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Notre Père qui es aux cieux
Que ton nom soit Sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé
Ne nous laisse pas entrer en tentation
Mais délivre-nous du Mal
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Amen.
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Voici l’étude qui a été proposée l’année dernière en 2013 par le Rabbin Philippe Haddad à la
Clarté de Dieu à Orsay-91 : Ecoute juive du Notre Père de Jésus :
Ce qu’il faut retenir, c’est que cette prière est juive, du point de vue des juifs eux-mêmes (en
tout cas du point de vue du Rabbin Philippe Haddad).
Le Rabbin P. Haddad a fait cette étude, sous l’angle de la vision juive, au sens des mots
hébreux utilisés. La question était : Comment cette prière (le Notre Père) est-elle comprise par
les juifs ? Comment les juifs pourraient l’intégrer et l’étudier de façon typiquement juive (Par
la Michna, et l’étude de la midrash : étude midrashique, voir même cabalistique) de nos jours.
Quelle vision en donnent les juifs ?
Dernier point abordé dans l’étude : Quelle différence entre la vision chrétienne et la vision
juive (dernière session) :
Ce que j’en ai retiré et ce qu’on peut retenir de cette étude est la chose suivante : C’est que
les Hébreux d’avant, et les Juifs d’aujourd’hui, prient et vénèrent Dieu de la même manière
que les Chrétiens, en tout cas ceux qui pratiquent sincèrement et sont tournés vers la volonté
de connaître et d’accomplir la Parole et la volonté de Dieu. Et qu’on retrouve déjà dans
l’Ancien Testament, et également dans toutes les études Midrashiques, talmudique,
cabalistiques juives, toutes les prières et préoccupations que nous, Chrétiens, avons.
Qu’au final, Jésus était juif et que tout son enseignement (qui est pour nous chrétien) se cadre
parfaitement et se confond avec tous les enseignements que nous qualifierions de
« typiquement juifs », c’est-à-dire toutes les études talmudiques, de la Mishna, les études de la
Midrash. On pourrait dire de ces études juives : « Ce sont les nôtres ». Mais il faudrait en fait
tourner la phrase dans le sens inverse et se dire: Les juifs aujourd’hui pourraient nous dire :
« Les enseignements que vous reprenez, ce sont les nôtres ».
« Soyez dans la réception de la volonté de Dieu » : c’est le sens de la prière de Jésus du Notre
Père. L’intention de (la) prière est dans la formulation elle-même
On voit que cette prière de Jésus est structurée et qu’elle se présente dans un ordre bien
définit. Elle n’est pas dite au hasard, et les phrases ne se suivent pas au hasard. Il y a un sens
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bien précis, une suite bien précise de toutes les phrases qui sont dites, et qui suit la logique de
la tradition juive, que Jésus respecte. A travers cette prière on voit également toute la logique
des demandes et le pourquoi de toutes ces demandes, qui ne sont pas faites au hasard, mais
qui se suivent dans la logique du plan de sainteté de Dieu (pour les hommes).
Le Rabbin a fait une étude phrase par phrase, voir mot par mot, que j’ai tenté de résumer ci-
dessous.
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Voici donc tout ce que j’ai pu noter avec mes faibles moyens d’écriture et de compréhension
pendant toutes les séances de l’année dernière (2013) :
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Avinou Shebashamaïm : Notre Père qui est aux cieux :
On doit se rappeler que Jésus parle au peule d’Israël.
Avinou : Notre Père :
Notre : fait communauté. La première demande ramène d’abord à Dieu chez Jésus.
Shebashamaïm
Les cieux appartiennent à l’Eternel,
La Terre aux hommes :
Le fait que la Terre appartienne aux hommes signifie que les hommes sont libres de s’opposer
aux choix de Dieu. Ils ont la possibilité aussi de construire l’histoire sur la terre (en faire un
paradis ou un enfer) et les cieux représentent un modèle (l’harmonie, la paix, la perfection)
(qu’il faut atteindre).
Dieu a harmonisé les contraires : on le voit dans le mot : Chamaïm qui se décompose en
hébreux en 2 mots distincts :
Cha = Ech= Feu
Mayïm = les eaux
C’est la réalité de l’harmonie des contraires. Montre la puissance de Dieu.
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Que ton nom soit sanctifié : Yit Kadesh Chimra :
Cette demande, (que ton nom soit sanctifié) renvoie à l’idée « Fais connaître à tous qui tu
es ». Car c’est Dieu qui doit révéler aux hommes qui Il est. Il doit se faire connaître.
Kadesh :
Cela fait écho au Kaddish (le Kaddish est une Prière en araméen, kaddish veut dire saint)
Que ton nom soit rendu Saint.
Le notre père semble être antérieur au Kaddish.
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Que ton nom soit sanctifié :
Quel est le nom de Dieu ? YHWH (הוהי)
Le tétragramme YHWH (הוהי) est un nom hébraïque se composant des quatre lettres
(י),
(ה), wāw (ו), (ה). Le terme de « tétragramme » vient du grec et signifie « mot de quatre
lettres1 ».
Présenté comme le « nom propre » de Dieu dans le judaïsme, « YHWH » est désigné comme
« le Tétragramme », avec une majuscule. Ses quatre lettres sont issues de la racine trilittère
היה (HYH) du verbe « être »2. Le Tanakh (la Bible hébraïque) rapporte que ce mot fut
entendu pour la première fois par Moïse au sommet du mont Horeb dans le désert du Sinaï,
lors de l'épisode du Buisson ardent3.
Dans son ouvrage MishTorah, Maimonide explique que seuls les prêtres du Temple de
Jérusalem étaient habilités à prononcer le Tétragramme, lors de la bénédiction sacerdotale
quotidienne des fidèles4,5. Après la mort du grand-prêtre Shimon HaTzadik au IIIe siècle
av. J.-C., les prêtres ont cessé de réciter cette bénédiction qui accompagnait le Nom.
La prononciation originelle du Tétragramme demeure imprécise depuis cette époque 6. En
outre, comme seules les consonnes étaient écrites, il est impossible de reconstituer le Nom
avec certitude 6.
Le Talmud énonce l'interdiction de le prononcer7, en vertu du Troisième Commandement:
« Tu ne prononceras pas le nom de YHWH en vain… » Dans leurs prières ou pendant la
lecture de la Torah, les Juifs le remplacent par « Adonaï », dont la traduction courante est
« mon Seigneur », et « Adonaï » est remplacé par « HaShem », « Le Nom », dans la vie de
tous les jours. Les Bibles chrétiennes l’ont parfois transcrit par « Yahvé », « Yahweh » ou
« Jéhovah ». Toutefois, depuis le pontificat de Benoît XVI, l’Église catholique préconise de
remplacer « YHWH » par l’appellation « le Seigneur »8, ce qui rejoint les traditions
protestante et œcuménique.
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Ce nom correspond à la révélation lorsque Dieu fait sa révélation à Moïse.
C’est le nom du Dieu qui s’est révélé à Abraham.
C’est l’idée que Dieu parle avec la voix du Père : le père chez les hommes est celui qui dit
pose des interdits, le géniteur, celui qui pose des règles de vie.
- Renvoie à un projet de sainteté. Comment entendre le projet de sainteté :
- Pour le peuple : la sainteté renvoie toujours à la séparation. La séparation des choses
qui étaient ensembles auparavant. (lumière et obscurité, l’homme et la femme, le feu
et les eaux, etc…)
- Dans le mot Kaddosh, il y a en plus une idée d’élévation morale et spirituelle.
Quand on dit « Dieu est saint » on dit : « Dieu est totalement séparé du monde ».
Ici, Dieu et les hommes sont situés en quelque sorte face à face.
Dieu est au-delà de toute perception au-delà des mots, au-dede tout. En même temps, Dieu
n’est pas totalement séparé du monde.
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Cela peut être compris de la façon suivante : L’ensemble d’Israël doit vivre selon la parole de
Dieu et faire que la volonté de Dieu soit sa propre volonté, pour que l’homme transcende sa
propre nature.
Peu importe la religion.
La question posée dans le « que ton nom soit sanctifié » est : Est-ce moi, l’homme, qui vais
définir le Bien et le Mal, ou est-ce que non ? Et est-ce que je reconnais (et accepte) que ce
n’est pas moi, mais que cela sera révélé de l’extérieur de la conscience de l’homme, c.à.d., par
Dieu ?
Pour la Bible : le Bien et le Mal sont révélés à l’extérieur de notre propre conscience, pour
transcender notre nature.
Que ton nom soit sanctifié : désir aussi de bannir l’idolâtrie. (voir : Ezéquiel 36 :16-30) « Vos
actions ne produisent pas la vie » car vous allez vous prosterner devant des idoles.
Dicton : celui qui nie l’idolâtrie est juif.
Cela veut dire : Celui qui va au-delà des réalités mondaines (= du monde) (et également
pourquoi pas, mondaines).
Le peuple d’Israël ne représente plus d’image de divinité parce qu’il est toujours en exode.
C’est plus facile de transporter ce qu’on ne représente pas.
Sanctifier le nom de Dieu : c’est faire en sorte que Dieu soit reconnu comme le Dieu des
Nations, de l’humanité. Le souci de dieu est d’être reconnu dans sa sainteté contre l’idolâtrie.
Remarque : À l’époque c’est révolutionnaire de dire que Dieu est le Père, et encore plus
révolutionnaire de dire que Dieu est Un, unique.
Et la conversion a Dieu, pas au christianisme ou au judaïsme etc., mais à Dieu, est une
« conversion à la victoire de la Paix (sur les conflits) ».
Cela peut être vu comme une conversion à la victoire de la paix entre les hommes, car quand
on est converti à Dieu, on change dans notre cœur, on accepte Dieu dans notre vie et on aime
tout le monde, l’humani toute entière, (donc, fini les guerres et les conflits) on est tous
frères. L’homme change car il n’est plus au centre du monde, mais c’est Dieu qui est au
centre.
Que ton nom soit sanctifié : que ton nom ne soit pas identifié à nos idoles, nos idolâtries, notre
idéologie, à tout ce qui nous ramène à la « finitude » et à la mort.
Deut. 6, 4 : Ecoute Eternel-YHWH- (est) notre Dieu- l’Eternel est un : « notre », ce n’est pas
un possessif.
Rachi (1040-1105) : Comme il est écrit : « Car je convertirai alors les peuples à une langue
pure pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel » (Sophonie 3,9) : les peuples parleront
une seule langue, une langue qui dit l’amour, la paix. Parlera le même langage. Et Dieu sera
reconnu comme Un.
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Cette phrase dans le Kaddish, dans la foi juive se traduit par : « Que je sois l’instrument de la
révélation de Ta sainteté dans le monde par ma conduite, par mes choix »
Cela renvoie à la communauté. Cela va de paire avec une communauté qui est d’accord entre
elle. (10 hommes ensemble forment une communauté).
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Plus il y a de justice, de droit, de vérité entre les hommes, plus le nom de Dieu est rendu saint
(sanctifié).
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Que Ton Règne vienne :
Renvoie à la royauté de Dieu. Dieu est Roi.
On pourrait dire que Dieu est le président des présidents. C’est celui qui gouverne le monde.
Renvoie à la gestion de la Création.
Exemple : la gravitation ne dépend pas de nous.
On peut aussi chercher à connaître le monde de Dieu par les sciences etc. ( ex : l’ADN, etc).
Idée que Dieu est Roi. Dieu est le Créateur. Il a imposé le monde dans lequel nous nous
réveillons un jour.
On passe de l’insouciance de l’enfance et on va à l’age adulte. C’est souvent quand il y a un
mort dans notre famille ou la mort de quelqu’un qu’on aime, que ce passage se produit. Nous
prenons alors conscience que nous sommes des étrangers dans ce monde ; qu’on est né. Etre
adulte, c’est réaliser que le monde dans lequel nous vivons n’est pas le nôtre. Chaque
génération a droit de faire du monde son monde. Vivre c’est recevoir la vie. C’est être dans un
échange avec le monde.
Abraham : « Je suis un étranger séjournant au milieux de vous »
Jusqu’au jour où nous mourons.
Dieu est le créateur de ce monde, le Roi de ce monde dans lequel nous sommes de passage.
(Etranger avec carte de séjour de résident permanent pendant environ 70 ans-petite blague) ;
Que ton règne vienne :
Espérance qui se dit dans un futur, mais peut aussi se traduire comme une certitude, une
promesse. Peut-être compris comme une espérance et comme une certitude.
Peut également se lire comme : si vous êtes des hommes de la foi, de l’amour, alors je vous
promets que, ayez la certitude, que mon règne sera » (là vous êtes, et avec toutes mes
promesses, vous aurez tout et ne manquerez de rien)
(Une espérance et aussi une certitude).
La certitude que ton règne viendra.
Lecture Talmudique : Il est aussi important de citer le nom que la royauté de Dieu.
Que ton nom soit sanctifié et que ton règne vienne : les deux choses qu’il faut toujours
mentionner dans la prière. Il faut reconnaître les deux. Dans le Talmud de Babylone TB traité
de Bérakhot page 40 : Rav enseigne : une bénédiction qui ne mentionne pas le Nom n’est pas
une bénédiction.
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