Women`s Electoral Participation

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Participation électorale des femmes
Lisa Young
Department of Political Science
University of Calgary
19 mars 2002
Le présent document donne un aperçu de la recherche effectuée sur la participation
officielle des femmes à la vie politique canadienne, comme électrices, membres de partis
politiques, candidates et législatrices. L’objectif est de renseigner les lecteurs sur le champ de la
recherche actuelle, ses forces et ses faiblesses, ainsi que de suggérer quelques avenues de
recherche semblables ou différentes sur la participation des minorités au processus politique
officiel.
L’étude de la participation des femmes au processus politique officiel a commencé dans
les années 70, inspirée par la mobilisation des femmes. Les pionniers de ce champ de recherche
semblaient en marge du courant des sciences politiques, qui avait jusqu’alors négligé cet aspect.
Pourtant, leurs études ont suivi de manière générale le courant dominant des sciences politiques,
tant par l’accent mis sur la scène politique officielle que par le recours aux méthodes empiriques
généralement acceptées en sciences sociales. Du reste, c’est très probablement compte tenu de
cette orientation et de ces méthodes que la littérature sur « les femmes en politique » est
désormais considérée comme une partie du courant empirique de recherche en sciences
politiques au Canada, même si on n’y voit qu’un domaine secondaire auquel on prête peu
attention.
Notre exposé sur les publications consacrées à la participation des femmes au processus
électoral s’articule autour de deux grands champs de recherche : la position des femmes dans le
processus politique et leur comportement dans l’arène. Le premier englobe les études sur les
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femmes en tant qu’électrices, leur participation aux partis politiques et leur candidature aux
élections. La recherche en ce domaine porte essentiellement sur l’absence relative des femmes du
processus politique officiel et sur les motifs de cette absence. Le deuxième champ de recherche
est celui du comportement des femmes sur la scène politique officielle, à titre de membres d’un
parti ou de législatrices. Une partie des ouvrages porte sur la discrimination vécue par les
femmes au sein des institutions politiques – comme législatrices en butte aux abus de leurs
collègues ou comme chefs de partis vues avec plus de circonspection que les hommes par les
médias de masse. La majeure partie des auteurs entendent vérifier si la participation des femmes
à la politique a une incidence sur leur comportement ou sur les choix de politiques.
Section I : Où en sont les femmes?
Bien que la représentation féminine parmi l’élite politique ait régulièrement augmenté
depuis quelque trente ans, elle reste faible par rapport à ce qu’elle est dans d’autres pays et en
regard de l’idéal démocratique d’une représentation proportionnelle à leur poids démographique
général. Cela étant, les études convergent vers un thème : là où est le pouvoir, il n’y a pas de
femmes. C’est vrai autant en politique municipale que dans l’actuel cabinet fédéral. La majeure
partie de la littérature documente cette tendance, cherche à l’expliquer et suggère quelques
solutions.
Les femmes comme électrices
Le vote est la forme la plus élémentaire de participation au processus politique officiel.
Or, ce droit démocratique a été dénié aux femmes canadiennes jusqu’en 1920 (et même 1940 au
Québec et jusque dans les années 60 pour ce qui est des femmes autochtones). Après avoir
obtenu ce droit, les femmes sont restées moins nombreuses que les hommes à voter, jusque dans
les années 70, où elles sont alors devenues aussi nombreuses, voire plus qu’eux, à voter.
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Le vote est-il devenu une puissante ressource politique pour les femmes? Comme elles
représentent plus de la moitié de l’électorat et ont légèrement plus tendance que les hommes à
exercer leur droit, elles pourraient théoriquement, étant donné leur majorité numérique, avoir une
incidence considérable sur le processus politique. Pourtant, cette influence reste virtuelle.
Comme les hommes, les femmes ne votent pas en bloc. Leurs perspectives politiques
fondamentales divergent et leurs intérêts politiques ainsi que leur comportement électoral varient
en conséquence. Cependant, dans la mesure où il existe des différences systématiques entre le
comportement électoral des hommes et celui des femmes – on parle de fossé des sexes
électoral –, les partis politiques montrent une certaine sensibilité aux préoccupations particulières
des femmes.
Il y a de ces fossés persistants pour ce qui est du parti préférentiel au fédéral. Ainsi, le
Parti progressiste-conservateur et l’Alliance canadienne conservatrice réformiste sont moins
appréciés des femmes que des hommes. Quant aux libéraux et aux néo-démocrates, ils sont
moins populaires auprès des hommes que des femmes. Quoi qu’il en soit, cette divergence s’est
rarement traduite en une source d’influence pour les femmes. Young (2000, p. 202) observe que
les leaders féministes canadiennes n’ont pas emboîté le pas à leurs homologues américaines, qui
ont tenté pour leur part de concrétiser les différences entre les sexes sur le chapitre des suffrages
et d’en faire une ressource politique. Cette réserve est due en partie à la tendance suivie par les
différences entre les sexes dans l’électorat canadien, le Parti libéral tirant plus avantage de la
situation Nouveau Parti démocratique (NPD) plus féministe. Par ailleurs, le fossé entre les sexes
sur la scène politique provinciale et municipale a été peu analysé.
D’où vient cette différence entre les sexes s’agissant d’inclinaison politique? Selon
Gidengil (1995) et Everitt (1998), les femmes sont plus préoccupées de bien-être collectif et
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donc plus favorables à l’État providence que les hommes, plus soucieux pour leur part de
politique macro-économique et, plus particulièrement, de taux d’imposition et d’endettement
public. Ces préférences expliquent en parti pourquoi le suffrage féminin favorise le NPD et les
Libéraux, relativement plus à gauche, aux dépens des partis de centre droit.
Les femmes dans les partis politiques
Les femmes militent dans les partis politiques canadiens depuis le début du XXe siècle ou
à peu près, mais jusqu’aux années 70, leur participation tenait surtout du rôle de soutien. Vers la
fin des années 60, le mouvement féministe a conduit les militantes à remettre en question le
caractère de leur action dans les affaires des partis. Le rapport de la Commission royale
d’enquête sur la situation de la femme au Canada a d’ailleurs encouragé cette orientation en
suggérant que les partis « libèrent » leurs auxiliaires féminines et encouragent les femmes à
prendre part à l’essentiel de la vie des partis.
Or, malgré leur activisme dans les trois grands partis nationaux de l’époque, les femmes
sont restées sous-représentées dans la plupart des volets de la vie des partis pendant toute la
décennie 1980-1990. L’étude la plus exhaustive sur le sujet est celle de Sylvia Bashevkin, dont le
rapport a paru en 1993 sous le titre Toeing the Lines. Bashevkin notait que plus un parti est
compétitif sur le plan électoral, plus grande est la sous-représentation des femmes. Elle concluait
en outre que les femmes se trouvaient confinées à des rôles traditionnels comme celui de
secrétaire d’une association de circonscription, dans des sortes de « ghettos de cols roses » au
sein des partis. Certains partis, et surtout le NPD au fédéral et dans quelques provinces, ont
adopté des programmes internes de promotion des femmes, qui ont un peu contribué à rehausser
la représentation féminine dans ces groupes (Praud, 1998).
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Un sondage fait en 2000 (rapport à paraître) auprès des cinq grands partis politiques
nationaux a montré que les femmes restent minoritaires parmi les membres. Les auteurs, Young
et Cross, signalent que seules 38 % des membres des partis sont des femmes. La proportion varie
légèrement d’un parti à un autre : Parti libéral, 47 %; NPD, 46 %; Bloc québécois, 37 %; Parti
conservateur, 33 %; Alliance canadienne 32 %. Cette courbe est sans surprise, si l’on considère
que le NPD et le Parti libéral se sont dotées d’organisations axées sur la participation des femmes
alors que les autres partis évitent toute mesure du genre. La courbe suit en outre celle du fossé
entre les sexes observé quant au soutien de la population aux partis politiques. Dans le volet
consacré au recrutement des partis, le rapport de Young et Cross établit que les femmes sont plus
susceptibles de répondre à l’invitation de se joindre au parti que d’en prendre l’initiative. Elles
sont aussi plus susceptibles d’être recrutées pour soutenir l’investiture d’un candidat ou son
élection à la chefferie du parti. Une fois recrutées, en effet, les femmes ont des activités
différentes de celles de leurs homologues masculins. Malgré tout, Young et Cross notent aussi
que les membres féminins des partis politiques estiment ne pas avoir suffisamment d’ascendant
sur leurs colistiers (à l’exception des membres de l’Alliance canadienne) et sont généralement
favorables aux mesures destinées à accroître leur influence et le nombre de femmes élues à
diverses fonctions dans le parti.
Les femmes comme candidates
Les publications sur les femmes et la politique concernent pour la plupart les motifs de la
sous-représentation numérique persistante des femmes à la Chambre des communes, dans les
assemblées provinciales et dans les conseils municipaux. Les politicologues féministes ont
abordé l’étude de cette question dans les années 70, soit à peu près à l’époque où le nombre de
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femmes élues a commencé à augmenter progressivement, depuis un nombre très faible, voire nul,
à une proportion d’environ vingt pour cent des représentants élus qui se comptent maintenant sur
la scène fédérale ou provinciale. Les études ont d’abord porté sur l’attitude des partis politiques,
qui ont fait office de contrôleurs d’accès, préférant constamment les hommes aux femmes dans
les circonscriptions accessibles ou « sûres » et présentant des femmes dans les circonscriptions
où ils avaient peu de chances de l’emporter. D’autres ont mis en lumière les règles régissant les
campagnes d’investiture, la culture politique, le régime de partis et la réticence des femmes à
briguer les suffrages.
On pourrait penser que le palier électoral fait une différence dans les chiffres. On a cru
par exemple que les gouvernements municipaux étaient plus ouverts aux femmes que les
gouvernements provinciaux ou national. Pourtant, en 1997, Kushner et ses collaborateurs
rapportaient qu’environ 21 % de tous les conseillers municipaux en Ontario étaient des femmes.
Gidengil et Vengroff (1997) sont arrivés à une proportion semblable pour 1995 au Québec. La
représentation des femmes dans les assemblées législatives fédérales et provinciales est
équivalente, atteignant en moyenne 20 % en 2000. Dans une étude sur les femmes politiques en
Ontario, Tolley (2000) a découvert que les Ontariennes étaient proportionnellement plus
nombreuses en politique municipale qu’en politique provinciale, mais qu’elles ont eu depuis dix
ans une présence notablement plus marquée sur la scène politique fédérale que sur la scène
provinciale. Curieusement, malgré des variations considérables entre les provinces, la
représentation proportionnelle des femmes dans les assemblées législatives provinciales a
augmenté au même rythme ou presque qu’à la Chambre des communes fédérale (voir Carbert,
2002, figure 13-1 (a)).
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Il faut noter par ailleurs que rien ne prouve la responsabilité de l’électorat dans la sousreprésentation des femmes. Des études sur la situation au fédéral (Denton, 1984) et au municipal
(Kushner et coll., 1997) montrent que les candidates ne sont pas victimes de discrimination aux
urnes. Dès lors, comment expliquer l’absence relative des femmes de la sphère législative
officielle?
 Les partis comme contrôleurs d’accès : Les premières études ont révélé que les partis
politiques empêchaient les femmes d’être candidates (Brodie, 1985). Analysant les
tendances en matière de nomination à l’échelle provinciale, de 1975 à 1994, Matland et
Studlar (1996) ont conclu que la tendance supposée des partis à désigner des femmes
dans les circonscriptions qu’ils avaient peu de chance de remporter étaient fondées dans
les années 70, mais n’aurait pas persisté de manière systématique au-delà du milieu des
années 80. Certains partis, dont le NPD fédéral surtout, ont d’ailleurs lancé des
campagnes explicites de promotion des femmes et des membres des minorités, dont les
résultats sont prometteurs (Erickson, 1998). Toutefois, le régime de partis fédéral en
général n’a pas pris de semblables mesures (Young, 2002).
 Caractéristiques des districts : En politique municipale, où les partis ne jouent pas le rôle
de contrôleurs d’accès, la taille des collectivités paraît être un facteur à considérer.
Kushner et ses collaborateurs (1997), comme Gidengil et Vengroff (1997), ont observé en
effet que les femmes sont plus souvent élues dans les municipalités les plus petites ou les
plus grandes. Studlar et Matland (1996) corroborent, notant que, sur la scène provinciale,
les femmes ont plus de chances d’être élues dans les circonscriptions urbaines.
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 Culture politique : On a évoqué la culture politique pour expliquer la progression plus
lente des femmes parmi les candidats et les députés des provinces atlantiques par rapport
aux autres provinces (voir Arscott et Trimble, 1997). Plus récemment, dans une analyse
comparative du taux d’élection aux assemblées législatives des provinces et des États
américains, Louise Carbert a trouvé, de fait, des éléments tendant à prouver que les taux
d’élection plus élevés parmi les femmes étaient en partie un héritage populiste, observé
surtout dans les États et les provinces de l’Ouest.
 Régime de partis : Certaines analyses donnent à croire que la constellation des partis qui
composent le système influe sur la probabilité qu’une femme soit candidate dans une
circonscription accessible. Matland et Studlar ont observé des signes montrant que le
NPD a considérablement contribué à accélérer la croissance de la représentation des
femmes. De même, analysant les tendances qui se dégagent de l’élection des femmes en
politique provinciale, Arscott et Trimble (1997) ont conclu que l’élection de
gouvernements néo-démocrates dans trois provinces dans les années 90 s’est
accompagnée d’augmentations prononcées du nombre de femmes élues. En Ontario, la
défaite du gouvernement néo-démocrate de Rae aux mains des conservateurs de Harris a
été marquée par la diminution du pourcentage de femmes à l’assemblée de la province
(Tolley, 2000). Selon Tolley, si les Ontariennes se sont fort bien tirer d’affaires sur la
scène fédérale dans les années 90, c’est grâce aux efforts déployés par le Parti libéral
pour désigner des candidates. L’Alliance canadienne a suivi une orientation contraire,
rejetant toute mesure particulière du genre. Dans cette optique, Young (2002) avance que
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le changement du paysage fédéral, où l’Alliance réformiste conservatrice canadienne a
remplacé le NDP comme élément dynamique, a fait ralentir le rythme d’augmentation du
nombre de femmes désignées et élues.
 La réticence des femmes à l’égard des élections : Au terme de ses analyses des courbes
de candidatures des femmes, Erickson (1991, 1993) conclut que le principal motif du
nombre relativement faible de candidates aux élections tient à la faiblesse de l’offre : les
femmes hésitent à se présenter et à briguer les suffrages. À cela, deux aspects. D’abord,
certaines femmes souhaitent être élues, mais ne sont pas portées à se présenter, attendant
plutôt qu’on leur demande d’être candidates. À ce sujet, Erickson fait une
recommandation pertinente, suggérant que l’association de circonscription recoure à des
comités de recrutement pour encourager les candidates compétentes à se présenter.
L’autre aspect, plus difficilement vérifiable, est un certain désintérêt des femmes à
l’égard des carrières politiques. Il est difficile, voire impossible, de mesurer l’incidence
de ce facteur. Carbert expérimente pourtant une méthode inhabituelle pour étudier les
motivations des femmes des milieux ruraux du Canada qui sont des membres bien en vue
de leurs collectivités mais ont choisi de ne pas faire de carrière politique. Ce type de
recherche qualitative annonce un éclairage prometteur sur ce phénomène relativement
peu étudié. Les motifs qu’ont les femmes de tourner le dos à l’arène politique sont
assurément complexes. Des entrevues faites par Tolley (2000) avec des politiciennes des
mairies ontariennes suggèrent que les tensions dues au rôle des femmes (soit la difficulté
de combiner famille et carrière politique) sont un facteur déterminant aux trois paliers de
gouvernement, et plus encore au provincial et au fédéral.
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Section II : Comportement des femmes élues
Discrimination
Des études sur les femmes élues aux assemblées font état de discrimination de la part de
leurs collègues masculins (voir les exemples cités par O’Neill, 2002, p. 45). De toute évidence,
ces expériences ne sont pas universelles et comme dans tout milieu de travail, la situation
s’améliore progressivement avec le temps. Quoi qu’il en soit, pareils témoignages découragent
celles qui auraient pu envisager une carrière politique.
Les travaux d’Elisabeth Gidengil et de Joanna Everitt (2002) sur la discrimination
figurent parmi les plus intéressants à ce sujet. Les auteures ont étudié l’attitude des médias et la
perception qu’a le public des femmes chefs de partis. Analysant la couverture télévisuelle des
débats des chefs dans le contexte des récentes élections canadiennes, elles ont constaté que les
journalistes avaient tendance à décrire le comportement des femmes chefs de partis comme
agressif (et, par conséquent, inapproprié pour les femmes). S’ajoute à cela une autre
constatation : les femmes chefs de partis qui évitent au contraire les comportements qui
pourraient sembler agressifs ne sont pas davantage louées par les journalistes. De fait, elles
bénéficient finalement d’une bien faible couverture médiatique. Bref, par son attitude, la presse
rend la situation pratiquement insoluble pour les femmes en politique : elles peuvent soit se
donner à fond à la campagne politique et être clouées au pilori, soit faire preuve de conciliation
et être alors laissées pour compte. En 2000, Gidengil et Everitt avaient employé une méthode
expérimentale pour déterminer si des étudiants (représentant le grand public) évalueraient
différemment l’agressivité de chefs politiques fictifs si ces derniers usaient d’un langage
antagoniste. Elles ont constaté que les étudiantes, mais pas les étudiants, étaient plus nombreuses
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à juger agressives les femmes jouant le rôle de chefs politiques et employant un langage
antagoniste. Elles ont alors conclu que le langage, ainsi interprété en fonction du sexe de la
personne qui l’utilise, rend les candidates moins agréables aux électrices, renversant tout
éventuel effet positif de l’identification à une personne de même sexe.
Insatisfaction au travail
Il semble que, une fois élues, les femmes soient plus frustrées que les hommes des
contraintes de la vie politique. Dans son étude auprès des députés, Docherty (1997, p. xxiii)
constatait que « [traduction] les femmes [élues à la Chambre des communes] ont moins de
chance d’être satisfaites de leur carrière. Les députées abordent généralement leur vie de
députées dans l’espoir de faire évoluer les programmes et de participer à d’autres activités
importantes. Pourtant, la Chambre des communes se prête mieux aux débats contradictoires et
antagonistes qu’aux mécanismes consensuels. Nombre de députées ont dit préférer ces derniers
au mode antagoniste, qui leur paraît peu rentable et peu efficace. » Même constatation dans des
études sur les assemblées législatives de l’Alberta (Trimble, 1997) et du Manitoba (Brock, 1997),
où les élues sont présentées comme ayant plus tendance à se concentrer sur des questions de fond
et à employer un style distinctif, moins antagoniste, que leurs collègues masculins.
Les femmes font-elles une différence? Le lien entre contenu et nombre
L’une des grandes questions, voire la question clé, de la recherche sur les femmes en
politique est l’influence éventuelle des femmes élues sur la situation. En d’autres termes, y a-t-il
un lien entre la représentation numérique des femmes (parfois appelée représentation
« descriptive » ou « symbolique » des femmes) et la représentation significative des intérêts des
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femmes? Certains chercheurs féministes vont jusqu’à dire que l’élection des femmes peut nuire à
la représentation significative des intérêts des femmes puisqu’elle permet aux partis de droite
d’imposer des programmes néo-conservateurs ou néo-libéraux contraires aux intérêts des
femmes et de légitimer ces actions en favorisant la carrière de femmes qui pensent de même
(Gotell et Brodie, 1991). Dans la même veine, Maille (1997) écrit que, au Québec tout au moins,
le mouvement féministe a mieux réussi à représenter les femmes qu’à inciter les femmes à
occuper des fonctions électives dans le monde politique.
Cette question est elle-même source de controverse : Y a-t-il vraiment ce qu’on peut
appeler les « intérêts des femmes »? Si oui, quels sont-ils, précisément? C’est un problème
impossible à cerner dans la littérature actuelle. Les tentatives faites pour définir un ensemble
objectif d’intérêts communs à toutes les femmes ont échoué en bout de ligne. Certes, beaucoup
de femmes partagent des intérêts objectifs qui découlent de leur rôle reproducteur ou de leur
expérience commune de la discrimination en milieu de travail, mais il ne s’agit pas d’intérêts
universels. Qui plus est, les femmes qui partagent des intérêts objectifs ont tout de même des
préférences et des convictions différentes. Par ailleurs, comme l’écrivait Anne Phillips (1991,
p. 90), « la représentation des femmes comme femmes risque deux écueils : la difficulté qu’il y a
à définir leurs intérêts communs et la difficulté de créer des moyens d’exprimer ces intérêts ».
C’est pourquoi les efforts tentés pour établir un ensemble d’intérêts communs aux femmes ont
échoué. Les arguments les plus écoutés n’évoquent pas un ensemble d’intérêts communs, mais
bien l’intérêt commun des femmes à vouloir être représentées ou à participer au système
(Jonasdottir, 1988; Skjeie, 1988).
Les chercheurs ont pour la plupart reconnu cette difficulté et choisi d’interpréter la
défense des intérêts des femmes comme le fait de favoriser le programme d’action du
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mouvement féministe. Sont donc considérés comme critères définitifs le soutien à l’égalité des
femmes, l’universalité des soins aux enfants et la liberté à l’égard de ce qui entoure la
reproduction. Certains auteurs étendent la liste à la santé et aux mesures de lutte à la violence
faite aux femmes. Cette approche est défendable si l’on considère que c’est le mouvement
féministe qui a déclenché l’influx des femmes dans le processus politique officiel, ce qui
constitue un point de référence utile pour évaluer les questions d’égalité. Il faut toutefois noter
qu’un pourcentage substantiel des Canadiennes ne souscrivent pas au programme féministe et ne
se retrouvent donc pas dans la littérature inspirée de cette définition. En outre, comme le
souligne Ship (1998, p. 318), ces questions féministes libérales sont un reflet des préoccupations
du noyau majoritairement blanc de classe moyenne du féminisme au Canada dans les années 70
et 80.
Les études sur l’attitude et l’action des femmes parmi les élites politiques concluent pour
la plupart que le sexe fait une différence. Ainsi, Tremblay (1998) a interrogé des députés sur
leurs champs d’intérêts principaux et sur l’importance qu’il fallait accorder aux questions
touchant les femmes dans l’échelle des priorités. Elle a constaté qu’on n’accordait pas tellement
priorité aux questions féministes en général parmi les élus, et encore moins chez les hommes que
chez les femmes. Dans les cinq grands partis, ce sont les députées qui accordent plus volontiers
priorité à la représentation des femmes que leurs homologues masculins. Plusieurs études auprès
des délégués aux congrès des partis politiques provinciaux et fédéraux ainsi qu’auprès des
candidats aux élections provinciales et fédérales font état de différences constantes entre les
hommes et les femmes de tous les partis (Bashevkin, 1985; Brodie, 1988; Tremblay, 1993,
1995). Au sein de ces élites politiques, les femmes sont plus favorables aux positions de principe
féministes et se situent plus à gauche que les hommes dans le spectre politique. Cela dit, toutes
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ces études soulignent que les différences entre les partis sont plus substantielles que les
différences entre les sexes dans un même parti. Ces conclusions trouvent écho dans le rapport de
Tremblay et Pelletier (2000), qui ont sondé l’opinion des candidats aux élections fédérales de
1997. Selon eux, c’est la conscience féministe plus que le sexe qui est le meilleur indice du
libéralisme quant aux questions hommes-femmes. Les candidats qui se disent féministes sont
proportionnellement plus nombreux chez les femmes que chez les hommes et plus nombreux
dans le NPD, le Parti libéral ou le Bloc québécois que dans l’un des deux partis de centre droit.
Tremblay (1997) et Brock (1997) ont observé des courbes d’attitudes similaires parmi les
législatrices du Québec et du Manitoba. De là, elles ont conclu que la représentation significative
des femmes n’est pas nécessairement compatible avec leur représentation descriptive. Pour une
femme qui privilégie les choix de politiques féministes, il est plus logique de soutenir un
candidat du NPD qu’une candidate réformiste. Pour qui privilégie la représentation descriptive
des femmes, c’est l’inverse.
Il y a peu d’études sur le comportement plutôt que sur l’attitude des femmes une fois
élues, puisque la stricte discipline des partis et le secret qui entoure les caucus en vertu de la
tradition parlementaire canadienne font qu’il est difficile de voir dans quelle mesure les
législatrices se prononcent ou agissent en faveur des femmes. Les études axées sur les
législateurs ont mis en lumière quelques signes favorables à une corrélation entre nombre et
contenu. Manon Tremblay (1998), par exemple, a étudié les interventions des élus dans les
affaires relatives aux femmes par l’intermédiaire des projets de lois et des avis de motion
déposés par les simples députés ainsi que des déclarations des députés. Sa conclusion : les
députées ont plus tendance que leurs homologues masculins à utiliser ces moyens pour attirer
l’attention sur les questions relatives aux femmes. Elle observe toutefois que « [traduction] pour
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tous les députés, hommes ou femmes, le pourcentage total consacré aux questions relatives aux
femmes dans le cadre de chacune de ces activités parlementaires reste marginal, voire
insignifiant » (p. 457). Trimble (1998) a pour sa part étudié toutes les interventions relatives aux
femmes dans la législation albertaine de 1972 à 1995, constatant que les mentions ne sont pas
fréquentes. De 1972 à 1985, « [traduction] les fossés d’irrigation ont reçu plus d’attention que les
femmes » (p. 263). Les questions féminines ont été plus souvent évoquées de 1986 à 1993,
quand l’opposition s’est trouvée plus présente au parlement (selon des normes albertaines). Du
reste, Trimble a observé que l’action en faveur des femmes des minorités (immigrantes,
travailleuses étrangères, autochtones et femmes handicapées) n’a pas été discutée du tout
pendant la période visée par l’étude.
À partir d’une série d’études sur la participation des femmes aux parlements provinciaux,
Arscott et Trimble (1997, p. 12), ont conclu que l’influence des femmes élues sur la
représentation des femmes dépend d’un certain nombre de facteurs, dont la culture politique de
la province, l’intensité de l’idéologie du parti politique dans ses effets sur les femmes, le
caractère de la compétition entre partis au parlement, l’emplacement des représentantes au sein
du parti de l’opposition ou du parti au pouvoir, au Cabinet ou sur les dernières banquettes ainsi
que leurs convictions personnelles.
Ce genre de conclusion a incité les politicologues à se rabattre sur des arguments de
justice et d’égalité pour soutenir les efforts déployés en permanence pour augmenter la
représentation des femmes. Tout en acceptant que toutes les femmes n’adoptent pas une vue
féministe, d’autres notent certains signes montrant qu’au-delà d’une « masse critique » d’environ
33 % (femmes ou femmes féministes, selon les auteurs), il se peut que les élues se considèrent
plus aptes à défendre expressément les intérêts des femmes (voir par exemple Thomas, 1994).
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Section III : Évaluation de la littérature
Les ouvrages sur l’absence relative des femmes des élites politiques et les motifs sousjacents sont assez abondants. Ils cernent assez bien les obstacles, sans résoudre toutefois la
nature de la réticence apparente des femmes à participer au processus politique officiel.
La recherche sur le comportement des femmes élues est moins développée, en partie à
cause de l’inaccessibilité des données. En effet, le système parlementaire canadien fait qu’il est
assez difficile d’étudier les législateurs au cours des caucus et des conseils essentiels, quant ils
sont libres de faire vigoureusement valoir leurs positions en matière d’orientation politique. Ce
qui se passe derrière ces portes closes reste obscur. Cela dit, les nombreux indices recueillis sur
l’attitude des législatrices donnent à penser que la représentation des femmes n’est une question
prioritaire que pour relativement peu d’entre elles.
Il paraît juste de dire que la littérature sur les « femmes en politique » est moins
abondante pour ce qui est du provincial que du fédéral, et l’est moins encore pour la scène
municipale où, de l’avis de certains, les structures sont plus ouvertes aux femmes et où la
partisanerie est moins susceptible de s’opposer à ce que les femmes agissent comme
représentantes des femmes. Ainsi, on ne sait pratiquement rien de la participation des femmes
aux conseils et commissions scolaires, souvent dominés par les femmes. (Certes, il y avait une
interprétation sexiste digne d’étude dans le fait que le gouvernement provincial de l’Alberta, à
majorité masculine, a démantelé le conseil scolaire de Calgary à majorité féminine sous prétexte
que les administrateurs se chamaillaient sans cesse et étaient incapables d’exécuter leur mandat).
De même, il y a eu peu d’études sur la participation des femmes aux gouvernements autochtones,
une question qui gagne pourtant en importance.
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Mais c’est surtout sur la diversité des femmes que la littérature se fait pauvre. Étant
donné l’accent mis sur la catégorie que représentent les femmes, les rapports tendent à réduire la
diversité des intérêts et des opinions des femmes à un ensemble de question simplifiées et
homogénéisées à l’excès. La raison en est simple : pour étudier les femmes et pour tenter de
comprendre leur participation au processus politique officiel, il faut bien créer une catégorie
appelée « femmes », qui se prête à l’analyse. Ce faisant, nous tendons toutefois à nous enfermer
dans une analyse qui fait fi de la diversité et de la complexité inhérente à cette catégorie.
Susan Ship a dénoncé cette tendance (1998), arguant avec à-propos que les chercheuses qui ont
voulu combler les lacunes de notre connaissance des femmes et des processus politiques ont
remplacé « l’homme générique » par la « femme générique », privilégiant l’expérience des
femmes anglo-celtiques hétérosexuelles chrétiennes de race blanche et de classe moyenne (et des
francophones, quoique dans une mesure beaucoup moindre), supposées universelles (p. 313).
Gardant ces critiques à l’esprit, on peut constater l’émergence d’intéressantes innovations
dans la littérature. La première est l’évaluation qualitative préconisée par Carbert des motifs qui
empêchent les femmes pourtant considérées comme ayant de bonnes chances de réussir de
briguer les suffrages. Sa démarche pourrait faire mieux comprendre la nature précise des
obstacles internes à la participation des femmes à la vie politique. En revanche, ses travaux
pourraient alimenter la critique féministe de la politique électorale formelle et légitimer les
arguments de ceux qui prétendent que les efforts des femmes sont plus rentables s’ils sont
déployés hors de l’arène politique officielle. Autre innovation intéressante : celle d’Everitt et
Gidengil, qui recourent à l’analyse des contenus et à la méthode expérimentale pour cerner la
nature des préjugés médiatiques et publics à l’endroit des femmes qui jouent un rôle politique.
Ces préjugés sont d’autant plus insidieux qu’ils sont pour la plupart inconscients. Ils éclairent
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fort bien la nature du plafond invisible qui bloquent l’ascension politique des femmes à un
certain niveau au-delà duquel elles sont en butte à un examen public minutieux apparemment
intolérable. Or, c’est seulement quand les préjugés deviennent conscients qu’ils ont quelque
chance d’être vaincus.
Section IV : Points communs et différences
Les femmes et les minorités ethniques vivent le désenchantement, l’exclusion et la
discrimination, dans le monde politique comme ailleurs. L’exclusion façonne immanquablement
les projets politiques, de sorte que les leaders de chacun de ces groupes cherchent à pénétrer la
sphère politique pour y défendre un certain plan d’action ou simplement au nom d’une
représentation égale au gouvernement. Les deux groupes fondent leur inclusion sur des principes
moraux. Ils affrontent des obstacles largement similaires. Compte tenu des racines historiques de
l’exclusion, les femmes et les minorités ethniques luttent contre le traitement réservé aux
« étrangers » et contre les inévitables déterminants (« femme députée », « député libéral sinocanadien »).
Dans le contexte des études savantes, les deux groupes sont en butte à un problème
théorique similaire : la tendance à créer une catégorie unique, celle des femmes ou celle des
minorités ethniques et à rendre cette catégorie homogène pour les besoins de l’analyse et occulter
ainsi la diversité des identités et des opinions. Or, les chercheurs doivent surmonter cette
tendance à réduire les identités politiques très complexes des acteurs à des catégories par trop
simplistes. Tout comme les chercheurs qui s’intéressent aux questions féminines, les chercheurs
qui se penchent sur la représentation des minorités traitent des sujets qui ne se définissent pas à
l’aide des termes employés dans l’étude. Ainsi, il y a des femmes qui insistent pour dire que leur
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action politique n’a rien à voir avec la différence entre les sexes. Il y a aussi des politiciens qui
appartiennent à des minorités mais qui ne s’identifient pas aux minorités pas plus qu’ils
n’estiment leur ethnicité pertinente dans le contexte de leur vie politique. Ces personnes récusent
la logique de nos études et nous forcent à remettre en question la validité fondamentale de nos
enquêtes.
Cela dit, l’étude des femmes en politique et l’étude des minorités en politique ne sont pas
des champs identiques ni même parallèles. Il y a des différences sociologiques entre les deux
catégories qui revêtent une importance particulière s’agissant de l’entrée dans l’arène politique.
En effet, les femmes ont l’avantage numérique d’être majoritaires dans la population et d’être
réparties également dans tout le pays alors que les minorités tendent vers la concentration
géographique. Certains groupes d’immigrants récents apprécient les liens sociaux étroits et
renforcés par des organisations religieuses, des regroupements communautaires et des réseaux
informels qui leur permettent de se mobiliser en nombres formidables. Ils bénéficient
essentiellement du « capital social » dont est dépourvu le noyau de la société canadienne, étant
donné ses structures sociales relativement atomisées. C’est d’ailleurs une ressource politique très
importante dont certaines communautés ethniques ont très efficacement tiré parti pour être
représentées dans le processus politique officiel.
La question du lien entre nombre et représentation significative est peut-être encore plus
complexe pour ce qui est de la participation des minorités à la vie politique que de celle des
femmes. Si les politicologues féministes se sont rabattus sur une version du féminisme libéral
comme critère déterminant de la représentation significative des femmes, quelle est la question
équivalente dans le contexte des communautés minoritaires? Le critère définitif est-il le même
pour les Canadiens de l’ethnie sikhe que pour les Sino-Canadiens? Y a-t-il dans ces
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communautés quelque force de cohésion qui soit le fondement d’un critère déterminant? Ces
communautés sont-elles au contraire aussi diverses dans la construction de leurs intérêts
personnels et de leurs opinions que le sont les femmes en tant que groupe? Les méthodes des
chercheurs qui s’intéressent à la participation des minorités tracent peut-être une avenue
prometteuse pour ceux et celles qui étudient les femmes et tentent de bien tenir compte de la
diversité.
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