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Augmenter la participation aux essais cliniques, un cheval de bataille de la fondation Arcad
Augmenter la participation aux essais cliniques, un
cheval de bataille de la fondation Arcad
Cancer colo-rectal traitement
Participer à un essai clinique permet de bénéficier en "avant-première" des traitements de référence de demain, a mis en avant la fondation Arcad (Aide et
recherche en cancérologie digestive), au cours d'une conférence de presse à Paris.
Sommaire
+ Une décision importante pour les cancéreux
+ Pas de perte de chances pour les patients
+ Une apparente complexe qui rebute
Une décision importante pour les cancéreux
La fondation dédiée aux cancers digestifs a lancé, lors de cette conférence, ses forums patients de la prise en charge du cancer colorectal.
A cette occasion, elle a tenu à rappeler l'importance pour les patients atteints par un cancer de participer à des essais cliniques.
"Au terme d'une enquête menée en 2008* visant à évaluer la place de la France dans l'organisation d'essais internationaux, il ressort que notre pays représente le
premier pays en nombre d'études cliniques réalies, mais reste devancé en nombre de patients recrutés (8% de patients recrutés dans le monde)", indique
Arcad dans un dossier remis à la presse.
Interrogée par l'APM sur les chiffres français, le Dr Frédérique Maindrault-Goebel, oncologue à l'hôpital Saint-Antoine (Paris), a estimé que "dans le domaine du digestif,
à peu près 5% des patients participent à des essais cliniques" mais "cela est variable selon les centres".
"Dans le plan cancer 2009-2013, l'objectif est de doubler le nombre de patients qui entrent dans les essais en France", poursuit-elle. Cette augmentation est
nécessaire car "pour avoir des études qui tiennent la route au niveau des analyses statistiques, il faut énormément de patients", justifie-t-elle.
Certains patients, lorsqu'ils acceptent de participer à un essai clinique, se disent que "cela servira à d'autres", rapporte la spécialiste. Mais beaucoup ont compris que
c'est également la possibilité d'avoir, des années en avance, le traitement qui va devenir celui de référence demain, souligne-t-elle.
Pourtant, l'image des essais thérapeutiques est "encore suspicieuse" de la part du grand public, les gens ayant "la sensation d'être des cobayes", déplore-t-elle.
"Il faut absolument lever cette image de cobaye car ce n'est vraiment pas le cas, sauf dans les essais de phase I, mais là, les participants en sont clairement informés",
assure-t-elle.
Pas de perte de chances pour les patients
Avant qu'un nouveau traitement ne parvienne jusqu'au patient, il doit faire ses preuves au cours d'une succession d'étapes bien définies, selon des protocoles
approuvés par des comités éthiques.
S'il s'agit d'une molécule, par exemple, elle sera tout d'abord testée sur des cellules ou dans des modèles animaux.
L'évaluation clinique débute avec la détermination de la tolérance et des effets secondaires du traitement chez des volontaires sains. Cette phase I s'effectue
généralement avec des groupes de quelques dizaines de participants. En cancérologie, ces essais peuvent être proposés à des patients en impasse thérapeutique.
La phase II détermine l'efficacité du traitement sur l'évolution de la maladie, dans des groupes de quelques centaines de patients qui répondent aux indications
prévues. Si les résultats sont positifs, une phase III compare le nouveau traitement aux méthodes de référence habituellement prescrites, afin de s'assurer
qu'il apporte bien un nouveau bénéfice aux patients. Les résultats obtenus sont d'autant plus solides que le nombre de patients comparés est élevé (parfois jusqu'à
plusieurs milliers de sujets en phase III).
Il n'y pas de perte de chance car le nouveau traitement est toujours comparé au meilleur traitement de référence du moment, insiste le Dr Maindrault-
Goebel.
Et si le nouveau traitement apporte une avancée majeure, "on fait des amendements au protocole pour en faire bénéficier les patients de l'autre groupe expérimental",
précise-t-elle.
"Participer à une recherche est toujours un plus lorsque l'on est traité pour un cancer", considère l'oncologue.
Une apparente complexe qui rebute
Parmi les "freins à la recherche clinique", figure la "lourdeur administrative", qui rend difficile la mise en oeuvre des essais. "Pour mettre un essai thérapeutique en
route, il faut vraiment beaucoup d'énergie et des spécialistes car la réglementation est très stricte", signale Frédérique Maindrault-Goebel.
"Et certains médecins traitant ne comprennent pas l'intérêt des essais thérapeutiques", constate-t-elle, tout en reconnaissant la "grande importance" du médecin
traitant, qui reste le "médecin de proximité du malade, qui participe souvent à la détection du cancer".
Il y a là toute une information à faire car cela est très frustrant de voir que des malades, partants pour participer à des essais thérapeutiques, en sont dissuadés par
leur médecin traitant qui leur dit que "ça a l'air compliqué et que ça n'en vaut peut-être pas la peine", regrette l'oncologue.
"Il y a une tension évidente entre prise en charge médicale et recherche clinique, pourtant, dans de nombreux cas, la participation à un essai thérapeutique a
correspondu à une chance supplémentaire pour les patients", renchérit le Dr Jean-François Chambon, directeur des affaires publiques et de la communication de Roche.
L'enjeu est de "faire comprendre aujourd'hui que, dans ces domaines très pointus et très évolutifs, la participation à un essai thérapeutique correspond à une véritable
prise en charge de ces patients", défend-t-il.
* Enquête réalisée en 2008 par le Leem (Les entreprises du médicament)
Réalisé et validé en collaboration avec des professionnels de la santé
sous la direction du Dr Anne Richard
Dernière modification le 12/05/2011
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