Le culte impérial
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Le sacrifice dont nous donnons ci-après la traduction est le
plus grand acte de toute la liturgie chinoise. C'est le sacrifice au
grand Dieu du ciel, premier principe des choses, tel qu'il nous est
présenté dans le Rituel de la dynastie actuelle.
Les formes de cet acte liturgique se retrouvent dans tous les
sacrifices du culte impérial et même du culte domestique.
Elles se résument, comme la messe catholique, en plusieurs
parties principales : des prières et des offrandes préalables, une
élévation consécratoire, une communion sous les deux espèces,
plus un holocauste qui constitue la dernière partie.
Lorsqu'on étudie le culte chinois, on est frappé de sa
ressemblance avec celui des religions de l'Occident, antiques et
modernes ; et les analogies que l'on découvre ne sont pas de
celles qui peuvent provenir de l'identité de la nature humaine
chez des peuples divers ; elles portent sur nombre de points de
détail qui n'ont rien de naturel.
Dans notre ouvrage Le Peuple chinois, nous avons émis
l'hypothèse d'une origine chaldéenne de la civilisation chinoise ;
l'étude de la religion ne peut que nous confirmer dans cette
opinion, déjà soutenue d'ailleurs par plusieurs autres sinologues,
se plaçant à différents points de vue.
La traduction du Rituel de la dynastie actuelle est bien propre
à fournir à cet égard de précieux éléments de comparaison, car le
peuple chinois, le plus conservateur de tous, a gardé dans ses
institutions religieuses des formes rituelles qui remontent à la
plus haute antiquité.
On peut s'en convaincre, en lisant, dans la précieuse
encyclopédie de Ma Touanlinn, les critiques des canonistes chinois
des différents siècles, et le tableau de la religion qu'on y trouve,