HIVER
Nébuleuse California : NGC 1499
Constellation : Persée
Type : nébuleuse diffuse
Distance : 1000 années-lumière
Magnitude : 4
Dimension : 145'x40'
A l'échelle de notre galaxie, la nébuleuse California est toute proche. Située dans le même bras spiral que
le Soleil (bras d'Orion) elle est distante de "seulement" 1500 années lumière. Paradoxalement, ce chiffre
est entaché d'une grande incertitude car il est difficile d'estimer la distance d'un nuage de gaz. A défaut de
mieux, les astronomes se réfèrent à la mesure effectuée sur Xi Persée, l'étoile bleue -bien brillante- visible
en bas de l'image de Robert Gendler. Son éclat puissant équivaut à celui de plus de 6000 soleils et son
rayonnement Ultra Violet excite les atomes d’hydrogènes contenus dans la nébuleuse.
Large de 40 années lumière, l'objet est très étendu sur la voûte céleste ; sa taille apparente de 2,5°
équivaut à 5 fois le diamètre de la Lune. C'est énorme ! Mais paradoxalement, l'observer reste délicat.
Certains l'ont détectée à l'œil nu sous un ciel parfait. Mais avec un instrument, Avec un instrument
l’exercice se corse. Car, si sa magnitude totale de 4 peut sembler généreuse, il ne faut pas oublier que cette
luminosité est « diluée »sur une vaste surface. En grossissant au-delà de 30x, l'objet déborde du champ de
l'instrument, et ses faibles gradients de contraste restent difficiles à percevoir. Le secret pour se donner
une chance de dessiner les contours nébuleux de California : se contenter d'un grossissement modeste avec
un instrument de diamètre relativement conséquent. Idéalement une paire de jumelle de 100 à 150mm. A
défaut il est possible de tenter sa chance avec une lunette de 80mm à 100 mm grossissant 15 à 20x. Un
oculaire grand champ est vivement conseillé afin de pouvoir l'observer en totalité. Pour une vision plus
contrastée certains filtres peuvent s'avérer d'un grand secours comme un filtre H bêta ou UHC. Repérer
la nébuleuse California dans le ciel ne présente pas de difficultés particulières. Xi Persée est une étoile de
magnitude 4 bien visible à l'œil nu. Elle est nichée dans le bas de la constellation exactement à mi-
distancee de Dzêta Persée et Epsilon Persée.
Nébuleuse du Crabe : M1
Constellation : Taureau
Type : nébuleuse, vestige de Supernova
Distance : 6300 années-lumière
Magnitude : 8,4
Dimension : 6'x4'
An 1054 : une étoile explose en plein cœur de notre galaxie ! Les astronomes chinois consignent cet
évènement avec précision. Depuis, personne n'a observé une explosion si proche et si lumineuse. Dans son
dernier souffle l'étoile est devenue quatre fois plus brillante que Vénus ! Elle a même été visible en plein
jour 3 semaines durant, et la nuit pendant presque 2 ans ! Aujourd'hui la masse de gaz jadis contenue
dans l'étoile se répand toujours dans le vide intergalactique, formant une petite nébuleuse bien visible
avec un instrument amateur. Dans un domaine où les échelles de temps se comptent généralement en
millions d'années, une évolution aussi drastique en l'espace d'un millénaire est rarissime. Aujourd'hui
encore la bulle de gaz enfle à la vitesse folle de 1800km/s ! Si bien qu'il a été possible de constater son
expansion dès 1921 à partir d'images prises à l'observatoire du Mont Wilson espacées de seulement 11 ans
! Au centre de la nébuleuse gît un cadavre stellaire. Cette étoile à neutron, autrement nommée pulsar,
tourne sur elle-même 30 fois par seconde ! Le pulsar du Crabe a d’abord été découvert en radio. Il fut
ensuite observé avec des télescopes classiques, et pour la première fois, on pouvait contempler la
contrepartie visible d’un tel objet. Le résidu d'étoile large de seulement quelques dizaines de km brille
dans l’absolu autant que le Soleil, et nous apparaît à la magnitude 16. Il est visible sur l'image de Robert
Gendler : au centre de la nébuleuse, deux étoiles sont côte à côte, il s'agit de celle du bas.
Située à seulement quelques encablures (1°) d'une étoile bien visible à l'œil nu : Dzêta du Taureau, la
nébuleuse du Crabe est facile à localiser. Seule précaution à prendre : opter pour un grossissement d'au
moins 50x afin de ne pas la confondre avec une étoile. Sous le ciel pur du Sahara, la nébuleuse du Crabe
apparaît relativement lumineuse avec un grossissement de 55x et sa morphologie d'ensemble ovalisée est
évidente. Avec un 200mm, il est possible de grossir davantage ; à 150x l'observateur commence à
percevoir des inhomogénéités.
La Grande Nébuleuse d'Orion / M42
Constellation : Orion
Type : Nébuleuse diffuse
Distance : 1600 années-lumière
Magnitude : 4
Dimension : 85x60
La Grande Nébuleuse d'Orion peut s'enorgueillir du titre de nébuleuse reine du ciel boréal. C'est aussi
pour les chercheurs un formidable laboratoire permettant d’étudier la naissance des étoiles à différents
stades de leur formation. Certaines d'entre elles sont déjà à maturité, notamment le célèbre trapèze formé
par 4 étoiles lumineuses au centre de l'objet. D'autres sont encore noyées au milieu d'un épais nuage de
poussière. Ces pouponnières de petite dimension apparente sont inaccessibles aux moyens amateurs.
Néanmoins, l'œil puissant du télescope spatial Hubble a permis de les étudier en détail. En soi, M42 n'est
que la face émergée de l'iceberg. Avec la boucle de Barnard et la célèbre Nébuleuse de la tête de Cheval,
elle fait partie d'un vaste réseau de nébuleuses, aussi étendu que la constellation d'Orion elle-même. Les
extensions les plus diffuses apparaissent seulement en photographie.
L'éclat exceptionnel de M42 permet de distinguer l'objet à l'œil nu. Les 4 étoiles du trapèze sont visibles
sous la forme d'un seul et même point symbolisant dans le ciel le milieu du fourreau de l'épée d'Orion.
Dès 80mm de diamètre, ce nuage de gaz dévoile de nombreux détails, notamment la barre sombre au
centre de l'objet. En poussant le grossissement, les étoiles du centre de la nébuleuse formant le "Trapèze"
se détachent les unes des autres. Même avec un instrument de si petit diamètre, dans de bonnes conditions
l'œil exercé perçoit une légère teinte verte au centre de l'objet. Sous un ciel de qualité moyenne, un filtre
OIII rehausse nettement le contraste en absorbant une bonne partie de la pollution lumineuse.
Avec un télescope de 200mm l'objet devient spectaculaire. La zone autour du trapèze, drapée, dévoile
d'innombrables détails. Les extensions de l'objet se déploient en magnifiques volutes. M42 est si lumineuse
qu'elle supporte sans peine un grossissement de 200x. Lorsque la turbulence atmosphérique est clémente,
le nombre de détails perçu au cœur de l'objet est décuplé.
"Le jumeau des Pléiades" : M36
Constellation : Cocher
Type : amas ouvert
Distance : 4100 années-lumière
Magnitude : 6,3
Dimensions : 12'
Si M36 était 10 fois plus proche de nous il ressemblerait fortement au célèbre amas ouvert des Pléiades. Il
est en revanche 4 fois plus jeune : il affiche "seulement" 25 millions de bougies au compteur, une broutille
au regard de la longévité d'une étoile souvent comptée en milliards d'années ! L'objet intègre le catalogue
du "furet des comètes", Charles Messier en 1754, mais fut découvert bien avant, en 1654 par Giovanni
Bastia Hodierna. Le catalogue de cet astronome italien recense 40 objets du ciel profond observés avec une
modeste lunette de Galilée grossissant 20x. Dans un tel instrument la vision de cet objet était bien terne en
comparaison de la vision merveilleuse offerte par les instruments modernes accessibles aux amateurs. Les
étoiles les plus brillantes de magnitude 9 sont visibles dans les instruments les plus modestes. Avec un
télescope de 200mm, une soixantaine d'étoiles apparaît. Autrement dit l'intégralité des étoiles de M36. Le
repérage de cet objet peut s'effectuer à partir de Bêta et Thêta du Cocher, deux des étoiles principales de
la constellation. Visez exactement entre les deux, M36 doit alors apparaître en bord de champ du
chercheur. Si vous êtes de passage dans cette région du ciel, ne manquez pas de rendre visite à M37 et
M38, deux autres amas ouverts également dignes d'intérêt. En pleine Voie Lactée il n'est pas si étonnant
de voir 3 objets majeurs du catalogue de Messier si proches les uns des autres. M38 est légèrement moins
brillant que M36. M37 en revanche compte parmi les plus beaux du ciel ; il est à la fois plus riche et plus
grand que M36. Tous les trois sont identifiables avec une simple paire de jumelles dans le bas de la
constellation du Cocher. On note qu'ils sont presque alignés, et qu'en prolongeant cette droite vers les
Gémeaux, nous arrivons sur un quatrième amas ouvert remarquable : M35 (voir page XX).
Nébuleuse de la Tête de Cheval / Barnard 33
Constellation : Orion
Type : nébuleuse sombre.
Distance : 1600 années-lumière
Dimensions : 5'X7'
Constellation : Orion.
Impossible de résister à la tentation d'imaginer une forme d'hippocampe dans le nuage sombre de
Barnard 33. La silhouette de cette volute de poussières opaque se découpe en avant plan des somptueuses
draperies pourpres de la nébuleuse IC434. Quelle perspective ! La nébuleuse bleutée de NGC2023 (située
juste en dessous de la tête de Cheval) constitue un troisième plan, en avant de Barnard 33. Le nuage
sombre est bien plus vaste qu'il n'y parait : il s'étend sur toute la partie inférieure de l'image ! On note du
reste que la densité d'étoiles dans le bas du champ photographié par Robert Gendler est moindre que
dans sa partie supérieure.
La forme insolite de la Tête de Cheval, lui vaut d'être l'un des objets les plus connus du grand public.
Mais, paradoxalement, elle s'avère très difficile à observer. IC434 en arrière plan est une zone peu
lumineuse et peu contrastée. Le secret pour la détecter : un ciel parfait. Depuis les Alpes de Haute
Provence, sous un ciel de qualité correcte mais perfectible, un télescope de 1 mètre n'a pas permis de la
détecter. A contrario, elle s'est dévoilée sous le ciel pur du désert d'Atacama à 2500 mètres d'altitude, avec
un télescope de "seulement" 300mm. Les contours de IC434 n'apparaissent pas nettement, mais la
présence d'une zone assombrie est évidente en vision décalée. Petite astuce : un filtre H bêta décuple les
chances de relever le défi.
Plus accessible : NGC 2024 -dite nébuleuse de la Flamme en raison de sa couleur orangée et de son aspect
déchiqueté- est visible sur la gauche de l'image juste en dessous de Dzêta Orion. Elle a été perçue
distinctement sous le ciel pur du désert libyen avec une lunette de seulement 80mm grossissant 15x. La
barre sombre de poussière coupant l'objet en deux se dessine nettement. A l'oculaire, l'œil est néanmoins
gêné par l'éclat écrasant de Dzêta Orion. Cette observation requière donc un instrument de qualité,
diffusant le moins possible.
Les deux étoiles les plus brillantes de ce cliché sont bien visibles à l'œil nu. Avec une troisième comparse
située hors champ, elles dessinent la ceinture d'Orion.
Une souris devant un Eléphant : M35
Constellation : Les Gémeaux
Type : amas ouvert
Distance : 2800 années-lumière
Magnitude : 5,3
Dimensions : 28'
Fait du hasard, deux amas d'étoiles sont au touche à touche. Mais quel est le plus gros des deux ? Nous
serions tentés de dire, M35 situé légèrement en haut à gauche de l'image. NGC2158 à ses côtés apparaît
nettement plus petit et plus discret. Et pourtant, c'est bien lui le plus gros des deux, affichant un nombre
d'étoiles supérieur à celui de son voisin. Il a, du reste, été pendant un temps, considéré à tord comme étant
un amas globulaire (un type d'amas par nature plus riche). En réalité, la différence de taille apparente et
d'éclat entre les deux objets est simplement lié à leur éloignement : 16 000 années lumière pour NGC2158
contre "seulement" 2800 pour M35. Au jeu des différences, notons également leurs âges respectifs. Du
haut de ses 150 millions d'années, M35 fait figure de gamin ; seulement quelques-unes unes des ses étoiles
(les plus massives) touchent au terme de leur vie. En comparaison, NGC2158 est un vieillard, ayant déjà
soufflé plus d'un milliard de bougies ! Il arbore du reste une teinte plus orangée trahissant un nombre
élevé d'étoiles sur le déclin.
Sous un bon ciel, l'observateur expérimenté distingue sans peine M35 à l'œil nu. Avec une paire de
jumelles 10X50 une petite quinzaine d'étoiles apparaissent sur les 2500 que compte l'objet. Avec une
lunette de 80mm, le fourmillement d'astres est visible. Pour une vision esthétique, inutile de forcer le
grossissement, l'objet est étendu et mérite un large champ de vision pour conserver l'impression de forte
densité stellaire.
Parmi les milliers d'étoiles contenus dans M35, une centaine affichent une magnitude inférieure à 13. Dans
de bonnes conditions, elles sont accessibles à un télescope de 200mm. On comprend alors pourquoi la
vision de cet objet devient si spectaculaire dans un tel instrument.
Quant à NG2158, pour autant qu'il se détache nettement sur la photo si contre, il en va autrement en
observation visuelle dans un télescope. Il est 6 fois plus petit que son voisin pour une magnitude modeste
de 8,6. Pour le détailler confortablement il est préférable de miser sur un instrument de 300mm.
La Rosette : NGC2244 et NGC2246
Type : amas ouvert et nébuleuse diffuse.
Distance : 4900 années-lumière
Magnitude : 4,8
Dimensions : 24' (amas ouvert) 65' (nébuleuse)
Constellation : Licorne
Voici le visage qu'arborera peut être la Grande Nébuleuse d'Orion d'ici quelques millions d'années. De
même, les Pléiades furent probablement d’un aspect semblable avant de s'émanciper de leur nébuleuse
native. A ce titre, l'amas d'étoiles (NGC2244) issu de la nébuleuse de la Rosette (NCG2246) peut se vanter
du titre du plus jeune dans notre environnement galactique proche. Son âge est estimé à seulement 2 voir
3 millions d'années. Sous l'effet du puissant rayonnement des étoiles chaudes et massives tout juste sorties
du berceau, le gaz alentour est repoussé vers l'extérieur. C'est la raison pour laquelle le gaz au cœur de la
nébuleuse de la Rosette semble si clairsemé.
Le groupe d'étoile est modeste, tout juste quelques dizaines de membres. Mais certaines d'entre elles sont
particulièrement brillantes. En particulier celle présentant un éclat orangé sur cette image. Elle affiche la
magnitude 6, elle est donc à la limite de la visibilité à l'œil nu. Deux autres de ses comparses atteignent une
magnitude de 7.
Pour distinguer la nébuleuse l'exercice est plus délicat. Au regard de sa superficie, l'idéal est d'opter pour
un grossissement de l'ordre de 20 à 30x sur une paire de jumelles de gros diamètre (100mm ou plus). Pour
la détacher du fond de ciel un filtre spécialisé dans l'observation des nébuleuses (OIII ou UHC) est
bienvenu. Pour ce type d'objet si peu contrasté, la qualité du ciel reste un élément déterminant. Le gouffre
séparant la difficulté à observer l'objet visuellement et la beauté des images dans les livres et les magazines
tient pour une bonne part à la faible sensibilité de l'œil humain à la lumière rouge en conditions de basse
lumière.
Pour repérer cet objet les utilisateurs de montures équatoriales peuvent partir de Alpha de la Licorne. La
Rosette est sur une ascension droite voisine : il suffit de se déplacer de 17° vers l'ouest pour la faire
apparaître dans le champ du chercheur. Les étoiles les plus brillantes de son amas permettent de finaliser
le centrage.
"L'amas d'Aristote" : M41
Constellation : Grand Chien
Type : amas ouvert
Distance : 2300 années-lumière
Magnitude : 4,6
Dimensions : 38'
La légende raconte qu'Aristote aurait vu M41, plus de trois siècles avant notre ère ! Pourtant l'objet est
relativement méconnu par les observateurs des latitudes tempérées. Situé 4° sous Sirius, l'étoile la plus
brillante du ciel, il reste proche de l'horizon depuis la France. Dans ces conditions ses étoiles ne peuvent
dévoiler toute leur splendeur à moins de se retrouver dans un site de montagne isolé des nuisances
lumineuses.
Les quelques 150 étoiles comptabilisées au sein de M41 sont toutes nées d'un même nuage de gaz, il de cela
200 millions d'années. Les vestiges de la nébuleuse ont « disparu » au profit des étoiles. Certaines
composantes massives du groupe brûlent la chandelle par les deux bouts. Elles affichent sur la balance des
masses équivalentes à des dizaines de Soleil, et une teinte rouge-orangée symptomatique des étoiles en fin
de vie, ... à l'échelle astronomique du moins car il leur reste probablement encore quelques millions
d'années devant elles.
Comme Aristote, si vous regardez dans la direction de M41 vous pourrez peut être le distinguer à l'œil nu.
Aux jumelles, aucune difficulté pour le localiser même sous un ciel légèrement dégradé par la pollution
lumineuse. Les étoiles les plus brillantes se détachent déjà du groupe diffus.
La magnitude des étoiles de M41 va de 7 pour la plus brillante, à 11 pour les astres les plus discrets.
Autrement dit, toutes les composantes du groupe sont visibles, même avec un instrument modeste. Au vu
des dimensions généreuses de l'objet, surpassant légèrement le diamètre apparent de la Lune, M41
requière un grossissement modéré, de l'ordre de 20 à 40x. Au-delà, les étoiles se bousculent jusqu'en bord
de champ, l'objet est mieux résolu mais l'on perd la sensation de foisonnement. Aussi les instruments de
80 à 150mm dotés de courtes focales sont-ils parfaitement adaptés. Avec un grossissement plus important
l'attention de l'observateur doit d'avantage se concentrer sur la couleur des étoiles. En particulier la teinte
orangée de la plus brillante d'entre elles tranchant avec l'éclat blanc-bleuté de certaines de ses voisines.
Des étoiles à foison : M46 et M47
Constellation : Poupe
Type : amas ouvert
Distance : 1600 années-lumière (M46) et 5400 années-lumière (M47)
Magnitude : 5,2
Dimensions : 30'
En dirigeant notre regard vers M47 nos yeux plongent dans la Poupe. La simple évocation du nom de
cette constellation évoque les beautés et les mystères du ciel austral. Aussi cet astre reste-il relativement
bas pour l’observateur situé au-dessus du 45ème parallèle nord. Sa déclinaison est proche de celle de Sirius,
l'étoile la plus flamboyante de la voûte céleste. Nous sommes ici en pleine Voie Lactée. Il n'est alors pas si
étonnant de rencontrer dans le voisinage immédiat de M47 trois autres amas d'étoiles plus cerise sur le
gâteau- une petite nébuleuse planétaire nichée au sein de l'un d'entre eux. L'ensemble des ces objets peut
s'admirer dans le même champ de vision avec un instrument grossissant 15 à 20x, une lunette de 80mm
convient parfaitement. L'impression qui s'en dégage est tout simplement extraordinaire. Et s'il est possible
de prolonger l'observation avec un instrument plus puissant pour détailler chacun de ces objets, c'est
assurément la vision grand champ qui demeure la plus sensationnelle tant l'impression de relief se
dégageant des amas stellaires - de différentes luminosités - est saisissante. Petit tour des environs : au nord
de M47 apparaît NGC2423, de magnitude 6,7 il est large de 20', une lunette de 80mm permet de le
résoudre en étoiles, mais son éclat semble modeste en comparaison de M47. M46 quant à lui est un tout
petit peu plus loin vers l'est du champ, il apparaît plus lumineux que NGC2423. Particularité, il abrite une
nébuleuse planétaire de magnitude 10 d’une taille apparente de 1,1', il est donc conseillé d'utiliser un
instrument plus conséquent grossissant 100 à 200x pour l'admirer. Enfin le dernier objet du champ est
NGC2425, amas ouvert discret, non résolu en étoiles dans une lunette de 80mm.
Cet ensemble constitue assurément l’un des plus beaux joyaux de la Voie Lactée. Pour repérer ces objets
prenez pour point de départ Alpha de la Licorne et décalez-vous en déclinaison vers le sud. Sous un bon
ciel c'est un jeu d'enfant, M47 est visible à l’œil nu.
Diffuse mais brillante : M78
Constellation : Orion
Type : Nébuleuse diffuse
Distance : 1600 années-lumière
Magnitude : 8,3
Dimensions : 8x6'
Pour les fans de divertissement japonais, M78 est connu comme étant l'endroit d'où vient le super héros
Ultra Man. Plus sérieusement, M78 fait parti du vaste complexe gazeux centré sur la Grande Nébuleuse
d'Orion (M42). Mais contrairement à cette dernière elle n'émet pas sa propre lumière ; il s'agit
simplement de la diffusion de l'éclat d'étoiles bleues et chaudes situées à proximité du nuage. Deux d'entre
elles sont bien visibles sur cette image. Il s’agit la nébuleuse diffuse par réflexion la plus brillante du ciel !
Des observations de cet objet menées grâce à des télescopes infrarouge en mesure de voir au travers des
nuages de poussière- ont permit de dévoiler des groupes d'étoiles en formation en son sein. Fin 2003
l'objet était au cœur de l'actualité. Un astronome amateur américain, Jay Mc Neil découvre une nouvelle
nébuleuse de petite dimension au touche à touche avec M78. L'origine de cette découverte : une jeune
étoile encore instable. Elle a connu un sursaut d'activité majeur suffisamment puissant pour illuminer le
gaz alentour. Ce type de phénomène est connu, mais il est rarissime de pouvoir l'observer. Depuis, l'étoile
a perdu en vigueur. Sur l'image de Robet Gendler la région incriminée en néanmoins visible. Dans le coin
inférieur gauche de l'image se trouvent deux étoiles d'éclat assez comparable située côte à côte. Une petite
nébulosité orangée est visible juste en dessous : c'est Mc Neil Nebula !
Côté observation, M78 est d'un niveau de difficulté moyen. Pour la repérer aux jumelles, un ciel de qualité
est nécessaire. En revanche, elle est évidente avec un instrument. Une lunette de 80mm ne dévoile guère de
détails, elle évoque souvent l'allure d'un noyau de comète, semblable à une étoile floue. Les deux étoiles
bleues responsables de la luminosité de la nébuleuse, affichent une magnitude de 10 et se repèrent sans
peine. Dans un instrument de 200mm la donne est différente : la barre sombre scindant l'objet en deux
devient perceptible et rend l'image nettement plus intéressante.
La Ruche d'étoiles : M44
Constellation : Cancer
Type : amas ouvert
Distance : 577 années-lumière
Magnitude : 3,7
Dimensions : 95'
Ce groupe d'étoiles visible à l'œil nu sans aucune difficulté -même pour l'observateur peu expérimenté-
porte différents noms : la Crèche, Praesepe ou encore la Ruche. Ce dernier nom est particulièrement bien
choisi au regard du foisonnement d'étoiles en son sein. L'objet est si brillant qu'il a été repéré par les
observateurs de tous temps. Du reste, il joue souvent un rôle dans les contes et les légendes utilisant le ciel
pour toile de fond. La désignation d'amas de la crèche nous vient de la mythologie grecque. L'objet
symbolisait le refuge ou venait se repaîtrent deux ânes symbolisés par Gamma et Delta, les deux étoiles du
Cancer encadrant M44. Ces montures servirent à Dieunisos et Silenus dans leur combat contre les titans.
L'histoire raconte que les dieux emportèrent la victoire en effrayant leurs ennemis grâce au braiment des
ânes !
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