Fiche de lecture : Une brève histoire de l`avenir

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LEFEBVRE Florie
Fiche de lecture
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
Jacques Attali
novembre 2006
Editions Fayard, 423p.
Jacques Attali
Professeur, écrivain, conseiller d'Etat honoraire, Jacques Attali cumule les titres : doctorat
en Sciences économiques, major de promotion de l’Ecole Polytechnique (1963), ingénieur de
l'École des mines de Paris, diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris et de l'École
nationale d'administration (troisième de promo en 1970). Il a enseigné l'économie à l'Ecole
Polytechnique, à l'École des Ponts et Chaussées et à l'Université Paris-Dauphine. Il est
docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères (dont Kent et Haïfa) et membre de
l'Académie Internationale des Cultures. Chroniqueur à L'Express, il est en outre auteur de
quarante et un livres, traduits dans plus de vingt langues et diffusés à plus six millions
d'exemplaires dans le monde : ouvrages historiques (1492), essais (sujets variés allant de
l'économie mathématique à la musique), romans, contes pour enfants, biographies (Warburg,
Pascal, Marx) pièces de théâtre et mémoires (Verbatim).
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1972 : Analyse économique de la vie politique
1972 : Modèles politiques. Prix de l'Académie des sciences.
1977 : Bruits - Essai - Editions des Presses Universitaires
de France
1986 : Sigmund Warburg, un homme d'influence Biographie - Editions Fayard.
1986 : Varbatim I - Mémoire à l’Élysée en 3 Tomes Editions Lgf (Pastiche : Série des Aboitim 1 à 4)
1989 : La vie éternelle - Roman - Editions Fayard
1990 : L'antiéconomique - Editions PUF
1990 : Le premier jour après moi - Roman - Editions
Fayard
1991 : 1492 - Historique - Editions Fayard
1992 : Lignes d'horizon - Editions Fayard
1994 : Il viendra - Roman - Editions Fayard
1995 : Economie de l'apocalypse - Trafic et prolifération
nucléaire - Editions Fayard
1995 : Manuel l’enfant-rêve - Conte pour enfants
1996 : Chemins de sagesse - Editions Fayard
1996 : Au propre et au figuré - Editions Fayard
1997 : Au-delà de nulle part - Roman - Editions Fayard
1997 : Varbatim II - Mémoire à l’Élysée en 3 Tomes Editions Lgf
1998 : Varbatim III - Mémoire à l’Élysée en 3 Tomes Editions Lgf
1998 : Le citoyen, les pouvoirs et dieu - Editions Fayard
1998 : Pour un modèle européen d'enseignement supérieur
- Editions Stock
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1998 : Dictionnaire du XXIe siècle - Editions Fayard
1999 : Les portes du ciel - Editions Fayard
1999 : La femme du menteur - Editions Lgf
1999 : Fraternités : Une nouvelle utopie - Editions Fayard
2000 : Blaise Pascal ou le génie français - Biographie Editions Fayard
2001 : Europe (s) - Editions Lgf
2001 : Bruit - Editions Fayard
2001 : Les Trois mondes - Pour une théorie de l'après crise
- Editions Fayard
2001 : La Figure de Fraser - Essai - Editions Fayard
2002 : Les sept secrets de la bibliothèque d'Alexandrie Editions du Rocher
2002 : Les Juifs, le monde et l'argent - Essai - Editions
Fayard
2002 : Nouv'Elles " - Roman
2003 : L'Homme nomade - Essai
2004 : La Voie humaine - Essai - Editions Fayard
2004 : La Confrérie des Eveillés - Roman Historique
2004 : Raison et Foi Essai - Editions BNF
2005 : C'était François Mitterrand - Editions Fayard
2005 : Karl Marx ou l'esprit du Monde - Editions Fayard
2006 : Portraits de micro entrepreneurs avec Muhammad
Yunus
2006 : Une brève histoire de l'avenir - Editions Fayard
2007 : Dictionnaire amoureux du judaïsme - Editions Plon
Il naît le 1er novembre 1943, avec son frère jumeau Bernard Attali à Alger, dans une
famille juive sépharade algérienne. Son père, Simon Attali est un commercial autodidacte
francophile. En 1956, deux ans après le début de la Guerre d'Algérie (1954-1962), son père
décide de venir s'installer dans le 16e arrondissement de Paris avec sa famille (Jacques a 14
ans). Les deux frères jumeaux sont surdoués et suivent des études brillantes au lycée Jansonde-Sailly (Paris) où ils ont pour amis Jean-Louis Bianco et Laurent Fabius.
En 1968 il effectue un stage d'énarque dans la Nièvre, sous la férule du futur préfet de
police de Paris, Pierre Verbrugghe. Il rencontre François Mitterrand. En 1970, âgé de 27 ans,
il entre au Conseil d’État et publie ses deux premiers livres en 1972 : Analyse économique de
la vie politique et Modèles politiques pour lequel il obtient un prix de l'Académie des sciences.
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Il réunit autour de lui quelques jeunes chercheurs : Yves Stourdzé (inventeur du
programme européen de recherche Eurêka) ou Érik Orsenna (prix Goncourt en 1988 et
conseiller spécial de Roland Dumas au ministère des Affaires étrangères). Il développe un
réseau de personnalités dans des domaines très divers (journalisme, mathématiques, show
business, analyse financière…) qui comme lui, sont des premiers de classe : Raymond Barre,
Jacques Delors, Jean-Luc Lagardère, Antoine Riboud, Michel Serres, Coluche…
Attali est « conseiller spécial » auprès du Président de la République François
Mitterrand de 1981 à 1991, après seulement trois entrevues. Il conseille au président de faire
venir à l'Élysée Jean-Louis Bianco, Alain Boublil et quelques jeunes énarques prometteurs,
comme le couple François Hollande/Ségolène Royal… Il rédige chaque soir des notes pour le
président sur l'économie, la culture, la politique ou le dernier livre qu'il a lu ou parcouru. Le
président lui confie également le rôle de sherpa (représentant personnel du chef de l’Etat)
pour les sommets du G7, il organisera le somment de Paris en 1982. Il organise le
bicentenaire de la Révolution française du 14 juillet 1789. En 1990 lors du second septennat
de François Mitterrand, Jacques Attali abandonne la politique et quitte l'Élysée.
En 1982 déjà, il plaide pour la « rigueur économique ». Il lance l’idée d’une Banque
européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) en 1989 avant la chute du
mur de Berlin pour aider à la reconstruction des pays de l'Europe de l'Est. Finalement, elle
sera crée à Londres et dirigée par lui de 1991 à 1993, date de sa démission. Il a conseillé le
secrétaire général des Nations Unies sur les risques de prolifération nucléaire. Il est aussi à
l’origine de la réforme de l’enseignement supérieure, dite LMD, qui harmonise tous les
diplômes européens.
En 1979, il fonde l'ONG Action Internationale Contre la Faim et, en 1989 un
programme international d’action contre les inondations catastrophiques au Bangladesh. En
1984, il met en place le programme européen Eurêka de développement de nouvelles
technologies (programme majeur au niveau européen qui a inventé, entre autres, le MP3).
Il est maintenant président de A&A(www.aeta.net), société internationale de conseils
spécialisée dans les nouvelles technologies, créée en 1994 à Paris, et président de PlaNet
Finance (www.planetfinance.org), organisation internationale à but non lucratif, fondée en 1998
rassemblant, conseillant et formant par Internet 7 000 institutions de microfinance chargées
d'aider 15 à 200 millions d'humains très pauvres : « Prêter aux plus pauvres les moyens de
financer leur propre travail, sans exiger d'eux d'autre garantie que leur parole ».
Anecdote : Le livre de Jacques Attali Lignes d'horizon a fait naître l'idée du langage Java
(langage informatique) au cofondateur américain de Sun Microsystem, Bill Joy.
Blog : http://www.attali.com/
Son ouvrage
Il part d’une analyse de l’histoire pour dégager les grandes lois qui la guident : la poursuite de
la liberté individuelle, l’opposition entre nomade et sédentaires.
Il prévoit des changements radicaux dans les cents ans à venir seulement : il fait état d’une
accélération du temps que nous ressentons tous. Il attache particulièrement d’importance à la
description des cinquante prochaines années sur tous les plans : économique, politique,
diplomatique, écologique, scientifique, technologique, sociologique, psychologique et culturel.
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
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But de son ouvrage : prendre conscience du réel, afin que cela ne se passe pas comme il le
décrit. Du fait de la date de sa publication, il s’inscrit bien entendu dans le cadre de la
campagne présidentielle (nov. 2006).
La structure de l’ouvrage peut être découpée en trois partie, subdivisées en chapitres :
---- Une lecture de l’histoire et du monde contemporain
chapitre 1 : une très longue histoire (et chapitre 2)
Attali y expose sa vision de l’histoire, avec la succession des trois ordres et la tension
essentielle entre sédentaires et nomades1. Tout tourne autour de la conquête de la liberté
individuelle. L’auteur en tire des grandes leçons pour l’avenir. Son explication géographique
et chronologique de l’histoire permet de saisir les différences entre Orient et Occident,
autour de la région du « croissant fertile » et de comprendre la marche de l’Histoire.

chapitre 2 : une brève histoire du capitalisme
Attali décrit l’avènement, le règne et le déclin des neufs « cœurs » du capitalisme.
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chapitre 3 : la fin de l’empire américain
Attali interprète les événements contemporains comme le déclin du 9ème « cœur ». Il prévoit
l’avènement de l’Ordre Polycentrique.
---- L’histoire de l’avenir
Attali fait la description de l’évolution du monde entre 2045 et 2100, sous forme de trois
vagues successives, ayant chacune leurs origines, acteurs, vecteurs et phases.
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chapitre 4 : première vague : l’hyperempire
chapitre 5 : deuxième vague : l’hyperconflit
chapitre 6 : troisième vague : l’hyperdémocratie
---- Les actions envisageables
chapitre 7 : et la France ?
Il s’agit de l’avenir particulier de la France et les enjeux actuels de son positionnement
mondial, en fonction des ses atouts et faiblesses. Actions à envisager d’urgence.

La brève histoire de l’avenir abrégée
Attali reconnaît que l’histoire de l’avenir est impossible à cause de son caractère imprévisible.
Cependant, il justifie son œuvre par l’impératif de dresser des objectifs à long terme.
Attali a utilisé des projections linéaires des actuelles statistiques de l’ONU sur le
développement.2 Il forge de nouveaux concepts qui passeront peut-être à la prospérité.3
Les notes renvoient à des précisions, à trouver dans l’ouvrage, ou des mises en perspective
théoriques ou actuelles. Les retraits signifient les « leçons pour l’avenir », ou grandes règles
tirées de l’histoire.
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PREMIERE PARTIE : LES LEÇONS DE L’HISTOIRE ET LECTURE DU MONDE CONTEMPORAIN
--- chapitre 1 : une très longue histoire
3 Ordres – religieux, militaire et marchand – se disputent le contrôle des richesses. Ils ont des
idéaux différents – théologie, terres et individualisme. Les trois ordres ont toujours coexisté
dans le partage des taches, dans une conception de la vie hiérarchisée entre les dieux, les
hommes, et peut-être les femmes. Le conflit entre nomades et sédentaires est celui de la
liberté.
Epoques et leçons pour l’avenir :
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Préhistoire
Transmettre est la condition du progrès4
Notion de consommation et d’échange
Notion de Genres différentiés, de reproduction
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Ritualisation : Ordre religieux
le sacré légitime les tabous
la parole est une arme
le marché est dangereux s’il n’est pas équilibré
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Sédentarisation : Ordre militaire
La sédentarisation a permis le progrès, et l’organisation croissante des activités.
la confrontation entre nomades et sédentaires permet d’acquérir la puissance et
la liberté5

Empires (Chine, Egypte, Mésopotamie…)
Les empires marquent la croissance de l’organisation politique. Ils fonctionnent par le
système du chef absolu, genèse de la notion d’individu, et de l’esclavage, genèse de la notion
de liberté. L’écriture permet une première rupture entre Orient, marqué par le refus du désir,
le concept du yin/yang, et Occident. Les peuples nomades (phéniciens, mycéniens, hébreux)
vont envahir les empires sédentaires, et apporter le progrès autour des notions de droit, de
droits et libertés de l’individu et de l’importance de l’économie.
les civilisations sont sélectionnées en fonction de leur maîtrise de la
technologie (roue...)
--- chapitre 2 : une brève histoire du capitalisme
Les anciens peuples nomades de la période précédente (grecs, phéniciens, hébreux)
créent l’idéal judéo-grec du neuf et du beau. Il fait naître la conception linéaire occidentale.
Le droit, la démocratie, la monnaie se développent au service de l’individu sous l’impulsion
de l’Ordre marchand, qui va garder le pouvoir jusqu’aujourd’hui. 6 Celui-ci surpasse les
empires (ex. Athènes résiste à l’empire perse).
Les premières guerres Occident/Orient ont lieu sur la frontière qu’est la Mésopotamie.
Le dernier empire transcardinal est celui d’Alexandre. Les deux points cardinaux vont ensuite
évoluer de façon différente au service de leur idéal respectif. A l’est, la libération de l’homme
de ses désirs pour la transmigration des âmes en dehors de l’illusion du monde ; à l’ouest,
l’action et le progrès pour rendre l’homme libre de réaliser ses désirs, et atteindre le Salut.
le coût de défense des « cœurs » détermine leur survie.
lorsque deux puissances se battent, un tiers l’emporte7
le vainqueur fait sienne la culture du vaincu
les richesses sont à l’Est, le pouvoir est à l’Ouest.
Tandis qu’en Orient, Quin-Tshin-Huangdi construit la Grande Muraille8, la Grèce, vraiment
ancrée en occident, laisse la place à Rome où naît le Christianisme. Celui-ci prône l’Amour.
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Dans un air de fin des temps, le progrès devient inutile. Un syncrétisme entre idéal chrétien,
romain grec et juif va s’opérer : il promeut le progrès et l’accumulation de richesses pour
préparer le Salut. Cette doctrine ne freine pas l’Ordre marchand. La liberté gagne du terrain.
L’empire romain ce scinde en deux. L’empire occidental disparaît en 476. En 622,
l’apparition de l’Islam scelle le sort des empires, tandis qu’elle affirme le pouvoir de l’Ordre
marchand.
Trois ensembles existent alors : l’Orient des empires et la Méditerranée, musulmane et
zone de croisement, tournent le dos à la compétition de l’Ordre marchand, se différentiant de
l’Europe des royaumes et des Nations. Celle-ci couple dans les villes en croissance les
nomades (Ordre marchand) subordonnés aux sédentaires (pouvoir féodal aux mains de
l’Ordre militaire en premier lieu, et de l’Ordre religieux). Le salariat et l’organisation
sociopolitique forgent la conception d’une liberté fondée sur la propriété. L’ordre politique et
économique servent un but unique : l’organisation de la compétition. Naissance d’opposition
franche entre centre et périphérie, retour du nomadisme.
Neufs « cœurs » 9 vont tour à tour impulser le capitalisme en occident, tandis que
l’orient sera puissant, mais tourné vers l’intérieur. Caractéristiques des cœurs10.
Chaque cœur correspond à une époque, possède son bien de consommation de masse, sa
technologie, sa monnaie :
1. Bruges ; 1200-1350 ;
aliments ;
gouvernail ;
gros
2. Venise ; 1350-1500 ;
vêtement ;
caravelle ;
ducat
3. Anvers ; 1500-1560 ;
livre ;
imprimerie ;
golden
4. Gènes ; 1560 -1620 ;
finances ;
comptabilité ;
génovine
5. Amsterdam ; 1620-1788 ; transport ;
flûte (navire) ;
florin
6. Londres ;
1788-1890 ; transport, outils ;
machine à vapeur ; livre sterling
7. Boston ;
1890-1929 ;
transport ;
moteur à explosion ; dollar
8. New York ; 1929-1980 ; machines domestiques ; moteur électrique ; dollar
9. Los Angeles ; instruments de communication et de distraction ; microprocesseur ; $
(Détails, nous consulter) Nous faisons un tour du monde capitaliste.
- les centres sont produits d’un dépassement
- l’ouverture des élites est nécessaire
- les nouveaux moyens de communications sont en général contre le pouvoir en place
- aucun empire n’est éternel11
- les centres déclinent par faillite financière
- la relation entre sexe et technologie crée la dynamique de l’Ordre marchand12
- l’innovation est souvent issue par accident de recherches publiques.
Le dernier ordre se caractérise par la diffusion d’objets nomades, qui font le lien entre
nomades et sédentaires et une nouvelle démocratie fondée sur l’équité (type Rawls).
La croissance des inégalités, les dysfonctionnements de la finance et de
l’investissement, l’invasion par la culture sud-coréenne… annoncent le début de la fin13. Elle
se manifeste par des conflits civils non-déclarés, un terrorisme nomade contre les sédentaires
capitalistes.
- là où les femmes sont aliénées, c’est la misère.
--- chapitre 3 : la fin de l’empire américain (et l’histoire proche)14
La domination des Etats-Unis est actuellement totale15 mais dans un avenir proche16 la
croissance et l’élargissement de la base économique ainsi que la croissance de la démocratie
permettra une Europe-marché commun et l’émergence de 11 puissances (Japon, Chine, Inde,
Russie, Indonésie, Corée, Australie, Canada, Afrique du Sud, Brésil, Mexique).
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Cette époque sera marquée par la domination de l’Asie, plus précisément de la
Chine. Au même moment, l’Inde sera la plus peuplée du monde et la troisième puissance
économique mondiale ; en revanche, ce sera la désunion si elle ne résout pas ses problèmes
internes. Le Japon déclinera par son choix de défense militaire face à la Corée du Nord,
l’invasion financière chinoise et économique sud coréenne.
- tout mouvement anti-liberté défavorisera la nation concernée. 17
La Corée du Sud sera culturellement hégémonique18 sauf si elle est contrainte à l’unification
avec le Nord, ou à la militarisation nucléaire à cause du Nord. L’Afrique aura bien une
croissance économique, mais une croissance démographique bien plus forte ; quelques pôles
surgiront mais la plus part tendront vers des non-états.
La marchandisation du temps
La durée de vie des biens diminuant, leur immatérialité augmentant ; la durée de la vie
active augmentant et le temps de travail diminuant, le temps sera vraiment l’enjeu principal.
La gestion du temps sera celle de l’assurance contre le futur, avec le risque de racket, et la
distraction contre le présent, avec le risque des addictions aux drogues et de l’exploitation
sexuelle. Le temps esclave s’affirmera (temps de transport…)
Le savoir disponible double actuellement tous les sept ans, il doublera tous les 72 jours en
2030.19 La première solution envisagée sera l’utilisation des moyens de stockage élevés 20 ,
puis une vie longue (120 ans) et un temps de travail faible (25h/sem).

L’ubiquité nomade
C’est l’ère du réseau, du gratuit et du participatif, de la virtualité. Nous passons de la propriété
individuelle de l’achat à la propriété collective de l’accès. Les biens, ultrapersonnalisés et
multifonctions, ont des répercussions sur la spiritualité et l’art. C’est l’ère de la pub, de
l’information qualitative, de la surveillance permanente et à distance. On assiste au
nomadisme des sédentaires.21

Le vieillissement du monde22
L’espérance de vie augmente tandis que la natalité diminue. Cela a deux influences :
l’émancipation des femmes entraîne le progrès de l’humanité et du monde islamique ; les
vieux étant majoritaires, ils reportent les risques sur les jeunes, rendant nécessaire une
augmentation ou des impôts, ou de l’immigration, ou de la natalité.

Les villes
Les douze villes les plus peuplées sont au Sud, alimentée par des flux intersuds (Chine vers
Sibérie, Afrique centrale vers Afrique du Nord ou du Sud). Les bidonvilles croissent, ainsi
que les quartiers clos, développant les marchés immobiliers et les mafias. Des masses de
migrants formeront des « anonymes volontaires ».

L’ère de la rareté23
L’énergie, l’eau (douce et potable), l’alimentation, les forêts viennent à manquer, devant les
pollutions (chlorofluorocarbones), les surconsommations. Deux exemples : 80% des
ressources d’eau sont d’ors et déjà consommées, mais mieux utilisées, elles suffiraient à 20
milliards d’humains. L’eau douce est 35 fois moins abondante que l’eau salée. En 2025, 50%
de la population mondiale manquera d’eau, c’est déjà le cas à Gaza. Les espèces diminueront
de 90% de façon inexorable, et ce, encouragé par les OGM. Cela pose le problème de la
survie de l’homme. Le temps restera la seule vraie rareté.


L’essoufflement technologique
L’énergie des batteries et la capacité des microprocesseurs, qui selon la loi de Moore doublent
de capacité actuellement tous les 18 mois, seront limitées en 2030. Il en sera de même pour
l’industrie, les médicaments 24 , les services. Le progrès deviendra inutilisé. Les vraies
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innovations concerneront l’économie des ressources : en 2025 s’ouvrira l’ère de la bio/nano
technologie.
Ces changements entraîneront certainement l’alliance des Etats-Unis avec les Onze 25 et
l’autonomisation d’Internet qui deviendra la 7ème continent. Attali décrit ensuite le mécanisme
de délocalisation, précarité, crise socio-économique, problèmes d’infrastructure urbaines déjà
en marche. Celui-ci aboutira en 2025 à la crise de la démocratie de marché et à la croissance
de l’Asie. En 2030, les Etats-Unis seront ou une social démocratie (à la Roosevelt) ou une
dictature (type Mussolini).
Une 10ème forme marchande ?
Il lui faudrait un port/aéroport, une dynamique créative. Attali examine la candidature de
plusieurs villes : la côte ouest des Etats-Unis, du Mexique au Canada, serait adaptée, mais
l’élection des démocrates risque un repli ; Londres reste fragile ; la « Banane bleue » ne sera
crédible que si elle bénéficie d’une intégration militaire de l’UE ; la Scandinavie a toute ces
chances mais elle a une tradition neutre ; Tokyo se ferme à cause de conflits militaires, la
liberté individuelle n’est pas sa priorité ; Shanghai et Bombay auraient besoin
d’infrastructures et de pouvoirs forts qu’elles sont loin d’avoir ; l’Australie est candidate, mais
pas tout de suite ; les ambitions de la Russie et du Canada sont moins plausibles ; l’islam
pourrait être un nouveau coeur mais il accuse un retard ; quand est-il de Jérusalem ? Il est
possible que l’Ordre Multipolaire perdure encore, ce qui renforcerait la puissance de l’Ordre
Marchand.

DEUXIEME PARTIE : L’HISTOIRE DE L’AVENIR
--- chapitre 4 : première vague : l’hyperempire
2025-2035 26 : la généralisation pacifique de la démocratie de marché aboutira à l’ordre
polycentrique, puis vers un marché sans démocratie.
2050 : ère de l’individualisme et de la culture métisse
Puis hyperconflit qui donnera, si nous sommes chanceux, ou plutôt entreprenant,
l’hyperdémocratie.
 L’ordre polycentrique
C’est un temps de démocratie de marché où les classes moyennes prospéreront, à la gestion de
leur temps et intéressées par le bien-être matériel. Il verra la séparation des peuples pour des
raisons économiques (Italie, Belgique, Catalogne, Ecosse, Kurde, Inde…). Le conseil de
sécurité de l’ONU fusionnera avec le G8. Mais les privatisations rendront le marché plus
puissant que l’Etat.
 L’hypersurveillance à l’autosurveillance
De l’Etat, au marché de l’hypersurveillance, nous passerons en 2040 à l’autosurveillance par
des objets nomades, nano ou biotechnologiques, intégrés au corps humains, connectés,
jetables. Cela changera le rapport entre l’individu et la collectivité, qui se gagnera aux thèses
libertariennes : les services publiques seront payants, les impôts diminueront, augmentant les
inégalités. De nombreuses normes s’imposeront, dans le but social d’être « en forme », ce qui
nécessitera un jugement extérieur. La notion de célébrité perdra son sens au profit de celles de
la discrétion, curiosité et tolérance. En 2050, les autosurveilleurs27 (du corps, de la finance,
des biens…), associés aux autoréparateurs (biens accompagnant la mort…), augmenteront
donc la liberté individuelle en même temps que l’asservissement aux normes.
 La déconstruction des Etats
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
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En 2050, le marché planétaire étendra la concurrence aux états, sur le champ de l’offre sociale.
La citoyenneté sera remplacée par un contrat conclu avec l’Etat le plus offrant. Le sentiment
patriotique ne les arrêtera pas.28 Les sédentaires plus faibles seront dépendants des nomades.
Ce sera la perte de souveraineté des états (armée, population…) et le retour à de petites entités.
Rq. : la Chine, vers 2025, sera soumise au déclin du Parti communiste, c’est-à-dire à la
déconstruction de la nation ou à l’invasion (Sibérie ou Taiwan) pour tenir.
 Marchandisation absolue du temps
Le temps sera exclusivement consacré à consommer 29 , seul (exclusion des enfants et des
personnes âgées), des substituts (assurance et distraction). Le monde ne sera qu’un ensemble
de services.

Acteurs :
o Economiques :
. entreprises nomades et multinationales
Les entreprises, telles des « troupes de théâtre », seront nomades dans le temps et
l’espace, spécialisées, surtout dans le marché pour les pauvres (microassurance, microcrédit).
Les multinationales le seront aussi dans le temps et l’espace, construites autour de projet et
organisatrice d’entreprises nomades, comme des « cirques ». Elles se substitueront aux états,
allant jusqu’à créer leur propre monnaie.30
. entreprises pirates et relationnelles31
Les entreprises pirates sont les « cirques » illégaux, acteurs majeurs de l’hyperconflit,
tandis que les entreprises relationnelles seront lucratives mais à but non-lucratif.32 Elles se
substitueront aux états, et seront les actrices majeures de l’hyperdémocratie.
o Sociaux :
. Hypernomades 10 à 50 millions
Ils forment l’hyper classe, individualistes, contrôleurs de leur vie et de leur mort, puissants
soit dans la sphère illégale, soit dans la sphère altruiste.33
. Nomades virtuels ; 5 milliards
Ce sont les consommateurs solvables, « en forme », ex-sédentaire et ex-classe moyenne que la
précarité aura reconverti en sportifs (golf, équitation, voile, danse) et drogués ou en obèses
hostile à toute mobilité. Le combat entre sédentaire et nomade se transposera sur des terrains
de sport d’équipe gigantesques.
. Infranomades
Vivants avec moins de 2$ par jour, ils sont 2,5 milliards en 2006, ils seront 3,5 milliards en
2035. De plus en plus vulnérables à tous les risques et manipulation, ils seront acteurs de
l’hyperconflit et enjeu de l’hyperdémocratie.
Il faut noter que la sédentarité sera rejetée : les vieux et les enfants seront délaissés, ainsi que
les obèses, les handicapés…
Le marché sans état sera ouvert aux cartels, aux pillages, à la spéculation, au chômage et aux
inégalités. La liberté et l’égalité seront impossibles. Ce sera l’avènement des normes privées.
Cependant, ces normes s’unifieront, et la gouvernance sera perçue comme un secteur de
l’économie rentable. La gouvernance privatisée sera l’enjeu du conflit et de la démocratie.34
L’Hyperempire, c’est donc la fin de la liberté au nom de la liberté. Nous serons soumis à de
nouvelles raretés et aux limites technologiques, contraints au nomadisme. En 2030, la
colonisation de la Lune débutera. A ce stade, l’Hypermarché s’efforcera de sortir de lui-même
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
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pour perdurer : il tentera de dissocier la sexualité de la reproduction. Cette dernière sera
assurée par des machines, qui feront de l’homme un objet marchand, ni né, ni mortel35.
L’auteur n’y croit pas et conclue à la faillite de l’Hyperempire. (Ouf !)
--- chapitre 5 : deuxième vague : l’hyperconflit
-
sécurité personnelle
pouvoir aux vieux
Nous arrivons à la deuxième vague de l’avenir : le marché, en concurrence totale, n’accorde
plus d’importance à la vie et l’Etat se déstructure sans aucun frein.
En 2025, les rivalités de l’Ordre polycentrique seront exacerbées, les Etats-Unis et l’Europe
s’uniront, de même que l’Asie, l’Amérique du Sud, la Russie et le Moyen-Orient.
Commencera l’Hyperconflit.
 Les acteurs : avant tout des armées pirates, alliées ou non ; mandatées par
- des Etats pirates ou des non Etats (Somalie, Transnistrie…)
- des organisations puissamment armées
- des villes trop grandes
- des groupes politiques ou religieux s’élevant contre l’Ordre marchand
des armées d’infranomades (c’est-à-dire de désoeuvrés)
des armées corsaires engagées par les Etats, l’ONU
 Les idéologies
- « la colère des laïcs » : contre l’Ordre Marchand et contre les Etats-Unis.
Cette réaction amènera la constitution d’une « coalition critique » contre l’individualisme, qui
revendiquera explicitement la dictature, mais sans véritable autre solution.
- « la colère des croyants» : christianisme et islam
Certains réfuteront la pensée judéo-grecque selon laquelle le marché représente le progrès. Ils
condamneront le marché qui fait primer l’individu sur Dieu.
La résistance catholique s’organisera autour de la Papauté, premier empire nomade
ayant employé la force, la résistance chrétienne, autour de pasteurs propagandistes qui
influeront sur la politique par tous les moyens. La démocratie sera assimilée à la défense de la
chrétienté contre le capital, tout comme peut se faire l’assimilation du régime américain à la
défense contre l’islam. D’ailleurs, en 2040, les Etats-Unis montreront une forte tendance
isolationniste et théocratique.
L’islam agira globalement comme le protestantisme, croissant plus par la démographie
que par la conversion. Il représentera ¼ de la population mondiale en 2040. Il se présentera
comme une troisième voie au socialisme et au capitalisme. Le Vatican participera à
l’Hyperconflit, avec ou contre l’islam ; Attali n’envisage pas d’autre solution, à ce stade, la
non-violence n’aura pas d’audience. Des sectes mettront aussi du leur pour bâtir des
théocraties.
 Les armes
La victoire d’un parti dépend de tout temps de l’investissement dans les armes et du prix qu’il
accorde à la vie. Les armes de l’Hyperconflit seront classiques, nucléaires, chimiques,
électroniques (« e-bomb »), robotisées (« gelée grise »), privatisées, mafieuses36. Les armes de
propagande seront aussi massivement utilisées.
 Les alliances : l’Alliance Internationale regroupera l’OTAN et plusieurs des Onze
contre les ennemis de l’Ordre marchand.37
En 2040, l’Alliance, épuisée, érigera des murs, exigera des gages et des informations sur tout
ce qui la touche, utilisant l’hypersurveillance.
Cependant, des Etats désarmés se constitueront ; joints à l’Onu et à des organisations
plus ou moins privées, ils aideront leurs ennemis à passer à la démocratie dans le but de s’en
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
- 10 -
faire des alliés (se sera l’échec, préfiguré par l’Afghanistan et l’Irak), joueront de la
dissuasion et en dernier recours, opéreront à des attaques préventives, accompagnées de
nouvelles justifications plus ou moins incohérentes. Certains soulèveront une thèse actuelle :
ceux qui obtiennent la Bombe deviennent raisonnable ; mais la probabilité qu’un fou
indifférent à la mort en prenne le contrôle décuple avec la prolifération des armes.38

Quatre types de guerre39 :
- Guerre de rareté : pétrole & eau.
Les consommateurs puissants attaqueront les producteurs et les exploitants dans des guerres
étatiques ou privées. On se battra pour le contrôle des fleuves, des mers, des nappes et des
terres cultivables.
- Guerre de frontière : pour rassembler les nations, détruire un voisin, remettre
en cause l’unité ou la défendre, au prix de génocides.
- Guerre d’influence : guerres idéologique pour la stabilité intérieur ou la
prestige, elles actualiseront les vieux débats.40
- Guerre entre pirates et sédentaires : les réseaux seront à la fois des armes et des
cibles. attentats ou suicide. Elles inciteront à la création d’une police mondiale.
Ces guerres se déclencheront dans les zones de tensions ou à la suite d’événements. Les
récupérations théologiques iront bon train. Les populations civiles seront les principales cibles.
L’Europe ressemblera à l’Afrique d’aujourd’hui41.
Avant la mort de l’Humanité, Attali croit dans un sursaut de vie, de métissage et de paix qui
créera l’Hyperdémocratie, en lutte dès sa genèse contre les ennemis (écologiques,
économiques…) de l’Homme.
--- chapitre 6 : troisième vague : l’hyperdémocratie
Les catastrophes seront-elles suffisamment avocates de changements pour un monde
durable ? 42 C’est improbable, dit Attali, mais comme toujours. La troisième vague
commencera par un choc démocratique, positif mais insuffisant. Il y aura des tentatives
utopiques, messianiques et totalitaire avant que ne s’impose l’Hyperdémocratie, règne des
transhumains au service du Bien commun.
Les transhumains sont les altruistes des entreprises relationnelles. Ce seront les classes
créatives des l’Hyperdémocratie. Elles penseront l’avenir (ni le passé, ni le présent). Les
femmes joueront le rôle primordial43. Les transhumains prôneront l’autre contre la solitude,
l’humanité diverse.
Le biens essentiel et bien commun : L’économie relationnelle dans laquelle
plus on donne, plus on reçoit et plus on peut donner, abolira la rareté par les valeurs de travail
et de gratuité. Le temps vécu sera supérieur au temps stocké, de même que les services aux
biens, gratuits. Le but sera la distribution des biens essentiels, nécessaires à chaque individu
pour participer au bien commun (bon temps). Le bien commun est la protection de tout ce qui
permet la vie ; sa composante essentiel est l’intelligence collective, supérieure à la somme des
intelligences individuelles. C’est l’hyperpuissance du vivant44. Pour Attali, c’est vivre « libre,
longtemps et jeune ». Chacun aura intérêt à être transhumains, le bien commun correspondra
au bien individuel (utilitarisme).
Les institutions : la ville sera primordiale, nous promouvront l’urbanisme et la gestion
locale. Les Etats-cadre s’uniront. Attali croit dans le rôle préfigurateur de l’Union Européenne.
L’Onu sera supranationale, dotée d’une constitution, d’une monnaie, d’un impôt et d’un
gouvernement qui édictera les normes mondiales. Le conseil de sécurité, fusionné avec le G8
et les Onze ; une assemblée représentera les Etats, une autre la population, une autre encore
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
- 11 -
les entreprises45 ; des instance contrôleront tout (l’accès à l’eau…). Déjà, la « communauté
internationale » draine 10% du PIB mondial. Le marché sera au service de la démocratie : il
comprendra sa dépendance réciproque à l’économie relationnelle.
Bien sûr, le marché tentera des détournements : marchandisation, idéologies sectaires,
scientifiques ou totalitaires.
TROISIEME PARTIE : LES ACTIONS
--- chapitre 7 : et la France ?
La France se caractérise par son sédentarisme : agriculture, faiblesse portuaire, absence de
classe créative, seulement des administrateurs.
Dans la neuvième forme, elle sera une grande puissance, mais elle est peu préparée à
l’Hyperempire malgré ces atouts (p398). Pour les plus optimistes, le déclin ne surviendra pas.
Pourtant le risque est réel : des problèmes d’investissement, recherche et développement,
éducation46, un niveau d’emploi trop bas, travail trop court, pas d’emplois peu productifs47,
problème urgent de logement et inégalités.
En réalité, le déclin est déjà là : la croissance française est inférieure à la croissance
mondiale. En 2045, la population décroîtra s’il n’y a pas de recours à l’immigration. La
décadence est seulement ralentie : l’euro cache la misère de la dette, les régimes spéciaux sont
trop nombreux. La France n’a plus les moyens de politiques militaires, culturelles ou sociales.
La mort de la 5ème république en 2025, sera suivie en 2030 par une crise violente. Attali
prévoit déjà les problèmes de minorités, le terrorismes, symptôme d’une crise socio-politique.
L’auteur envisage des conflits avec l’Allemagne et la fuite des citoyens. La France
n’échappera pas à la déconstruction des nations ; à terme, elle mourra.
L’action est urgente :
 rendre à l’avenir ce qu’on lui a pris
- pédagogie des hommes politiques pour le consensus autour de manœuvres
grandement impopulaires48
- remboursement de la dette : lutte aux inefficacités et gaspillages, baisse des
subventions, réorientation sectorielle.
 permettre de tire le meilleur de l’avenir
- technologie : recherche, éducation
- société équitable : mobilité du travail, service public, intégration,
discrimination positive
- efficacité du travail : nomadité (réseaux), lutte contre les sédentarités
(addictions), changement des mentalités
- classe créative
- souveraineté : langue, armée, politique de développement, écologie
- hyperdémocratie : Onu, UE, ONG
Attali est ici clairement de la droite libérale. Il s’agit selon lui de l’existence de la France.
« La grande opposition est dans la notion de court terme versus long terme. La droite, c'est la
priorité à la liberté et la liberté, c'est le court terme. La droite se distingue avec la liberté
individuelle comme priorité, et la gauche avec liberté collective comme priorité. C'est donc un
choix entre liberté individuelle et altruisme. Cela redéfinit radicalement l'opposition gauchedroite. Il y a donc un corps commun d'altruisme intéressé à trouver et c'est une condition
avant de se poser les questions traditionnelles. »
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
- 12 -
« Ce que je décris est le plus vraisemblable. »
Les quatre cents pages de l’ouvrage sont difficiles à résumer car l’auteur entre dans les détails
pour convaincre. Il cherche à être exhaustif, dans un style très énumératif. C’est frappant car
extrêmement plausible ; son analyse revêt une dimension explicative.
Ce que qui se remarque par la lecture de son ouvrage :
 Il ne parle presque pas de l’Afrique. Alors que s’y trouve de grands intérêts
économiques, politiques (les grand conflits s’y dérouleront comme en témoigne déjà le
Congo, la Somalie...) et écologiques, c’est la grande absente des acteurs de l’Histoire.

Attali s’intéresse aux relations internationales, peu aux relations internes. Il pense que
l’ONU résistera ; il croit en l’Europe. Il croit aussi dans des unions de « civilisations »,
en particulier une alliance atlantique (Etats-Unis et Union Européenne)49.

En décrivent le passage d’un monde hiérarchisé à une société monde, Attali adhère à
la théorie d’évolution du géographe Jacques Levy50.
Il manifeste aussi par là son adhésion à la théorie libérale des relations internationales51 : la
démocratie, le commerce et le droit sont des vecteurs de la paix. Le commerce augmente les
interdépendances 52 . La démocratie pousserait à privilégier les intérêts des individus peu
enclins à la guerre ; mais pour que ces individus soient rationnels, il faut une éducation
pacifique mondiale : d’où la pédagogie des politiques d’Attali d’une part, et la participation et
l’accès à tous à l’intelligence collective d’autre part. La prise de conscience de
l’interdépendance des nations entraînerait la création d’un droit international efficace. Attali
prévoit l’instauration d’une organisation mondiale, un contrat social mondial, qui mettrait fin
aux relations internationales anarchiques et conflictuelles, à la manière de Hobbes qui pensait
que l’état de nature entre les hommes avait pris fin avec le contrat sociétal. Le moteur de cette
évolution tourne autour de la croyance en l’unicité du genre humain et dans la « société
humaine », doctrine type néo-scholastique espagnole du 16ème siècle ; Grotius écrit que,
malgré les différences de pays, la nature humaine est une et à terme, il y a possibilité de
réunion et paix durable dans une même entité. Attali semble croire au dépassement à long
terme de la théorie réaliste des relations internationales. Il expose celle-ci pour expliquer les
évolutions passées et présentes, notamment au travers de la théorie des cycles de Gilpin : une
puissance s’installe, sa défense lui demande des dépenses importantes, ce coût entraîne un
épuisement économique et son déclin, puis une guerre préventive ou défensive contre une
puissance émergente. Même si l’hégémon l’emporte, elle est usée et c’est un de ses alliés qui
prend le dessus. Ces cycles de puissance se synchronisent avec les cycles Kondratiev et Juglar.
Si Attali semble emprunter au réalisme et au libéralisme des relations internationales, c’est
sans doute parce qu’il fait partie du courant synthétique constructiviste. Tout comme Kant et
Hegel, il considère que la guerre n’est qu’une étape dialectique avant la société monde.

Il expose une vision optimiste. Il croit en l’engagement du citoyen :
« Nous allons à la fois vers une montée formidable de l’économie de l’altruisme avec les
organisations non gouvernementales53 – à mon avis, ce sont elles qui gouverneront le monde
un jour – et simultanément vers la montée d’une économie criminelle impossible à contenir.
Aujourd’hui se développe le sentiment selon lequel nos actions quotidiennes ont des
conséquences sur la vie des autres ; on a intérêt au bonheur de l’autre ; la paix chez nous
dépend du recul de la pauvreté ailleurs. Le fait qu’on emploie de plus en plus souvent le
terme « communauté internationale » – qui est un mot flou mais qui signifie quand même «
gouvernement mondial » – traduit une conscience que la planète a un sens en tant que tel. La
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
- 13 -
technologie permettra aussi la naissance progressive d’une intelligence collective qui sera
bientôt celle de l’humanité tout entière. Quand Thomas More parlait de démocratie ou que
Marx évoquait le socialisme, cela paraissait très improbable à leur époque. Il est vrai
qu’aujourd’hui l’avènement de l’hyperdémocratie peut apparaître comme une déclaration de
foi ou d’espérance un peu mystique, mais dans le même temps, je crois beaucoup aux
éléments positifs qui existent déjà. L’altruisme correspondant à un intérêt rationnel
commence véritablement à apparaître. Maintenant, est-ce qu’il va arriver à temps par rapport
aux exigences de l’humanité ? »
Sa vision de l’histoire depuis les origines de l’humanité nous fait bien comprendre que
l’histoire est une sciences humaine : elle étudie l’homme, et en étudiant l’Histoire, nous
pouvons comprendre comment l’humanité a fait des choix, et peut-être prévoir ceux qu’elle
fera, ou devrait faire.
«Faut-il se contenter du monde comme il est et de l'Histoire comme elle vient ?»
Attali épouse la théorie universaliste/évolutionniste dans son interprétation de l’Histoire.
Le concept de fin de l'histoire avait d'abord été imaginé par Hegel et repris de diverses
manières par plusieurs philosophes, Karl Marx en particulier. Avec une perspective
hégélienne, c’est pour l’Hyperdémocratie que survient l’Hyperconflit, dans un sens de
l’histoire qui nous dépasse et nous oriente. Pour Francis Fukuyama comme pour Hegel,
l'Histoire s'achèvera le jour où un consensus universel sur la démocratie mettra un point final
aux conflits idéologiques (pour Fukuyama il s’agit d’un consensus autour du libéralisme à
l’issue de la Guerre Froide, Fukuyama publia un premier article sur le sujet au cours de l'été
1989). Attali ne semble pas démordre de son schéma : il n’y a pas d’ « anticipation » possible.
On le voit particulièrement dans ses choix pour la France où il prône le changement des
mentalités dans urgence. Ainsi, à la différence de Raymond Aron, les relations internationales
sont déterminées :
« Car pour en arriver à l’hyperdémocratie, il faudra passer par une purge d’une extrême
violence. Je ne pense pas que les résistances civiques d’aujourd’hui à ce que j’appelle «
l’hypersurveillance » et « l’autosurveillance » l’emporteront sur ces technologies qui sont
en train de s’installer insidieusement dans notre vie quotidienne. Et je ne crois pas que les
mouvements de la société seront capables de s’opposer à cela. »
Attali croit beaucoup à la dimension mondiale et à l’universalisme pour ne pas soulever le
risque totalitaire. Toutefois, il conçoit implicitement la diversité dans tout les domaines, un
diversité qui fait la richesse de l’humanité. Attali est donc bien globaliste, c'est-à-dire qu’il
considère que l’anarchie propre aux relations internationales n’est qu’une étape dialectique
avant l’émergence d’une communauté internationale humaine.
« Dixi et salvavi animam meam » [Karl Marx]
Parler au futur donne une drôle d’impression. A force de prendre conscience des risques
dramatiques, on fini presque par les accepter, renouant avec le vieil orgueil de mourir en
même temps que l’humanité.
Je pense qu’on peut dire que c’est une œuvre très importante, surtout à la vue de l’envergure
de son auteur. Ce n’est pas la seule.54
Opposition durkheimienne : l’opposition entre nomade et sédentaire a été décrite comme un fait social
morphologique extrêmement contraignant pour les sociétés.
Tout comme Marx définit les conflits sociaux comme moteur de l’Histoire, Attali met le conflit
sédentaire/nomade au centre de l’évolution.
1
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
- 14 -
Avec quelques données se dessinent les enjeux de demain : en 2050, 9,5 milliards d’humains sur terre, un siècle
d’espérance de vie dans les pays développés, 2/3 des habitants dans les villes.
3
Quelques uns de ces concepts : (repris d’autres domaines) l’économie relationnelle, (revisités ou inventés) :
transhumains, infranomades, objets nomades, bien commun, intelligence collective, l’hyperdémocratie…
4
Pour faire un homme il faut des gènes humains mais aussi une relation avec la culture humaine : l’évolution
humaine n’est plus une évolution biologique mais une évolution culturelle.
5
La confrontation entre nomades et sédentaires permet d’acquérir la puissance et la liberté (p39)
6
(Détails p51)
7
Théorie de Gilpin : la défense d’un cœur demande des dépenses importantes et, pour se maintenir, la guerre
préventive ou en réponse à offensive d’une puissance montante. Même si l’hégémon l’emporte, elle est épuisée
et c’est un de ses alliés qui prend le relais.
8
(cf. film Hero)
9
En Chine, la télévision a diffusé une série de documentaires sur les neufs « grandes nations » des 500 dernières
années : Portugal, Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, Russie et Etats-Unis. Ils
décrivent le passage d’un statut de dominé à un statut de dominant, d’une échelle métropolitaine à une échelle
mondiale. Ils apparaissent comme une critique de la stratégie de développement du PCC – économie, armée,
quatre principes fondamentaux (dictature du parti). En effet, le document insiste sur le Royaume Uni : tolérance
de la Reine, démocratie parlementaire, Grande Charte, Glorieuse Révolution, libertés ; et la France : DDHC,
liberté, égalité, fraternité, héritage culturel du monde entier (ce sont les acquis culturels de la France qui ont fait
d’elle une grande nation mondiale). Roosevelt nomme quatre libertés : croyance, culte, abris du besoin, abris de
la peur ; la Chine ne revendique que la liberté de vivre en absence du besoin, et censure les autres. La Chine
continuera à être marginalisée sur le plan culturel tant qu’elle n’aura pas une idéologie démocratique. Parmi les
commanditaires du film, il y a de hauts dirigeants du PCC, c’en est la principale leçon.
10
Caractéristiques des cœurs (p69-71)
11
Cycles de Gilpin : une puissance s’installe, elle dépense pour sa défense, ce coût entraîne l’épuisement
économique et son déclin, puis la guerre défensive ou l’offensive d’une puissance émergente. Cela forme des
cycles de puissance calqués sur les cycles économiques Kondratiev et Juglar.
12
La relation entre sexe et technologie (p129)
13
Attali détaille les signes avant-coureurs du déclin du 9ème coeur (p153-155)
14
Nous parlons au présent : c’est un futur déjà commencé.
15
La domination totale des Etats-Unis (p161-163)
16
(Détails p164)
17
Singapour apparaissait jusqu’à nos jours comme un modèle de développement économiques, mais aujourd’hui
l’absence de démocratie bloque sont essor : la famille Lee est au pouvoir, il n’y a pas d’opposition. Cela
empêche le renouveau et le régime risque la sclérose. Les inégalités sociales deviennent politiquement
dangereuses, ce qui a motivé des réformes sociales (assurance maladie) même s’il s’agit d’un régime autoritaire.
Singapour se présentait comme une alternative au modèle démocratique occidental
- autoritarisme mais acceptable par rapport aux autres régimes brutaux
- au service du citoyen : le dévouement permettait de justifier l’autoritarisme
- pragmatique : contre les idéologie qui ont fait échec en Asie
→ le peuple est soumis pour son bien : il est donc immature, son vote est formel, mais le régime assure
pour lui la sécurité et la prospérité économique.
→ les voix dissidentes sont réprimées qu nom du consensuel bien commun
18
Précisions, Courrier international déc. 2006
19
L’homme a créé les outils pour l’aider dans son travail, puis les machines-outils pour le remplacer, puis des
computeurs pour aider sa mémoire. Va-t-il créer des machines pour se décharger de l’acte de penser : abdication
devant la puissance de calcul, sinon de penser, de la machine ?
20
Moyens de stockage (p218)
21
Le nomadisme des sédentaires (p184-185)
22
Nos sociétés ne prennent pas soin de leurs anciens, et c’est eux qui deviendront les enjeux. Toutefois il faudra
qu’ils soient « jeunes » : ce n’est pas un vieillissement mais une plus longue vie.
23
Les coûts explicites (ressources, travail, capital, monnaie) vont diminuer de plus en plus. Il restera toujours le
coût implicite du temps, qui ne pourra jamais se prolonger indéfiniment : nous sommes tous mortels.
24
Déjà aujourd’hui, les grandes entreprises pharmaceutiques ont un coût de recherche et développement trop
élevé. Elles s’agrandissent par fusion acquisition d’entreprises plus petites afin d’acquérir leur gamme de produit
et leurs brevet. Il n’y a donc pas innovation.
25
Les Onze (p220-221)
26
Attali, à partir de ce moment, expose une thèse de fin de l’histoire.
2
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
- 15 -
Les autosurveilleurs existent déjà : l’INSEE propose des outils en ligne pour calculer son inflation personnelle.
Des sites d’envoi de courrier proposent de suivre les lettres en temps réel…
28
Le marché planétaire entraînera la concurrence fiscale entre les états : Johnny Hallyday a déjà préféré
s’installer en Suisse, à la place de la France ou de la Belgique.
29
Avec l’avènement des assurances, le consommateur prévaut sur le travailleur, ce qui conduit à
l’autodestruction du système. Il faut réintroduire ici la dichotomie des modèles socio-économique assurance/
assistance : l’assistance est préférable pour déréguler le marché, mais les assurances croîtrons et diminueront la
liberté individuelle. A terme, nous reviendrons à une logique d’assistance.
30
Nous pouvons déjà penser à Mittal, Microsoft, Disney, LVMH, Walmart…
31
Aujourd’hui, on propose de remplacer la vieille typologie obsolète primaire/secondaire/tertiaire par une
nouvelle typologie : manuel/intellectuel/relationnel. Attali montre comment les deux premières catégories
s’automatisent à outrance, et la tentative de la part du marché de mettre à prix l’économie humaine relationnelle
(les psychanalystes, professeurs…) qui ne pourra jamais être remplacée.
32
Commentaire d’Attali : « Pierre Omidyar [fondateur d’eBay et d’une fondation Omidyar Network, apparentée
à la fondation de Bille Gates, qui soutient des projets à but non-lucratif, mais aussi des entreprises à but lucratif
et des initiatives publiques] est encore à la recherche de son modèle idéal... Pour ma part, je ne crois pas à
l’altruisme non «lucratif». La forme qui l’emportera sera celle où le profit n’est pas une fin en soi, mais la
condition de survie des organisations, c’est le cas des grandes ONG, et grandes universités. L’endowment de
l’université de Harvard est de 26 milliards de dollars – environ deux fois le budget de l’enseignement supérieur
en France -, il provient de quelques 10.800 fonds privés établis dans des buts précis d’éducation ou de
recherche. »
33
Les Hypernomades (p281). Nous pouvons déjà penser à Bill Gates, Alain Ducasse [vingt-et-un restaurants
dans le monde, exploitation des restaurants de la Tour Eiffel, trois écoles de formation, une chaîne hôtelière
(Châteaux et Hôtels de France : cinq cents trente-huit adhérents), cinq auberges chiques, une maison d’édition,
trois cents chefs formés, mille quatre cents collaborateurs] ou encore Pierre Omidyar précédemment cité.
34
La gouvernance privatisée (exemples p. 295) ; nous pouvons déjà noter le cas de la Fédération internationale
de football, dont la réglementation est appliquée partout dans le monde. Le schéma est identique pour le Comité
international des Jeux olympiques. Bâle I et Bâle II, réunions qui ont déjà eu lieu entre les gouverneurs des
banques centrales, fixent les grandes règles du système bancaire. L’Icann organise et réglemente Internet. Citons
aussi le Téléthon, qui permet à l’Association française contre les myopathies de récolter sur plusieurs années des
centaines de millions d’euros et de se substituer à l’Etat pour financer la recherche et le décryptage du génome
humain, mais aussi d’imposer les grandes orientations choisies aux laboratoires partenaires.
35
Dans La Fin de l'homme, Francis Fukuyama exprime ses inquiétudes face aux progrès des biotechnologies, et
en particulier de leurs applications possibles sur l'être humain. Parce qu'elles seront capables de transformer
l'homme à un degré insoupçonné jusqu'alors, elles risquent d'avoir des conséquences extrêmement graves sur le
système politique.
36
Les armes de l’Hyperconflit : Pour ceux que cela intéresse, Attali entre dans les détails
37
Attali n’envisage pas à ce stade, qu’un consensus anti-marchand s’opère.
38
Ce paragraphe est étrangement actuel.
39
Les Quatre types de guerre existent déjà, l’auteur en donne des exemples (p346-350).
40
Il est intéressant de noter qu’Attali mentionne des acteurs que les médias occidentaux semblent négliger
actuellement : le Kazakhstan, le Nigeria…
41
L’Europe ressemblera à l’Afrique d’aujourd’hui, n’imaginons pas l’Afrique de demain
42
(p365)
43
Les femmes joueront le rôle primordial, aujourd’hui déjà, l’écoféminisme, mélange d’écologie,
d’altermondialisme et de féminisme.
44
Par puissance du vivant, Attali n’entend pas seulement les humains
45
Attali épouse la thèse des relations internationales qui considère que les états ne sont pas les seuls acteurs :
d’autres entités sont indépendantes et à égalité.
46
12% de la population française seulement a un diplôme supérieur.
47
Assistantes maternelles par exemple, comme au Danemark.
48
Il faudrait d’abord que les politiques veuillent agir dans l’histoire, car ils seront morts à l’aube des catastrophes.
49
Une alliance atlantique peut paraître paradoxale en ce moment car les États-Unis freinent l’UE politique.
Néanmoins, certains candidats à la présidentielle affiche clairement leur atlantisme, c’est le cas de Nicolas
Sarkozy.
50
Cf. cours de géographie humaine, introduction
51
cf. cours de relations internationales
52
Le commerce augmente les interdépendances mais augmente aussi les volontés d’indépendance et les urgences
vitales (indépendance alimentaire, énergétique…)
27
UNE BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR
53
- 16 -
Ex. les compagnons d’Emmaüs, 230 millions d’€ en 2006.
54
Ca bouge aujourd’hui
L'Institut de l'entreprise pour une pédagogie de la réforme en 2007 : Au printemps 2006, l'Institut de
l'entreprise, présidé par Michel Pébereau [président de BNP Paribas], avait lancé un site Internet pour
faire naître des débats d'idées. Il s'était fixé pour objectif de faire émerger des propositions concrètes
pour le début de l'année 2007, dans la perspective de l'élection présidentielle. A partir de 50.000 à
80.000 visiteurs par mois sur le site - 15 mesures ont ainsi été synthétisées dans un ouvrage « C'est
possible, voici comment... ». Supprimer le déficit de l'Etat, individualiser les rémunérations des
fonctionnaires, réduire le nombre de collectivités locales, parachever la réforme de l'hôpital, inciter les
enseignants à être plus présents dans les établissements scolaires... Selon Michel Pébereau, « il existe
des solutions raisonnables aux problèmes du pays » et les Français sont « prêts à considérer ces
solutions, sans rejet a priori ». Mais le travail de pédagogie reste « considérable », prévient le
président de l'Institut de l'entreprise.
Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a, pour sa part, souhaité que cinq principes
figurent dans la déclaration commune que les institutions européennes et les Etats membres devraient
solennellement adopter, à Berlin, à l'occasion du cinquantième anniversaire du traité de Rome. Ces
principes, qui doivent garantir la poursuite du développement de l'Union, sont la solidarité et la
cohésion sociale, la soutenabilité des politiques environnementale et énergétique, la responsabilité des
institutions à l'égard des citoyens, la sécurité de ces derniers et la promotion de ces valeurs dans le
monde.
La réunion de Paris sur le climat les 2 et3 février 2007 a invité le Groupe intergouvernemental
d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) à rédiger un rapport consensuel sur l’état écologique de la
Terre. Selon le rapport du GIEC, l’homme est responsable à 90 % des dérèglements climatiques
actuels. « Nous lançons un appel solennel à une vaste mobilisation internationale contre la crise
écologique » [Jacques Chirac, le 3 février, « l'appel de Paris »]. Le président français plaide pour la
constitution d'une Organisation des Nations unies pour l'environnement (ONUE). Certes, il existe déjà
le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), créé dans les années 70 et dont le
budget est alimenté par des contributions étatiques volontaires et l’idée d’une ONUE n’est pas neuve,
conceptualisée par François Mitterrand lors du Sommet de Rio en 1992. Son objectif premier : mettre
fin à la dispersion de l’action internationale – il existe près de 500 accords multilatéraux, 18
organisations et institutions financières internationales compétentes – pour gagner en crédibilité et
surtout en efficacité. L’intérêt de l’ONUE est qu'elle serait « une organisation universelle reconnue par
les Etats et qui aurait la capacité de produire des normes » , à l’image de l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS). «Jacques Chirac a donc aussi proposé l’adoption à l’ONU d’une déclaration universelle
des droits et des devoirs environnementaux. Quarante-cinq pays participeront au groupe pionnier
destiné à promouvoir l'idée d'une organisation des Nations unies pour l'environnement (ONUE). Parmi
ces pays figurent notamment l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, la Pologne, le Cambodge, le
Sénégal et l'Algérie. La première réunion de ce groupe pionnier est prévue au printemps prochain au
Maroc. Le très populaire écologiste Nicolas Hulot a, pour sa part, plaidé pour "une énergie
renouvelable que l'on n'utilise pas assez souvent : l'énergie de l'amour".
Remarques orales : Attali montre comment, aux origines de l’humanité, s’orientait déjà l’histoire
Ainsi nous allons vers :
- l’évolution de l’ordre marchand vers son institutionnalisation politique et la « démocratie de marché ».
Mais la rareté des ressources crée des inégalités et des conflits.
- 2035 : avec le déclin des Etats-Unis débute l’Ordre Polycentrique
- 2050 : le marché s’avère plus puissant que la démocratie. C’est l’ère de l’hyperempire gouverné par les
hypernomades.
Mais l’homme devient un artefact du marché : deux issues, soit la mort de l’humanité, soit
l’hyperdémocratie : intelligence universelle et économie relationnelle
déjà transhumains (asso…), quel rôle envisage-t-il pour lui-même ? quel rôle tient-il dans la
« pédagogie politique » requise ? et nous, étudiant de l’IEP ?
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