
M. Théry, Lycée St-Rémi, Roubaix
Généralement à l'indicatif
- Il travaille plus qu'on ne le croit.
("ne" explétif)
Avec : autant que, pour autant que, et
avec le verbe pouvoir
- Pour autant qu'il m'en souvienne,
vous deviez venir hier.
- Il est malin autant qu'on puisse l'être.
OPPOSITION
Le verbe se met dans
la plupart des cas au
subjonctif.
Avec quand, alors que, sauf que,
tandis que, pendant que :
- Cette pesanteur lie au sol quand tant
d'étoiles sont aimantées (on oppose la
coexistence de deux faits)
- Tu passes ton temps à ne rien faire,
alors que ton frère est là pour aider.
Avec : sans que, au lieu que, loin que :
- Il est entré sans que je le voie.
(deux faits : l'un existe, l'autre n'existe
pas)
- Qu'à cela ne tienne, je viendrai.
CONCESSION
Le verbe se met dans
la plupart des cas au
subjonctif.
Avec même si :
- Même s'il ne m'approuvait pas, je
partirais. (cf le SI conditionnel)
Rem. : a) Après "quand même, quand
bien même, lors même que" on
emploie le conditionnel. Ex. : Quand bien
même il viendrait, je ne le recevrais pas.
b) La locution "tout ...que" admet
l'indicatif ou le subjonctif . Ex. : Tout
gentil qu'il est (soit), il ne me plaît pas.
c) "Encore que" se construit parfois
avec l'indicatif ou le conditionnel. Ex. :
Encore que cela est vrai en un sens pour
quelques âmes (Pascal, Pensées, 244)
Avec TOUTES LES AUTRES
CONJONCTIONS concessives :
- Bien que la saison fût avancée, il y
avait encore des rosiers en fleurs.
(l'opposition entre l'affirmation principale et
l'affirmation subordonnée est telle que la
première introduit dans la seconde comme
une nuance de doute : comment croire que la
saison est avancée, quand les rosiers
fleurissent encore ?)
- Où qu'il soit, je le trouverai.
- Quelle que soit la météo, j'irai.
- Quoiqu'il fasse mauvais, je sortirai.
- Quoi que tu dises, je sortirai.
- Si loin que tu sois, je viendrai.
- Encore qu'il soit jeune, il ne laisse pas
d'être sérieux.
- Aussi grand qu'il soit, je le battrai.
SUPPOSITION ET
CONDITION
Le verbe se met dans
la plupart des cas au
subjonctif.
Avec : dans la mesure où, selon
que, suivant que :
- Suivant que vous serez de son avis
ou non, il vous estimera ou vous
méprisera.
Avec SI, on emploie normalement
l'indicatif :
- Je resterai si elle revient
- Si tu travailles, tu réussiras.
(indicatif présent obligatoire dans
l'expression du futur)
- Si tu travaillais, tu réussirais.
("L'imparfait présente l'action, sans en
préciser la limite initiale non plus que
finale. Cette absence de précision peut
expliquer que la langue utilise l'imparfait
pour évoquer l'irréalité, c'est-à-dire une
hypothèse", Chevalier, n° 488)
Avec : à supposer que, pourvu que, à
(sous) (la ) condition que, en admettant
(supposant) que, en cas que, à moins
que, pour peu que, soit que ... soit que
... ou que, si tant est que :
- Qu'il pleuve ou qu'il vente, il sort.
- Je resterai, à condition qu'elle revienne.
avec QUE :
- Que je réussisse à l'examen et je pars en
vacances.
Cf certains tours figés : vaille que vaille (que cela
vaille ce que cela peut valoir), coûte que coûte,
advienne que pourra ; fût-il, dût-il, ne fût-ce :
- Je veux la voir, ne fût-ce qu'un moment.
Rem. à propos de SI :
- S'il était venu et qu'il l'eût aperçu, il
l'aurait reconnu. (dans une 2°
subordonnée hypothétique coordonnée, SI
est souvent remplacé par Que + le
subjonctif (Chevalier, 211 rem.)
- J'eusse sauvé l'Etat, si l'Etat eût pu être
sauvé. (emploi du XVI° au XIX° siècle ;
auj. = style littéraire)