L’Église tridentine au XXe siècle
Des pasteurs valeureux, tels que Benoît II Riccabona (1861-1879), Giovanni Giacomo Della Bona (1879-
1885), Eugenio Carlo Valussi (1886-1903) et Celestino Endrici (1904-1940) continuèrent l’œuvre de leurs
prédécesseurs, attentifs aux signes des temps et aux nouvelles exigences, pourtant difficiles à identifier.
Caractéristique commune de leur action pastorale : leur engagement de proximité avec les fidèles, leur
volonté d’associer à leur mission apostolique des laïcs généreux et préparés (tels qu’Alcide De Gasperi), de
parler aux gens un langage capable d’interpréter les réalités de la vie et d’indiquer des solutions chrétiennes
concrètes et convaincantes. Ils mirent en œuvre une évangélisation systématique, en recourant également
intelligemment à la presse, de même qu’une présence active dans le monde du travail et l’animation
d’associations de tous types. Ils encouragèrent également la coopération dans les domaines de la
production, de la consommation et du crédit. Conscients de leur devoir de veiller également aux droits
naturels de la population, ils se montrèrent vigilants et, au besoin, courageusement déterminés à défendre le
caractère italien du Trentin contre les assauts du pangermanisme.
La guerre 1914-1918 a été une nouvelle épreuve pour l’Église tridentine : hommes et jeunes hommes au
front, déportation de l’évêque, évacuations de zones entières, exil de la population en Autriche et en Italie,
réconfortée par le secours des prêtres qui donnèrent des preuves admirables de dévouement chrétien,
villages détruits par les actions belliqueuses, économie ruinée, activité pastorale restreinte. À l’issue du
conflit, et après l’union du Trentin à l’Italie, la reconstruction matérielle et morale fut encouragée par les
mêmes personnes, prêtres et laïcs, qui avant la guerre s’étaient employées à offrir à la population travail,
bien-être et entente.
En 1920, en réponse aux attentes du gouvernement italien, le siège apostolique se prépara à la mise en
marche de la nouvelle configuration du diocèse de Trente avec le rattachement à Bressanone des dix
decanati germanophones de l’Église de Trente. Monseigneur Endrici, l’évêque de l’époque, exprimait sa
pleine satisfaction concernant ce projet et suggérait également de faire correspondre les limites du nouveau
diocèse avec les limites politico-administratives du Trentin et de l’Haut-Adige. La réaction négative et
violente à cette configuration de la part des nationalistes trentins amena pourtant Monseigneur Endrici à
conseiller au Vatican de maintenir le status quo dans cette région, afin d’éviter, à ce moment, d’autres
désordres.
Peu après, le fascisme priva l’Église tridentine d’hommes et de moyens. Une action minutieuse, patiente et
confiante, quasiment clandestine, permit de former des hommes et des femmes qui, à la chute du régime,
étaient préparés pour répondre à de nouveaux devoirs, avec une conscience forte et saine de liberté et de
justice, inspirée des principes de l’Évangile.
Monseigneur Carlo De Ferrari (1941-1962) succéda à l’Archevêque Celestino Endrici. Dès le début de son
ministère pastoral, une autre guerre mondiale (1939-1945) apporta son lot de nouvelles épreuves : jeunes
gens au front, bombardements, vie de privations, actions de « résistance » et lourdes représailles. Elle
entraîna également une ferveur chrétienne extraordinaire, qui se matérialisa tout d’abord par des actions
généreuses de secours face à des difficultés quelconques. Celles-ci furent largement développées
immédiatement après-guerre et par la suite.
La mission pastorale de l’Archevêque Alessandro Maria Gottardi commença en 1963 avec sa participation
au Concile œcuménique de Vatican II (1962-1965).
En 1964, avec la création de la Province ecclésiastique tridentine, comprenant les diocèses de Trente et de
Bolzano-Bressanone, les limites respectives furent assimilées aux territoires des provinces civiles qui
constituent la Région Trentin - Haut Adige. L’application des documents du Concile fut, par la suite, précise
et systématique et les rencontres de connaissance et de dialogue avec toutes les formes constituant la
réalité diocésaine, quant à elles, intenses et minutieuses en pleine période de transition socio-culturelle.
Mentionnons tout particulièrement la redécouverte de la basilique paléo-chrétienne de Saint Vigilius dans la
crypte de la Cathédrale. La célébration, enfin, du XIXe Synode diocésain permit de revenir sur le chemin
parcouru et de définir le chemin à parcourir.
Plus proche de nous, le service pastoral de Monseigneur Giovanni Maria Sartori (1988-1997), marqué par
les souffrances liées à un état de santé précaire, a été caractérisé par l’annonce éclairée et fidèle de la
Parole, une visite pastorale généreuse et intense, la Béatification de l’évêque Johann-Nepomuk von
Tschiderer consacrée à Trente par le Saint Père Jean-Paul II, la célébration du XVIe centenaire des Saints
Martyrs d’Anaunia ainsi que la préparation du Grand Jubilé de l’an 2000.