L’épargne pénalisée
En raison du nouveau régime fiscal sur les fonds
obligataires, l’épargne est encore plus pénalisée
qu'elle ne l'était. Si l’on décompte l’inflation et le
précompte mobilier qui bientôt, en raison de
directives européennes, se montera à 35%,
l’intérêt net réel perçu sur les fonds obligataires
descend à -2%. Ce qui signifie qu’un trentenaire
qui investit aujourd’hui 1 euro s’octroie un pouvoir
d’achat de seulement 54 centimes d’euros
lorsqu’il atteindra 60 ans. Notre taux d’épargne a
en effet déjà baissé d’un quart ces six dernières
années : de 12,4% en 1998 à 9,1% en 2004. Ce
revenu de l’épargne baissera encore lorsqu’il
s’agira d’affronter le choc du vieillissement en
puisant dans les réserves. Non seulement le
travail mais aussi l’épargne et l’investissement
doivent être rentables.
Un secteur public efficace
Il est impératif que le poids du secteur public diminue. Notre appareil bureaucratique désespérément inefficace
doit s’amender. Les coûts de fonctionnement excessifs d’institutions parasites telles que les intercommunales, les
organismes assureurs, les CPAS, les syndicats doivent être diminués de moitié. Les pratiques de corruption et de
passe-droits dans ces organismes ainsi que les abus manifestes dans la sécurité sociale doivent cesser. La
bureaucratie en surnombre doit disparaître. Selon une étude de la BCE, l’assainissement des coûts du travail
pourrait faire doubler l’efficacité de l’appareil social belge. Le pacte générationnel ne peut s’entendre qu’après
que la bonne gouvernance ait été introduite dans le secteur public.
Une pression fiscale excessive
La croissance mondiale en 2004 a atteint 5%. La Chine et l’Inde ont eu des chiffres records. Les Etats-Unis et le
Japon ont affiché une très bonne forme. L’Europe, pendant la même période, s’est enfoncé dans la stagnation
voire la récession. La Loi de Gwartney, là aussi, se vérifie. La Belgique connaît une pression fiscale 15%
supérieure à celle des Etats-Unis et du Japon et 9% supérieure à la moyenne de l’OCDE. Si la Belgique veut
éviter d’aller de crise en crise, il faut ramener ce chiffre à la moyenne OCDE. Tarder davantage nous exposerait à
évoluer de l’appauvrissement relatif à la paupérisation totale. Les prix pétroliers impayables n’en sont que les
premières prémisses.
Adapter les modalités d’imposition à la globalisation
Notre système fiscal de plus en plus pesant n’est
pas adapté à la mondialisation. Les taxes sur la
production constituent l’exact opposé de l’impôt
sur les importations. Elles doublent le prix de
revient de notre production intérieure et faussent
ainsi le commerce mondial. Ce sont les taxes sur
le travail et le capital qui sont la cause directe de
la perte de tout notre secteur du travail semi-
intensif vers des pays à productivité plus basse
que la nôtre. Ces délocalisations vers des pays à
productivité plus basse constituent du gaspillage
pur et dur. Elles ne sont pas seulement une
catastrophe pour l’emploi belge. Elles entraînent
une sous-valorisation de notre infrastructure et
notre appareil de production hautement productif.
Finalement les taxes sur la production intérieure
entraînent une distribution internationale du travail et une création de prospérité non optimales. Cette évolution
délétère doit cesser. La Belgique doit occuper l’espace qu’elle mérite. Faire évoluer l’impôt sur le travail et le
capital vers un impôt sur la consommation est vital et urgent. Chaque jour, des décisions en matière de
localisation des entreprises sont prises. Chaque jour compte.
Conclusion
A la recherche d’un modèle socio-économique en mesure de vaincre le défi du vieillissement, la Belgique semble
suivre une nouvelle fois le mauvais exemple et faire un choix catastrophique. Une économie performante est un
objectif qu’on n’atteindra pas en pénalisant épargnants et citoyens productifs, ni en entamant les acquis sociaux
mais en s’attaquant au véritable cancer qui ronge notre société : la bureaucratie et les coûts excessifs d’un Etat
budgétivore. L’Irlande a démontré que l’on peut – l’on doit – le faire.