CHAPITRE 3 : La France dans la seconde guerre mondiale
Introduction
En 1939, 21 ans après l’armistice qui a mis fin à la ders des ders, la France entrait dans le second conflit
mondial. La seconde république ne survécut pas aux désastres de la défaite. Et le maréchal Pétain à Vichy ou bien
le Général De Gaulle à Londres incarnent deux conceptions différentes de l’attitude à adopter. Pour 40 millions de
français c’est le début de 4 années d’occupation, avec des difficultés croissantes qui rendent la vie quotidienne
difficile. Une résistance unie se développe progressivement.
Dans quel contexte le régime politique de Vichy naît-il ? Quel a été l’adhésion des français à la France
libre et à la France intérieure ? Quelle a été l’ampleur des persécutions juives en France ? Pourquoi Vichy continue
de hanter la mémoire des français ?
I ) La France défaite
A) La drôle de guerre
Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne qui vient d’agresser la Pologne, aucune action
militaire n’est pour autant engagée pour défendre le Pologne. En désaccord avec le Royaume-Uni, la France
adopte une stratégie attentiste et défensive derrière la ligne Maginot ( souvenir de la première guerre mondiale qui
rappelle aux français les offensives meurtrières et est à l’origine d’un pacifisme profond en France). La drôle de
guerre va durer pendant 8 mois. La France est en guerre mais l’armée ne se bat pas, ça ennuie les soldats, ç a
démobilise les arrières et l’opinion publique.
B) Invasion et débâcle
Le 10 mai 1940, les allemands déclenchent subitement l’attaque, ils envahissent les Pays Bas, la Belgique (qui est
neutre). Les allemands pensent passer par les Ardennes sans problème, ils arrivent à la frontière nord et prennent à
revers les troupes franco britanniques, les armées allemandes déferlent sur le territoire français ( ça a duré 6
semaines). Au bout du compte, il y a 1 800 000 prisonniers. Les soldats fuient par le sud et se mélangent aux civils
( 7 à 8 millions de personnes fuient vers le sud), les routes sont pleines, il y a un grand désarroi, les transports sont
désorganisés, les gens sont constamment bombardés sur les routes…
C) L’armistice
L’armistice signifie la cessation des combats mais pas encore la capitulation.
Le 17 juin 1940, Pétain demande l’armistice et le 22 juin 1940 il est signé à Rethondes. Et la France a été le seul
pays d’Europe à sortir des combats de cette façon. L’armistice est difficile, dur, parmi les conditions : la moitié du
sol français est occupé ( la partie nord) : c’et la zone d’occupation. Dans cette partie nord, il y a plusieurs statuts :
La zone occupée dans laquelle les gens y circulent avec des papiers spéciaux
La zone dite réservée (grande partie de la Lorraine)
La zone dite interdite ( nord de la France)
Et la zone rattachée
La partie sud est la zone dite libre :
PARIS
Carte p 63 Vichy
Ligne de démarcation
La ligne de démarcation sépare donc la partir sud de la partir nord, elle constitue un lieu surveillé et un endroit où
le trafic prospère.
C’est dans la zone libre que séjourne le gouvernement, ils ont choisi Vichy car c’est une ville thermale avec
beaucoup d’hôtels. La France de Vichy est libre jusqu’8 novembre 1942. Au sud est de la France, la zone est
occupée par les italiens.
La France peut conserver :sa flotte de guerre mais en novembre 42, à l’annonce de l’envahissement de la zone
libre, les soldats sabordent les navires (ils les coulent), mais aussi son empire colonial.
Elle voit son armée très réduite qui sert juste à maintenir la sécurité, et elle se voit imposer un tribut à payer et
l’entretient des armées allemandes sur place. La France accepte de livrer les allemands anti-nazis réfugiés sur son
territoire.
Les soldats prisonniers (1 800 000) doivent travailler pour les nazis en étant très durement exploités. Les premiers
prisonniers libérés pourront revenir chez eux en 1943.
Pétain a su imposé l’ armistice alors que De Gaulle rassemble autour de lui tous les français qui veulent continuer
la guerre ( l’Appel du 18 juin 1940 p 75 a été très peu entendu le jours même, mais la reprise de celui ci les jours
suivants a été beaucoup plus entendu ). Le général invite tous les français quelque soient les armes dans lesquelles
ils servent, il se range du côté du Royaume Uni, il se trouve dans l’illégalité, et se justifie en parlant « d’honneur
de la France ».
II) La France de Vichy
A) La naissance du Régime de Vichy
Vichy naît de l’effondrement de la IIIe République, en effet Pétain réunit dans cette ville d’eau l’assemblée
nationale, les députés et sénateurs. Mais tous ne sont pas là comme les députés communistes qui ont été déchus de
leur mandat, sont considérés comme des traîtres et sont internés ou les parlementaires qui vont vers l’Afrique du
nord car ils sont en désaccord avec Pétain, ils sont donc considérés comme des déserteurs. Finalement il y a 669
parlementaires présents ; 569 votent oui pour donner les pleins pouvoirs a Pétain , 80 ont voté non et 20 se sont
abstenus. Le 10 juillet 1940 Pétain a le plein pouvoir constitutionnel, c’est le début de l’Etat français.
Pétain doit mettre en place une nouvelle constitution, il a alors 84 ans, il est auréolé du prestige de la premier
guerre mondiale, les gens le considèrent comme un père ils sont maréchalistes. L’état français se substitue à la
république française.
B) Un projet idéologique
« La révolution nationale » est le nom du projet. Il a pour rôle de relever la France de cette situation dans laquelle
l’a plongée la IIIe République. Cela condamne l’individualisme, les principes démocratiques et égalitaires, la lutte
des classes, le marxisme…
doc. 3 p 65 : C’est une affiche de propagande du gouvernement de Vichy pour la révolution nationale. A gauche :
une maison française en déséquilibre qui repose sur des bases viciées, désordonnées, on retrouve des valeurs
morales de perversité ( avarice, paresse, égoïsme…) mais repose aussi sur des idéologies erronées : communisme,
et radicalisme…ainsi que sur des conceptions : l’internationalisme, l’antimilitarisme, critique du capitalisme =
C’est l’image d’une France qui va à la dérive avec des notations antisémites ( l’étoile de David en haut à gauche,
« juiverie »), contre la Franc-Maçonnerie ( symbole : les trois petits points en forme de triangle dans l’étoile de
David), le front populaire, les congés payés, la semaine de 40 heures sont critiqués. Tout cela est image d’une
France qui s ‘appauvrit, qui ne travaille pas assez. Contrairement à ce déséquilibre on a une maison France (
image de la révolution nationale) propre et bien rangée constituée de symétries et de couleurs claires. « Travail,
famille, patrie » est la nouvelle devise du Régime de vichy, avec des valeurs bourgeoises comme « épargne »,
« courage », « discipline », « ordre »…des fondements : « l’école », « l’artisan », « paysannerie », « légion »…
Le Régime de Vichy a mis en place, pour le travail, une organisation fondée sur le corporatisme. Dès 1941, une
chartre du travail prévoit la mise en place d’un syndicat unique et obligatoire, l’avantage tirée est que cela
supprime la lutte des classes. Pour Vichy, la femme est avant tout une mère au foyer (notion de famille) c’est
pourquoi la fête des mères est remise a l’honneur. « La patrie » est la plus vaste des communautés, les jeunes
peuvent être embrigadés dans des chantiers de jeunesse, ils ont des hymnes comme « Maréchal, nous voilà ». Le
portrait de Pétain est partout affiché, les fonctionnaires doivent lui prêter serment de fidélité, de nombreux
fonctionnaires sont alors révoqués à cause de leur refus.
L’Eglise est un auxiliaire précieux, l’Eglise catholique fait partie de l’encadrement de la société, les divorces,
avortements… sont interdits, c’est selon elle un retour à la morale.
Vichy est un régime autoritaire qui met en œuvre une politique de réaction, ce sont les principes de démocratie
libérale qui sont battus en brèches ( éliminés ou amenuisés). Par exemple : l’Assemblée nationale est ajournée,
n’est plus convoquée, les syndicats sont dissous, la Franc-Maçonnerie est interdite, les écoles normales sont
fermées. On a aussi dès août 1941 des tribunaux spéciaux : les « sections spéciales » qui vont juger les
« terroristes » (= résistants, gaullistes, communistes…). Les dirigeants politiques de la IIIe république vont être
emprisonnées (car ils sont la cause de la déconfiture de la France), ex : le procès de Rion : procès de Léon Blum.
Vichy se présente comme un régime d’exclusion à l’égard des étrangers (xénophobie), toutes les naturalisations
sont annulées, et puis mise en place progressive d’un antisémitisme d’Etat sans que l’Allemagne ne le demande :
décrets antisémites crées le 3 octobre 40 statut des juifs compléter par un second décret le 2 juin 41 (cf. p65), les
juifs sont éliminés des professions libérales et publiques. Au départ il s’agit de persécution puis de répression
(rafle du vélodrome d’hiver le 6 juillet 42 : rafle policière, 76 000 juifs ont été raflés à Paris et amenés au
vélodrome pour être ensuite aiguillonnés ailleurs, seulement 2 500 en sont revenus). Il s’agit d’une politique de
collaboration avec l’Allemagne.
III) Collaboration et résistance
A) Collaboration d’état
C’est un choix, Vichy considérait que la victoire allemande de 1940 était définitive et donc par conséquent a
accepté l’occupation. Cette collaboration d’état est scellée par une entrevue célèbre (photo 2 p 67),le 24 octobre à
Montoire, cela signifie que la France accède aux exigences allemandes. On a 2 chefs de gouvernement : Pierre
Laval qui a occupé ce poste de juillet 1940 à décembre 1940, il est vice président du conseil. En décembre 1940, il
est remplacé par l’Amiral Darlan. Mais les allemands imposent le retour de Laval au pouvoir à partir du 18 juillet
1942.
Une collaboration administrative : les préfectures sont soumises aux ordres de Vichy ( ex : Papon), la police
française également, comme cette police est parfois pas assez efficaces elle est aidée par la milice (française).
Cette milice a été crée en juillet 43, leur rôle est de traquer les étrangers (espagnols républicains, juifs…).
Une collaboration économique : des prélèvements sont effectués par l’Allemagne, elle doit être la première à
être approvisionné en dépit des autres. Pour la main d’œuvre, en 1942, il y a ce que l’on a appelé « la relève »,
il s’agit de faire rentrer les prisonniers français en échange de travailleurs volontaires, l’Allemagne a accepté à
condition d’échanger un prisonnier contre trois travailleurs, ce système ne rapportant pas suffisamment de
main d’œuvre, en 1943, le STO (service du travail obligatoire) est mis en place.
Une collaboration idéologique : tout d’abord à travers des partis collaborationnistes. Un collaborateur est une
personne qui fait partie du système, tandis qu’un collaborationniste croit aux idéaux nazis, et souhaitent la
victoire de l’Allemagne. Les partis suivant sont souvent collaborationnistes : PPF : parti populaire français
dirigé par Jacques Doriot, RNP : rassemblement nationale populaire dirigé par Marcel Déat.
Une collaboration militaire : C’est plutôt avec l’Amiral Darlan que cette collaboration fut importante. Cela
consiste à mettre des terrains d’aviation (notamment en Syrie, d’Afrique du nord) à disposition des nazis. La
LVF : légion des volontaires français. Ils sont contre le bolchevisme et vont aller se battre contre les
bolcheviques sur le front est.
C’est à partir d’avril 1942 avec le retour de Laval que la collaboration va s’accentuer et Pétain va justifié cette
politique de collaboration en disant que c’est pour alléger la souffrance des français et préserver la souveraineté du
gouvernement français sur le territoire.
B) La résistance
C’est d’abord le refus du Général De Gaulle qui avait décidé de continuer la lutte à partir des territoires d’Afrique
du sud, mais sa proposition n’ayant pas été retenue ( à cause de Pétain), il est allé à Londres et le lendemain de la
demande d’armistice de Pétain, le 18 juin 1940, De Gaulle lança son appel sur la BBC ( le premier a été très peu
entendu, on a pas d’enregistrement de cet appel mais des suivants).
Page 75 : Ce discours fonde l’origine historique de la France libre, c’est le refus de la défaite. En France, à
l’intérieur du territoire français il existe une résistance mais au départ elle paraît faible car au tout début c’est le
résultat d’une initiative individuelle, dispersée, avec peu d’envergure et les résistants sont considérés comme des
terroristes. Et puis il est plus facile de résister dans la zone Sud que dans la zone Nord. Les premiers mouvements
se situent en zone Sud, ce sont des mouvements de résistance idéologiquement marqués :
-libération Sud de 1940
-combat en 1941
-franc-tireur en 1942
Le parti communiste français n’appelle à la résistance que lorsque que l’URSS a été attaquée par les nazis ( 22 juin
1941), et c’est à partir de là que l’opposition totale au régime de Vichy devient une attitude commune à tous les
résistants.
En zone Nord, la résistance est plus difficile, structurée en réseaux et est bien entendu clandestine. Les 2-3
mouvements les plus célèbres sont :
-organisation civile et militaire (OCM)
-mouvements de la résistance ou ceux de la libération
Les actions : sabotages, presse, tracts qui ont pour but d’informer les français n’étant pas au courant de l’évolution
de la guerre.
Il y a donc 2 structures :
- la résistance intérieure
- la résistance extérieure : en Grande-Bretagne se trouvent 7 000 hommes
Le problème pour De Gaulle est de faire admettre son autorité à la résistance intérieure mais aussi aux alliés.
Ce n’est qu’en juillet 42, que les rapports vont se préciser entre De Gaulle et les mouvements de la résistance
intérieure. Pour symboliser ce rapprochement la France libre va prendre le nom de France combattante. Les
rapports étant beaucoup plus étroits entre les résistances intérieures et extérieures, De Gaulle charge un ancien
préfet Jean Moulin d’unifier la résistance intérieure. ( J Moulin est un grand personnage de la résistance :
biographie page 69). Cette résistance va s’unifier dans la MUR (mouvements unis de la résistance), à Paris se
tient, le 27 mai 1943, la première réunion des chefs de la résistance à l’initiative de Jean Moulin dans la plus des
clandestinités. Ces mouvements prennent le nom de CNR (conseil nationale de la résistance), ce conseil est
chargé de coordonner le combat clandestin en France, il joue deux grands rôles :
- un rôle paramilitaire
- un rôle politique : le CNR est un laboratoire d’idée pour l’après guerre mais à très court terme, il prenne en
main le destin politique de la France : Le CNR réclame la constitution à Alger d’un gouvernement fort dirigé
par De Gaulle, le 3 juin 1943, est crée à Alger le CFLN (comité français de libération nationale). De Gaulle
doit partager le présidence de la CFLN avec le Général Giraud ( qui a la préférence de Roosevelt qui n’aime
pas De Gaulle qui n’a pas de légitimité).
Il faudra attendre l’automne 43 pour que De Gaulle soit considéré comme le seul chef de la France libre.
C) La libération du territoire
L’action de la résistance permet à la France de participer à sa propre libération. La résistance va s’engager pour le
combat final, les affectifs dès 44, vont s’étoffer, les groupes armés sont regroupés dans les FFI (force française de
l’intérieure). Au printemps 44, le CFLN se transforme en GPRF (gouvernement provisoire de la république
française). La résistance va jouer un rôle militaire d’appui pour les alliés lors de l’opération de libération du
territoire.
Le 6 juin 44, a lieu le débarquement en Normandie, ces résistants français ont pour but de perturber l’arrivée des
renforts allemands, de saboter les moyens de communication.
La localisation des maquis se situe essentiellement dans les Alpes (Vercors), en Auvergne et en Bretagne, l’action
des maquis est sanctionnée par des représailles terribles (fusillades ou massacres). cf. carte 5 page 73.
Le dernier acte de la résistance est la libération de Paris qui s’effectua du 19 au 25 août 44 par les FFI ( dirigé par
le colonel Rol Tanguy) et la deuxième division blindée du Général Leclerc, ce fut une semaine de confusion,
avec des combats dans les rues entre résistants, miliciens et les quelques allemands restants. Donc le 25 août 44,
Paris est repris et le jour suivant (le 16 août 44), le Général De Gaulle descend les Champs Elysées debout sur un
engin blindé à travers une foule immense.
La partie est de la France reste toujours occupée. Le 15 août 44, a lieu le débarquement en Provence, Delattre
entreprend de libérer l’Alsace Lorraine.
Le régime de Vichy ne survit pas à la libération du territoire, le maréchal Pétain est contraint à aller en Allemagne
à Sigmaringen où il est embastillé. Pendant que De Gaulle installe le gouvernement provisoire de la république
française ( GPRF). La France est alors considérée comme un des pays vainqueur.
Commence alors une période dite d’épuration ( en été 44), il s’agit d’une période de repérage et de sanction de
tous les collaborateurs et collaborationnistes. Il existe deux types d’épuration :
Le sauvage, il s’agit alors de règlement de compte avec des actions violentes au mépris de la loi (ex : tonte des
femmes s’étant frottées un peu trop aux nazis), c’est un grand traumatisme pour la population.
Celle qui officielle, légale faite devant des tribunaux lors des procès, 120 000 condamnations furent
prononcées et 1 500 exécutions.
Les principales cibles de cette épuration sont les membres qui ont luttés contre la résistance ceux qui ont permis le
régime de Vichy. Ex : Laval fut exécuté en automne 45, Pierre Pucheu (ministre de l’intérieur du régime de Vichy)
c’est lui qui dressait la liste des otages…Pétain fut jugé en juillet août 45 et condamné à mort, mais De Gaulle a
fait modifié sa peine en réclusion perpétuelle notamment car c’est un grand héros de le première guerre, il meurt
en 51 à l’Ile Dieu.
CONCLUSION
Environ 600 000 français ont péri durant cette guerre, c’est beaucoup moins qu’en 1918 mais les cicatrices
sont profondes (nombreuses destructions matérielles, familles disséminées, toutes ces années difficiles à
vivre (page 70) restent en tête de la population ainsi que la division de celle ci vis à vis de l’occupant. Dès la
libération les problèmes ne sont résolus, au contraire ils vont perdurés ( ex : rationnement jusqu’en 47 pour
certains). La reconstruction qui s’amorce se heurte à la faiblesse de la main d’œuvre ; le nouveau pouvoir
politique essaie de remettre en œuvre les réformes envisagées par le CNR. La France est troublée, divisée
c’est une période de confusion.
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