Certes, ils ne règnent pas et des prédateurs les guettent sans cesse,
mais ne trouvez-vous pas qu’ils ont une petite allure royale ? Reine du
feu et roi des mers s’allient pour vous donner un splendide spectacle.
Lézards sans écailles
Les urodèles ressemblent à priori à des lézards sans écailles. Linné, père de la taxonomie moderne
(science de la classification), a d’ailleurs pris, lors de ses premières observations, la salamandre pour un
lézard et a entrepris de placer toutes les nouvelles espèces de ce genre qu’il découvrirait avec les reptiles.
Le corps des salamandres sont lacertiformes. Leur tête – assez petite – est plus ou moins distincte de leur
corps, mise à part pour les espèces complètement aquatiques où la tête est allongée, comme une anguille
(dans ce cas, leurs membres sont très courts).
Leur queue est presque aplatie, munie d’une crête chez les espèces qui vivent le plus clair de leur temps
dans l’eau. Quant à celles qui vivent sur la terre, elles en possèdent une plutôt arrondie, parfois légèrement
comprimée. Quelques-unes d’entre elles ont même développé pour cet organe la faculté d’attraper quelque
chose, comme le ferait un éléphant avec sa trompe.
La queue des urodèles mesurent entre dix et vingt centimètres. Parfois, elles s’en séparent volontairement
et la régénèrent ensuite.
Multipeaux
Après leur maturité sexuelle, salamandres et tritons continuent à grandir, ce qui explique la perte périodique
de la couche superficielle cornée de leur peau. La mue diffère selon les espèces : la peau s’en va par
lambeaux ou tout d’un coup, jusqu’à une fois par semaine. L’exuvie est ensuite dévorée par son ex-
propriétaire.
La peau des urodèles renferme trois types de glandes, réparties sur toute la surface du corps : il existe des
glandes muqueuses, séreuses et mixtes – ces dernières étant moitié muqueuses, moitié séreuses.
La peau recouverte de glandes muqueuses est homogène et collante. A terre, elle protège les animaux du
dessèchement et permet les échanges respiratoires. Dans l’eau, elle maintient la pression osmotique
interne (équilibre des sels et de l’eau dans les fluides du corps) et sert de lubrifiant pendant la nage : nos
amphibiens à la peau lisse sont ainsi à l’aise pour se déplacer dans le milieu aquatique.
Les glandes séreuses produisent une sécrétion granuleuse qui répand une odeur bien particulière. On les
trouve sur la partie supérieure de la tête, derrière les yeux, sur la queue et les côtés du dos.
Quant aux glandes mixtes, elles produisent à la fois des substances séreuses et muqueuses et sont
répandues sur toute la surface du corps.
Certains pléthodontidés, ambystomatidés et salamandridés possèdent encore une quatrième glande,
appelée hédonique, qui joue un rôle sexuel. La glande que le mâle arbore sur son menton est remarquable.
Les salamandres et les tritons n’ont pas toujours la peau lisse. Quelques fois, elle est même rugueuse ou
affiche un aspect verruqueux – cela est dû aux glandes venimeuses.
Les urodèles les plus aquatiques ont certes la peau lisse qu’on leur connaît. Mais dès que les espèces
gagnent la terre ferme, elle se fait rugueuse.
Les couleurs sont aussi diversifiées que les matières. On rencontres des salamandres et tritons brunâtres,
jaunes, gris, blanches, roses… Des dessins ornent leur peau. Les couleurs criardes sont le plus souvent
situées sur le dos et les flancs : chez des espèces, on les voit uniquement chez le mâle pendant la saison
de reproduction, chez d’autres, c’est toute l’année, et chez les deux sexes, que l’on peut les admirer.
Les tritons à taches rouges aiment que leur vie change de couleur ! Cette espèce, qui vit dans l’est des
Etats-Unis, passe deux à trois ans à terre sous une phase colorée de rouge, puis retourne à la vie
aquatique en revêtant une livrée verdâtre ornée de taches rouges de chaque côté du corps.
Un squelette souple
Le crâne des urodèles est d’abord formé de cartilages. Ils s’ossifieront durant la croissance. On y trouve
aussi des os de membrane. La forme et la disposition de ces os crâniens tiennent une place importante
pour la classification des espèces.
La colonne vertébrale est divisée en cinq régions : cervicale (une seule vertèbre), dorsale (de 11 à 63
vertèbres), sacrée (une vertèbres), sacrocaudale (2 à 4 vertèbres) et caudale (de 20 à 100 vertèbres pour
les os de la queue !).
La plupart des espèces ont quatre doigts aux membres antérieurs, cinq aux postérieurs.
Normalement, les urodèles ne possèdent pas d’ongles, mise à part deux espèces asiatiques où les orteils
se terminent par un étui corné, une petite griffe noire.