donc plus favorables à l’État providence que les hommes, plus soucieux pour leur part de
politique macro-économique et, plus particulièrement, de taux d’imposition et d’endettement
public. Ces préférences expliquent en parti pourquoi le suffrage féminin favorise le NPD et les
Libéraux, relativement plus à gauche, aux dépens des partis de centre droit.
Les femmes dans les partis politiques
Les femmes militent dans les partis politiques canadiens depuis le début du XXe siècle ou
à peu près, mais jusqu’aux années 70, leur participation tenait surtout du rôle de soutien. Vers la
fin des années 60, le mouvement féministe a conduit les militantes à remettre en question le
caractère de leur action dans les affaires des partis. Le rapport de la Commission royale
d’enquête sur la situation de la femme au Canada a d’ailleurs encouragé cette orientation en
suggérant que les partis « libèrent » leurs auxiliaires féminines et encouragent les femmes à
prendre part à l’essentiel de la vie des partis.
Or, malgré leur activisme dans les trois grands partis nationaux de l’époque, les femmes
sont restées sous-représentées dans la plupart des volets de la vie des partis pendant toute la
décennie 1980-1990. L’étude la plus exhaustive sur le sujet est celle de Sylvia Bashevkin, dont le
rapport a paru en 1993 sous le titre Toeing the Lines. Bashevkin notait que plus un parti est
compétitif sur le plan électoral, plus grande est la sous-représentation des femmes. Elle concluait
en outre que les femmes se trouvaient confinées à des rôles traditionnels comme celui de
secrétaire d’une association de circonscription, dans des sortes de « ghettos de cols roses » au
sein des partis. Certains partis, et surtout le NPD au fédéral et dans quelques provinces, ont
adopté des programmes internes de promotion des femmes, qui ont un peu contribué à rehausser
la représentation féminine dans ces groupes (Praud, 1998).