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La PRATIQUE du MICROSCOPE POLARISANT en LUMIÈRE TRANSMISE et les
PROPRIÉTÉS OPTIQUES des PRINCIPALES ESPÈCES MINÉRALES
L’étude d’une roche à partir d’un échantillon macroscopique
ou microscopique ne se limite pas à la reconnaissance des minéraux
qui la composent. Par exemple, il faut aussi caractériser
l’agencement des minéraux entre eux, à savoir, la texture de la roche.
Dans la plupart des cas, ces observations simples permettent de
déduire l’origine et les conditions de formation (P, T...) de cette
roche et de comprendre en partie son histoire. C’est là un des buts de
la pétrologie. Cependant, la détermination systématique des phases
minérales qui la composent, c’est à dire définir sa minéralogie, est
une première étape indispensable. Elle permet de repérer la (ou les)
paragenèse(s), correspondant aux associations minérales stables et
caractéristiques, qui permettront ensuite de nommer précisément la
roche et de reconnaître ses conditions de formation.
L’observation de macro-échantillons à l’oeil nu ou à la loupe
ne permet pas toujours de conclure sur la nature exacte des
constituants d’une roche. Ces derniers sont parfois trop petits et/ou
partiellement opaques à la lumière parce qu’ils sont relativement
épais. Le microscope permet de pallier ces inconvénients. Les
échantillons peuvent y être observés, soit en lumière réfléchie avec
un microscope métallographique, soit en lumière transmise à l’aide
d’un microscope polarisant conventionnel. L’observation en
lumière transmise nécessite la réduction de l’épaisseur des
échantillons en lames minces jusqu’à 30 m pour rendre la majorité
des constituants minéralogiques transparents. Le dispositif de
polarisation permet d’étudier les propriétés optiques remarquables de
la matière cristallisée, comme la diffraction et la faculté de
polarisation. L’ensemble du microscope polarisant constitue un
outil performant pour identifier de manière très précise les minéraux.
Les lois de l’optique géométrique relatives aux phénomènes de
réflexion et de réfraction sont supposées acquises. Il en est de
même pour la théorie ondulatoire de la lumière relative à la
diffraction, la polarisation et aux phénomènes d’interférences ainsi
que des notions de base de la cristallographie (symétries,
systèmes,...). Cependant, avant de présenter les possibilités du
microscope polarisant et les propriétés discriminantes permettant
d’identifier les minéraux, ainsi que les fiches minéralogiques qui
constituent l’essentiel de ce fascicule, voici...
Quelques rappels...
La lumière est un phénomène vibratoire caractérisé par une
longueur d’onde, une vitesse de propagation V et une fréquence de
vibration (seule grandeur indépendante de la nature du milieu
traversé). Dans le vide, la célérité de la lumière est C=299600 km s-1.
Dans toute matière, la vitesse de la lumière, V, est inférieure et le
rapport N=C/V représente une grandeur caractéristique des
matériaux transparents. Ce rapport N, correspondant à l’indice de
réfraction, est utilisé pour différencier optiquement les solides,
MINÉRALOGIE-PÉTROLOGIE
UNIVERSITÉ DE RENNES I
La RECONNAISSANCE
des MINÉRAUX
en LAMES MINCES