INDICATIF ET SUBJONCTIF DANS UNE SUBORDONNEE CONJONCTIVE CIRCONSTANCIELLE Circonstance : TEMPS Le verbe se met au subjonctif lorsque l'action du verbe principal se situe AVANT celle du verbe subordonné. CAUSE INDICATIF Avec toutes les conjonctions, …sauf>> - Je rangerai après qu'elle sera revenue. - Il partit après que je fus arrivé. (l'action d'arriver a eu lieu : aucun doute donc sur sa réalité) - Il partit après qu'il eut terminé son travail. ( quand il est parti, le travail était effectivement terminé) SUBJONCTIF >>... avant que, jusqu'à ce que, en attendant que, le temps que ... : - Je vais tout ranger avant qu'elle revienne. - Restez ici jusqu'à ce que je revienne. (l'action subordonnée est future par rapport à la principale, ce qui laisse subsister un doute quant à sa réalisation ultérieure) - Il est temps que je me mette à table. Avec parce que, puisque, comme, vu que, attendu que, sous prétexte que, du moment que, non pas parce que : Avec : ce n'est pas que, non pas que, non que : - Ce n'est pas que je veuille vous renvoyer, mais il se fait tard. - Je sais qu'elle revient demain, non pas qu'elle me l'ait dit, mais ses parents m'ont prévenu. (la cause n'existe pas, est rejetée, présentée comme fausse) Le verbe se met au subjonctif quand la cause est rejetée comme - Repartons puisque la pluie a cessé. telle, quand elle est (la cause est affirmée, réelle) présentée comme fausse ou qu'elle fait l'objet - Je sais qu'elle revient demain, non pas d'une alternative entre parce qu'elle me l'a dit, mais parce que deux possibles. ses parents m'ont prévenu. BUT : toujours au subjonctif. avec : afin que, pour que, de crainte que, de peur que : - Il criait pour qu'on lui portât secours. - Fermez la fenêtre de crainte que le courant d'air ne vienne à briser le carreau. - J'ai tout fait pour qu'elle revienne. L'action de la subordonnée est désirée par le sujet principal, mais sa réalisation est aléatoire, n'aura pas nécessairement lieu CONSEQUENCE Avec un adverbe de quantité (si, tant, tellement), un adjectif (tel...) + QUE Principale affirmative : - Le bruit est si intense que nous devons fermer la fenêtre. (conséquence réalisée, réellement atteinte) Avec "assez, trop ... pour que" , "sans que, faire que, faire en sorte que, attendre Principale négative ou interrogative : - Le bruit n'est pas (est-il ) si intense que nous devions fermer la fenêtre (?). (conséquence non réalisée, non atteinte) - Il pleut trop pour qu'on puisse faire les semailles. Il est parti sans que je le sache. Faites (en sorte) qu'il s'en aille. pour que ..." Avec "de (telle) - On a mis une barrière de manière que les chevaux ne peuvent plus passer. manière que, de (telle) façon que, de (telle) sorte que, au point que, à ce (à tel) point que ..." M. Théry, Lycée St-Rémi, Roubaix - On a mis une barrière de manière que les chevaux ne puissent plus passer. (le subjonctif rapproche les propositions de conséquence des propositions de but) (Chevalier, n° 226-229) COMPARAISON Généralement à l'indicatif - Il travaille plus qu'on ne le croit. ("ne" explétif) Avec : autant que, pour autant que, et avec le verbe pouvoir - Pour autant qu'il m'en souvienne, vous deviez venir hier. - Il est malin autant qu'on puisse l'être. OPPOSITION Avec quand, alors que, sauf que, tandis que, pendant que : Avec : sans que, au lieu que, loin que : Le verbe se met dans la plupart des cas au subjonctif. - - Il est entré sans que je le voie. (deux faits : l'un existe, l'autre n'existe pas) - Qu'à cela ne tienne, je viendrai. - CONCESSION Le verbe se met dans la plupart des cas au subjonctif. Cette pesanteur lie au sol quand tant d'étoiles sont aimantées (on oppose la coexistence de deux faits) Tu passes ton temps à ne rien faire, alors que ton frère est là pour aider. Avec même si : - Même s'il ne m'approuvait pas, je partirais. (cf le SI conditionnel) Rem. : a) Après "quand même, quand (l'opposition entre l'affirmation principale et l'affirmation subordonnée est telle que la bien même, lors même que" on emploie le conditionnel. Ex. : Quand bien première introduit dans la seconde comme même il viendrait, je ne le recevrais pas. b) La locution "tout ...que" admet l'indicatif ou le subjonctif . Ex. : Tout gentil qu'il est (soit), il ne me plaît pas. c) "Encore que" se construit parfois avec l'indicatif ou le conditionnel. Ex. : Encore que cela est vrai en un sens pour quelques âmes (Pascal, Pensées, 244) SUPPOSITION ET CONDITION Avec : dans la mesure où, selon que, suivant que : Le verbe se met dans la plupart des cas au subjonctif. - Suivant que vous serez de son avis ou non, il vous estimera ou vous méprisera. Avec SI, on emploie normalement l'indicatif : - Je resterai si elle revient - Si tu travailles, tu réussiras. (indicatif présent obligatoire dans l'expression du futur) - Si tu travaillais, tu réussirais. ("L'imparfait présente l'action, sans en préciser la limite initiale non plus que finale. Cette absence de précision peut expliquer que la langue utilise l'imparfait pour évoquer l'irréalité, c'est-à-dire une hypothèse", Chevalier, n° 488) M. Théry, Lycée St-Rémi, Roubaix Avec TOUTES LES AUTRES CONJONCTIONS concessives : - Bien que la saison fût avancée, il y avait encore des rosiers en fleurs. une nuance de doute : comment croire que la saison est avancée, quand les rosiers fleurissent encore ?) - Où qu'il soit, je le trouverai. - Quelle que soit la météo, j'irai. - Quoiqu'il fasse mauvais, je sortirai. - Quoi que tu dises, je sortirai. - Si loin que tu sois, je viendrai. - Encore qu'il soit jeune, il ne laisse pas d'être sérieux. - Aussi grand qu'il soit, je le battrai. Avec : à supposer que, pourvu que, à (sous) (la ) condition que, en admettant (supposant) que, en cas que, à moins que, pour peu que, soit que ... soit que ... ou que, si tant est que : - Qu'il pleuve ou qu'il vente, il sort. - Je resterai, à condition qu'elle revienne. avec QUE : - Que je réussisse à l'examen et je pars en vacances. Cf certains tours figés : vaille que vaille (que cela vaille ce que cela peut valoir), coûte que coûte, advienne que pourra ; fût-il, dût-il, ne fût-ce : - Je veux la voir, ne fût-ce qu'un moment. Rem. à propos de SI : - S'il était venu et qu'il l'eût aperçu, il l'aurait reconnu. (dans une 2° subordonnée hypothétique coordonnée, SI est souvent remplacé par Que + le subjonctif (Chevalier, 211 rem.) J'eusse sauvé l'Etat, si l'Etat eût pu être sauvé. (emploi du XVI° au XIX° siècle ; auj. = style littéraire) - M. Théry, Lycée St-Rémi, Roubaix