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Contexte : Le Canada atlantique est aux prises avec un problème démographique sérieux. La
population de cette région vieillit et la proportion de jeunes diminue. Le rapport de dépendance
du Canada atlantique augmentera dans l’avenir, ce qui aura des conséquences négatives,
notamment des coûts accrus pour les services sociaux. Au cours des 15 prochaines années, la
main-d’œuvre du Canada atlantique devrait diminuer (Martel et al., 2007; Everenden, 2008), ce
qui est peu rassurant en regard de l’augmentation des coûts des services sociaux.
Une croissance économique soutenue sera nécessaire pour contrebalancer les coûts des services
sociaux requis par une population vieillissante. Sous réserve d’un important changement dans la
nature de l’économie du Canada atlantique, une croissance de la main-d’œuvre sera nécessaire
pour soutenir la croissance économique. Par ailleurs, un changement dans la nature de
l’économie du Canada atlantique consistant en une proportion accrue d’activités fondées sur le
savoir nécessitera une augmentation du groupe démographique même qui est en déclin, soit les
jeunes. Dans ces deux scénarios, l’immigration assurerait une contribution clé à une main-
d’œuvre vigoureuse.
Citoyenneté et Immigration Canada (2008) avance que l’immigration permet au Canada
atlantique d’éviter une diminution de sa population. Cette affirmation ne reflète pas la situation
réelle dans la région de l’Atlantique, où les immigrants représentent moins de 4 % de la
population, comparativement à environ 18 % dans l’ensemble du Canada (Akbari, 2008).
Le Conseil atlantique des ministres de l’Éducation et de la Formation (CAMEF) a confié à
l’Université Dalhousie la tâche d’analyser les répercussions économiques des étudiants étrangers
de niveau postsecondaire au Canada atlantique au moyen d’une analyse des dépenses. Cette
étude s’est basée sur un sondage mené auprès des étudiants étrangers et sur une combinaison de
renseignements de sources à la fois documentaire et gouvernementale et provenant des
établissements postsecondaires.
Résultats : Un examen mené à l’échelle mondiale a révélé l’existence d’un marché international
concurrentiel pour les étudiants étrangers, dans lequel le Canada est classé au septième rang en
tant que destination de formation et n’attire que 4 % des étudiants étrangers. Partout dans le
monde, les étudiants étrangers sont appréciés, à la fois en tant qu’actif économique et en tant
qu’immigrants potentiels futurs qui seront bien préparés pour contribuer à des économies axées
sur le savoir. L’Australie, la Belgique, le Canada et le Royaume-Uni sont les seuls pays à exiger
des frais de scolarité différents des étudiants étrangers. Tous les autres traitent les étudiants
étrangers sur le même pied que leurs propres étudiants, en reconnaissance de leur apport à la fois
culturel et économique et afin de maximiser les efforts visant à attirer des immigrants futurs. Les
immigrants augmentent le capital humain qui est en diminution dans certaines régions en raison
de tendances démographiques.
L’incidence économique initiale des étudiants étrangers au Canada atlantique a été évaluée à
376 millions de dollars en 2009-2010, ce qui inclut une injection initiale de 175 millions de
dollars d’argent frais dans cette région du pays. L’incidence économique totale des étudiants
étrangers a été de 565 millions de dollars en 2009-2010 après application du multiplicateur de
dépenses. Les dépenses directes des étudiants étrangers ont été en moyenne de 29 000 $ au cours
de la même période. Les étudiants étrangers ont dépensé 1,3 fois le montant dépensé pour eux de
sources gouvernementale, universitaire et privée. Les étudiants étrangers ont dépensé plus de