M. Théry, Lycée St-Rémi, Roubaix
INDICATIF ET SUBJONCTIF DANS UNE SUBORDONNEE CONJONCTIVE
CIRCONSTANCIELLE
Circonstance :
INDICATIF
SUBJONCTIF
TEMPS
Le verbe se met au
subjonctif lorsque
l'action du verbe
principal se situe
AVANT celle du verbe
subordonné.
Avec toutes les conjonctions, …sauf>>
- Je rangerai après qu'elle sera revenue.
- Il partit après que je fus arrivé.
(l'action d'arriver a eu lieu : aucun
doute donc sur sa réalité)
- Il partit après qu'il eut terminé son
travail. ( quand il est parti, le travail
était effectivement terminé)
>>... avant que, jusqu'à ce que, en
attendant que, le temps que ... :
- Je vais tout ranger avant qu'elle
revienne.
- Restez ici jusqu'à ce que je revienne.
(l'action subordonnée est future par
rapport à la principale, ce qui laisse
subsister un doute quant à sa réalisation
ultérieure)
- Il est temps que je me mette à table.
CAUSE
Le verbe se met au
subjonctif quand la
cause est rejetée comme
telle, quand elle est
présentée comme fausse
ou qu'elle fait l'objet
d'une alternative entre
deux possibles.
Avec parce que, puisque, comme, vu
que, attendu que, sous prétexte que,
du moment que, non pas parce que :
- Repartons puisque la pluie a cessé.
(la cause est affirmée, réelle)
- Je sais qu'elle revient demain, non pas
parce qu'elle me l'a dit, mais parce que
ses parents m'ont prévenu.
Avec : ce n'est pas que, non pas que,
non que :
- Ce n'est pas que je veuille vous
renvoyer, mais il se fait tard.
- Je sais qu'elle revient demain, non pas
qu'elle me l'ait dit, mais ses parents m'ont
prévenu.
(la cause n'existe pas, est rejetée,
présentée comme fausse)
BUT : toujours au
subjonctif.
L'action de la
subordonnée est désirée
par le sujet principal,
mais sa réalisation est
aléatoire, n'aura pas
nécessairement lieu
avec : afin que, pour que, de crainte
que, de peur que :
- Il criait pour qu'on lui portât secours.
- Fermez la fenêtre de crainte que le
courant d'air ne vienne à briser le
carreau.
- J'ai tout fait pour qu'elle revienne.
CONSEQUENCE
Avec un adverbe de
quantité (si, tant,
tellement), un
adjectif (tel...) +
QUE
Principale affirmative :
- Le bruit est si intense que nous
devons fermer la fenêtre.
(conséquence réalisée, réellement
atteinte)
Principale négative ou interrogative :
- Le bruit n'est pas (est-il ) si intense
que nous devions fermer la fenêtre (?).
(conséquence non réalisée, non atteinte)
Avec "assez, trop ...
pour que" , "sans
que, faire que, faire
en sorte que, attendre
pour que ..."
- Il pleut trop pour qu'on puisse faire
les semailles.
- Il est parti sans que je le sache.
- Faites (en sorte) qu'il s'en aille.
Avec "de (telle)
manière que, de
(telle) façon que, de
(telle) sorte que, au
point que, à ce (à tel)
point que ..."
- On a mis une barrière de manière que
les chevaux ne peuvent plus passer.
- On a mis une barrière de manière que
les chevaux ne puissent plus passer.
(le subjonctif rapproche les propositions
de conséquence des propositions de but)
(Chevalier, n° 226-229)
M. Théry, Lycée St-Rémi, Roubaix
COMPARAISON
Généralement à l'indicatif
- Il travaille plus qu'on ne le croit.
("ne" explétif)
Avec : autant que, pour autant que, et
avec le verbe pouvoir
- Pour autant qu'il m'en souvienne,
vous deviez venir hier.
- Il est malin autant qu'on puisse l'être.
OPPOSITION
Le verbe se met dans
la plupart des cas au
subjonctif.
Avec quand, alors que, sauf que,
tandis que, pendant que :
- Cette pesanteur lie au sol quand tant
d'étoiles sont aimantées (on oppose la
coexistence de deux faits)
- Tu passes ton temps à ne rien faire,
alors que ton frère est là pour aider.
Avec : sans que, au lieu que, loin que :
- Il est entré sans que je le voie.
(deux faits : l'un existe, l'autre n'existe
pas)
- Qu'à cela ne tienne, je viendrai.
CONCESSION
Le verbe se met dans
la plupart des cas au
subjonctif.
Avec même si :
- Même s'il ne m'approuvait pas, je
partirais. (cf le SI conditionnel)
Rem. : a) Après "quand même, quand
bien même, lors même que" on
emploie le conditionnel. Ex. : Quand bien
même il viendrait, je ne le recevrais pas.
b) La locution "tout ...que" admet
l'indicatif ou le subjonctif . Ex. : Tout
gentil qu'il est (soit), il ne me plaît pas.
c) "Encore que" se construit parfois
avec l'indicatif ou le conditionnel. Ex. :
Encore que cela est vrai en un sens pour
quelques âmes (Pascal, Pensées, 244)
Avec TOUTES LES AUTRES
CONJONCTIONS concessives :
- Bien que la saison fût avancée, il y
avait encore des rosiers en fleurs.
(l'opposition entre l'affirmation principale et
l'affirmation subordonnée est telle que la
première introduit dans la seconde comme
une nuance de doute : comment croire que la
saison est avancée, quand les rosiers
fleurissent encore ?)
- Où qu'il soit, je le trouverai.
- Quelle que soit la météo, j'irai.
- Quoiqu'il fasse mauvais, je sortirai.
- Quoi que tu dises, je sortirai.
- Si loin que tu sois, je viendrai.
- Encore qu'il soit jeune, il ne laisse pas
d'être sérieux.
- Aussi grand qu'il soit, je le battrai.
SUPPOSITION ET
CONDITION
Le verbe se met dans
la plupart des cas au
subjonctif.
Avec : dans la mesure où, selon
que, suivant que :
- Suivant que vous serez de son avis
ou non, il vous estimera ou vous
méprisera.
Avec SI, on emploie normalement
l'indicatif :
- Je resterai si elle revient
- Si tu travailles, tu réussiras.
(indicatif présent obligatoire dans
l'expression du futur)
- Si tu travaillais, tu réussirais.
("L'imparfait présente l'action, sans en
préciser la limite initiale non plus que
finale. Cette absence de précision peut
expliquer que la langue utilise l'imparfait
pour évoquer l'irréalité, c'est-à-dire une
hypothèse", Chevalier, n° 488)
Avec : à supposer que, pourvu que, à
(sous) (la ) condition que, en admettant
(supposant) que, en cas que, à moins
que, pour peu que, soit que ... soit que
... ou que, si tant est que :
- Qu'il pleuve ou qu'il vente, il sort.
- Je resterai, à condition qu'elle revienne.
avec QUE :
- Que je réussisse à l'examen et je pars en
vacances.
Cf certains tours figés : vaille que vaille (que cela
vaille ce que cela peut valoir), coûte que coûte,
advienne que pourra ; fût-il, dût-il, ne fût-ce :
- Je veux la voir, ne fût-ce qu'un moment.
Rem. à propos de SI :
- S'il était venu et qu'il l'eût aperçu, il
l'aurait reconnu. (dans une 2°
subordonnée hypothétique coordonnée, SI
est souvent remplacé par Que + le
subjonctif (Chevalier, 211 rem.)
- J'eusse sauvé l'Etat, si l'Etat eût pu être
sauvé. (emploi du XVI° au XIX° siècle ;
auj. = style littéraire)
M. Théry, Lycée St-Rémi, Roubaix
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