entreprise. Dans le cas d’une formation générale, les compétences intégrées par
l’individu pouvant être utilisées par toutes les autres entreprises ; l’entreprise en
question n’a pas de véritable intérêt à financer cette formation. Pour éviter cela, la
théorie de Becker suppose qu’un individu puisse accepter un salaire inférieur à celui
qu’il pourrait avoir dans une autre entreprise. La différence étant le financement de la
formation.
Les critiques de la théorie du capital humain ont principalement revêtu trois
caractères :
Elle repose principalement sur le postulat de rationalité, c'est-a-dire que
l'individu est toujours capable d'effectuer un arbitrage entre les différentes possibilités
qui s'offrent à lui et de faire un choix rational reposant sur la prise en compte de coûts
visibles ou invisibles (coût d'opportunité). Or cet arbitrage n'est pas toujours effectué.
Elle ne permet pas toujours d'expliquer les choix des entreprises dans la
réalité. Dans un contexte de crise, les entreprises n'ont pas intérêt à financer la
formation de leurs employés pour deux raisons. Tout d'abord, le chômage de masse
leur permettant d'accéder facilement à une main d'œuvre relativement qualifiée et peu
chère, l'investissement en capital humain ne leur est pas nécessaire. Mais surtout,
l’instabilité du marché du travail peut leur faire craindre la fuite de leurs employés vers
d'autres entreprises. En effet, les formations dans lesquelles sont amenées à investir les
entreprises pour agrandir le capital humain de leurs employés ne sont rentables que
dans la mesure où l'employé ne change pas d'entreprise.
Elle ne prend pas en compte l'impact des origines sociales sur le choix de la
poursuite des études et sur les différences salariales. Pour Bourdieu en effet, l’école
entretient un rôle d’inégalité entre les « classes dominantes » et les « classes
dominées » en valorisant tous les acquis culturels, sociaux et économiques légués aux
enfants par leur famille. Elle récompense la maîtrise de la langue, la prise de parole
libre…autant de facteurs qui, selon lui, handicapent les enfants de classes défavorisées.
Par ailleurs, pour Boudon, les origines sociales conditionnent le comportement
rationnel de l’enfant vis à vis des études. Par exemple, les enfants des milieux
défavorisées prennent conscience plus tôt du risque d’échouer et donc par manque de
confiance en eux abandonnent même avant d’avoir commencé. Inconsciemment, ils
sont sensibles au coût que les études représentent pour leur famille et ne l’envisagent
souvent même pas. En revanche, les enfants de milieu favorisé considèrent comme
« normal » de poursuivre des études, le contraire les marginaliserait vis à vis de leur
famille.
Elle ne suffit pas toujours pour expliquer les inégalités de salaire. La
formation de l'individu détermine selon Becker la facilité ou non d'obtention d'un
emploi ainsi que le salaire perçu après cette obtention. Or, pour Arrow ou Spence la
formation n'est qu'un "filtre" un "signal" permettant à l'employeur de détecter le mérite
de l'individu qui postule pour l'emploi. Mais, parallèlement, le salaire, lui ne dépend
que de l'évolution de l'individu dans l'entreprise, de son adaptation aux attentes de
l'employeur, de son assiduité voire même de sa ponctualité.