine. 2