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caractéristiques, l'historique et les symptômes du patient, d'une dose excessive pour l'examen
considéré ou d'accidents.
L'application pratique du système de justification de l'imagerie radiologique par rayons X
laisse fortement à désirer, puisque les actes médicalement injustifiés représentent au moins un
cinquième de l'ensemble des examens, voire trois quarts dans certains cas particuliers
. Par
ailleurs, l'imagerie médicale
est de plus en plus utilisée, tandis que les nouvelles technologies
telles que la tomodensitométrie (CT-scan), la tomographie par émission de positons (PET-
scan) et les modalités hybrides exposent souvent les patients à des doses plus élevées que les
techniques traditionnelles.
Les enfants sont particulièrement sensibles aux rayonnements ionisants et méritent une
attention accrue, ce qui devrait se traduire par une solide justification des actes posés et par
l'optimisation de l'exposition et des protocoles de dosimétrie en fonction de leur taille
corporelle. Il convient également d'être particulièrement attentif à la protection du fœtus chez
les femmes enceintes et à l'exposition des enfants lorsqu'une mère allaitante est diagnostiquée
ou traitée au moyen de radio-isotopes.
Une exposition à des doses élevées peut causer des blessures directes (brûlures ou perte de
cheveux), voire entraîner la mort. En Europe, des cas d'exposition accidentelle de patients
pendant une radiothérapie ont été signalés. Des doses très élevées étaient administrées
régulièrement à des parties ciblées du corps du patient. Les blessures dues aux rayonnements
ne sont pas inhabituelles lors des actes interventionnels, le patient étant souvent exposé à ces
rayonnements pendant de longues périodes. Plusieurs cas de brûlures par rayonnements sont
survenus récemment (aux États-Unis et au Japon) suite à des examens tomodensitométriques
pendant lesquels les patients avaient été accidentellement exposés à des doses beaucoup plus
élevées que la normale.
En radiothérapie, environ un patient sur vingt subira des effets secondaires et des
complications suite à son traitement
, même si l'acte a été planifié et effectué correctement.
En effet, les différences de sensibilité aux rayonnements d'un individu à l'autre ne sont pas
toujours bien comprises.
Les nouvelles techniques avancées de radiothérapie sont parfois commercialisées à grande
échelle sans qu'il n'ait été suffisamment démontré qu'elles améliorent l'espérance et la qualité
de vie des patients atteints du cancer. Les exigences réglementaires à respecter pour autoriser
l'usage de techniques nouvelles ne sont pas aussi développées en radiothérapie que pour les
Ces chiffres sont confirmés par plusieurs études européennes et américaines, l'une des plus récentes
étant une étude finlandaise intitulée «Unjustified CT examinations in young patients», European
Radiology, mai 2009, http://www.springerlink.com/content/5m63p50k6377152v
Selon un rapport publié en mars 2009 par le National Council on Radiation Protection and
Measurements (NCRP), l'exposition totale de la population des États-Unis aux rayonnements ionisants a
presque doublé au cours des deux dernières décennies; cette augmentation est en grande partie due à
une exposition croissante à la tomodensitométrie, à la médecine nucléaire et à la fluoroscopie
interventionnelle aux rayons X. Un rapport de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN, avril 2010) montre que l'exposition aux rayonnements de la population française due aux actes
de diagnostic médical a augmenté de 57 % entre 2002 et 2007, principalement en raison de
l'augmentation du nombre de CT-scans et d'actes de médecine nucléaire (respectivement 26 % et 38 %).
International Conference on Modern Radiotherapy (Versailles, 2-4 décembre 2009) - Synthesis and
Main Findings, ASN/DIS, 27 mai 2010, http://www.conference-radiotherapy-asn.com