
Fiche pédagogique réalisée
dans le cadre du projet Inforoutes
TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie
avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie
www.vizavi-edu.ro Partenaires :
Fiche pédagogique enseignant
ÉCONOMIE
Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier
MINISTERUL EDUCAŢIEI,
CERCETĂRII, TINERETULUI
ŞI SPORTULUI
Comment définir et mesurer la
productivité ? Comment faire
augmenter la productivité ?
Document 1: La productivité
Alors qu'il fallait environ 37 heures de travail pour produire une tonne de ciment en France en 1865, moins de 4
heures y suffisait en 1948 ; un paysan français nourrissait en moyenne 8 personnes en 1950, il en nourrit
aujourd'hui plus de 30 ; l'industrie automobile française a produit 17,2 véhicules par salarié en 1988 contre
seulement 10,2 sept ans plus tôt... Autant d'indicateurs d'un phénomène que l'on nomme la productivité.
……………………………………………………….
De façon générale, la productivité peut être définie comme le rapport entre un volume de production et le volume
des moyens nécessaires à sa réalisation (heures de travail, machines, matières premières...), c'est-à-dire les
quantités de facteurs de production utilisées. L'augmentation de la productivité signifie donc que la production
augmente alors que les moyens mis en œuvre n'augmentent pas ou en tout cas pas dans les mêmes proportions, ou
que l'on obtient la même production en économisant des moyens.
………………………………………………………..
La mesure de la productivité peut s'appliquer à différents niveaux : une entreprise voire un atelier, une branche, ou
l'économie nationale. On peut rapporter la production à l'ensemble des facteurs de production (productivité
globale) ou à un seul des facteurs nécessaires : on obtient alors une productivité partielle (la productivité du
travail par exemple). […]
………………………………………………………..
La mesure du stock de capital fixe rencontre aussi certaines difficultés. L'évolution du stock de capital fixe
disponible dépend des investissements qui sont relativement bien mesurés, mais aussi des déclassements (la mise
au rebut d'équipements usés ou obsolètes) sur lesquels les données sont plus incertaines. D'autres questions se
posent aussi : faut-il prendre en compte l'ensemble du capital fixe disponible ou faut-il considérer le taux
d'utilisation des équipements et ne retenir que le capital fixe effectivement utilisé ? Faut-il également considérer
la durée moyenne d'utilisation des équipements et calculer ainsi une productivité horaire du capital utilisé ? La
productivité apparente du capital est ainsi fonction des conditions d'utilisation du facteur travail. En effet, la durée
d'utilisation des équipements dépend de la durée du travail et de l'organisation du temps de travail (par exemple
travail en équipes successives du type 3 x 8). Elle est également fonction de la qualification des travailleurs : des
travailleurs plus qualifiés peuvent utiliser plus efficacement les équipements.
Réciproquement, la productivité du travail ne varie pas sous la seule action du facteur travail. Elle augmente à
cause de l'emploi croissant de machines et du progrès technique incorporé à ces équipements, autrement dit sous
l'effet du facteur capital. La hausse de la productivité du travail repose d'ailleurs souvent sur un processus de
substitution du capital au travail, les procédés de production devenant plus capitalistiques. Il faut alors, certes,
moins de travail pour réaliser la production mais plus de capital fixe, ce qui fait diminuer la productivité du
capital. C'est pour cette raison que ces productivités sont qualifiées d'apparentes : l'évolution de la productivité du
travail n'est qu'apparemment imputable à l'action du facteur travail, elle dépend aussi du facteur capital. Il en est
de même, réciproquement, pour la productivité du capital. Il est donc difficile d'isoler la contribution propre à
chaque facteur, compte tenu des interdépendances.
…………………………………………………………
Il est alors utile de mesurer la productivité de l'ensemble des facteurs de production, c'est-à-dire la productivité
globale. Si la mesure retenue pour la production est la valeur ajoutée, on peut négliger le facteur de production
« consommations intermédiaires ». Mais comment agréger des facteurs de production hétérogènes ? La méthode
usuelle de calcul d'une productivité globale consiste à calculer une moyenne pondérée des productivités partielles
du travail et du capital fixe. Se pose alors la question du choix des coefficients de pondération. Habituellement, la