Fiche 1

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LA FICHE
LA NÉBULEUSE D’ORION
© E. Beaudoin/C&E Photos
La nébuleuse la plus proche est aussi l’une des plus spectaculaires. Discernable à l’œil nu, la grande
nébuleuse d’Orion M 42 révèle tout un monde quand on l’observe à la lunette.
Admirez d’abord M 42 aux jumelles. Avec
un grossissement de 10 × et un champ
large, on peut en découvrir les contours
et reconnaître sa forme générale. Sa partie centrale, la plus lumineuse, se révèle
mieux dans une petite lunette de 60 à
80 mm de diamètre, avec un grossissement de l’ordre de 80 ×. Cette zone, appelée région de Huygens, abrite un amas de
quatre étoiles formant un trapèze minuscule, mais bien visible si l’atmosphère est
stable. Tout autour du Trapèze, la nébuleuse présente des différences d’éclat et
des “marbrures”. C’est là que se cachent
les protoétoiles débusquées par Hubble
(lire ci-dessous). Un télescope de 100 mm
permet l’étude détaillée des étoiles du
Trapèze, dont deux d’entre elles voient
leur éclat varier sur 6,4 et 65 jours. Un
télescope de 200 mm offre une vision
étonnante qui permet d’identifier les
champs photographiés par Hubble !
CARTE D’IDENTITÉ
NOM : M 42
NATURE : NÉBULEUSE DIFFUSE
DISTANCE : 1 350 ANNÉES-LUMIÈRE
DIAMÈTRE : 33 ANNÉES-LUMIÈRE
DONNÉES ASTROPHYSIQUES
Prise pour une étoile depuis l’Antiquité, la nébuleuse d’Orion
a été découverte en 1610 par Nicolas-Claude Fabri
de Pereisc, qui l’observe à la lunette peu après Galilée
et qui remarque son aspect diffus. Intégrée au catalogue de
Messier en 1769 sous le matricule M 42, elle est considérée
comme “les éléments chaotiques de futurs soleils”
par William Herschel. Cette nature sera confirmée au cours
du XXe siècle. Ce nuage de plus de 30 années-lumière
de diamètre est le lieu de naissance de nombreuses étoiles.
JANVIER 2014
En 1993, le télescope Hubble y photographie de jeunes
astres encore entourés de cocons de gaz et de poussière.
Certains sont en train de s’allumer et de se transformer en
étoiles. D’ici à quelques millions d’années, ces enveloppes
gazeuses deviendront peut-être des systèmes planétaires.
Mais l’intense rayonnement ultraviolet d’étoiles massives
déjà formées (notamment celles de l’amas du Trapèze,
au cœur de la nébuleuse) pourrait aussi dissocier ces gaz
et les empêcher de former des planètes.
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