L`aigle

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DOCUMENT
L’aigle
La silhouette du ciel
As-tu déjà aperçu un aigle dans le ciel ? Si oui, tu peux te dire que tu
as eu de la chance, de voir en vol (plané le plus souvent) ce magnifique
prédateur.
L’aigle royal a été déclaré « Animal de l’année » par Pro Natura
alors qu’il ne se porte extrêmement bien. L’association précise tout de
même : « Une fois n’est pas coutume » - ils avaient l’habitude de
désigner « animal de l’année » une espèce qui allait plutôt mal !
LES EPERVIERS ont décidé qu’il méritait bien un document et Max,
ravi d’entendre parler de ses confrères, même s’il ne manque pas de
préciser qu’ils sont tout de même moins beaux que lui (sacré Max !), a
approuvé notre idée.
Alors, cher lecteur, qu’attends-tu ? Plonges-toi dans notre document
afin d’en apprendre encore plus que tu ne le sais sur l’Aigle, le roi du
Ciel.
Les espèces
Il existe plusieurs espèces d’aigles. L’aigle blanchard, l’aigle impérial, l’aigle de Bonelli (voir photo), et
j’en passe ! On trouve aussi une espèce nommé l’aigle royal, animal qui a été décrété « Animal de
l’année 2001 » par l’association « Pro Natura » qui milite pour la nature et les animaux.
Dans ce document, nous avons sélectionné cinq espèces d’aigle comme repères principaux : l’aigle de
Bonelli (Hieraaetus fasciatus), l’aigle impérial (Aquila heliaca), l’aigle blanchard (Stephanoaetus
coronatus), l’aigle martial (Polemaetus bellicosus) et l’aigle royal (Aquila crhysaetos).
Tous les aigles font partie de la classe des oiseau (Aves), de l’ordre des rapaces (falconiformes) et de
la famille des accipitridés, la même famille que le milan royal, le gypaète barbu, la buse, etc...
Il y a neuf espèces d’Aquila dans le monde.
Des aigles dans le monde entier
Non, les aigles ne vivent pas qu’en Europe, détrompe-toi ! Tu peux parcourir le monde et dans chaque
continent – ou presque – tu pourras apercevoir, si tu te montres patient, des aigles.
Par exemple, l’aigle de Bonelli vit dans le nord de l’Afrique, en Espagne, dans le sud de la France, en
Inde ainsi que dans le sud-est de l’Asie. L’aigle martial s’est établi en Afrique – sauf au Nord – et l’aigle
blanchard aussi. Quant à l’aigle impérial, on peut le trouver au sud-est de l’Europe, au sud-ouest et au
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centre de l’Aise, ainsi que dans une petite partie de l’Espagne. L’aigle royal vit dans tout l'hémisphère
nord : Afrique du Nord, Asie ; on peut aussi le trouver en tant que seule espèce du genre Aquila,
également en Amérique du Nord. Tu peux également en voir en Europe du Nord, y compris l’Ecosse et
les Balkans, et dans les paysages montagneux d'Europe centrale et d'Europe du Sud.
Physique imposant
L'Aigle royal, avec le Gypaète barbu, est notre plus grand rapace indigène. La longueur de son corps
varie entre 79 et 95 centimètres. Son envergure, elle, ne va pas en dessous de 215 cm et peut atteindre
plus de 230 cm pour les femelles (les mâles : 195 à 210 cm)
Quant à son poids, c’est cinq kilogrammes pour les mâles, un peu moins pour les femelles (3,7 kg).
Lorsqu’il vole, on le reconnaît bien à ses ailes larges et légèrement relevées ainsi qu’aux grandes
plumes qui terminent l'aile en s'écartant vers le haut comme les doigts d'une main. Il est possible de le
confondre avec une buse variable (qui est bien plus petite), lorsqu'il est impossible de comparer les
tailles.
Les aigles possèdent tous de grandes serres acérées qui leur permettent de saisir la proie et de la tuer !
Quand à leur bec, il est également très crochu et puissant par la même occasion. Il l’utilise pour
déchirer la chair de ses proies, ce qui est tout particulièrement utile à la femelle pour nourrir ses jeunes
oisillons.
Les tons du plumage chez les oiseaux adultes sont le brun foncé pour le corps et le jaune doré pour la
tête et la nuque. Les jeunes oiseaux sont reconnaissables en vol aux plumes blanches de leurs ailes et
à leur queue blanche bordée de noir. Chez l’aigle de Bonelli, on reconnaît le jeune à son ventre orange.
Passons au physique un peu particulier de l’aigle blanchard (voir photo). En fait, cet aigle possède une
huppe qui est hérissée lorsqu’il est inquiet ou excité. Ses ailes sont courtes mais très larges – environ 2
m d’envergure. Il mesure entre 80 et 90 cm. La femelle, qui est un peu plus lourde que le mâle, pèse
3,8 kg.
L’aigle de Bonelli, qui mesure entre 65 et 72 cm et qui possède une envergure ne dépassant que très
rarement 180 cm, possède une tête petite et fine. Sa poitrine est blanche et striée de noir. Lorsqu’il
vole, souvent plus rapidement et plus énergiquement que la plupart des autres aigles, on peut
apercevoir la barre noire typique en travers de l’aile – sa queue est également bordée de noir.
L’aigle impérial (70-87 cm de longueur, 190 à 210 cm d’envergure et pesant un peu de plus de trois
kilogrammes), lui, possède un plumage brun foncé avec des zones pâles à la queue et aux ailes. Les
plumes s’assombrissent avec l’âge.
Terminons avec l’aigle martial, dont la longueur du corps varie entre 70 et 90 cm, sachant que la
femelle est plus grande que le mâle – elle pèse six kilos, lui seulement cinq. Leur envergure atteint une
taille record : jusqu’à 2,50 m ! ! ! Leur ventre est blanc, tacheté de noir, et leur tête, queue et ailes sont
brunes.
Sur un grand territoire
La surface moyenne du territoire de l'aigle royal correspond à celle que nécessite une zone d’une
centaine de kilomètres carrés. Mais l’aigle impérial, lui (que l’on ne trouve pas en Suisse), demande
beaucoup moins puisqu’il chasse sur une zone d’à peine dix kilomètres carrés. Mais lorsqu’il était
répandu le long du Danube, en Roumanie, on trouvait un couple d’aigle impérial tous les 3 km !
Otto Sieber insiste sur ce point : « L'aigle royal est synonyme de nature sauvage, d'étendue et
d'indépendance. Cette image colle parfaitement à l'année 2001, durant laquelle nous voulons poser les
fondements d'un projet de protection de la nature de grande envergure, à savoir un nouveau parc
national. C'est un projet de longue haleine, mais qui sera tout autant couronné de succès que la
protection de l'aigle royal en Suisse ».
Une des populations les plus denses vit dans l'Arc alpin, où l’on trouve de mille cent à mille deux cents
couples. En Suisse, on en estime le nombre à quelque trois couples dans les Alpes et les Préalpes. En
1994, pour la première fois, un couple nichait dans le Jura suisse. Aujourd’hui, on suppose qu’il y a
également eu des couvées dans le Jura français. Autrefois, il y avait des aigles royaux sur le Plateau.
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En hiver, l’aigle impérial (voir photo) d’Europe de l’Est et d’Asie migre au sud pour gagner l’Afrique du
Nord, l’Arabie, le Moyen-Orient et le nord de l’Inde. Plus l’hiver est rude, plus les aigles vont loin, surtout
les jeunes.
L’aigle impérial possède une technique efficace pour économiser son énergie en migration. Ses larges
ailes peuvent profiter des courants thermiques sont qui sont colonnes d’air chaud ascendant. Il parvient
ainsi à planer pendant des heures, décrivant des cercles au dessus d’un courant, puis se laisse glisser
jusqu’au suivant où il recommence son manège. Cet aigle exploite ainsi les courants thermiques audessus des terres et évite les étendues d’eau froides où ils n’existent pas. Il parcourt de la sorte sans
effort des milliers de kilomètres !
Steppes, savanes ou montagnes ?
Steppe, savane ou montagne, telle est la question. Sa distribution mondiale est très fragmentée, elle se
limite aux montagnes et aux régions difficilement accessibles, comme les steppes.
En Suisse, l'aigle royal est le rapace caractéristique des paysages ouverts ou semi-ouverts des étages
alpin et subalpin, c'est-à-dire des altitudes entre 1500 et 3000 mètres. Les conditions principales
d'habitat sont la présence d'animaux de taille moyenne (nourriture de base), ainsi que de rochers ou de
grands arbres pour y nicher.
L’aigle blanchard recherche des forêts épaisses et les boisements plus clairs. Il tolère aussi bien la
savane et même les régions semi-arides.
L’aigle martial (voir photo) ne se rencontre que dans les zones boisées entourées de paysages ouverts.
Mais ses habitats préférés restent tout de même la savane et le semi-désert.
L’aigle impérial est un prédateur lié aux steppes et aux plaines. Il apprécie les terrains herbeux ou
marécageux parsemés d’arbres isolés et de vois, où il peut se percher afin de se mettre à l’affût et
nicher.
L’aigle de Bonelli, lui, habite les montagnes reculées et les terrains rocheux, entrecoupés de falaises et
de gorges et couverts de forêts claires. En dehors de la période de reproduction, il chasse dans les
zones humides, les prairies et autres terrains dégagés.
Observer un aigle
Tu aimerais voir un aigle ? Tu as raison. C'est sur les pentes ensoleillées des chaînes de montagne
étirées que l'on observera le mieux de jeunes aigles tournoyants. En Suisse, comme toutes les
configurations de terrain propices sont occupées par des couples d'aigles royaux, l'observation
d'adultes n'est qu'une question de patience. Tu auras la chance d'en voir sur les pentes ensoleillées à
hauteur de la limite des arbres, ou au-dessus, aux environs de midi, surtout pendant les périodes d’été
ou de printemps, lorsque les aigles chassent pour leurs petits. A ce moment-là, les aigles profitent des
colonnes ascendantes d'air chaud qui facilitent leur vol. Les adultes ont de grandes ailes sombres et
légèrement rectangulaires. Quant aux jeunes, tu pourras les reconnaître grâce à leurs larges taches
blanches – une à chaque aile, la troisième se trouvant sur la queue – visibles de très loin et tout à fait
typiques.
Redoutable prédateur
L’aigle est un prédateur, et tu le sais certainement. Tu connais sûrement déjà la technique de chasse
de ces rapaces, d’ailleurs !
L'aigle royal chasse par surprise. La plupart de ses proies sont saisies au sol, mais des oiseaux
peuvent l’être en plein vol. Il chasse en sillonnant une pente, surprenant les animaux à découvert. Il les
repère de loin, grâce à se remarquable vue puis fonce dessus.
Dans nos Alpes, il se nourrit principalement de marmottes, mais à l'occasion également de jeunes
chamois, de faons ou de renardeaux, ainsi que de lièvres ou de lagopèdes. Dans la région du Napf, où
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les marmottes font défaut, les chats domestiques servent parfois de proie. En hiver plus
particulièrement, l'aigle royal se nourrit volontiers de charognes, en l'occurrence de gibier ayant péri
dans les avalanches – les charognes servent surtout aux jeunes qui passent leur premier hiver et n’ont
encore que très peu d’expériences sur le terrain. Il lui arrive également de déguster des serpents, des
lézards ou encore des hermines.
L’aigle de Bonelli chasse en général à l’affût. Caché dans un arbre, il pique vers le sol pour capturer
lapins de garenne et rats et attraper les oiseaux (perdrix, canards ou mouettes) lorsqu’ils s’envolent. Il
est aussi capable de poursuivre et d’attraper les oiseaux en vol en se faufilant entre les buissons et les
arbres. Mais il lui arrive également de patrouiller sur les blancs et collines, volant au ras du sol, prêt à
surprendre une proie au détour d’un rocher. Parfois, le mâle et la femelle chassent ensemble, l’un des
deux « dirigeant » habilement la proie vers l’autre. Contrairement à son cousin l’aigle royal, l’aigle de
Bonelli ne consomme que les proies qu’il a tuées lui-même, s’attaquant quelquefois aux gibiers et aux
volailles domestiques, ce qui lui vaut d’être persécuté dans une grande partie de son aire de
répartition.
L’aigle martial est servi, question proie ! Comme il vit en Afrique, il n’a aucun mal à dîner de l’impala
pour son repas de midi ou encore du chacal. Il s’en prend aussi aux serpents, aux lézards et à d’autres
petits mammifères.
Les fermes étant de plus en plus nombreuses, cet aigle a ajouté à son menu de l’agneau, de chevreaux
ou du poulet. Cette chasse lui amène l’antipathie croissante des éleveurs. Comme les autres aigles,
celui de Bonelli pique vers le sol dès qu’il a repéré une proie : plus ses pattes sont levées au dessus du
dos, plus rapide est la descente.
L’aigle impérial se nourrit de proies qu’il tue lui-même, mais les charognes constituent une grande part
de son menu, se servant de son bec crochu pour entamer la chair d’animaux morts de froid ou de faim.
En général, il guette ses proies – rongeurs de toute sorte – d’un poste élevé puis pique dès qu’il l’a vue.
Il peut tuer des animaux qui pèsent jusqu’à 5 kg, comme de jeunes canards, des flamants, des oies ou
encore des corbeaux.
Quant à l’aigle blanchard (voir photo ci-dessus), il chasse surtout tôt le matin et en fin de soirée. Il se
tient à l’affût dans un arbre, avant de plonger sur une proie pouvant peser jusqu’à cinq fois son propre
poids ! Il arrive fréquemment que le couple chasse ensemble, mettant au point la même technique que
l’aigle de Bonelli. Si sa proie est assez légère, l’aigle blanchard l’emporte, grâce à ses puissantes ailes,
jusqu’à son nid ou une grosse branche. Il la dévore ensuite entièrement, y compris les os. Mais quand
la taille de la proie est très importante, il les dépèce à terre et les morceaux sont emportés dans un
arbres pour être consommés plus tard.
Fidèles à vie
Sur le plan « conjugal », la fidélité est de rigueur durant plusieurs années pour le couple occupant un
territoire. Ils repoussent brutalement les congénères qui veulent y pénétrer. Les couples établis
consacrent donc beaucoup de temps et d'énergie à défendre leur territoire, ce qui peut les conduire à
négliger la couvaison, étant amenés à quitter le nid trop souvent ; la couvaison peut alors être perdue.
Ce phénomène se dit « régulation des populations subordonnée à leur densité ». En effet, un grand
nombre d'aigles sous-entend un grand nombre de jeunes à la recherche d'un territoire, donc attaques
pour défendre le territoire, couvées négligées, donc moins d'aigles. Les combats n'entraînent que
rarement la mort d'un des protagonistes.
Les oiseaux adultes appariés vivent toute l'année sur leur territoire et forment un couple à vie. Les
territoires ont une superficie de cinquante à cent kilomètres carrés suivant le nombre de proies et,
lorsque c'est possible, la préférence est donnée à une configuration du terrain permettant une
surveillance panoramique.
Parade en jeux volants
L’aigle royal, qui atteint sa maturité sexuelle vers quatre ou cinq ans, bâtit en général son nid – appelé
également aire – à flanc de falaise ou dans les arbres. Dans certaines régions, les aigles utilisent la
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même corniche depuis des siècles. Par contre, les nids dans les arbres sont très régulièrement
rechargés et deviennent parfois énormes. Au départ, un nid mesure 1,50 m de diamètre pour 50 cm
d’épaisseur. Mais renforcé chaque année, il en vient à atteindre deux mètres de diamètre pour 1,30 m
d’épaisseur !
Chez l’aigle de Bonelli, le couple commence à préparer le nid quatre mois avant que la femelle ponde !
Ils entassent des branches d’un mètre de long et de trois centimètres d’épaisseur pour obtenir une
structure massive. L’intérieur est garni de feuillage.
Dans son territoire, un couple peut posséder plusieurs nids qu’il utilise à tour de rôle chaque année.
La parade et ses jeux en vol impressionnants (le mâle pique, puis remonte, les deux oiseaux
s’agrippent par les serres et se laissent tomber, la femelle décrit des cercles dans le ciel, etc…) de
l’aigle commencent déjà en novembre dans certaines régions africaines et se poursuivent parfois
jusqu’en juillet ! L’accouplement a lieu au sol et peu après la femelle pond environ deux œufs maculés
de brun. Il peut y en avoir jusqu’à trois chez l’aigle impérial ou l’aigle de Bonelli. Par contre, la femelle
aigle martial n’en pond qu’un seul, qui est brun tacheté et pèse environ 185 g.
Le plus souvent, c’est la femelle qui couve ses œufs pendant quarante à cinquante jours suivant les
espèces. Chez l’aigle impérial et l’aigle de Bonelli, le mâle et la femelle se relaient pour la couvée. Chez
l’aigle royal, les poussins sortent en mai, lorsque les marmottes réapparaissent (nourriture principale).
Le plus souvent, celui né en second meurt parce que l'aîné, plus fort et plus gros, lui dispute la
nourriture et peut même le tuer.
Les jeunes aigles sont capables de voler après quatre-vingt jours (chez l’aigle de Bonelli, les petits
volent dès soixante jours, chez l’aigle blanchard, il faut atteindre cent quinze jours) et quittent alors le
nid. Mais il resteront encore quelques temps sur le territoire de leur parents (trois mois à peu près).
Animal mythique
De nombreuses fables d'Esope et autres écrivains font parler et agir les aigles. Pour les Sioux, l'aigle
est un dieu et les plumes d'aigles jouaient un grand rôle dans les diverses tribus indiennes. Aigle et
faucon symbolisent les envolées de l'esprit ; ils sont très présents dans les armoiries. De nombreuses
communes et cantons ont un aigle dans leurs armoiries. Une fausse idée de l'aigle en fait
malheureusement aussi un symbole, douteux, de combativité, d'agressivité et de conquête.
Le sais-tu ?
 Les aigles dans les Balkans chassent souvent les tortues. Ils les laissent ensuite tomber de très
haut sur les pentes rocheuses pour leur casser la carapace.
 Au Kirghizistan, les chasseurs gardent et utilisent des aigles apprivoisés pour chasser le lièvre, le
renard et même le loup !
 Un nid d’aigle peut atteindre 3,5 m de hauteur.
 L’aigle royal vit quinze à vingt ans dans la nature, mais atteint quarante à quarante-cinq ans en
captivité. Cependant, l’aigle martial atteint cinquante ans dans la nature ! Un record pour un
aigle ! ! !
 Dans les forêts d’Amérique du Nord, un territoire d’aigle peut couvrir 520 km2.
 Les aigles plongent sur leurs proies à une vitesse de 150km/h.
 Autrefois, lorsque la fauconnerie était répandue, seuls les rois pouvaient chasser à l’aigle.
 Pour défendre son nid, l’aigle blanchard n’hésite pas à attaquer l’homme.
 Les singes adultes ne craignent par un aigle blanchard perché et vont jusqu’à lui tirer les pattes.
Par contre, ils sont plus effrayés lorsqu’il vole.
 Très habile en vole, l’aigle de Bonelli a été vu passant sous un choucas, puis se retournant en l’air
et capturant l’oiseau dans ses serres.
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 L’aigle de Bonelli doit son nom au naturaliste italien du dix-huitième siècle, Franco Andrea Bonelli,
qui envoya un spécimen tué en Sardaigne à l’ornithologue français Louis Vieillot. Celui-ci fut le
premier à décrire l’espèce et lui donna le nom de Bonelli.
 Grâce à son excellente vue, l’aigle martial peut situer une proie à deux kilomètres.
Pro natura et l’aigle royal
Pratiquement exterminé de notre pays il y a une cinquantaine d'années, celui qu’on appelle le Roi des
Airs se porte fort bien aujourd'hui. Le message qu'il véhiculera tout au long du présent millésime, durant
lequel il sera beaucoup question de nouveau parc national, est dès lors clair : il est possible, en Suisse,
de protéger la nature avec succès et de façon
www.pronatura.ch
durable.
C’est l’adresse internet de Pro
Depuis 1953, l'espèce est protégée et figure dans la
catégorie 4 des Listes rouges des espèces
Natura. Un site sur lequel les infos
menacées ou fortement menacées pour lesquelles la
grouillent de partout et où nous te
Suisse porte en Europe centrale une responsabilité
conseillons d’aller faire un tour !
particulière.
Le castor, la rainette verte et le lynx furent tout à tour l'emblème de Pro Natura durant les trois années
précédentes. Avec un point commun: ces trois espèces sont menacées. Le cas de l'aigle royal, «animal
de l'année 2001» est tout différent : lui est de nouveau en pleine forme. Quelque trois cents couples
sont cantonnés dans les Préalpes et Alpes helvétiques, un espace qui pourrait difficilement en accueillir
davantage. L'espèce n'y a plus besoin d'aide, il suffit d'assurer sa protection.
«Trop de bilans négatifs nous font oublier les succès remportés par la protection de la nature», explique
Otto Sieber, secrétaire central de Pro Natura. «Notre projet de créer ensemble un nouveau parc
national en Suisse rencontre actuellement un écho extrêmement positif, poursuit-il, l'aigle royal doit
contribuer à renforcer cet élan positif en faveur de la nature.»
Durant l'année en cours, Pro Natura proposera maintes excursions, publications et, par le biais
notamment d'internet, informations en relation avec cet oiseau majestueux.
Il y a cinquante ans, l'aigle royal faisait encore face aux mêmes préjugés que ceux qui circulent
actuellement, à certains endroits. Il était, entre autres, accusé de voler agneaux et gibier, de tuer des
enfants ! Ainsi, l'aigle royal était impitoyablement tiré, empoisonné et son nid était saccagé.
Pendant des décennies, afin de désamorcer les conflits, Pro Natura (qui s’appelait alors encore Ligue
Suisse pour la Protection de la Nature - LSPN) a dédommagé les éleveurs de moutons ayant subi des
dégâts. En 1953, le Conseil fédéral a répondu favorablement aux exigences des défenseurs des aigles
et a accepté de mettre sous protection cet oiseau de proie qui était alors fortement décimé et même
pratiquement exterminé.
Aujourd'hui, si tu désires observer un aigle royal dans les Alpes, il te suffira d'un peu de patience:
presque chaque territoire adéquat est occupé par un couple d'aigles. Dans l'arc jurassien, par contre,
les places sont encore à reconquérir.
Dans le Parc national de Berchtesgaden, l'habitat et le comportement de l'Aigle royal sont étudiés
avec les procédés les plus modernes. Tu trouveras davantage d'informations sous:
http://www.nationalpark-berchtesgaden.de/html/steinadler.html
Nadège Hirsch
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