Catherine Andrault Metteur en Scène, Comédienne Née à Paris en 1963 C'est lorsqu'elle est comédienne en formation en 1988 au Conservatoire d'Art dramatique de Chambéry, que Catherine Andrault s'associe à de jeunes créateurs pour fonder le "Black-Block Atelier". Ils réfléchissent et conçoivent ensemble une création originale "les soirs d'inconnaissance" écrit par Fred Kokourek (actuellement Directeur Artistique de la Compagnie Alexandra N' Possee). Cet outil leur sert de tremplin entre le monde amateur et professionnel. Ce qu'ils sont tous devenus depuis. Cet événement amorce le parcours de comédienne et metteur en scène de Catherine Andrault. Elle participe en tant que comédienne à un échange avec l' Ecole de Théâtre de Moscou, (GITIS) dans le cadre du Conservatoire. Elle est sollicitée pour mettre en scène un défilé de mode présentant des créations venues de toute l'Europe. Alors passionnée de voyages, elle se lance dans cette expérience. Elle devient assistante à la mise en scène auprès de Stéphane Mûh, dans "Faiblesse d'été" et "Un ange passe" . Elle participe à l'aventure du Laboratoire Tricoe, compagnie hors normes, basée à Chambéry dans des lieux insolites, tels que ancienne minoterie, lavoir, hangar d'hélicoptère... Puis résonne en elle le désir de liberté, de recherche artistique vers sa propre différence. Elle créé en 1992 la Compagnie de la Mandragore. Cette démarche artistique a pour objectif de tisser des liens, de communiquer, d'ouvrir et d'amener le public aux pratiques culturelles théâtrales. Son itinéraire personnel se construit par de nombreuses passerelles entre stages de formation et exercice de la profession. En 1997, elle conçoit "Faubourg Maché-Montmartre 1900". Durant toute une semaine, Chambéry vit au rythme 1900. Elle rapproche l'histoire de deux communes libres, celle de faubourg maché et de Montmartre dont elle est originaire. Des comédiens envahissent la rue, les librairies, les cafés, les lieux de la vie quotidienne. Chaque jour une gazette paraît pour annoncer le programme. La semaine se termine par un spectacle donné par les comédiens au Théâtre Charles Dullin. En 1998, elle met en scène "Krim", un essai qui s'impose comme un spectacle dans lequel la gestuelle, les lumières, le travail de l'espace et du corps mobilisent toute l'attention. Catherine Andrault anime les cours du "Théâtre Universitaire de Recherche" à l'Université de Savoie. Elle écrit et signe deux mises en scène : "l'impossible Partage" (Paul Claudel et Capek) échange culturel avec la République Tchèque en 2003 ; "Un Ange sur le Toit" en 1995 invité par le Centre Culturel polonais dans le programme "l'Art pour la paix" avec l'OTAN. Catherine Andrault dispense des stages et ateliers dans des structures publiques et privées, auprès des professionnels de la culture, des scolaires (lycées, collèges, primaires) et participe à la formation régionale des coordonnateurs de centres de loisirs.) Ces actions favorisent les partenariats avec l'Education Nationale, l'Association Danse et Musique de Savoie, Théâtre en Savoie, la MJC et l’APEJS de Chambéry. Après dix ans d'existence, la Compagnie de la Mandragore possède concrètement un ancrage territorial par son travail dans des quartiers sensibles, auprès des publics tant en milieu rural qu’en milieu urbain. En 2005 avec la nouvelle création de "Tudor", elle est remarquée par l'Espace Malraux, la Scène Nationale de Chambéry. La mise en scène possède une énergie théâtrale due à son mélange de culture rock, sa mise en espace déroutante, des artistes ayant des rôles de « paumés » masquant leur triste réalité par le jeu virtuel Tudor. Ce jeu mêle violence des sentiments, complexité des situations, confrontation entre rôles sociaux et sentiments. La pièce a déjà fait l'objet d'un travail pédagogique auprès de 160 élèves du collège du Beaufortain (74) et a fortement été appréciée. Cette pièce réunit des artistes de tous horizons géographiques : Ile de France, Aquitaine, Région Provence Côte d'Azur, Rhône-Alpes. Les liens avec ces artistes se sont noués lors de leur passage sur la région. 2006, le spectacle « Tudor » est programmé dans la saison de l'Espace malraux, Scène Nationale à Chambéry et fait partie du Centre d'Art et Création créé cette même année. 2007 est l'année de l'introspection: « Romano Jilo, Coeur de Gitan », un spectacle sur l'intime, En grande partie autobiographique, en prise directe avec le public, interprêté par elle même et deux musiciens. Ce spectacle est le début d'une aventure, le projet « Kalo », projet sensible concernant les Gitans, à la croisée du culturel et de l'humain. A consulter: www.myspace.com/mandragore73 2007 c'est aussi l'année des départs. Por des raisons personnelles, Catherine Andrault part vivre en Bretagne. Elle créé en Janvier 2008, La Petite Voix du Sémaphore, à Quimper. Faisant écho à la Cie de la Mandragore elle souhaite développer des passerelles entre les deux régions. Ainsi le spectacle Romano Jilo », constitué d'artistes savoyards et bretons (Yann Lecorre, Julien Stévenin), tente de se faire connaître en Région Bretagne, de même que les actions qui l'accompagnent. (Action pédagogique, action auprès des Gens du Voyage) On peut dire aujourd'hui que l'itinéraire de C. Andrault s'enrichit par la confrontation des esthétiques et des modes de création différents des siens. La rencontre avec d'autres univers est d'une grande richesse pour son parcours. L'interdisciplinarité est le moteur de cette artiste qui travaille à mêler la danse, le théâtre et la musique. «..... Pour moi, la transmission est absoluement indispensable, car c'est la rencontre, le danger de la rencontre , la remise en cause, l'antisclérose de la pensée! C'est le partage, le don d'un savoir, si petit soit-il, au service de l'épanouissement d'un être... C'est toujours merveilleux de voir les prunelles d'un enfant ou d'un adulte briller de curiosité, d'envie d'apprendre... C'est ce qui fait que le théâtre a peut-être une chance d' exister demain... Je ne pense pas que cela suffise de faire des spectacles , faire venir un public, pour que la culture perdure... Il faut parler avec le spectateur, désacraliser l'artiste, le rendre plus accessible, plus humain. Les ateliers de pratiques amateurs permettent, en autres, cela. Je travaille toujours avec les amateurs dans le sens de vouloir créer un objet artistique, la pédagogie vient après ou pendant...elle fait partie des outils mais n'est pas un but en soi...J'ai découvert cela... en tout cas pour moi... J'aime mon métier de créateur et je veux rester en lien avec ceux qui m'entourent...» Catherine Andrault (Propos reccueillis lors du spectacle « Tudor » 2006.