1
Absolu
Se dit d’une chose qui ne dépend de rien d’autre que d’elle-même ; Qui est sans
limites, ni restrictions. S’oppose à relatif.
Qui possède en soi sa propre raison d’être, indépendamment de toutes conditions.
En ce sens, la métaphysique désigne l’être existant par lui-même, c’est-à-dire
Dieu comme cause de soi.
Selon la métaphysique kantienne, l’absolu désigne la chose en soi car elle est
indépendante de toutes représentations subjectives ;
L’absolu s’oppose au relatif. Existant en soi et par soi, l’absolu est en dehors de
toutes relations.
Remarque On peut dire alors que des expressions comme pouvoir absolu ne sont
pas satisfaisantes, dans la mesure un pouvoir s’exerce sur des personnes et se
trouve donc menacé par ceux qui à un moment donné pourraient le contester.
Une vérité absolue existerait elle, en dehors du point- de vue humain qui est relatif
par essence. Si une telle vérité pouvait exister, comment l’homme pourrait-il la
connaître ?
Abstraction
Opération qui consiste à isoler par la pensée un élément d’une représentation.
L’abstraction permet de détacher un élément d’une partie alors que cet élément
n’est jamais donné seul dans la réalité, la pensée abstraite ne tient pas compte du
concret.
Abstraire, c’est retirer mentalement à une chose des qualités particulières pour ne
retenir que des qualités communes avec d’autres choses.
Chez Kant, l’abstraction fait partie des actes de l’entendement qui produisent les
concepts.
Remarque Attention au sens courant du mot abstraction = qui n’a pas de réalité
matérielle, et donc ne peut se représenter facilement, parce que ce sens courant
n’est qu’une conséquence du sens premier du terme. Ainsi le chêne et le marronnier
peuvent être regroupés sous la catégorie « arbre » si l’on ne tient pas compte des
particularités concernant leur forme globale, la forme de leurs feuilles, l’essence de
leur bois et parce qu’ils ont en commun des particularités générales, qui caractérisent
l’arbre par rapport à d’autres réalités. Entre arbre, chêne, marronnier, le terme arbre
est le plus abstrait.
Absurde
Qui est contraire à la raison, qui s’oppose au bon sens.
La logique distingue le faux de l’absurde. Un raisonnement absurde renferme une
contradiction interne, alors qu’un raisonnement faux n’est pas nécessairement
contradictoire.
Pour l’existentialisme, l’absurde est un concept central. Il caractérise l’existence
qui échappe à toute tentative de justification et à laquelle il est impossible de
donner un sens ; (Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus)
En logique, la démonstration par l’absurde consiste à prouver de manière
indirecte qu’une proposition est vraie en montrant que sa négation conduit à une
contradiction.
Démonstration par l’absurde : en mathématique, procédé qui consiste à
démontrer indirectement la vérité d’une proposition, en montrant que sa
contradictoire est fausse, parce qu’elle entraîne des conséquences absurdes.
Rmq Nous voyons par exemple que l’idée d’un cercle carré est absurde, car la
propriété « carré » contredit l’essence du cercle. En effet l’essence du cercle consiste
à avoir l’ensemble de ses points équidistants d’un centre, ce qui n’est pas le cas du
carré.
L’existence humaine peut être considérée comme absurde, car nous ne savons pas
pourquoi nous avons été créés, ni même si une telle question admet une réponse. (Et
il est même probable que non)
Un acte peut être considéré comme absurde, si nous ne comprenons pas dans quel
but il est fait ou s’il nous semble évident qu’il aura pour conséquence un but contraire
à celui qui est voulu par son auteur.
2
Accident
Ce qui arrive de façon fortuite, contingente, et qui peut revêtir un caractère
déplaisant.
La métaphysique désigne par ce terme ce qui existe en une chose de façon
contingente et aléatoire.
Un accident désigne aussi ce qui peut être modifié, disparaître sans entraîner la
destruction d’un sujet ou d’une chose.
Le terme désigne enfin ce que fait un être, ou ce qui lui arrive, indépendamment
de son essence.
acquis
Ce qui n’est pas donné immédiatement.
L’acquis s’oppose à ce qui est inné, à ce que l’on possède dès la naissance.
Les caractères acquis s’ajoutent à la nature d’un être au cours de son existence.
Ce terme désigne ainsi l’ensemble des connaissances acquises par un individu,
fruit d’une éducation, d’une expérience ou d’un effort personnel.
acte
Etymologie, du latin agere : faire, agir.
Définition 1 Ensemble de mouvements coordonnés et effectués de manière
volontaire, afin de produire un effet posé sous forme de but par notre volonté.
Définition 2 Ensemble de mouvements plus ou moins contrôlés par notre conscience
et dont l’enchaînement produit un effet, plus ou moins voulu.
Exercice ou manifestation d’une faculté.
Selon Aristote, l’être en acte, par opposition à l’être en puissance, est l’être
pleinement réalisé. La fleur est ainsi acte du bouton qui est puissance du fruit.
L’acte pur, ou Dieu, est l’être qui ne comporte rien en puissance.
Acte gratuit
Désigne un acte qui serait volontairement accompli sans motif ni raison.
Rmq : Dans Les caves du Vatican d’André Gide, Lafcadio décide de commettre un
acte gratuit, en jetant d’un train un voyageur. Lire le passage (Gallimard, le livre de
poche p : 197). Lafcadio pense et décide qu’il peut commettre un « crime immotivé »,
ce qui constitue déjà en soi un motif ! De plus il veut aussi mettre à l’épreuve sa
capacité à ne pas renoncer à une action à cause des risques qu’elle comporte. (On
pourrait en effet le voir jeter le voyageur du train. Finalement il fait intervenir le hasard
puisqu’il n’y a aucun rapport entre le fait de compter jusqu’à un nombre, de voir du
feu et de commettre un crime. Seulement nous pourrions considérer que cette « règle
du jeu » qu’il se donne, a bien été pour lui un motif pour passer à l’acte.
acte manqué
Acte par lequel un individu substitue involontairement une action imprévue à une
action délibérée ;
* à travers des actes tels que l’oubli ou le lapsus, un individu révèle, selon Freud, la
réalité d’un désir inconscient. Freud interprète les actes manqués comme un
compromis entre une tendance manifeste et une tendance latente. Il y a comme la
perte du contrôle de notre conscience sur l’action que nous voulions accomplir.
En acte/
En puissance
Définition : Termes désignant l’état d’un être qui est potentiellement présent sous
une certaine forme (en puissance.) avant dêtre effectivement réalisé (en puissance).
Exemple : la plante est en puissance dans la graine, en acte quand après avoir
poussé, elle est arrivée au stade de pouvoir se reproduire.
Action
Etymologie : latin agere = faire, agir
Définition : le fait, pour un être humain ou une réalité matérielle, d’exercer un effet
durable qui cherche à modifier (qui modifie) ce qui l’environne, jusqu’à en changer la
nature.
Rmq : On parle d’action humanitaire, et on parle aussi de l’action de la rouille sur les
métaux, la première a pour but de changer les conditions de vie de populations qui
souffrent, en tentant de faire reculer ou même de supprimer le fléau qui les fait
souffrir. La seconde c’est une réaction chimique qui transforme la nature des métaux,
mais qui bien sûr n’est pas volontaire.
actualisation
Passage de la puissance à l’acte.
*Se dit de ce qui était virtuel, possible, et qui devient réel, réalisé, effectué..
3
agnosticisme
Doctrine selon laquelle l’essence du réel demeure cachée et reste pour nous
inconnaissable ;
L’homme ne pouvant aller au-delà des apparences sensibles, la réalité du monde
reste pour lui inconnaissable.
L’agnosticisme est à l’origine du positivisme d’Auguste Comte ;
On désigne également par agnostique celui qui juge la question de Dieu
impossible à élucider.
aliénation
État de ce qui est asservi, dominé, spolié.
Le sens premier de ce terme est juridique : il signifie cession d’un bien en
échange d’un autre.
Avec Marx notamment, le terme prend une connotation politique et économique. Il
désigne l’état d’un individu, le prolétaire, qui devient l’instrument de la société
industrielle et cesse de s’appartenir pour devenir l’esclave du capital.
Ce terme est enfin utilisé en psychiatrie pour désigner les troubles mentaux le
sujet devient étranger à lui-même et au monde qui l’entoure.
allégorie
Du grec allos = autre et agoreuein = parler en public.
Image ou récit imagé qui a pour fonction d’exprimer une idée ou une pensée, afin de
la faire comprendre plus facilement.
L’allégorie présente toujours un double sens, littéral ou figuré. Ce dernier peut être
religieux, moral ou philosophique.
Les philosophes ont souvent utilisé ce procédé pour présenter un problème
métaphysique. Les éléments narratifs, sont alors des métaphores qui
correspondent terme à terme au développement de l’idée à exprimer.
Un exemple célèbre d’allégorie est celui de la caverne, dans la République, de
Platon.
Rmq : La représentation d’un squelette, tenant une faux et un sablier, est
couramment utilisée en peinture :
L’allégorie proposée est celle de la mort. Elle met en image une réalité qui par
définition échappe à notre connaissance, puisque, lorsque nous sommes, la mort
n’est pas là, et lorsque la mort est là, nous ne sommes plus.(Voir la Lettre à Ménécée
d’Epicure)
Cette image ne nous permet pas de connaître vraiment ce qu’elle représente. En
effet, elle représente l’écoulement du temps qui nous mène inéluctablement à la mort
(le sablier) et le devenir de notre corps après notre mort (le squelette), mais elle ne
peut pas nous représenter la mort elle-même.
altérité
Caractère de ce qui est autre.
* L’altérité s’oppose à l’identité.
altruisme
Dévouement à autrui
La morale altruiste a pour finalité le bien de nos semblables.
Le terme a été créé par Auguste Comte pour désigner ce qui s’oppose à
l’égoïsme : le sentiment désintéressé, l’amour d’autrui.
4
Ame
Etymologie : latin anima = air, souffle, âme (principe de vie), et animus = âme, esprit
(siège de la pensée).
Principe de vie et de pensée distinct du corps.
Définition Entité supposée résider dans les corps matériels, à laquelle on attribue
des facultés que la matière ne pourrait avoir par elle-même : être en mouvement ou
avoir une forme (pour tout objet), avoir des fonctions vitales (pour les plantes, les
animaux et les hommes), penser (pour l’homme).
Dans la tradition judéo-chrétienne, l’âme est la réalité spirituelle de toute créature
humaine.
Elle ne peut, selon Aristote, exister sans la matière, dont elle est la forme.
Définie comme « substance pensante » par Descartes par opposition à
« substance étendue », elle n’a aucun rapport avec les dimensions ou les
propriétés de la matière dont le corps est composé.
Rmq Pour distinguer Aristote et Descartes
Descartes considère que le corps d’un animal ou d’un être humain a, par lui-même, la
faculté de se mouvoir et d’exercer ses fonctions vitales, sans avoir besoin pour cela
d’être « animé » par une âme sensitive, une âme nutritive et une âme motrice
(comme le pensait Aristote). Par contre, la pensée est un attribut que seul l’esprit
peut avoir et non le corps, car la matière n’a pas la faculté de penser.
Rmq : A partir de Newton, la science a montré que les astres n’avaient pas besoin
d’être considérés comme des âmes (c’étaient une croyance des Anciens) pour
pouvoir se mouvoir dans le ciel, puisque ce mouvement des planètes, mouvement
presque circulaire (elliptique) est expliqué par : 1 Leur vitesse initiale qui tend à les
mouvoir en ligne droite, 2 La force de gravitation exercée par le Soleil sur les
planètes, qui tend à les faire tomber sur le Soleil. La résultante de ces deux
composantes produit le mouvement des astres et il est donc inutile de s’embarrasser
d’une entité métaphysique comme l’âme.
Amitié
Etymologie = Du latin amicitia amitié
Définition : sentiment existant entre deux personnes, qui ne repose ni sur des liens
de parenté, ni sur une attirance physique, mais sur une estime réciproque et des
opinions, des goûts et des buts communs.
amoral
Étranger à ce qui est moral.
Ce terme est employé à tort comme synonyme d’immoral, car l’immoral va
consciemment à l’encontre de la morale, alors que l’amoral n’en a pas même
conscience.
Les lois de la nature sont amorales parce que nécessaires.
Amour
Etymologie : amour, affection, vif désir.
Définition générale :Sentiment intense que l’individu éprouve envers soi-même,
autrui ou une réalité idéalisée (La patrie, Dieu, l’Art), et qui le détermine à leur porter
un intérêt quasi exclusif et à tout œuvrer pour ce qu’il estime être leur bien.
Définition particulière : Passion que l’individu éprouve envers une autre personne,
qui repose sur l’attirance sexuelle, sans se réduire à celle-ci.
amour de soi
Sentiment légitime et naturel qu’un individu se porte à lui-même.
L’amour de soi, est selon Rousseau, une passion naturelle et saine liée à l’instinct
de conservation.
L’amour de soi, n’exclut pas que le bonheur puisse être hors de nous.
amour-propre
Sentiment de dignité et de fierté personnelles.
* Au sens classique, l’amour-propre est un sentiment égoïste, qui subordonne tout à
la réalisation de son bien-être.
Amour-propre
et amour de soi
Rousseau les deux principes s’opposent comme s’opposent le social et le naturel.
L’amour de soi, est avec la pitié, l’un des principes premiers du droit naturel.
Antérieur à la raison, c’est un sentiment absolu qui porte instinctivement tout individu
à prendre soin de lui-même. Soin naturel qu’à tout homme de sa conservation et de
son bien-être, il ne s’oppose pas cependant à la présence d’autrui. Tempéré par la
pitié, l’amour de soi est empêché d’être cruel alors même qu’il exerce la plénitude de
son droit : il lui suffit de n’user de violence qu’au cas où la conservation de soi la rend
absolument nécessaire. La combinaison de l’amour de soi et de la pitié définit le cas
de légitime défense.
5
L’amour-propre est quant à lui, un sentiment relatif, requérant la présence d’autrui
comme condition préalable de son empire. Il naît en effet des relations entre les
hommes, de la comparaison qu’on fait de soi et des autres, du sentiment de valoir
plus que les autres ; l’amour-propre est l’amour, non de soi, mais de soi tel qu’on
voudrait qu’il soit dans l’opinion d’autrui.
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