Royaume du Maroc
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futures, et d’une utilisation optimale des ressources du Royaume et de son potentiel en matière d’énergies
renouvelables.
- Quels sont les scénarios et vos prévisions pour le Maroc?
- Une étude récente de la Banque mondiale sur les changements climatiques au Maroc montre que la
diminution attendue des précipitations pour la période 2035-2065 par comparaison avec la période 1971-2000
varie de 10 à 35% selon les régions en se basant sur le scénario de changement climatique le plus probable
(modèle IPCC A1). Les effets du changement climatique restent cependant difficiles à quantifier parce qu’ils
dépendent de nombreuses hypothèses et scénarios de développement ainsi que du modèle adopté.
Au Maroc, si les prévisions varient d’une zone à l’autre, on peut globalement s’attendre à une baisse des
précipitations, une augmentation de leur variabilité et une augmentation des températures sur la quasi-totalité
du territoire. Ceci menace directement les ressources en eau et avec elles le secteur agricole et une très large
partie de l’économie marocaine. Ce qui est primordial aujourd’hui, c’est d’abord de mettre en œuvre de façon
décisive les mesures dites «sans regrets», c’est-à-dire qui visent une meilleure utilisation des ressources et
promeuvent leur utilisation la plus efficace et valorisante possible, et d’intégrer l’analyse des impacts du
changement climatique dans les plans et programmes de développement futurs.
- Il faudra aussi optimiser la gestion de l’eau…
- Aujourd’hui, environ 80% des ressources en eau du Royaume sont utilisées pour l’irrigation. L’agriculture
irriguée représente la majorité des exportations agricoles et un maillon fondamental de la sécurité alimentaire
du pays. En matière de réserves en eau, le changement climatique affecte significativement les précipitations,
et par conséquent, le niveau de remplissage des barrages et le taux de renouvellement des nappes aquifères. En
agriculture, ceci appelle à une meilleure valorisation de l’eau en tant que ressource limitée. Avec cet objectif,
la Banque mondiale appuie le Plan Maroc Vert et le Programme national d’économie d’eau d’irrigation.
Cette collaboration a porté, entre autres, sur l’amélioration du service de l’eau dans plusieurs périmètres de
grande hydraulique alimentés par les grands barrages, ce qui représente un préalable pour une meilleure
valorisation de l’eau. En effet, un accès individuel et en continu à l’eau d’irrigation donne la flexibilité à
chaque agriculteur pour gérer l’irrigation sur la base des besoins en eau de la culture et dans la limite de son
allocation. Cela offre la possibilité à l’agriculteur de privilégier des cultures à plus forte valeur (par exemple le
maraîchage), et d’introduire des techniques d’irrigation plus performantes par rapport aux systèmes
traditionnels (comme le goutte à goutte).
De plus, l’accès à l’eau en continu permet de limiter le recours aux éventuelles eaux souterraines par
l’utilisation d’eaux de surface, réduisant ainsi la pression sur les nappes aquifères, souvent surexploitées. En
résumé, ces systèmes d’irrigation performants, accessibles de façon individuelle et modernisés permettent non
seulement de protéger l’environnement mais aussi d’améliorer les revenus des agriculteurs et de renforcer la
sécurité alimentaire du pays.
Meilleure efficacité
Les actions pour limiter le réchauffement climatique concernent en premier lieu le secteur de l’énergie, qui
contribue au Maroc aux deux tiers des émissions. Le Maroc a un plan ambitieux d’introduction d’énergies
renouvelables que la Banque mondiale accompagne depuis plusieurs années, par exemple à travers l’appui à la
mise en place du complexe Noor-Ouarzazate pour la production d’énergie solaire.
La Banque mondiale a aussi accompagné le gouvernement dans la révision du cadre juridique relatif à l’accès
au réseau électrique national de moyenne tension, qui représente un préalable à la diffusion d’énergies
renouvelables.
En parallèle, la réduction des subventions aux produits pétroliers et l’engagement décisif du Maroc en faveur
d’une meilleure efficacité énergétique et gestion de la demande sont essentiels pour assurer l’indépendance
énergétique, l’assainissement des finances publiques, l’inclusion sociale et la durabilité environnementale.
En ce qui concerne l’agriculture, le Fonds pour le développement agricole prévoit des subventions pour
aider les petits et moyens agriculteurs à s’équiper de pompes avec panneaux solaires afin de réduire
l’utilisation d’énergies fossiles et les dépenses associées. Par ailleurs, cela pose la question de l’impact d’un