LE BIOGRAPHIQUE - Lettres Histoire Géographie en Lycée

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Le biographique
Quelles sont les approches de la
notion d’individu dans les
programmes de français et
d’histoire de seconde
professionnelle ?
Les programmes de seconde
professionnelle
donnent
une
place
importante à l’individu. En lettres, il s’agit
d’étudier les notions de personnage et de
héros mais aussi de s’intéresser à l’auteur
et aux lecteurs. La mise en relation entre
personnages de fiction et personnes
réelles est explicite : En quoi l’histoire du
personnage étudié, ses aventures, son
évolution aident-elles le lecteur à se
construire ? ou Les valeurs qu’incarne le
personnage étudié sont-elles celles de
l’auteur, celles d’une époque ? Le
programme d’histoire demande de mettre
l’accent sur l’importance des individus
pour comprendre leur rôle d’acteur. Ainsi,
les sujets d’étude sont abordés à travers
des situations qui peuvent être centrées
sur un homme, un groupe, qui symbolise
ce mouvement, cette évolution, cet
événement.
La distinction entre personnage de
fiction et personnage historique n’est pas
aussi évidente qu’une première approche
peut le laisser penser. Toute biographie,
que ce soit celle d’un écrivain ou d’un
personnage
historique,
est
une
construction, une lecture orientée d’un
parcours. Un personnage de fiction se
nourrit de la vie de l’auteur et s’inscrit dans
un contexte culturel. Les deux approches,
littéraire et historique, permettent donc de
comprendre la société à travers l’individu.
1- Approche terminologique
Le substantif personne, dont est
issu le terme personnage, est synonyme
d’individu. Le mot latin "persona" désignait
un masque de théâtre. Or, en littérature, le
terme personnage a d’abord été employé
pour qualifier chacune des personnes qui
figure dans une œuvre et qui doit être
interprétée par un comédien, une
comédienne. Par extension, on parle de
personnages de poèmes, de romans. Le
personnage de littérature est donc un
protagoniste. Il peut avoir plusieurs places
dans le récit, personnage central ou
personnage secondaire. Cette notion de
place renvoie alors à une autre définition
de personnage : « personne qui joue un
rôle social important et en vue ». Le
personnage littéraire se définit souvent à
mesure qu’avance le récit, à travers son
statut
social,
son
caractère
(sa
"personnalité"), ses goûts, tous les
éléments constitutifs du portrait, apportés
de manière directe ou indirecte par
l’auteur. Cette caractérisation donne un
aspect réaliste au personnage de fiction et
permet au lecteur de le cerner, de
s’identifier à lui ou de le détester.
On peut ainsi étudier et classer les
personnages, selon des sortes de clichés,
des personnages-types. Le personnage
historique en littérature est inspiré d’un
personnage ayant réellement existé. Objet
d’étude ou d’extrapolations, le récit de sa
vie ou de ses aventures dans le roman
1
historique peut être très éloigné du
personnage réel. Il est issu du réel mais
évolue dans une fiction historique. Le
personnage historique réel est un homme
ou une femme dont l’Histoire a retenu le
nom pour son action, sa notoriété, sans
considération de valeur ou de mérite.
À l’origine demi-dieu de la
mythologie antique, le héros désigne, par
analogie, un personnage légendaire
auquel on prête un courage et des exploits
extraordinaires. Au XVIe siècle, est qualifié
de héros celui qui se distingue par ses
exploits ou son courage dans le domaine
des armes. Ce caractère héroïque est
conféré, à l’époque moderne, à tout
individu digne de l’estime publique par sa
force de caractère, son génie ou son
dévouement à une cause, à une œuvre.
Ce n’est qu’au XVIIe siècle que le terme
héros devient synonyme de personnage
principal d’une œuvre de fiction. Cet
emploi ne sous-tend donc pas de
caractère
exceptionnel
ni
même
exemplaire. La notion de héros n’a pas de
spécificité propre en histoire. Si certains
personnages historiques peuvent être
qualifiés de héros, il semble que cette
qualité soit plutôt attribuée à des groupes
d’hommes en vertu de leurs faits d’armes :
les soldats de la Grande guerre, les
résistants…
À
titre
individuel,
le
personnage historique dont l’action a
entraîné l’admiration et dont l’Histoire a
gardé le nom, a souvent été qualifié de
Grand homme.
2- La notion d’individu dans le
cours de français
Certaines des connaissances (le
héros romantique, le héros réaliste et le
personnage de roman) que les élèves
doivent acquérir au cours de leur
formation en seconde professionnelle
demandent à l’enseignant d’aborder
l’histoire littéraire, sans qu’elle ne soit pour
autant considérée comme une finalité.
L’histoire littéraire, mais aussi l’histoire
culturelle, doivent permettre
de donner du sens à un texte
Il s’agit d’étudier des œuvres
littéraires
en
s’attachant
à
leur
compréhension plutôt qu’en les réduisant
à des supports pour la mise en place
d’outils d’analyse du discours. Ainsi,
l’histoire littéraire, mais aussi l’histoire
culturelle, doivent permettre de donner du
sens à un texte : ce ne sont que des outils
de lecture. Mais ce sens doit aussi être
compris dans le milieu qui l’a produit et
reçu ; la question « Les valeurs qu’incarne
le personnage étudié sont-elles celles de
l’auteur, celles d’une époque ? » suppose
des connaissances d’histoire et d’évolution
culturelle. Un roman, un héros, ne peuvent
s’étudier
de
manière
totalement
intemporelle. Ainsi, l’approche de l’histoire
littéraire, tout comme celle de la
biographie de l’auteur, pose un problème
de méthode et de place. Il s’agit de
parvenir à les rattacher à l’explication du
texte. C’est pourquoi il semble difficile
d’imaginer une méthode-type.
L’approche historique est une des
manières de faire acquérir la capacité
« Comprendre en quoi le personnage
porte le projet de son auteur »
Ces
approches
de
l’histoire
littéraire doivent différer selon les
séquences (et leurs problématiques) et ne
peuvent y figurer systématiquement en
une même place. La connaissance du
mouvement littéraire peut ainsi être
apportée par l’enseignant avant ou après
la lecture ou peut être construite pendant
la lecture. Elle peut aussi dans certains
cas, avec un minimum d’informations
apportées par l’enseignant,
servir de
2
problématique à une séance. Si l’on
connaît les écueils de la présentation de la
vie de l’auteur en ouverture de l’étude
d’une œuvre ou d’un texte, il ne faut
cependant
peut-être
pas
rejeter
systématiquement cette pratique. Ainsi,
partir de la vie de l’auteur (et présenter les
liens qu’il entretient avec son époque)
peut permettre d’aborder l’époque de la
parution et donc de la placer dans son
contexte
historique,
politique,
philosophique, social ou encore artistique.
Cette approche historique est une des
manières de faire acquérir la capacité
Comprendre en quoi le personnage porte
le projet de son auteur. La connaissance
de la vie d’Alfred de Musset apporte ainsi
des éclairages essentiels à la lecture de
Lorenzaccio. Ce parti pris est aussi une
manière d’incarner le texte et de le
rapprocher des élèves.
Le romantisme s’incarne
dans son héros
Pour illustrer un autre type
d’approche, prenons l’exemple de l’étude
du personnage romantique. Il s’agit
d’aborder le romantisme à travers ses
personnages afin que les élèves puissent
d’eux-mêmes
tirer
le
bilan
d’un
mouvement à travers l’étude d’extraits
représentatifs. Ainsi, plutôt que d’ouvrir
une séquence sur le héros romantique par
un point notionnel abstrait, il parait plus
intéressant de partir de l’œuvre. On peut
par exemple proposer un groupement de
textes articulé autour du personnage
romantique et axer dans un premier temps
les entrées de lecture autour de l’individu
afin de faire ressortir les points communs
entre ces héros littéraires du début du
XIXe siècle et d’en tenter un ou des
portraits. En effet, le romantisme s’incarne
dans son héros : un être sensible dont le
désœuvrement se traduit par une vie de
bohême et d’abus mais aussi un être
animé par un idéal social, une volonté de
lutter contre les injustices, de libérer le
peuple. Le questionnement aboutira à
constater l’ancrage du personnage
romantique dans sa société et son combat
pour de nouvelles valeurs. Il sera alors
possible
à
l’enseignant
d’apporter
(magistralement ou à partir de textes et
documents historiques) un éclairage
historico-politique qui permettra de mieux
comprendre les luttes et les valeurs des
personnages étudiés. La séance suivante
peut porter sur une étude de la
caractérisation dans le roman romantique
et l’implication du narrateur. À partir de
ces deux entrées, les élèves pourront
écrire un paragraphe présentant les
grands axes du romantisme littéraire et les
caractéristiques
du
personnage
romantique. L’activité d’écriture peut
également être fictionnelle : écrire un
portrait de personnage incarnant le
romantisme jusqu’à la caricature par
exemple. Pour conclure la séquence, il
parait intéressant d’élargir la présentation
du romantisme et d’en dresser une
présentation culturelle. Armés d’outils
d’analyse, les élèves peuvent étudier en
groupes de travail d’autres représentations
du romantisme à travers des tableaux, des
extraits de pièces de théâtre et de
poèmes. Il s’agira d’en dégager les
thématiques
essentielles
et
de
comprendre en quoi ils s’inscrivent dans le
courant romantique. Pour compléter cette
présentation, et pour que les élèves
perçoivent l’étendue des domaines du
courant romantique, une découverte de
quelques
compositeurs
peut
être
envisagée. On peut d’ailleurs aussi
imaginer ouvrir la séquence par cette
écoute ; demander aux élèves d’écrire
quelques phrases sur les images et les
sentiments qu’elle leur évoque et de
revenir sur ces premières impressions en
fin de séquence.
3
Le personnage de roman porte les
préoccupations
d’une société à un instant donné
Aborder la notion de personnage
de roman et son évolution permet de
couvrir un large champ littéraire en
proposant l’étude de textes patrimoniaux
mais aussi la découverte d’auteurs
contemporains.
Le personnage est longtemps
demeuré l’élément central du roman, le
moteur de la fiction, sans pour autant
garder les mêmes caractères. Le
personnage se modifie au rythme de
l’évolution de la forme du roman et des
projets de leurs auteurs. Il incarne d’abord
des idéaux de sa communauté puis des
figures plus singulières. Dans le même
temps, il passe d’une certaine forme
d’abstraction
à
une
caractérisation
réaliste. Souvent méconnu en raison de
l’accent mis sur le combat d’idées, le
roman des Lumières est pourtant
quantitativement très important. Il touche
un public de plus en plus large et subit la
censure car on lui reproche son
immoralité. En effet, le roman du XVIIIe,
qui ne s’adresse plus uniquement aux
élites, offre quelque chose de nouveau
aux
lecteurs :
l’identification.
Le
personnage remplace le héros ; il incarne
l’homme avec toutes ses faiblesses, ses
doutes, et est ancré dans la société
moderne. Le personnage, aux origines
souvent modestes, illustre une volonté et
une possibilité d’ascension sociale. Le
personnage du XVIIIe est donc un témoin
du passage de l’Ancien régime au monde
moderne. À cette même époque, le roman
d’éducation fait évoluer le personnage au
fil de ses initiations. Il ne s’agit plus
uniquement d’un trajet de personnage à
travers la société (le personnage parvenu)
mais de son trajet personnel. Le XIXe
siècle s’attache particulièrement à ce
roman du présent. Plus que le récit, c’est
le personnage, l’individu, qui est au centre
du roman comme en attestent les titres
éponymes : Madame Bovary, Boule de
Suif, Eugénie Grandet… Les romans
réalistes et naturalistes racontent des vies,
souvent inscrites dans une généalogie. Ce
sont bien des vies d’hommes et de
femmes de leur siècle, toute leur identité
en témoigne : leur patronyme (Étienne
Lantier, Gervaise Macquart), leur langue
(le sociolecte). Ainsi, le narrateur de
Germinal utilise le même niveau de
langue, le même argot, que les
personnages. Le retour du personnage
d’un roman à l’autre (le personnage
reparaissant) participe à cette impression
de réel ; le personnage existe puisque son
existence ne s’arrête pas à la fin d’une
œuvre.
L’évolution essentielle du début du
e
XX siècle, influencée par la naissance
des sciences humaines, tient surtout en la
caractérisation du personnage et au choix
du point de vue. Pour laisser plus de place
à l’interprétation du lecteur, mais aussi
plus de liberté au personnage et ne pas le
figer dans un destin écrit par son créateur,
les romanciers abandonnent le narrateur
omniscient et introduisent le "monologue
intérieur".
Parallèlement, les caractéristiques
externes du personnage sont très souvent
réduites à un strict minimum. Dans les
années 1960 le Nouveau roman choisit de
supprimer le héros pour des personnages
médiocres
ou
insignifiants.
Si
le
personnage est aussi central dans les
romans des XVIIIe et XIXe siècles, c’est le
résultat de l’évolution de la société, de la
naissance de l’individualisme. C’est
pourquoi selon Alain Robbe-Grillet, le
roman de personnages disparait au XXe
siècle. Le personnage n’est pas maître de
ses actions, il est déterminé par son
inconscient et son origine socioéconomique. Il existe des concordances
historiques entre formes romanesques et
types de société. L’objectif du Nouveau
roman est donc de replacer le roman dans
4
la réalité du monde moderne. Si le
personnage semble reprendre sa place
dans le roman réaliste contemporain, il
présente cependant des caractéristiques
communes avec le personnage du
Nouveau roman. On retrouve une forme
d’effacement, la mort de l’individu qui n’est
plus vraiment en lutte contre la société
mais en lutte contre lui-même. Le héros
est confronté à sa « transparence », sa
solitude, au vide social et existentiel, et ne
sait que faire de sa liberté. Dans les
années 70-80 deux nouvelles conceptions
du
personnage
s’affrontent :
les
personnages fantaisistes, décalés d’une
littérature narrative et les personnages
issus de personnes réelles des récits de
filiation. On constate que la littérature
s’inquiète du passé historique et introduit
les traumatismes du XXe siècle dans
l’héritage
de
ses
personnages.
Cependant, ces récits de filiation
demeurent des romans et ne peuvent être
qualifiés de récits puisque la part de la
fiction reste présente. Ce mélange entre
fiction et réalité se retrouve dans les
"fictions biographiques" qui restituent des
moments dans la vie de personnages
célèbres, peintres, écrivains, musiciens.
Enfin, dernier exemple de personnage réel
intégré à la littérature, le protagoniste de
fait divers qui permet lui aussi aux
romanciers contemporains de partager
leurs
interrogations
et
inquiétudes
concernant la société.
aventures, son évolution aident-elles le
lecteur à se construire ? »
Ainsi, quels que soient son statut,
sa fonction, le personnage de roman porte
les préoccupations d’une société à un
instant donné. Le personnage de roman
ne peut être considéré seul ; il est au cœur
d’une relation avec l’auteur et le lecteur. Si
l’on considère que l’approche historique
est aussi un moyen d’éclairer le présent à
la lumière du passé, on peut alors amorcer
une réponse à la question posée : « En
quoi l’histoire du personnage étudié, ses
3- La notion d’individu dans le
cours d’histoire
Les connaissances liées au champ
linguistique peuvent aider à la
compréhension de l’évolution de la
forme et du rôle du personnage de
roman
Il semble donc envisageable de
travailler la notion de personnage à travers
un groupement de textes qui soulignerait
comment on est passé du héros au
personnage, un personnage transformé
par ses aventures mais aussi ses
interrogations. Les connaissances liées au
champ linguistique de l’objet d’étude
peuvent dans ce cas véritablement aider à
la compréhension de l’évolution de la
forme et du rôle du personnage de roman.
Ainsi, si les procédés de la désignation et
de la caractérisation ont déjà été étudiés
dans une séquence sur le personnage
réaliste ou romantique, un questionnement
soulignant leur présence et leur absence
permet d’aller vers la compréhension de
l’évolution du personnage proposée en
problématique de séquence. De même,
l’énonciation dans le récit, et notamment
l’utilisation des points de vue, peut être
présentée comme relevant de choix
d’auteurs correspondant à une époque,
une époque littéraire, intimement liée à
son contexte historico-sociétal.
Alors que dans les librairies non
spécialisées les livres d’histoire des
rayons du même nom accordent de plus
en plus de place aux biographies
historiques, il y aurait comme un risque à
valoriser l’utilisation de la biographie pour
l’enseignement de l’histoire : celui de
réduire l’histoire à la petite histoire, au
petit roman familial.
5
Ne pas s'enfermer dans la vision
anecdotique de l'histoire
On trouve sous le terme de
"biographie" des ouvrages de qualités
inégales. Il en existe de très sérieuses
issues de recherches universitaires. Le
genre biographique a ainsi été "réhabilité"
par certains historiens des Annales :
Georges Duby a retracé la vie de
Guillaume le Maréchal, un chevalier du
Moyen-Âge ; Jacques Le Goff a consacré,
quant à lui, une étude à Saint Louis.
D’autres, de types plus populaires et
journalistiques,
ont
moins
d’intérêt
historique.
Cette distinction faite, il est alors
possible de faire une remarque sur nos
pratiques en classe : il n’est quasiment
jamais question de biographies au sens
strict, c'est-à-dire d’ouvrages d’histoire
scientifiques de plusieurs centaines de
pages. Il s’agit plutôt de "notices
biographiques" à usage pédagogique
auxquelles les manuels ne consacrent
jamais plus de deux pages, quand il ne
s’agit pas d’un encart de quatre lignes.
Or, c’est précisément cet usage des
notices biographiques en classe qui
entretient ou reproduit une vision
anecdotique de l’Histoire de la part de nos
élèves (« Ah ! si Hitler n’avait pas échoué
aux Beaux-Arts ! »).
Ainsi la question se pose de savoir
comment étudier en classe des éléments
biographiques de façon pertinente. C'està-dire comment utiliser la biographie
comme outil pour faire de l’histoire.
Pour ceux qui font usage de la
biographie, il y a effectivement de
nombreux écueils à éviter. Le premier à
proscrire est celui de penser que nous
faisons réellement de la biographie en
classe alors que nous demandons tout
simplement à nos élèves de rédiger
quelques lignes de la vie d’un homme et
plus rarement d'une femme célèbre,
exercice
appelé
pompeusement
"biographie". Pour cet exercice standard,
nos élèves ne font que recopier un
dictionnaire,
une
encyclopédie
ou
imprimer une page Internet, activités
préalables qui ont leur intérêt pourvu
qu'elles débouchent sur une réflexion, une
problématisation. Il s’agit de savoir
comment représenter la vie d’une
personne en quelques phrases sans
tomber dans le piège de l’anecdotique ou
de la "psychologisation".
En effet, quand il est question de
biographie, le danger de l’anecdote est
important. Il s’agit souvent, dans les
"notices" biographiques, y compris celles
écrites par les élèves, de faire passer le
spectaculaire c'est-à-dire l’anecdotique
avant l’essentiel en négligeant en outre la
prise en compte du temps long.
La question des grands hommes
Ce
risque est
aussi
celui
d’entretenir l’illusion selon laquelle ce sont
les grands hommes qui font l’Histoire. Le
grand homme pourrait être défini par
l’acceptation collective de son caractère
extraordinaire, qui le place au dessus de
la mêlée. La conséquence de cette
conception largement véhiculée par nos
élèves est que l’on a besoin d’un
"sauveur" comme la figure du général de
Gaulle pour libérer la France alors qu’il ne
résume pas à lui seul toute la Résistance.
C’est un grand homme parce qu’il
représentait une force sociale dans la
société de ce temps et de ce pays-là.
En effet, les grands hommes
n’agissent pas sous l’impulsion d’une
conscience étrangère à tout mouvement
de la société dans son ensemble. Ils n’ont
même
pas
une
conscience
nécessairement adéquate de leurs actes,
ou plutôt l’action de l’homme dépasse
largement la conscience qu’il en a. Ainsi
l’exprime Hegel dans La Raison dans
l'Histoire (1830) : « C’est leur bien propre
que peuples et individus cherchent et
6
obtiennent dans leur agissante vitalité,
mais en même temps ils sont les moyens
et les instruments d’une chose plus
élevée, plus vaste, qu’ils ignorent et
accomplissent inconsciemment ».
On le voit, l’enseignant ne saurait
recourir à la biographie sans réfléchir à la
conception de l’Histoire qu’il pourrait
véhiculer inconsciemment. Même si la
pratique de la biographie en classe recèle
bien des dangers, il se pourrait de manière
toute paradoxale que l’étude de la
biographie historique en cours d’histoire
permette
justement
d’échapper
à
l’ensemble de ces écueils.
Les parcours individuels ne prennent
sens que relativement à l' Histoire
En effet, certaines biographies sont
de réels travaux de recherche en histoire.
Dans ces ouvrages, nous distinguons des
personnages historiques qui ne sont pas
des sujets tout puissants de l’Histoire ou
des acteurs qui font l’Histoire en toute
conscience, mais bien des acteurs
historiques qui sont agis, déterminés
également par l’Histoire. Ils sont d’une
époque et leurs parcours individuels ne
prennent sens que relativement à cette
Histoire.
Prenons l’exemple des nombreux
travaux de Ian Kershaw sur Hitler. Cette
biographie n’a pas pour objectif de
connaître l'homme Hitler, mais bien de
comprendre comment Hitler a été
possible. Comme l’écrit Isabelle Debilly à
propos de cette biographie « le grand
intérêt de cet ouvrage consiste, non
seulement
dans
la
reconstitution
minutieuse de la vie de Hitler, mais dans
la description des forces qui traversent la
société allemande depuis le XIXe siècle et
l'Allemagne de Weimar. Ainsi Ian Kershaw
montre que l'accession de ce "dilettante"
au pouvoir n'est pas due au « triomphe de
la
volonté »,
comme
l'indique
la
propagande nazie, mais bien à une série
de circonstances politiques qui finit par
permettre à Hitler d'incarner ces
différentes forces qui traversent la société
allemande ». Pour ce faire, il faut
s'intéresser à la "personnalité sociale" du
personnage, concept de Walter Benjamin,
car « étudier Hitler, c'est mettre à jour les
interactions entre l'individu et son époque,
la société, l'histoire, les avatars politiques
et économiques de la période, la culture
propre à une nation aussi particulière que
l'Allemagne, en se gardant d'exagérer le
rôle joué par
chacune de ses
composantes
fondamentales. »
De
manière rapide, suivant en cela le travail
de Sven Lindqvist, on peut affirmer que
Hitler n’est pas possible sans le racisme
d’état véhiculé par le colonialisme, sans la
propagande raciste du XIXe siècle, sans la
théorie de l’espace vital ni sans la
modernité
d’un
appareil
politique,
administratif secondée par une machine
industrielle et technique.
Le personnage peut être le point crucial
à partir duquel une société, un
événement, une période sont
reconstitués
En outre, pour revenir sur un des
dangers qui guette l’étude de la
biographie, à savoir le problème de la
concordance des temps historiques, d’une
manière dialectique on peut penser que
l’histoire individuelle et l’histoire longue se
nourrissent réciproquement. L’historien
Jacques Le Goff insiste sur le temps d’une
vie
individuelle
comme
« durée
significative pour l’histoire » et invite plus
généralement à chercher des « durées
pertinentes en histoire », « qui permettent
non
seulement
d’observer
un
phénomène » mais aussi de voir « une
grande partie de l’évolution historique ».
Ainsi, le personnage peut être le point
crucial à partir duquel une société, un
événement, une période sont reconstitués.
7
Représentatif d’un groupe ou d’une
situation en un lieu et une époque donnée,
il l’éclaire. Faire l’étude d’un personnage
historique peut être une bonne entrée pour
lancer une séquence, cela permet de
poser les jalons d’une contextualisation et
d’une problématique à la séquence. Ainsi,
la biographie est un axe de travail dans le
cours d’histoire. Et, il ne faudra pas
s’enfermer, avec les élèves, dans
l’anecdote mais bien rechercher et trouver
ce qui fait sens.
Pour autant, il serait vain d’opposer
individu et société, comme si la société
pouvait se passer d’être constituée par les
individus, et les individus se dispenser de
se réaliser par et dans une société. De
fait, l’individu est aussi acteur de l’Histoire.
Cet aspect est fondamental dans
l’approche qu’en ont les nouveaux
programmes d’histoire-géographie : « les
situations permettent de mettre l’accent
sur l’importance des individus, non pour
étudier leur biographie, mais pour mieux
comprendre le rôle des acteurs. ».
La micro-histoire
À cette étape de la réflexion, nous
devons nous interroger sur la notion
même de personnage historique, c'est-àdire sur le choix porté par l’historien de
faire la biographie d’un homme. Pourquoi
étudier la vie d’hommes célèbres et non
celles d’hommes « infâmes » comme se
plaît à le faire Michel Foucault ? Dans
quelle mesure, l’étude de gens simples ne
permettrait pas d’appréhender également
une période historique ?
Dans le Fromage et les Vers publié
en 1976, Carlo Ginzburg – qui pense que
« L’histoire est une fiction qui peut être
prouvée » - a décrit l’univers d’un meunier
au XVIe siècle. Vingt ans après, Alain
Corbin a reconstruit le monde d’un
sabotier normand au XIXe siècle dans Le
Monde
retrouvé
de
Louis-François
Pinagot. Louis-François Pinagot, sabotier
de la Basse-Frêne dans l’Orne, qui vécut
entre 1798 et 1876, symbolise la masse
des paysans et des artisans qui peuplent
le monde rural français du siècle dernier.
Ici, l’attention est portée sur un individu
commun, n’ayant laissé aucune trace
particulière ou originale. Il s’agit, pour
Alain Corbin, de rassembler les traces et
indices ordinaires laissés par tout un
chacun et de le pister dans toutes les
sources disponibles afin de reconstruire
autant qu’il se pouvait le « parcours » de
son existence infime.
Ces historiens de la micro-histoire
comme Ginzburg ou Corbin, par l’étude
monographique d’individus, ne rompent
pas avec la démarche de l’école des
Annales puisque ces gens modestes sont
les témoins d’une société et d’un mode de
vie.
4- Le transfert de compétences
et de connaissances dans le
cadre d’activités de lecture et
d’écriture
L’étude des acteurs de l’Histoire
implique une approche biographique de
ces hommes et femmes. Dans un article
intitulé
L’illusion
biographique,
le
sociologue Pierre Bourdieu a montré que
tout récit de vie, qui apparaît à première
lecture comme une relation objective des
événements marquants de la vie d’une
personne, était une construction « qui
décrit la vie comme un chemin, une route,
une carrière, avec ses carrefours (Hercule
entre le vice et la vertu), ou comme un
cheminement, c'est-à-dire un trajet, une
course, un cursus, un passage, un
voyage,
un parcours
orienté,
un
déplacement linéaire, unidirectionnel (la
"mobilité"), comportant un commencement
("un début dans la vie"), des étapes, et
une fin, au double sens, de terme et de
8
but (« il fera son chemin » signifie il
réussira, il fera une belle carrière), une fin
de l'histoire. » Chacun sait qu’une vie
individuelle n’a pas cette cohérence de
chaque instant, cette logique imparable.
Tout récit de vie est un choix
effectué parmi une multiplicité
d’événements
Tout récit de vie est un choix
effectué
parmi
une
multiplicité
d’événements en fonction de ce que l’on
sait du parcours ultérieur de la personne,
du sens qu’on veut lui donner. À titre
d’exemple, le fait d’avoir écrit des poèmes
dans la pré-adolescence ne sera pas
retenu comme un des événements
essentiels de la vie d’un champion de
Formule 1 ; la même anecdote sera en
revanche jugée révélatrice s’il s’agit de
retracer la biographie d’un écrivain.
Une activité autour de la biographie
en histoire
Les situations proposées dans le
programme d’Histoire propose des axes
de
lecture
des
biographies
des
personnages historiques : Erasme et
l’Europe, Christophe Colomb et la
découverte de l’Amérique, James Cook et
l’exploration du Pacifique, Diderot à la
cour de Russie… Ces entrées qui ont pour
objectif
de montrer
comment
un
personnage historique s’inscrit dans une
Époque dans laquelle il agit, sont aussi
l’occasion d’élargir la réflexion au fait que
toute biographie s’inscrit dans un projet,
qu’elle est par nature la lecture
problématisée d’une vie. Dans le cadre du
sujet d’étude Humanisme et Renaissance,
le professeur peut ainsi présenter aux
élèves deux biographies du personnage
choisi parmi les situations proposées. Par
exemple, il leur fournit une biographie
d’Erasme qu’il aura établie et une
biographie
exhaustive
issue
d’une
encyclopédie en ligne. Le travail consiste
à comparer les deux documents, à
réfléchir en quoi la première biographie
répond aux orientations du sujet d’étude
puis à barrer dans la seconde tout ce qui
ne va pas dans ce sens. Dans un
deuxième temps, les élèves, qui auront
acquis les connaissances historiques,
écrivent la biographie d’un autre
personnage (De Vinci, Rabelais...) en
privilégiant les éléments montrant que cet
homme
incarne
les
valeurs
et
interrogations
de
l’humanisme.
La
remédiation collective aura pour but
d’éliminer les éléments superflus, d’établir
une biographie qui pourra servir
éventuellement de lancement à l’étude
d’une deuxième situation. Cette nouvelle
compétence peut aussi être réinvestie
dans l’objet d’étude suivant, avec l’écriture
de la biographie de Christophe Colomb
par exemple. De telles démarches
permettent en outre d’éviter le copié-collé
de recherches documentaires à quoi se
réduit trop souvent une recherche
biographique.
Des propositions d’activités autour de
la biographie en français
En français, une activité peut
facilement amener à prendre conscience
que toute biographie opère par sélection
d’événements : à partir d’une même
biographie d’écrivain, les élèves doivent
individuellement retenir cinq dates. Un
échange oral permet ensuite à chacun de
justifier ses choix et de faire apparaître la
relativité de toute lecture biographique qui
n’est pas aussi objective qu’une première
approche peut le laisser penser.
L’encyclopédie Wikipedia propose
une structure type pour rédiger la
biographie
d'une
personnalité :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9di
a:Mod%C3%A8les_de_page/Biographie
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Cette grille, qui doit être interrogée, peut
servir de plan pour l’établissement d’une
biographie par la classe.
Comme toute biographie, celle d’un
artiste est une construction qui obéit à des
codes particuliers, qui s’inscrit dans des
passages obligés : la vocation précoce,
les débuts difficiles, l’œuvre qui apporte la
gloire, la chute et la renaissance… Il est
donc possible d’aborder en classe la
biographie d’un écrivain à travers les
stéréotypes. À partir d’un corpus de
biographies d’écrivains issues de manuels
scolaires, les élèves peuvent relever des
constantes et prendre conscience du fait
que la biographie est aussi une
construction. Philippe Lejeune, le Groupe
µ ou Raphaël Pividal ont dégagé des
noyaux répétitifs se trouvant dans toute
biographie qui peuvent servir de grilles de
lecture.
Pividal
Naissance
Etudes
Mariages
Succès
Echecs
Mort
Lejeune
La légende
familiale
Le récit de
vocation
L’exemple
L’apologie
La petite
histoire
(sacralisation
du moindre
détail)
Groupe µ
Origines
Vocation
Les
exploits
La réussite
Usage de
la réussite
Ce travail peut être élargi à une
réflexion sur le caractère mythique de
nombre de biographies d’artistes : l’artiste
maudit, le génie visionnaire (le mythe
Rimbaud peut justifier à lui seul une
séquence), l’artiste bohême… L’entrée
dans la biographie par les stéréotypes
permet
de
concilier
apport
de
connaissance et exercice de l’esprit
critique.
Pour faire prendre conscience du
caractère orienté des choix opérés dans
une biographie, de sa dimension
téléologique, on pourra partir d’une
chronologie développée de la vie de
Rimbaud : un groupe d’élèves y prélèvera
les événements qui permettent de
présenter la vie d’un génie précoce ; un
autre ceux mettant l’accent sur l’artiste
maudit. Le même exercice peut être
effectué à partir de la biographie de Van
Gogh (artiste maudit/peintre reconnu) par
exemple.
Si la biographie d’un écrivain peut
apporter un éclairage utile à la
compréhension d’un texte, elle peut aussi
appauvrir la lecture en imposant trop
simplement un sens univoque. Il est ainsi
caricatural de réduire Le Dormeur du val
de Rimbaud à un croquis sur le vif de
Rimbaud découvrant le cadavre d’un
soldat lors d’une de ses errances sur fond
de guerre de 1870. Tout père connaissant
la douleur de perdre un enfant n’écrit pas
Demain dès l’aube… Pour utiliser la
biographie à sa juste place – celle d’un
éclairage parmi d’autres sur un texte qui a
par ailleurs une portée universelle -, il est
possible d’opter pour un travail par
approches successives d’un même texte
avec des outils d’analyse différents. Un
même poème peut ainsi être lu en
s’attachant à son respect ou son écart par
rapport aux formes traditionnelles, dans le
contexte d’un mouvement littéraire, dans
la spécificité de sa langue puis en tenant
compte de la biographie de son auteur.
Loin d’appauvrir la lecture, la biographie
apparaît alors comme un éclairage
particulier du texte dont elle n’épuise pas
l’interprétation.
Une proposition d’activité
d’écriture bivalente
« Imaginez un personnage qui
aurait vécu au XVIe siècle : un navigateur,
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un artiste (peintre, écrivain, philosophe),
un scientifique. Dans un premier temps,
vous en dressez un portrait (en utilisant le
lexique et les procédés de caractérisation
et de désignation étudiés en cours de
français). La deuxième partie de votre
texte doit être biographique : vous
racontez sa vie en privilégiant les
éléments qui montrent que votre
personnage (fictif) est bien le témoin et
l’acteur d’une époque marquée par de
nouvelles préoccupations et interrogations
(celles de la Renaissance et du courant
humaniste étudiées en cours d’Histoire). »
Ce sujet permet de réinvestir des
compétences et connaissances acquises
précédemment : le lexique du portrait et
les procédés de la caractérisation et de la
désignation en français, les mouvements
des XVe et XVIe siècles en histoire, et la
construction d’une biographie. Pour
alléger la difficulté de cette activité, on
peut envisager un travail en groupes avec
le support des classeurs et manuels. Cela
permet aussi de s’assurer de la
compréhension des notions et orientations
et de l’acquisition de compétences qui
pourraient être masquées par un objectif
de validation de connaissances. Pour aller
dans ce sens et pour s’assurer de la
dimension formative de cette activité, il
semble nécessaire d’en établir la grille
d’évaluation (en français et en histoire)
avec les élèves.
Une proposition d’activité autour de la
notion de "héros"
en français et en histoire
Le site de la Bibliothèque Nationale
de France propose un important dossier
autour du héros conçu à l’occasion de
l’exposition Héros, d’Achille à Zidane
qu’elle a réalisée en 2007/2008 :
http://classes.bnf.fr/heros/pedago/01.htm
La
rubrique
« L’exposition »
propose deux diaporamas : Le modèle
héroïque
(http://classes.bnf.fr/heros/expo/salle1/ind
ex.htm) s’interroge sur la continuité du
modèle héroïque de l’Antiquité à nos jours
tandis que La Fabrique des héros
(http://classes.bnf.fr/heros/expo/salle2/ind
ex.htm) en souligne les évolutions. Ces
deux supports peuvent servir à introduire
une séquence autour des figures
héroïques actuelles qui nourrissent notre
imaginaire.
Le site développe plusieurs entrées
pour aborder le modèle héroïque : le héros
aristocratique, le héros national, le héros
mondialisé, les héroïnes et les héros de
demain. En seconde professionnelle,
l’accent pourrait être mis sur le héros
mondialisé.
Un
diaporama
(http://classes.bnf.fr/heros/it/14/01.htm)
permet de mettre en évidence la diversité
de ces héros mondialisés, réels ou
fictionnels, de Che Guevara à l’Abbé
Pierre, Maurice Herzog, James Bond,
Superman ou Zidane. Un premier travail
pourrait
consister
à
définir
les
caractéristiques communes à tous ces
héros à l’aide d’une grille de lecture
élaborée collectivement (le professeur
pourra s’aider des entrées proposées en
page 6 de cette fiche pédagogique :
http://classes.bnf.fr/heros/pedago/heros_3.
pdf). Une deuxième activité s’attacherait à
dégager des typologies en regroupant des
héros évoqués dans le diaporama : le
héros messianique, le héros humanitaire,
le héros aventurier, le super-héros… Les
élèves répartis en groupe approfondiraient
ensuite leurs analyses à l’aide de textes
détaillant les grands types de héros
mondialisés
(http://classes.bnf.fr/heros/arret/04_6.htm)
dans une activité de lecture documentaire.
Un dernier temps, qui pourrait prendre la
forme d’une évaluation, serait réservé à
un échange autour de ceux que les élèves
considèrent comme des héros : dans
quelles catégories entrent-ils ? Comment
caractériser leur héroïsme ?
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Au terme de cette réflexion, il nous
semble que le Panthéon, monument dédié
à la fin du XVIIIe siècle au culte des grands
hommes (sur son fronton est inscrit :
« Aux grands hommes, La patrie
reconnaissante »),
symbolise
la
complexité des enjeux de la notion
d’individu en français et en histoire. Les
grands hommes panthéonisés sont des
militaires, des hommes politiques, des
savants, des écrivains, des philosophes.
Ils ont bien tous en commun de s’être
investis pour contribuer au progrès de la
société. Le Panthéon est également
révélateur d’une autre conception du
grand homme que nous n’avons pas
abordée. Seule une femme, Marie Curie,
est inhumée à titre personnel au
Panthéon.
Cécile Lamourette
Anne-Lise Melquiond
GRP La bivalence en Lycée Professionnel
Académie de Rouen - juin 2009
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