Théâtre chinois
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nombre de ces derniers figure p.III Ma-touan-lin, qui, dans son Examen
général des monuments écrits
, dit que « pendant les années tchin-
kouan (de 627 à 649 de notre ère), et kaï-youen (de 713 à 741) la
musique en vogue fut celle du théâtre » ; d'où il semble résulter que du
temps de l'empereur Thaï-tsong, de la dynastie des Thang (l'an 627 de
notre ère), il y avait déjà des représentations dramatiques dans le
céleste empire ; mais nous préférons à l'autorité de Ma-touan-lin celle
des éditeurs des chefs-d'œuvre du théâtre des Youen, qui nous
paraissent plus éclairés sur cette matière et qui ont dû profiter des
travaux publiés depuis la mort du célèbre écrivain encyclopédique.
La naissance du drame fut marquée par une révolution dans le
système musical des Chinois, révolution due à l'heureux génie de
Hiouen-tsong, qui fonda une académie impériale de musique, dont il
devint lui-même le directeur.
Voici la traduction d'un passage des Annales de la dynastie des
Thang, où cet événement est raconté
: p.IV
« Hiouen-tsong, qui connaissait à fond les principes
élémentaires de la musique, aimait passionnément les chants
appelés fa-khio. Il établit une académie de musique dont les
élèves furent au nombre de trois cents. Hiouen-tsong leur
donnait des leçons dans le jardin des poiriers
; si quelques
élèves chantaient sans goût et sans mélodie, l'empereur, qui
s'en apercevait sur-le-champ, rectifiait leurs fautes... Les
jeunes filles du harem, au nombre de plusieurs centaines,
furent attachées comme élèves à l'académie. Elles habitaient
la partie nord du palais. On établit dans la suite, une seconde
division composée d'environ trente élèves. Dans ce temps,
l'empereur visita le mont Li-chan. L'impératrice Yang-koueï-ki,
le jour anniversaire de la naissance de l'empereur, ordonna à
Voyez le Wen-hien-thong-khao, section XV, page 1 v°.
Thang-chou, liv. XXII, fol. 4 et 5.
Dans les compositions élégantes, on désigne encore aujourd'hui les comédiens par
cette expression : élèves du jardin des poiriers. (Voyez Gonçalvès, Dictionnaire
portugais-chinois, au mot comediante.)