XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX Notre Père qui es

publicité
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Notre Père qui es aux cieux
Que ton nom soit Sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé
Ne nous laisse pas entrer en tentation
Mais délivre-nous du Mal
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Amen.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Voici l’étude qui a été proposée l’année dernière en 2013 par le Rabbin Philippe Haddad à la
Clarté de Dieu à Orsay-91 : Ecoute juive du Notre Père de Jésus :
Ce qu’il faut retenir, c’est que cette prière est juive, du point de vue des juifs eux-mêmes (en
tout cas du point de vue du Rabbin Philippe Haddad).
Le Rabbin P. Haddad a fait cette étude, sous l’angle de la vision juive, au sens des mots
hébreux utilisés. La question était : Comment cette prière (le Notre Père) est-elle comprise par
les juifs ? Comment les juifs pourraient l’intégrer et l’étudier de façon typiquement juive (Par
la Michna, et l’étude de la midrash : étude midrashique, voir même cabalistique) de nos jours.
Quelle vision en donnent les juifs ?
Dernier point abordé dans l’étude : Quelle différence entre la vision chrétienne et la vision
juive (dernière session) :
Ce que j’en ai retiré et ce qu’on peut retenir de cette étude est la chose suivante : C’est que
les Hébreux d’avant, et les Juifs d’aujourd’hui, prient et vénèrent Dieu de la même manière
que les Chrétiens, en tout cas ceux qui pratiquent sincèrement et sont tournés vers la volonté
de connaître et d’accomplir la Parole et la volonté de Dieu. Et qu’on retrouve déjà dans
l’Ancien Testament, et également dans toutes les études Midrashiques, talmudique,
cabalistiques juives, toutes les prières et préoccupations que nous, Chrétiens, avons.
Qu’au final, Jésus était juif et que tout son enseignement (qui est pour nous chrétien) se cadre
parfaitement et se confond avec tous les enseignements que nous qualifierions de
« typiquement juifs », c’est-à-dire toutes les études talmudiques, de la Mishna, les études de la
Midrash. On pourrait dire de ces études juives : « Ce sont les nôtres ». Mais il faudrait en fait
tourner la phrase dans le sens inverse et se dire: Les juifs aujourd’hui pourraient nous dire :
« Les enseignements que vous reprenez, ce sont les nôtres ».
« Soyez dans la réception de la volonté de Dieu » : c’est le sens de la prière de Jésus du Notre
Père. L’intention de (la) prière est dans la formulation elle-même
On voit que cette prière de Jésus est structurée et qu’elle se présente dans un ordre bien
définit. Elle n’est pas dite au hasard, et les phrases ne se suivent pas au hasard. Il y a un sens
1
bien précis, une suite bien précise de toutes les phrases qui sont dites, et qui suit la logique de
la tradition juive, que Jésus respecte. A travers cette prière on voit également toute la logique
des demandes et le pourquoi de toutes ces demandes, qui ne sont pas faites au hasard, mais
qui se suivent dans la logique du plan de sainteté de Dieu (pour les hommes).
Le Rabbin a fait une étude phrase par phrase, voir mot par mot, que j’ai tenté de résumer cidessous.
/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Voici donc tout ce que j’ai pu noter avec mes faibles moyens d’écriture et de compréhension
pendant toutes les séances de l’année dernière (2013) :
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Avinou Shebashamaïm : Notre Père qui est aux cieux :
On doit se rappeler que Jésus parle au peule d’Israël.
Avinou : Notre Père :
Notre : fait communauté. La première demande ramène d’abord à Dieu chez Jésus.
Shebashamaïm
Les cieux appartiennent à l’Eternel,
La Terre aux hommes :
Le fait que la Terre appartienne aux hommes signifie que les hommes sont libres de s’opposer
aux choix de Dieu. Ils ont la possibilité aussi de construire l’histoire sur la terre (en faire un
paradis ou un enfer) et les cieux représentent un modèle (l’harmonie, la paix, la perfection)
(qu’il faut atteindre).
Dieu a harmonisé les contraires : on le voit dans le mot : Chamaïm qui se décompose en
hébreux en 2 mots distincts :
Cha = Ech= Feu
Mayïm = les eaux
C’est la réalité de l’harmonie des contraires. Montre la puissance de Dieu.
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Que ton nom soit sanctifié : Yit Kadesh Chimra :
Cette demande, (que ton nom soit sanctifié) renvoie à l’idée « Fais connaître à tous qui tu
es ». Car c’est Dieu qui doit révéler aux hommes qui Il est. Il doit se faire connaître.
Kadesh :
Cela fait écho au Kaddish (le Kaddish est une Prière en araméen, kaddish veut dire saint)
Que ton nom soit rendu Saint.
Le notre père semble être antérieur au Kaddish.
2
Que ton nom soit sanctifié :
Quel est le nom de Dieu ? YHWH (‫)יהוה‬
Le tétragramme YHWH (‫ )יהוה‬est un nom hébraïque se composant des quatre lettres yōḏ (‫)י‬,
hē (‫)ה‬, wāw (‫)ו‬, hē (‫)ה‬. Le terme de « tétragramme » vient du grec et signifie « mot de quatre
lettres1 ».
Présenté comme le « nom propre » de Dieu dans le judaïsme, « YHWH » est désigné comme
« le Tétragramme », avec une majuscule. Ses quatre lettres sont issues de la racine trilittère
‫( היה‬HYH) du verbe « être »2. Le Tanakh (la Bible hébraïque) rapporte que ce mot fut
entendu pour la première fois par Moïse au sommet du mont Horeb dans le désert du Sinaï,
lors de l'épisode du Buisson ardent3.
Dans son ouvrage Mishné Torah, Maimonide explique que seuls les prêtres du Temple de
Jérusalem étaient habilités à prononcer le Tétragramme, lors de la bénédiction sacerdotale
quotidienne des fidèles4,5. Après la mort du grand-prêtre Shimon HaTzadik au IIIe siècle
av. J.-C., les prêtres ont cessé de réciter cette bénédiction qui accompagnait le Nom.
La prononciation originelle du Tétragramme demeure imprécise depuis cette époque 6. En
outre, comme seules les consonnes étaient écrites, il est impossible de reconstituer le Nom
avec certitude 6.
Le Talmud énonce l'interdiction de le prononcer7, en vertu du Troisième Commandement:
« Tu ne prononceras pas le nom de YHWH en vain… » Dans leurs prières ou pendant la
lecture de la Torah, les Juifs le remplacent par « Adonaï », dont la traduction courante est
« mon Seigneur », et « Adonaï » est remplacé par « HaShem », « Le Nom », dans la vie de
tous les jours. Les Bibles chrétiennes l’ont parfois transcrit par « Yahvé », « Yahweh » ou
« Jéhovah ». Toutefois, depuis le pontificat de Benoît XVI, l’Église catholique préconise de
remplacer « YHWH » par l’appellation « le Seigneur »8, ce qui rejoint les traditions
protestante et œcuménique.
///////////////
Ce nom correspond à la révélation lorsque Dieu fait sa révélation à Moïse.
C’est le nom du Dieu qui s’est révélé à Abraham.
C’est l’idée que Dieu parle avec la voix du Père : le père chez les hommes est celui qui dit
pose des interdits, le géniteur, celui qui pose des règles de vie.
-
-
Renvoie à un projet de sainteté. Comment entendre le projet de sainteté :
Pour le peuple : la sainteté renvoie toujours à la séparation. La séparation des choses
qui étaient ensembles auparavant. (lumière et obscurité, l’homme et la femme, le feu
et les eaux, etc…)
Dans le mot Kaddosh, il y a en plus une idée d’élévation morale et spirituelle.
Quand on dit « Dieu est saint » on dit : « Dieu est totalement séparé du monde ».
Ici, Dieu et les hommes sont situés en quelque sorte face à face.
Dieu est au-delà de toute perception au-delà des mots, au-delà de tout. En même temps, Dieu
n’est pas totalement séparé du monde.
3
Cela peut être compris de la façon suivante : L’ensemble d’Israël doit vivre selon la parole de
Dieu et faire que la volonté de Dieu soit sa propre volonté, pour que l’homme transcende sa
propre nature.
Peu importe la religion.
La question posée dans le « que ton nom soit sanctifié » est : Est-ce moi, l’homme, qui vais
définir le Bien et le Mal, ou est-ce que non ? Et est-ce que je reconnais (et accepte) que ce
n’est pas moi, mais que cela sera révélé de l’extérieur de la conscience de l’homme, c.à.d., par
Dieu ?
Pour la Bible : le Bien et le Mal sont révélés à l’extérieur de notre propre conscience, pour
transcender notre nature.
Que ton nom soit sanctifié : désir aussi de bannir l’idolâtrie. (voir : Ezéquiel 36 :16-30) « Vos
actions ne produisent pas la vie » car vous allez vous prosterner devant des idoles.
Dicton : celui qui nie l’idolâtrie est juif.
Cela veut dire : Celui qui va au-delà des réalités mondaines (= du monde) (et également
pourquoi pas, mondaines).
Le peuple d’Israël ne représente plus d’image de divinité parce qu’il est toujours en exode.
C’est plus facile de transporter ce qu’on ne représente pas.
Sanctifier le nom de Dieu : c’est faire en sorte que Dieu soit reconnu comme le Dieu des
Nations, de l’humanité. Le souci de dieu est d’être reconnu dans sa sainteté contre l’idolâtrie.
Remarque : À l’époque c’est révolutionnaire de dire que Dieu est le Père, et encore plus
révolutionnaire de dire que Dieu est Un, unique.
Et la conversion a Dieu, pas au christianisme ou au judaïsme etc., mais à Dieu, est une
« conversion à la victoire de la Paix (sur les conflits) ».
Cela peut être vu comme une conversion à la victoire de la paix entre les hommes, car quand
on est converti à Dieu, on change dans notre cœur, on accepte Dieu dans notre vie et on aime
tout le monde, l’humanité toute entière, (donc, fini les guerres et les conflits) on est tous
frères. L’homme change car il n’est plus au centre du monde, mais c’est Dieu qui est au
centre.
Que ton nom soit sanctifié : que ton nom ne soit pas identifié à nos idoles, nos idolâtries, notre
idéologie, à tout ce qui nous ramène à la « finitude » et à la mort.
Deut. 6, 4 : Ecoute Eternel-YHWH- (est) notre Dieu- l’Eternel est un : « notre », ce n’est pas
un possessif.
Rachi (1040-1105) : Comme il est écrit : « Car je convertirai alors les peuples à une langue
pure pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel » (Sophonie 3,9) : les peuples parleront
une seule langue, une langue qui dit l’amour, la paix. Parlera le même langage. Et Dieu sera
reconnu comme Un.
////
Cette phrase dans le Kaddish, dans la foi juive se traduit par : « Que je sois l’instrument de la
révélation de Ta sainteté dans le monde par ma conduite, par mes choix »
Cela renvoie à la communauté. Cela va de paire avec une communauté qui est d’accord entre
elle. (10 hommes ensemble forment une communauté).
4
Plus il y a de justice, de droit, de vérité entre les hommes, plus le nom de Dieu est rendu saint
(sanctifié).
///////////////////////////////////////////////XXXXXXXXXXXX/////////////////////
Que Ton Règne vienne :
Renvoie à la royauté de Dieu. Dieu est Roi.
On pourrait dire que Dieu est le président des présidents. C’est celui qui gouverne le monde.
Renvoie à la gestion de la Création.
Exemple : la gravitation ne dépend pas de nous.
On peut aussi chercher à connaître le monde de Dieu par les sciences etc. ( ex : l’ADN, etc).
Idée que Dieu est Roi. Dieu est le Créateur. Il a imposé le monde dans lequel nous nous
réveillons un jour.
On passe de l’insouciance de l’enfance et on va à l’age adulte. C’est souvent quand il y a un
mort dans notre famille ou la mort de quelqu’un qu’on aime, que ce passage se produit. Nous
prenons alors conscience que nous sommes des étrangers dans ce monde ; qu’on est né. Etre
adulte, c’est réaliser que le monde dans lequel nous vivons n’est pas le nôtre. Chaque
génération a droit de faire du monde son monde. Vivre c’est recevoir la vie. C’est être dans un
échange avec le monde.
Abraham : « Je suis un étranger séjournant au milieux de vous »
Jusqu’au jour où nous mourons.
Dieu est le créateur de ce monde, le Roi de ce monde dans lequel nous sommes de passage.
(Etranger avec carte de séjour de résident permanent pendant environ 70 ans-petite blague) ;
Que ton règne vienne :
Espérance qui se dit dans un futur, mais peut aussi se traduire comme une certitude, une
promesse. Peut-être compris comme une espérance et comme une certitude.
Peut également se lire comme : si vous êtes des hommes de la foi, de l’amour, alors je vous
promets que, ayez la certitude, que mon règne sera là » (là où vous êtes, et avec toutes mes
promesses, vous aurez tout et ne manquerez de rien)
(Une espérance et aussi une certitude).
La certitude que ton règne viendra.
Lecture Talmudique : Il est aussi important de citer le nom que la royauté de Dieu.
Que ton nom soit sanctifié et que ton règne vienne : les deux choses qu’il faut toujours
mentionner dans la prière. Il faut reconnaître les deux. Dans le Talmud de Babylone TB traité
de Bérakhot page 40 : Rav enseigne : une bénédiction qui ne mentionne pas le Nom n’est pas
une bénédiction.
5
Rabbi Yohanan enseigne : Une bénédiction qui ne mentionne pas la royauté divine n’est pas
une bénédiction.
Jésus respecte la tradition juive dans sa prière.
Jésus commence par Dieu, ensuite il appelle ou il assure que règne le règne de Dieu. « Que
ton règne vienne » = « Que tu sois reconnu comme Roi sur la terre et pas que dans les cieux. »
Psaume 145, 13 : Ta royauté remplit toute l’éternité, et ta domination se prolonge de
génération en génération » (Malkhoutékha malkhout kol ôlamim, oumemchaltékha békol dor
vador). (Dieu n’est Roi que lorsque l’homme reconnaît que Dieu est la source de toute
bénédiction. Sinon, Dieu est juste le dictateur qui impose.).
Abraham ibn Ezra (1089-1164) : La royauté des hommes est toujours limitée dans le temps,
mais celle de Dieu est éternelle.
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel :
Quelle est la volonté de Dieu ? L’équilibre en toute chose. Or l’homme est excessif en tout,
l’amour compris.
En Hébreu : Volonté = Ratson. C’est l’agrément et la bienveillance. Le mot ratson employé
dans l’Ecriture à toujours cette signification.
On retrouve des références à la Volonté de Dieu dans tous les passages suivants (Ancien
Testament) :
Genèse 33, 10 ; 49, 5 et 6 ;
Exode 28, 28 ;
Psaumes 30, 8 ; Ps 40, 9 ; Ps 51, 20 ; Ps 143, 10
Proverbes 3, 1 à 10.
La Midrash sur le Cantique des Cantiques : 1
« Il est écrit (Jérémie 9, 22) « que le puissant ne se vante pas de sa puissance » […] Car qui
sont les puissants ? Ce sont les justes qui dominent leur passion.
Ralbag (Rabbi Levi Ben Guerchom 1288-1344 :
Confie-toi en L’Eternel de tout ton cœur : vise toujours à accomplir la volonté de Dieu selon
Sa révélation et ne te fies pas à ton intelligence seule pour trancher, en te disant : j’ai bien
réfléchi et j’agirai selon ma réflexion. Car agissant seul, tu ne recevrais plus l’aide divine que
tu devrais recevoir. Car la volonté de Dieu est que les hommes reconnaissent qu’Il exerce sa
providence sur eux et offre sa bénédiction à tout un chacun. Et celui qui se fie à son
intelligence seule rejette cette aide divine. Ainsi en chaque acte place-toi en face de Dieu :
Quand tu manges, sache que c’est Dieu qui te sustente, et que par cette nourriture tu auras la
force de Le servir comme il convient. Et réfléchis aux merveilles de la vie, comment d’une
graine, Il fait germer le blé etc. Et ainsi toutes tes pensées seront tournées par le Saint, béni
soit-Il. Tu seras lié à Lui, accomplissant Sa volonté, alors Il aplanira les difficultés devant toi.
6
Talmud de Babylone Berakhot 29b : Rabbi Eliezer disait : « Fais ta volonté dans les cieux audessus, et donne la tranquillité d’esprit à ceux qui te craignent ici-bas ; et ce qui est bien à tes
yeux, fais-le »
Mishna Avot 2, 4 ; 5,20 :
- Rabban Gamaliel disait : Fais sa volonté, annule ta volonté devant sa volonté en sorte qu’Il
annule la volonté des autres devant ta volonté.
- Rabbi ben Tema disait : Sois fort comme un léopard, léger comme un aigle, rapide comme
une gazelle et vaillant comme un lion pour faire la volonté de ton Père qui est au ciel.
//////////////////
La sainteté de l’homme passe par la séparation d’avec son propre désir et à se soumettre à la
volonté de Dieu. Comment ? De plusieurs façons.
« Retiens ta bouche » : ne dis pas de mal.
« Ne restes pas indifférent à la détresse, au danger de ton prochain ». Ne soit pas indifférent
« au sang » de ton prochain.
Mais il faut un équilibre en toute chose.
- Ne hais point ton frère en ton cœur : ton voisin de bureau, ton collègue de travail, tu ne le
supportes pas. Comment faire ?
La volonté de Dieu : ne pas haïr, donc il faut parler avec ce prochain que tu détestes, et crever
l’abcès. « Laver le linge sale » pour ne pas rester dans le malentendu.
- Ne te venge pas et ne garde pas rancune. La rancune renvoie à l’idée qu’on est mieux que
l’autre. Or aux yeux de Dieu, c’est faux.
- Aime ton prochain : c’est se mettre dans la marche de…. Il faut que ce soit dans le concret,
le quotidien. Dire « j’aime toute l’humanité » ça ne suffit pas, car ce qui est difficile, c’est
aimer son voisin, et c’est cela qu’il faut.
« Ne fais pas de Dieu ton Dieu au point de dire : ce n’est pas celui de mon voisin. »
Dans la lecture juive, « Faire la volonté de Dieu » correspond à une « Bénédiction pour le
renouvellement de la Lune ».
En effet, les Justes sont comparés à la Lune, car les justes se renouvellent de façon
permanente, comme la Lune. La joie de la conversion, il faut la revivre sans cesse.
On retrouve la Volonté du Père dans tous les passages suivants :
Matthieu 6, 10 ; Mt 7, 21 ; Mt 12, 50 ; Mt 18, 14 ; Mt 21, 31, Mt 26, 42
Marc 3, 35, Marc 14, 35
Luc 6, 46 ; Lc 8,21 ; Lc 12, 47 ; Lc 22, 42 ;
Jean 5,30 ; Jn 7, 16 ; 8, 29 ; 14, 31 ; 15,10.
Et pour réaliser la volonté de Dieu, il faut vivre, et pour vivre il faut manger :
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien
Et pour réaliser la volonté de Dieu, il faut vivre, et pour vivre il faut manger, car celui qui est
vivant peut louer Dieu et faire sa volonté.
On doit vivre notre humanité comme des hommes, et donc manger.
7
Le pain et l’habit : déjà demandés par Jacob dans la Genèse. Jacob prie déjà pour ces deux
choses.
En hébreu : le pain se dit : lehem
Et en araméen lahma
Mot qui est très proche de Lohem : la guerre, le combat.
Il y a 2 pains dans la Bible : le pain et la nourriture en général.
Après avoir été chassé du Jardin d’Eden, la femme est mise au travail en donnant des enfants,
et l’homme est mis au travail de la terre pour avoir son pain.
L’homme vient de la poussière, la femme vient du côté d’Adam, elle est humanisée dès le
départ.
Dans la Bible on voit qu’on fait entrer et sortir sans cesse. Manger, c’est faire entrer de
l’extérieur vers l’intérieur, et accoucher, c’est le mouvement inverse : de l’intérieur vers
l’extérieur.
Après le Jardin d’Eden, l’homme va travailler la terre et le cuire, il ne mange plus le pain à
l’état brut, mais après avoir travaillé le pain.
En hébreu on décrit le Ta’am : le sens et le goût.
On dit : 1 jour pour Dieu et 6 jours pour l’homme.
Au 7ème jour (jour de Dieu), il faut réfléchir au « Ta’am », au sens et au goût des autres 6 jours
et de notre travail. Quel sens et quel goût veut-on leur donner ?
Le partage de la bénédiction de Dieu : Ta’am
On retrouve les mots suivants avec la même racine en hébreu : L (lamed) H (hé) M (mem)
Lehem = lohem= mahol (mehila)= halam= melah
Pain= guerre/combat= pardon (danse)=rêve= le sel.
On a là, l’idée générale de l’histoire du pain et de cette partie de la prière du Notre Père.
Si on n’a pas le pain, on va droit à la guerre, au combat, aller vers la guerre oblige à demander
pardon, lorsqu’on obtient le pardon (on peut danser), et on peut alors rêver, et l’homme (qui
rêve) est comme le sel de la terre.
Il ne faut pas empêcher l’homme de rêver ; le rêve c’est l’espérance.
On pourrait dire que le Jardin d’Eden était « le self-service » du bon Dieu.
Tout y était à portée de main.
Maintenant, c’est fini, et toi, homme, tu vas devoir t’investir, travailler un peu. Travailler le
monde et le transformer. Mais il y a un risque : s’approprier le monde, et se prendre pour
Dieu.
Pour éviter ce risque on peut voir ce que Moise a dit : Deut chap 3 « Oui, Dieu t’as éprouvé et
appauvrie et t’as enduré par la faim, et t’as nourris de la manne, pour te montrer que l’homme
ne vit pas que de pain, mais aussi de ce qui sort de la bouche de Dieu. (Pour ne pas oublier le
Shabbat, le 7ème jour, le jour qui est pour Dieu).
8
Derrière toute chose matérielle, il y a une réalité spirituelle. Il ne faut pas s’accaparer le
monde en se prenant pour Dieu. (Proverbe 6, 23).
Le pain de ce jour : épi, où il y a le pain substantiel, le pain qui est suffisamment important
pour durer, celui qui va au-delà du jour : donne-nous le pain jour après jour.
Dieu pourvoit aux besoins de l’homme : Deut 8, 4, 22-4 (le pain, le vêtement)
Le logement : nombres 24-5
Le pain de Dieu, le pain du ciel. Le manque (de pain) entraîne le conflit (lohem).
C’est une question majeure. Aujourd’hui entre le 1er et le 1/3 monde, se pose encore la
question du partage.
Lorsque les hébreux ont vu tomber du ciel la manne ils ont dit : « Man Hou » = « qu’est-ce
que c’est » = ça a donné le nom Manne (on suppose).
Davar yom be yomo : au jour le jour.
Un homme reçoit selon sa capacité de manger. Dieu va le combler complètement. La créature
reçoit la vie que Dieu donne ; en tant que créature vivante, on est toujours à la recherche du
manque à combler ; la bénédiction de Dieu la plus totale, c’est qu’il soit rassasié de façon la
plus totale jusqu’à ce qu’il ne ressente plus son manque ; Dieu pourvoit à la spécificité de
chacun
On en vient au Pardon, suite de la prière.
/////////////////////////////////////////////////////////
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé
La bénédiction de Dieu, c’est que l’homme soit rassasié de façon la plus totale jusqu’à ce
qu’il ne ressente plus son manque ; Dieu pourvoit à la spécificité de chacun, c’est la grâce de
Dieu, la manne c’est ça. Mais pas plus ; on ne thésaurise pas. Dieu donnera aussi demain,
donc on ne garde pas.
Voir Gen 9, 3
Ex 25, 30 ; Ex 16, 4-6, 15-18
Mt 6, 31.
L’idée qu’on mange son pain, le pain qu’on partage, le partage du pain béni avant. Rite juif et
chrétien. Chez les juifs, on le jette : évoque la manne qui tombe du ciel. Et on le pose devant
les convives, on ne le donne pas dans la main.
Il est dit que la manne avait le goût de ce qu’on voulait et qu’il était différent pour chacun.
Chacun prend de Dieu ce que Dieu lui donne en partage.
« Donnes-nous » : mets-nous dans cet accueil de la gratuité de Dieu.
C’est en quelque sorte une exhortation à lâcher prise par rapport à l’angoisse de l’économie
actuelle et de la tristesse de cette économie en crise, qui ne rassure pas sur « demain ».
Si quelqu’un est dans l’abondance, qu’il reconnaisse que c’est grâce au partage qu’il a fait
avec l’autre.
9
Le partage de l’humanité : cela fait le lien avec le Pardon. Si on ne sait pas partager le pain, il
y aura des failles (des conflits) et donc, il faudra le Pardon.
Damaïm = sangs (au pluriel et aussi argent). La Torah introduit le principe de remboursement
pour compenser là où il y a eu préjudice, ce afin d’éviter la vengeance.
Jésus a tout placé très haut. Mais nous ne sommes que des hommes. L’amour est hautement
responsabilisant. Fais ce que tu veux dans le cadre de l’amour. Quand on est dans l’amour, on
est responsable.
Luc 11-1, Jésus prie tout seul et les disciples demandent « Rabbi, apprends-nous à prier ».
Réponse de Jésus : le Notre Père.
Matthieu parle à des juifs, donc il n’est pas nécessaire d’apprendre à prier car à priori, ils
savent déjà.
Cette phrase « pardonnes-nous… » Renvoie à la question suivante :
En quoi suis-je dans la foi quand je m’implique dans le circuit économique (surtout quand on
est du côté de la richesse) ?
Quand l’homme veut prendre le monde, il veut manger (prendre) le fruit interdit.
« Pardonnes-nous, comme nous pardonnons » : idée de se juger soi-même. En araméen et en
arabe, le lieu de prière se dit : stallé, stalla : c’est l’idée de s’incliner vers, de diriger vers, et
griller (cuire). Dans le sens de combustion de soi-même, sacrifier son mauvais penchant, son
animal.
Jésus devait faire cette prière soit en araméen soit en hébreu.
En hébreu, on (cette phrase) met l’accent sur une responsabilité : se juger.
En araméen, on (cette phrase) met l’accent sur la soumission (on incline vers, on brûle).
Le mot prière en français veut dire « précaire » : idée qu’on se fragilise ; prier c’est se
fragiliser par rapport à sa toute puissance, fragiliser son propre ego. On devient humble.
L’ego, le « je » du priant est dans une soumission totale à Dieu, pour pouvoir recevoir (la
bénédiction de Dieu).
Psaume 51 : la repentance de David.
On demande a Dieu : aspect physiologique : on ouvre la bouche, on fait fonctionner les
muscles de la mâchoire. La prière n’est pas une méditation silencieuse. La parole caractérise
l’humain ; ma bouche dira ta louange ; et liturgique.
Soyez dans la réception de la volonté de Dieu : c’est le sens de la prière de jésus du Notre
Père.
L’intention de prière est dans la formulation elle-même.
Chez les juifs, il y a deux sortes de prières :
La « it bodédoute » : la prière où on est seul, quand on prie tout seul.
Et la « Amida » : la prière de communauté.
10
« Apprends-nous à prier » : Quel est le sens de cette question ? Veut dire que la prière n’est
pas que en fonction de l’épanchement du moment. Ca veut dire que la prière requiert une
connaissance, une étude, du projet de Dieu ; la prière émotionnelle existe (les psaumes) ; mais
il y a aussi l’autre, qui appelle un « talmud torah » (une étude de la Torah (Bible)).
La prière englobe nos vies personnelles et aussi elle veut s’inscrire dans une vision plus
globale depuis l’origine jusqu’au Royaume de Dieu. Donc prier c’est aussi penser au/le projet
de Dieu, et comment je peux par mes actions et ma prière m’inscrire dans ce projet.
Et la réponse de Jésus à cette question : Par le Notre Père.
C’est une réponse, une prière qui harmonise le globale de l’historique biblique avec chacun et
ses subjectivités.
En hébreu, c’est l’action qui défini le sujet : on est ce qu’on fait.
En Hébreu, (c’est) au commencement de « Il créa ». La Terre était tohu bohu. Le premier
verbe de la Bible c’est la création : Il créa.
Jésus ne site jamais la création, ne dit jamais Dieu comme créateur, mais toujours Père, mon
Père, notre Père, toujours une filiation, un lien avec Dieu en permanence, qui rappelle que le
monde est un engendrement de Dieu. (Bar= Fils) : créer, c’est faire fils.
Bar Mistva = Fils de Mistva (étude).
Les engendrements, c’est la transmission, le passage d’une génération à l’autre. Même s’il y a
des répétitions de comportements, jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose qui va transformer.
(Sous le soleil, rien de nouveau, mais sous la lune, renouvellement).
Jésus situe l’histoire dans une filiation ; l’histoire c’est l’engendrement du fils de l’homme.
Avinou Shebachaïm : Jésus serait le model d’un homme totalement réalisé, totalement dans le
Tov (le Bien), et pas dans le Ra (le Mal), totalement dans l’Amour.
Avec cette prière, c’est se situer par rapport à quelqu’un. On sort du paganisme. On s’adresse
à quelqu’un. Il y a le « je » et le « Tu » et le « nous ». (Mon Dieu à moi). L’histoire se
construit face à quelqu’un, au maître du monde. Nous sommes les enfants du Père, nous
sommes frères.
On est dans une volonté. La volonté du Bien (Tov). Tov ve ametiv : Bien et fais le Bien.
Dans l’espérance que « Ton règne vienne ». L’ultime espérance : le règne de Dieu.
Les 4 lettres du Tétragramme rappellent et résument tout le plan de Dieu : connaissance de la
volonté de Dieu, réaliser la volonté de Dieu, agir selon la volonté de Dieu, se transcender en
accomplissant la volonté de Dieu, afin que « ton règne vienne ».
Les lettres du tétragramme : YHWH : yod, hé, vav, hé : le dernier hé correspond à « que ton
règne vienne »
1er Hé : orienter son existence selon la volonté de Dieu.
11
Vav : et : c’est ce qui relie, pour coudre (vav = une aiguille) la fraternité, faire le lien entre les
hommes et les choses.
Dans ce monde-ci : le pain, la tentation, le pardon (par delà la tentation, la libération du mal).
Le Shabbat, c’est la sortie de la réalité du monde (pour Dieu).
Le pain : Roshashana : nouvel an : au Nouvel An on demande le pain de l’année, on demande
du pain doux avec du miel ; que chacun ait son pain.
S’il y a agression, il y a yom kippour : le pardon.
Shavouot : la tentation= pentecôte, c’est le don de Dieu ; la Torah (chez les juifs), l’Esprit
Saint (chez les Chrétiens). Pour être dans l’Amour total dans la volonté de Dieu.
Pessah : Pacques : la libération contre le Mal. La matière fervente= l’orgueil, la méchanceté
(chez les juifs), la mort (chez les chrétiens)
Soukot : fête des cabanes= stalé = prier.
Pardonnes-nous nos offenses= remets-nous de nos dettes. Dette= atteinte à l’honneur, la
méchanceté.
Le pardon est conditionné. On est devant un triptyque : l’un, Dieu et l’autre. On exprime la
prière du point de vue de l’offensé.
Le rapport idéal entre les hommes et de l’homme à Dieu, c’est l’Amour (Tu aimeras le
Seigneur ton Dieu, tu aimeras ton prochain comme toi-même).
Chamaïm= feu et eau. Les cieux : l’idéal est dans l’ordre des cieux, et c’est l’Amour.
L’Amour, c’est l’idéal des contraires.
Mais cela se heurte à la volonté de l’individu qui pose ses propres exigences. Il y a résistance
de la créature. Il y a des ratés. D’où viennent ces ratés ?
La souffrance du Juste. Pourquoi le monde (du règne de Dieu) n’est pas encore réalisé ?
Parce que nous sommes encore dans le temps de l’histoire. On est encore dans l’attente d’un
jour de Dieu qui serait au grand jour.
Pour les juifs, c’est Elie ; pour les chrétiens, c’est le Christ en gloire.
Il y a des résistances : car il y a aussi la volonté de l’homme.
On dit : « Tout est dans la volonté de Dieu, sauf la crainte du ciel »
Il y a des méchancetés et il y a aussi l’indifférence : c’est aussi une faute. Les rancoeurs, la
vengeance etc…l’indifférence, la vanité, l’orgueil.
Si je prends le pain de l’autre (c’est une faute), c’est un affaiblissement de l’Amour (de
l’altruisme) (Voir Paul). Il faut la Tikoun : la réparation. Et la réparation est un apaisement de
l’Amour (contrarié), et l’équilibre est rétabli.
Quand il y a risque de préjudice, il faut le Dieu de la Justice. Il faut corriger. Lorsqu’on a raté
l’expérience de l’Amour, la Loi apparaît comme correctif de ce manque, de ce préjudice.
En hébreu : offense et dette : c’est la même chose (khaiav). C’est être coupable d’une offense.
12
Le contraire : Zakaï : innocent ou méritant.
On n’est pas coupable, mais responsable. Il faut faire le pardon, la réparation. Tant qu’on n’a
pas fait réparation, on est redevable, on est dans le « kitoun », car on a faussé la relation
d’Amour.
L’offensé pour Jésus doit prendre le devant, et même s’il est la victime, il doit faire le pardon
à l’agresseur, prendre les devants sur le pardon au lieu de réclamer son droit (le manque
d’Amour). Jésus dit : la victime aussi a un devoir. Celui d’être dans le pardon sinon, elle va
rester dans la « victimisation », et elle ne pourra pas rétablir une relation de face à face, d’égal
à égal avec l’offenseur. Une relation d’Amour. Et pas de victime-« bourreau », qui est une
relation déséquilibré : la victime est en dessous de l’offenseur.
« Pardonnes-nous » : Pardon de Dieu.
(Faute du veau d’or, exode 32), Nbre 14, 19.
L’offensé doit pardonner surtout si l’autre a demandé pardon.
Il y a beaucoup de référence au Pardon dans la tradition juive. La plus importante est le Yom
Kippour. La dette doit être lavée.
« Pardonnes-nous nos fautes, comme nous pardonnons » : les fautes qu’on a pu commettre
vis-à-vis de Toi (Dieu).
Le Pardon de Dieu reste lié à la bonne relation qu’on a avec le prochain.
Il y a l’obligation de pardonner, pas seulement de demander pardon.
Mtt : 18, 23-35 : « prends patience » : donner du temps, le temps c’est la grâce. La Loi ne
connaît pas le temps. La Loi est du côté de L’amour, du Temps.
La Michna : Traité de Yoma page 85b :
A celui qui se dit « je pècherai puis je me repentirai ; je pècherai (encore et de nouveau) je me
repentirai », il ne lui sera pas donné de se repentir. A celui qui dit « je pècherai et le jour du
Grand Pardon me lavera de mes péchés », le jour du Grand Pardon n’apportera pas le pardon.
Le jour du Grand Pardon absout l’homme pour les fautes qu’il a commises contre
l’Omniprésent, mais pour les fautes qu’il a commises contre son prochain, il ne l’absout que
s’il l’a préalablement apaisé ».
Renvoi à l’histoire d’Abraham et d’Avimelek. Abraham, l’offensé pardonne. « Il priera pour
toi pour que tu vives » ; « prie pour que tu es descendance ». bénir= dire le bien= souhaiter le
« pleins d’êtres ».
La « matrice » = lieu de la miséricorde (enfanter).
Ne pas pardonner = Fermer les portes de la miséricorde (= de la vie)= ne pas donner la vie.
« On prie pour que la bénédiction tombe sur celui qui nous a offensé ».
Transformer la haine en amour.
Les trois modalités du Pardon (dans la tradition juive) :
1) Salakh : pardonner = > tzalakh, réussir.
 Shalakh, envoyer. Ouverture à une réussite, c’est ce qui permet
l’échange. (Quand on fait des cadeaux).
2) Makhal : effacer, et makhaq, effacer : renvoie au passé. Effacer la craie sur le tableau.
13
3) Kipper : couvrir => kofer, rançon. Kapporet, propitiatoire. (kippour) : recouvrir la faute ou
les mauvais comportements de façon à bien démarrer l’année.
La finalité : arriver à la pureté (devant Dieu). Tahor : luminosité, transparence.
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Ne nous laisse pas entrer en tentation (Ne nous soumet pas à la tentation), mais délivrenous du Mal (du Malin) :
Dieu ne nous soumettrait pas à ce genre de chose, la phrase « Ne nous soumet pas à la
tentation » est mal traduite, il faut prendre l’autre, qui traduit mieux ce qu’à voulu dire Jésus.
« Fais que nous ne soyons pas soumis à la tentation ».
En hébreu le mot « tentation » = « séduction »= « pitouille » (pitouï).
La séduction renvoie à l’idolâtrie. On utilise le même terme pour parler de l’idolâtrie et de la
séduction.
C’est l’idée que l’idole séduit, et le risque c’est : abandonner Dieu et être ingrat (vis-à-vis de
Dieu qui nous a libéré d’Egypte).
« Mefaté »= Tentateur. « Massit » = Séducteur : celui qui incite.
Exemple dans Jérémie 43 :3 et 2 chronique 32 :11 : compter les humains = péché= faute.
Satan a incité David à faire le décompte d’Israël.
« Ne nous soumets pas à l’incitation (et à tenter de combler notre manque), à être poussé,
séduit, dans le désir de…. »
En hébreu on utilise les mêmes mots pour tous ces termes,
Ex : Désir : Ta’ava (chaleur, ce qui est pulsionnel, chaleur possessive) ; BetAvon : Bon
appétit = combler le manque (l’appétit).
Ano= répondre, faire violence.
Ani= le pauvre, l’humble
Soit on répond à son désir intérieur, soit on maîtrise cette pulsion à travers l’ascèse et le
dépouillement (Ani= le pauvre, l’humble).
Au Yom Kippour : on rend pauvre sa personne pour avoir la réponse inverse à l’agression à
autrui.
Et délivre-nous du Mal (Malin) : délivre-nous de la réalité de la faute, de la transgression.
Jésus demande de nous délivrer du mal défini par la Parole de Dieu ; cela veut dire qu’il y a
une définition bien précise du Mal : c’est ne pas être dans le volonté de Dieu.
14
A l’inverse, faire le Bien, c’est être dans la volonté de Dieu.
Pour cela il faut bien connaître la Parole de Dieu (donc la Bible, ce que dit la Bible).
Ra= Le Mal. (En hébreu).
Tov= Le Bien. Quand on est dans le Tov, le Bien, cela signifie qu’on peut passer à l’étape
suivante (voir le chapitre sur la création du Monde), car c’est Bien.
Gen 2, 9 et 17 (En hébreu on voit le mot Tov).
Tov Méod= Très Bien. Et donc Dieu peut faire Shabbat.
2ème jour : pas de Tov, et 3ème jour = 2 fois Tov.
Car dans le 2ème jour, ce n’était pas fini.
L’homme : pas de Tov ; car il n’est pas fini ( ?).
Pas de « Ra » ici.
Puis Très Bien. On passe le monde à sa créature.
On voit dans Bérédit Rabba : l’homme, c’est l’excès. L’homme introduit la mort dans le
monde.
Gen 6 :5 : Déluge. Le Bien et le Mal apparaissent en même temps que la liberté de l’homme.
« Délivre-nous de cet excès »
Ra= Le Mal. C’est un trompeur, un malin. La tromperie, idée que c’est animal, prédateur,
toujours en rapport à l’autre.
Aroum = utilisé pour le serpent, qui est intelligent pour faire le Mal. L’opposé c’est la
Sagesse.
Dans la lutte avec le Satan, c’est la lutte avec un prédateur, qui a des armes que nous n’avons
pas.
Satan vient du verbe « Satane » = détourner.
1 Samuel 29 :4 obstacle ; 1 roi 5 :18 pas d’obstacle entre nous, rien de conflictueux entre
nous.
Ensuite, Satan dans la Bible va désigner un ange de Dieu. Mais c’est un ange qui ne vient pas
du ciel, mais de la Terre. C’est un rôdeur. Il rôde sur la Terre. Il est plutôt là pour voir et
montrer les failles (à Dieu).
Diable = celui qui divise (il n’y a pas de diable dans la Bible), mais toujours des obstacles, des
détournements, des faiblesses….
Le Satan ne s’oppose pas à Dieu, il reste soumis à Dieu. Il révèle la faille des hommes, à
Dieu, qui va « ouvrir » à l’épreuve. Le Satan, c’est celui qui dit la vérité et en faisant cela, il
révèle la faille, et entraîne l’épreuve.
L’épreuve sert à donner du Mérite, l’épreuve réussie sert à donner du mérite. L’homme peut
aussi être épuré (purifié) par une épreuve (Midrash Téhélim Psaume 26).
15
David demande à Dieu de l’éprouver et Dieu dit non car ce n’est pas n’importe qui qui peut
l’être. Et David s’en sort par la prière. (Midrash Téhélim Psaume 17).
///////////////////////////////////////
Voir Gen 3, 1 à 6 (Etude Rabbinique) : Adam n’a pas d’ordre. La 1ère tentation : où Adam et
Eve, n’ont pas priés pour être sauvés (chap. 1), après avoir été éprouvés (tentés). (Sousentendu : ne pas manger de la viande, mais uniquement des végétaux ; donc pas de différence
entre l’homme et l’animal, l’homme et le serpent ( ? j’ai pas compris).
Chap. 2 : Adam reçoit un ordre. La femme n’est pas présente ; on n’en parle pas, Dieu donne
l’ordre à Adam.
Bien = manger de tout. Sauf de cet arbre là, si tu en manges, la conséquence c’est la mort.
La tentation apparaît par l’interdit. La tentation, c’est toujours le désir de transgresser
l’interdit.
Jardin d’Eden, est différent de toute la Terre ; il y a le monde, il y a l’Eden, et il y a le jardin
d’Eden dans l’Eden. Adam a été pris de l’extérieur et a été placé dans le jardin ; il a quitté le
monde où l’homme mange de tout. Le serpent vient de l’extérieur du jardin, et vient à celui
qui a reçu l’ordre de Dieu.
Hash idée de puissance (Serpent). Dieu demande de canaliser nos pulsions, canaliser le fait
que nous sommes des êtres du désir, et qu’on mettre nos pulsions au service du sanctuaire
(càd : de Dieu).
Na hash : même valeur numérique que Hashiah, Mashiah = Messie (réussite du projet de
Dieu), même force, vont de pair.
L’homme a deux tentations : la sexualité (Eros du corps) et l’idolâtrie (Eros de la pensée).
L’homme idolâtre sa pensée aussi.
Tout vient du désir de manger, car pour vivre il faut manger, et ça nous renvoie à la mort.
Si les deux, homme et femme mangeaient, ils n’étaient pas immortels, manger pour vaincre la
mort. Manger du monde, cela nous rend conquérant du monde. Mais il ne faut pas oublier que
ça vient de Dieu. Il faut savoir manger. L’idéal c’est la manne. Savoir manger = ce qu’aucun
animal peut faire.
Le serpent tente l’homme par rapport à la nourriture, ce qui est interdit, le tente de quitter son
identité divine pour basculer dans/sur l’humanité (animale). Cette tentation de transgresser la
Parole de Dieu (exode 28 :15) ;
Pour le vaincre, il faut poser la question : qu’est-ce qui est Bien, qu’est-ce qui est Mal.
Jeûner : ça va pas. Ce n’est pas naturel. Car manger c’est servir Dieu. A condition que cette
nourriture soit mise au service de Dieu.
( ??) J’ai pas bien suivi ici : Gen Chap3 : le goût. Le voir (esthétique), ouvrir l’esprit
(intellectuel) : 3 dimension de l’homme. Du manger = du fruit.
Sont utilisés à des fins personnelles et non au service et à la volonté de Dieu, alors,
réparation=> Noé.
Manger : pulsion. Pulsion= placé entre éthique et esthétique.
La réponse de Jésus, l’arme pour lutter, c’est la prière : c’est le moyen d’assurer la volonté du
Père et d’assurer notre humanité pour faire avancer l’histoire.
16
Jésus : devant le mangeur, agresseur, fauteur, il faut prier pour recevoir notre pain. Savoir
manger pour ne pas être le prédateur (le serpent, agresser l’autre).
« Délivre-nous du Mal » : sans l’aide de Dieu, nous ne pourrions pas y arriver.
Ne nous soumets pas à la tentation : ne nous soumet pas à l’épreuve car nous ne sommes pas
sûr de réussir.
Différence entre tentation et épreuve : (exode 20 :13) Est-ce qu’on sert Dieu par peur ou quoi,
qui a peur de Dieu n’a pas peur d’un lion qui serait devant lui.
Nbre 21 :8 ; Isaïe 8, 10-11 : l’épreuve réussie, c’est un étendard.
Le miracle de l’homme c’est de réussir son élévation spirituelle.
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
L’Eucharistie : acte religieux. On sert Dieu avec tout son corps quand on mange l’hostie.
L’acte de manger : acte religieux qui est peut-être supérieur à la prière, car quand on mange, il
y a le goût, la passation.
/////////////////////////////////////////////////////////////////FIN ////////////////////////////////////////////////////////////////
17
Téléchargement