PROBLEMATIQUE DES ENDOTOXINES EN DIALYSE DANS LE MILIEU MEDICAL
INTRODUCTION
La dialyse (ou diffusion) est l'échange de solutés entre deux liquides de composition différente à travers
une membrane semi-perméable [1]. L'application médicale de cette technique, l'hémodialyse, est un
traitement largement utilisé pour épurer le sang en cas d'insuffisance rénale avancée. L'hémodialyse
réalise un échange de solutés et d'eau entre le plasma du malade et une solution de dialyse (dialysât)
[2]. Ce dialysât est un mélange d'eau osmosée (épurée et ne contenant plus de sels minéraux) et de
solutions concentrées en éléments essentiels. La composition du dialysât est soigneusement ajustée
pour permettre l'extraction sélective des composés polluants le courant sanguin et d'en préserver les
éléments essentiels. Cette ultrafiltration du plasma résulte d'une différence de pression modérée
entre le sang et le dialysât, de l'ordre de grandeur de la pression artérielle, soit 20 kPa (140 mmHg) [3].
L'eau servant à la préparation du dialysât provient du réseau et n'est pas stérile, elle nécessite donc un
traitement. Malgré celui-ci des bactéries dîtes Gram - ont la possibilité de se multiplier assez rapidement
dans l'eau pure sans aucun nutriment. Elles résistent également aux désinfectants [4]. Certains
constituants de la paroi des bactéries Gram -, les endotoxines, peuvent exercer des effets biologiques
sur les patients même en l'absence de bactéries. Elles correspondent au composé
Lipopolysaccharidique (LPS) [5]. L'élément toxique du LPS est la partie lipidique communément
désignée comme le lipide A [6]. Les endotoxines ont un poids moléculaire variable estimé entre 100000
et 900000 daltons (1000 à 2000 daltons pour le lipide A). Elles sont thermostables, elles gardent donc
leur propriété après chauffage (exemple : résistance à l'autoclave). Leur pouvoir toxique n'est neutralisé
ni par le formol, ni par les antisérums [7]. L'endotoxine est une molécule pyrogène dont les
conséquences croissantes en fonction de sa concentration sont : des réactions fébriles, un état de choc,
une coagulation sanguine, un état de faiblesse, une diarrhée, une inflammation jusqu’à une hémorragie
intestinale, un trouble de la coagulation : fibrinolyse (dégradation enzymatique de la fibrine, constituant
protéique principal des caillots sanguins) [6]. Il existe également une hypothèse selon laquelle de petites
quantités d'endotoxines, insuffisantes pour produire des réactions fébriles pourraient contribuer au
développement de l’amyloïdose, complication bien connue de la dialyse chronique [8].
Les problèmes qui se posent sont de savoir pourquoi les endotoxines sont présentes, comment elles
sont détectées et comment elles sont éliminées.
COMMENT EXPLIQUER LA PRESENCE DES ENDOTOXINES ?
L'eau rentrant dans la composition du dialysât est obtenue à partir d'eau de ville, après passage dans
une station de traitement [1]. L'eau de dilution est donc une eau potable de laquelle on élimine des
substances potentiellement toxiques pour les malades, à savoir : les inorganiques solubles (dont les
métaux lourds), les organiques solubles (dont les chloramines), les bactéries et les pyrogènes [7].
L'INSTALLATION DE TRAITEMENT DE L’EAU DE DILUTION DES SOLUTIONS CONCENTREES
(cf. figure 1)
- Premier étage de traitement : passage de l'eau de ville sur un filtre à sable puis filtration 5 à 10
microns, passage dans les résines des adoucisseurs, filtre à charbon pour déchlorer, filtre anti-colloïde.
- Deuxième étage de traitement : passage de l'eau à travers un ou deux osmoseur(s) en série,
stockage ou non de l'eau osmosée, départ de la distribution de l'eau dans une boucle avec présence ou
non au départ d'une microfiltration à 0.1 micron ou d'une ultrafiltration.