Présentation de l’Islam et de l’époque almohade
cité. Polis, cité et madina donnent d’ailleurs naissance aux termes politique et citoyenneté, ce dernier
étant rare en terre d’Islam, les habitants n’étant souvent que de simples sujets.
En réalité, cette datation (du 16/07/622) ne prend effet tout en subissant une modification (pour la faire
correspondre au calendrier lunaire) qu’en 638 avec le calife Omar, auparavant on partait de l’an 570,
date supposée de la naissance de Mahomet.
an 2000 = 1421H
Remarque : c’est un des derniers calendriers lunaires, typiquement sémitique, donc pré-islamique et
souvent marqué par la tradition hébraïque. Il y a 12 mois de 29 à 30 jours soit environ 354 j soit 11 j de
décalage avec le calendrier grégorien. El Mouharem est le 1° mois, Ouel Mouharem marquant le
nouvel an musulman (Ras el-âm). Pour que l’année commence avec la nouvelle lune, il y a un
rattrapage assez compliqué en jours ajoutés assez fréquemment.
Comme toutes les religions, c’est une religion divisée, variée, qui a évolué : notamment :
- dès le départ elle a connu divisions et sécessions : Cf. les Kharidjites (khawaridj) ou sécessionnistes.
- 2 grandes pensées : large majorité (90 % des musulmans ?) orthodoxe ou sunnite, et minorité chiite
se réclamant d’Ali, descendant du prophète (Shi’atu ‘Ali = le parti d’ALI). Le Maghreb et l’Espagne
musulmane sont massivement sunnites. Le chiisme rayonne autour du Moyen Orient irako-iranien. Il
est lui-même divisé en duodécimains (12 imams reconnus) et septimaniens ou ismaéliens (7 imams).
Les druzes sont une branche à part issus des ismaéliens. Un imam est une sorte de prêtre, qui guide la
prière.
- 4 grandes écoles (ou rites) sunnites : hanbalite, hanéfite, malékite, chaféite. Le malékisme est bien
implanté au Maroc, et fut largement diffusé par la dynastie Almoravide. (Cf. ci-dessous)
- 2 grandes écoles (ou rites) chiites : jaafarite des duodécimains, zaydite des yéménites.
2. Précisions ethniques et nationales
l’Islam naît dans le monde arabe, appartenant au groupe sémite (ou sémitique – dans la Bible, il
s’agirait des descendants de SEM, d’où leur nom) de la péninsule arabique (comme les Hébreux, d’où
l’imbécillité d’un arabe qui serait anti-sémite, ce qui s’ajouterait à la stupidité de l’anti-sémitisme, tout
simplement…). L’arabe (mot ancien, mais vraiment attesté dès le IX° siècle avant notre ère) désigne
surtout le bédouin, le nomade. C’est le sens principal qu’il conserve dans le Coran. La civilisation
arabe non musulmane (antérieure à MAHOMET) a donc duré plus longtemps que la période islamique
actuelle.
- primauté de cette langue, l’arabe est la langue sacrée, rituelle, celle du Coran. Mais bien des régions
conquises par les arabes ne sont que très partiellement arabophones.
- primauté de cette ethnie : les arabes ont été les premiers à étendre l’aire islamique. Dans les premiers
temps, il s’agit bien d’une conquête arabe.
ATTENTION : on parle à tort (si on ne précise pas) de civilisation arabo-musulmane dans un monde
dominé par l’Islam qui est bien plus diversifié ethniquement parlant… La grande majorité des
musulmans d’aujourd’hui ne sont pas arabes : les pays les plus peuplés étant l’Indonésie, le Pakistan et
même l’Inde où les musulmans ne forment qu’1/10 de la population.
En effet on assiste à une rapide expansion hors du monde arabe
- perses d’Iran
- turcs de la région ottomane
- berbères autochtones du grand Maghreb (de la Libye à la Mauritanie)
- indo-européens en Espagne, dans les Balkans
- indiens et indonésiens en Asie du Sud Est…
Les berbères (les « Barbares » ou étrangers pour les grecs, les Berber pour les arabes, les Numides,
Maures ou Bétules de la Haute Antiquité…) sont largement antérieurs aux arabes (plus de 15 siècles)
car leur présence marocaine est attestée au moins depuis -8 000.
Ils se nomment eux-mêmes de plus en plus souvent Imazighen = les nobles. On parle de plus en plus
de culture imazigh.